Lyr Drowning - Orchestral March

Il y a des groupes dont on n’a jamais entendu parlé. Puis on traîne sur divers forums, et on aperçoit un topic portant un nom inconnu. On va y faire un petit tour, on lit la présentation de l’artiste, et on écoute un morceau. Généralement, je n’ai jamais trouvé mon bonheur de cette manière. Mais il arrive parfois que l’on tombe sur une exception, comme c’est le cas avec Lyr Drowning.

Lyr Drowning, c’est un quartet parisien, formé en 2002, qui offre un métal aux teintes tantôt death, tantôt black, le tout saupoudré de parties atmosphériques, le tout emprunt d’une mélancolie certaine. Ils enregistrent en 2004, pour sortir leur première démo auto produite en 2005. A l’écoute, on ressent les influences de bon nombre de pointures, et pas des moindres : Opeth, Anathema, Agalloch, Disillusion, et j’en passe. Avouez qu’on a vu plus dégueu !

Avec des groupes comme ceux-ci en tant que « modèles », il est indéniable que Lyr Drowning appartient au cercle des groupes développant une musique qui se ressent avant tout. Leur art est ici un savant mélange de parties calmes et atmosphériques, et de passages plus métal ; cependant, le tout composé intelligemment, en évitant les phrasés attendus et convenus. Le clavier distille délicatement ses mélodies assassines, sublimant et dominant presque chaque montée en puissance, comme pour achever l’auditeur dans sa dépression. Les instruments sont tous maîtrisés, et bien que la batterie soit en fait une boîte à rythme, cela ne gène en rien la musique déployée ici, grâce à un son très juste. Quant à la voix, lorsque je l’entend, il me vient un et unique nom : Vurtox, le chanteur de Disillusion. On m’aurait dit que c’était le même chanteur que j’y aurai cru. Cependant, voilà le seul côté « non original » du groupe, car bien qu’inspiré des combos suscités, la musique ici est relativement originale : Lyr Drowning s’est approprié ses influences, pour sortir quelque chose de neuf. Mais, cette démo n’est pas parfaite, et si je ne devais retenir qu’un défaut, ce serait celui-ci : la naïveté. Au même titre qu’un Stormblåst, le groupe fait preuve d’une immaturité, ressentie dans certains passages plutôt hasardeux, ou facultatifs (et majoritairement dans les parties métal, parfois d’une cohérence discutable). Cependant, pour un groupe proposant ici sa première démo, cette naïveté est plus qu’excusable, c’est même un défaut qui rajoute du charme au groupe.

Lyr Drowning a surpris pas mal de monde avec cette première démo, moi y compris. Espérons qu’avec leur futur album, apparemment en préparation, ils sauront confirmer les espoirs que bon nombre d’auditeurs ont placés en eux.

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