Aporia - Démo 2006

Jusque là auteur de 2 démos alors qu’Aporia n’était encore que le projet solo de Clément (guitare), la formation clermontoise a choisi d’honorer la consolidation de son line-up acquise en 2005 en sortant une démo 5 titres sobrement intitulée « Démo 2006 ».

Si l’on devait résumer la philosophie du quintet, je trouve que le nom du dernier morceau de cette démo conviendrait à merveille : forever true. Aporia propose en effet un brutal hardcore sans concessions, revendiquant tout autant des influences old-school que new-school. De toute manière, avec 5 titres au compteur pour un peu moins d’un quart d’heure de musique (dont presque 5 mn pour le seul titre Truth), les compositions ne peuvent pas être autrement qu’enragées. Ca joue vite (très vite même), c’est efficace (certains titres s’enchaînant sans temps mort) et brut de décoffrage. Cette dernière impression est d’ailleurs renforcée par le recours à une production très « live » parfaitement adapté à la spontanéité des morceaux. En revanche, je trouve quand même que les guitares et la basse sont trop noyées sous le chant et la batterie (le jeu de Pierre est impeccable mais son son est trop « st angerien »). Mais s’agissant d’une autoprod, on ne peut pas vraiment leur reprocher cela. Néanmoins, c’est tout de même un peu rageant car, de ce fait, les parties de guitare perdent en puissance et aussi en subtilité. Car ce qui fait la personnalité d’Aporia c’est que par dessus cette épaisse couche de riffs bien tranchants, le groupe a su incruster quelques lignes mélodiques plus courantes dans le domaine du Death à la suèdoise que dans le milieu Hardcore (cf le morceau Truth). Du coup, cette spécificité fait que, dès les premières notes, on reconnaît tout de suite la musique du groupe.

Malgré cette ouverture d’esprit plutôt New-School (également palpables dans les quelques mosh-parts bien senties), Aporia n’a cependant pas mis de côté son héritage Old-School qui se retrouve sous la forme d’une énergie et de certaines structures de morceaux très Punk-Hardcore, ainsi que dans les back-vocals. Vous savez, les « sing-alongs » qui, scandés en chœur, viennent appuyer le chant du vocaliste principal. Si, pour ma part, je ne les trouve pas toujours adaptés, j’apprécie en revanche beaucoup le chant d’Arno, tout aussi à l’aise dans le registre Hardcore enragé que dans les parties vocales limites Death.

En dépit donc d’une production un peu trop sèche, cette démo révèle un groupe aux compositions très efficaces, à l’impact certainement immédiat en concert. Il faut dire que, certains morceaux faisant partie du bagage live du groupe depuis belle lurette (Truth, Sphere), ceux-ci sont donc bien rôdés à la scène. Reste à certains organisateurs de concerts d’en juger, le groupement étant à la recherche de dates sur toute la France.

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