Eradykate - Rektaliation
Chronique
Eradykate Rektaliation
« Salut, grosse Putain dont les larges gargouilles ont fait éjaculer trois générations ». Quelle superbe manière d’entamer un album. Au moins, aucun doute n’est permis sur l’orientation textuelle des toulousains d’Eradykate. Sachons tout de même que c’est Guy de Maupassant qui est l’auteur de ce texte et que le groupe manie à merveille la langue de Molière et de Shakespeare pour écrire des paroles tout aussi raffinées. Alors faites attention si vous achetez cet album, ne laissez pas traîner le livret si vous ne voulez pas que votre petit frère (ou votre petite sœur) parle de pratique sexuelle bizarre ou encore de violence anale.
Ce chapitre clos, il est temps de se pencher sur la musique de ce quintet de choc. Ce dernier nous délivre un brutal death assez technique. De nombreux noms de formations viennent à l’esprit lors de l’écoute de Rektaliation. On pense à Cryptopsy (époque None So Vile) pour les passages tarabiscotés et les changements rythmiques fréquents et à Aborted pour la voix qui y ressemble beaucoup. Ce menu est des plus alléchant mais le hic c’est que le groupe affectionne les parties techniques dans la veine de Cynic, Pestilence et autre Necrophagist. Résultat, les morceaux sont plutôt bien arrangés, mais entrecoupés par des breaks qui m’ont semblés par moment, assez impromptus. Par exemple, celui présent dans le titre d’ouverture est très aérien et contraste beaucoup avec le reste du morceau.
Les autres titres de l’album ne sont pas en reste, on casse littéralement la chanson (pas forcément dans le mauvais sens du terme) pour y placer des solos fort bien exécutés mais qui sont très démonstratifs. On y retrouve même à 2 reprises des solos de basses (?!?), eux aussi preuve d’une excellente maîtrise technique, mais que je trouve personnellement inutile. La basse se fait très volatile, elle fait penser à ce qu’on peut entendre sur « The Philosopher » des géniaux Death. Elle est très présente dans les morceaux, et aussi très audible car mixée plus avant que la normale. C’est elle qui déclenche les breaks et c’est une technique beaucoup utilisée par le groupe.
Eradykate affectionne les bonnes grosses mosh-parts que l’on peut retrouver dans le brutal death US. Celles-ci sont un véritable massacre en règle et elles sont en général bien placées. L’influence de Cryptopsy se fait ressentir à maintes reprises (« Sodomize The Armless Child With A Pneumatic Drill », « Fucked Through A Gash In The Stomach ») car il y a beaucoup de passages complexes et les rythmiques sont rarement simplistes. Mais à trop vouloir en faire, Eradykate va s’égarer dans des chemins tortueux. Il est parfois difficile de garder le fil pendant tout l’album car certains passages sont déroutants et les morceaux sont quelquefois un peu trop longs à mon goût. Le palme revient au dernier titre qui s’étire sur plus de 6 minutes.
Au moins on ne peux pas reprocher au groupe de faire du sur place, mais justement on a l'impression que certains passages sont là pour la démonstration ou pour le remplissage. Pourtant, quand le format est plus court, comme avec un quasi grindcore « Je Vais Te Brutaler L’Anus », la tempo est soutenu, c’est très efficace car cette fois-ci pas de détails, des passages rouleaux compresseurs et une mosh-part qui donne dans le terrorisme sonore. De plus certains passages sont vraiment bien trouvés mais quelques compos sont limite bordéliques. Et le chant hurlé est par moment assez énervant.
Dans l’ensemble, ce Rektaliation est un bon album de death qui ne manquera pas de vous déchausser quelques dents sur pivot, mais la surenchère de breaks techniques peut, ce qui est mon cas, vous donnez le tournis. Effectivement, on a affaire à des musiciens qui maîtrisent très bien leurs instruments, mais le groupe gagnerait à aérer un peu plus ces compositions car mêmes si les rythmiques sont intéressantes, certains passages sont longuets et parfois impromptus. Si vous êtes fans de Necrophagist ou de groupe à la Cynic, vous serez aux anges. Pour les autres, cela dépend si vous aimez les cocktails à base de blasts, de voix porcine et de solo déchirant ou encore de breaks démonstratifs.
| Scum 4 Mars 2006 - 1650 lectures |
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6 COMMENTAIRE(S)
citer | OK, la prod' est ripoute, mais le groupe joue très bien, et certaines compos sont vraiment bonnes:
"Soixante Neuf" et "Je Vais Te Brutaler l'Anus" par exemple ...
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citer | Je trouve le premier morceau trop long, et donc un peu chiant... Le second morceau passe beaucoup mieux. |
citer | Scum 04/03/2006 16:57 | note: 6/10 | Ouais comme je le dis dans la kro, La Philocoprie... passe encore bien et Je Vais... est la seul dans le style grind dans ta face. Tu comprendrais mieux ou je veux en venir si tu ecoutais tout l'album. |
citer | Ouais le 2ème mp3 marche en stream mais on peut pas le dl tant pis. J'aime aussi en tout cas, bien efficace et clair que la voix ressemble à Svencho! Par contre je vois pas trop le rapprochement avec Necrophagist, ptete plus sur les autres morceaux alors... |
citer | Scum 04/03/2006 15:15 | note: 6/10 | La Philocoprie Dans Le Bavoir est pas le pire, y a des morceaux où j'ai trouvé ça lourd de chez lourd, mais bon les gouts et les couleurs...
Le 2e mp3 marche de mon côté. |
citer | J'aime ni Necrophagist, ni Cynic (ouais j'suis un ouf!) mais j'accroche bien à "La Philocropie dans le bavoir", c'est technique mais pas démonstratif, ça reste efficace et bien varié! La prod est médiocre par contre...
Sinon j'adore le titre des morceaux c'est du lourd
Dernière chose, le 2ème mp3 n'est plus valide! |
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6 COMMENTAIRE(S)
17/07/2007 12:14
"Soixante Neuf" et "Je Vais Te Brutaler l'Anus" par exemple ...
04/03/2006 17:08
04/03/2006 16:57
04/03/2006 15:57
04/03/2006 15:15
Le 2e mp3 marche de mon côté.
04/03/2006 15:10
Sinon j'adore le titre des morceaux c'est du lourd
Dernière chose, le 2ème mp3 n'est plus valide!