Martriden - The Unsettling Dark
Chronique
Martriden The Unsettling Dark
« Metal extrême scandinave à la sauce ricaine » rime malheureusement bien trop souvent avec le suffixe « core » (la liste tient sur 10 pages) où 90% des groupes sont à proscrire... Le reste ne suivant pas la mouvance est du véritable pain béni pour ma part ! Un an après la découverte du médiocre mais prometteur The Funeral Pyre, une autre jeune bande amerloque vient tâter les forêts enneigées de Suède et de Norvège. Formé en 2005 dans le Montana, Martriden (dérivé de « mara », spectre féminin causant les cauchemars dans la mythologie nordique) n'a pas attendu bien longtemps avant de pouvoir toucher à pleine main le succès. La bande de lycéens sous les manettes de Kyle Howard (sénior de Martriden) sortira un EP éponyme (2007) au buzz relativement impressionnant. Tellement impressionnant que le groupe ouvrira pour le légendaire Emperor lors de leur tournée US ! Il reste au groupe à sortir son premier album pour confirmer cet engouement, chose faite avec The Unsettling Dark.
Difficile de ne pas tomber sous le charme de la biographie et des influences citées (Opeth, Behemoth, Emperor, Bloodbath, Enslaved…), les premières secondes de « The Enigma Of Fate » iront dans ce sens malgré quelques crispations. A vrai dire je ne commence jamais avec les points négatifs mais dans cas précis ils apparaissent dès la première écoute et viennent gâcher un trop gros potentiel. D'une part la production « too much » (son synthétique et uniforme) de Dave Otero (Cephalic Carnage) bien que bonne sur certains points (puissance « décoiffe moumoutte » : le break de « Prelude » est assez phénoménal dans le genre) ne colle absolument pas au style et crée un décalage assez désagréable (la batterie « triggée » fera de plus peut-être arracher les cheveux de quelques un…). Associé à quelques riffs « power chord » saccadés façon Gojira, la bestiole passera difficilement pour l'adepte de black/death scandinave en manque… Pour le reste, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas été autant touché par un promo « découverte ». Otez donc le son et ces quelques riffs affreux, laissez plutôt vos oreilles se délecter du talent de composition de ces troublions.
Car effectivement, paradoxalement à des passages basiques, Martriden proposent des compositions fouillées au possible (breaks et riffs/nappes accrocheurs à la pelle) et gorgées d'émotion. L'instrumental et épique « Ascension Part 2 » en est le parfait exemple, à des années lumières des défauts précités et à vous dresser tous les poils du corps en vous faisant dire « vous rigolez le groupe est bien américain ? » ou encore « ce n'est pas le même groupe là ? ». Contrairement aux références plutôt « progressives », Martriden propose une musique « directe » sans révolution mais avec ce don pour trouver le riff annihilateur. Une mélodie entêtante ? « The Calling ». Un lead tueur ? « Processional For The Hellfire Chariot » (riff de conclusion). Un solo « guitar hero » ? « Ascension Part 1 » (merci James Murphy). Un break black/doom à vous faire verser une larme ? « A Season In Hell ». Des ingrédients suffisamment poignants et travaillés pour oser la comparaison avec les ténors européens. Quant au chant black de Michael, malgré un contraste assez élevé avec la puissance du son, il demeure très satisfaisant et rappellera à certain celui de James Malone (Arsis) sur quelques passages (« Ascension Part 1 » est carrément flagrante).
The Unsettling Dark est l'archétype même de l'album frustrant à vous laisser le cul entre deux chaises. Ce dernier possède tous les atouts de l'album de l'année mais vient entourer ses passages anthologiques par le combo nauséabond de la nouvelle scène « riff basique/grosse production sans âme ». Point qui efface complètement l'atmosphère glaciale crée ainsi que le boulot de composition (quel talent encore une fois !) et descend le premier opus de Martriden vers le bas. Nul doute que Martriden devrait pleinement exprimer son potentiel prochainement et peut-être devenir une future relève. Un groupe à suivre de très près.
| Mitch 20 Février 2008 - 2489 lectures |
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4 COMMENTAIRE(S)
citer | donvar 02/12/2009 10:29 | note: 8.5/10 | Bon, je l'ai réécouté un paquet de fois...certains défaults et certains riffs sont peut-être parfois comme un cheveux dans la soupe, certes. Mais l'album reste vraiment très bon. Le break de "prelude" est une reprise de Rachmaninov "prelude en C mineur"...tout comme Anorexia Nervosa l'a repris dans "Hail Tyranny"! Voilà! |
citer | donvar 23/11/2009 19:28 | note: 8.5/10 | Putain je vous trouve sévères!
Certes c'est pas du pur black death, mais les ambiances/émotions sont là, la prod' est nickel (trop peut-être pour les vrais fan de black death caverneux?),les mecs maitrisent les instrus...Un peu moins bon peut-être que Abigail Williams dans le même genre, mais j'aime! Ma note sera au-dessus de ce 7,5 un peu tiède. |
citer | Je l'avais écouté mais un peu comme l'album de Darkness Ablaze, ça m'a pas vraiment laissé de souvenir impérissable...
Bof quoi... |
citer | Mitch 09/06/2009 21:16 | note: 7.5/10 | Tiens le troll du black/death mélo (Nightsoull) n'a laissé aucun commentaire sur cette chronique !
Je me le suis réécouté today, vraiment une bonne suprise : vivement la suite ! |
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4 COMMENTAIRE(S)
02/12/2009 10:29
23/11/2009 19:28
Certes c'est pas du pur black death, mais les ambiances/émotions sont là, la prod' est nickel (trop peut-être pour les vrais fan de black death caverneux?),les mecs maitrisent les instrus...Un peu moins bon peut-être que Abigail Williams dans le même genre, mais j'aime! Ma note sera au-dessus de ce 7,5 un peu tiède.
20/07/2009 18:46
Bof quoi...
09/06/2009 21:16
Je me le suis réécouté today, vraiment une bonne suprise : vivement la suite !