Ramming Speed - Brainwreck
Chronique
Ramming Speed Brainwreck
Après avoir encensé les excellents DEATH BEFORE DISHONOR, restons du côté de Boston avec RAMMING SPEED, jeune combo de thrash/punk/grind dont les débuts scéniques remontent seulement à janvier 2007. Un démarrage sur les chapeaux de roues incluant une panne sèche au milieu du désert, une apparition éclair dans le reality show « Beach Patrol » à Los Angeles et un passage par la case prison pour soupçons de kidnapping (!!!). Ajoutez au programme un 4 juillet se soldant par un affrontement entre hell's angels et forces de l'ordre, et vous aurez une petite idée de l'état d'esprit des troupes (of doom) à l'heure d'enregistrer un premier full length, le bien nommé « Brainwreck ».
Surfant allégrement sur la vague thrash 80's, RAMMING SPEED a le bon goût, au contraire des trois quarts des groupes de revival thrash apparus ces dernières années, de ne pas choisir « Bonded By Blood » comme mètre étalon. Dès le premier titre, « Speed Trials », les choses sont claires : les speederies crossover de « Join The Army » (SUICIDAL TENDENCIES) sont de sortie, agrémentées de blastouille grind d'époque (NAPALM DEATH, TERRORIZER) pour éviter l'écueil de la copie conforme. A la vérité, si on appréciera l'effort de proposer quelques parties plus extrêmes (du growl et quelques vociférations criardes bienvenus sur « Shane Embury Is The Brad Pitt Of Grindcore »), RAMMING SPEED n'avait guère de soucis à se faire dans ce domaine ; leur chanteur est si quelconque que Mike Muir peut dormir tranquille sur ses deux oreilles, ce n'est pas avec un frontman de troisième zone que RAMMING SPEED va faire de l'ombre aux vétérans de Venice, quand bien mêmes ces derniers sont désormais en pré-retraite (aucun album depuis 2000, ça commence à faire long les gars!). Mais soyons fair play et reconnaissons que le mélange des genres hardcore (« Bogus Facade » et les backing vocals velues de rigueur) thrash (vous reprendrez bien un peu de SLAYER sur « All In All »?) et grind (« Immigrant Song » et « Arrested Development », qui re-dynamisent avec bonheur la deuxième partie de l'album) leur réussit plutôt bien, les joyeux fêtards ayant le mérite de proposer un cocktail fleurant bon la déconne et le rock n' roll. Aussi volontaire qu'approximatif, ce premier essai a les défauts de ses qualités, à savoir un jeu de batterie pas toujours très carré conférant à l'ensemble un feeling punk appréciable, un brailleur qui sent bon le choix par défaut (plus à l'aise dans le registre death, malheureusement minoritaire ici), des tempos rapides affriolants plombés par des riffs génériques et des solis de fortune rarement gênants mais jamais marquants, hormis un passage en twin guitars appréciable sur « The Threat ». On retiendra in fine l'énergie brute de décoffrage de l'ensemble – et certainement pas « Heavy Metal Thunder », pantalonnade heavy aussi poussive que dispensable - tout en souhaitant au groupe de trouver la bonne carburation pour l'album suivant, « Brainwreck » paraissant un peu longuet malgré sa petite demi heure. Une meilleure production, un virage extrême plus prononcé et un véritable aboyeur ne seront pas de trop pour extirper RAMMING SPEED d'une nouvelle vague thrash qui n'en finit plus de prendre du retard à l'allumage. Next !
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