F.A.M. - Panzergrind

La vie de chroniqueur est parfois morne, mais cela ne veut pas dire que le chroniqueur ne sait pas rire. Bien au contraire, il ne manque pas de saisir chaque occasion de se fendre la poire. Cette occasion, il peut la trouver quand un groupe a pour nom un sigle. Et c’est parti pour 10 minutes (bon parfois une heure, tout dépend du taux d’alcoolémie) à trouver les significations les plus improbables aux lettres mystérieuses. Il y a de quoi faire avec F.A.M. : Fabrique d’Avions Marocains, Filet Attrape-Mouche, For Abrutis Magasine ou encore Faux Ampli Marshall. Inutile de préciser que la crise de rire s’arrête dès que l’on a découvert que F.A.M. signifie Furor Arma Ministrat.

F.A.M. est une formation composée par 4 musiciens : 2 vétérans de la scène extrême en l’occurrence Stoker & Mlody issus de Dissenter, et 2 petits jeunots nommés Morten (Drowned Child) et Sandro (Ass To Mouth). Ce Panzergrind n’est pas un véritable album car il ne s’étale que sur un peu plus de 11 minutes et ce n’est ni vraiment un EP car les 6 titres qui le composent sont une sorte d’avant-goût du nouvel album qui devrait voir le jour dans quelques temps.

La fiche jointe avec le promo annonce F.A.M. comme étant le début d’une nouvelle forme musicale (rien que ça). Et je dois avouer que je suis plutôt d’accord avec ce qui est avancé. F.A.M. est une formation un peu spéciale et je ne me rappelle pas avoir entendu quelque chose lui ressemblant. Bon, c’est un groupe de grindcore alors ne vous attendez pas non plus à une grande finesse musicale, des solos de claviers ou encore des cœurs féminins sur fond de vielle à roue. La particularité de F.A.M. n’est pas musicale à proprement parlé mais « vocale ». J’ai d’ailleurs beaucoup de mal à utiliser ce terme et vous comprendrez bien vite pourquoi si vous arrêtez la lecture pour écouter un de leur morceau.

C’est une véritable ménagerie au chant : ça couine, ça grogne, ça growl et ça fait gruik aussi. Le registre est assez impressionnant, c’est à se demander si les lignes de chant ont été effectuées dans un zoo. Ne voyons rien de péjoratif dans ce qui suit mais le chant pourrait être le résultat d’un enregistrement d’une communauté de sangliers et de cochons en train de filer à l’abattoir. Dans le fond c’est une bonne idée car on ne peut pas dire que la voix est linéaire mais certains passages sont assez bordéliques dans le sens où par moment le mixage n’aide pas tellement à comprendre ce qui se passe.

Mis à part ces « expérimentations » vocales, F.A.M. joue du grindcore assez rythmé et bien exécuté. Le groupe ne réinvente pas le style et se contente de faire sa sauce avec des ingrédients bien choisis : des riffs simplistes mais pas spécialement renversant, de bonnes accélérations et surtout des passages groovy bien appuyés. Les rythmes, assez changeant, sont parfois répétitifs mais restent suffisamment efficaces pour accrocher l’oreille. De plus une cloche est souvent utilisée mais mixée un peu trop en avant à mon goût.

Qu’à cela ne tienne, F.A.M. prend son pied à grogner dans tous les sens le tout sur un rythme alternant blast et twist porcin. La tambouille passe bien, même si quelques titres supplémentaires auraient été les bienvenus. Ceci étant dit, cela laisse tout de même présager le meilleur pour un véritable premier album de nos 4 égorgeurs de cochons polonais. Ciel, que la cochonnaille a bon goût!

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