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Behemoth - Satanica

Chronique

Behemoth Satanica
Alors que, déjà sur le très bon Pandemonic Incantations, la musique du trio avait subi d'importants changements, avec notamment l'apparition d'éléments symphoniques particulièrement bien intégrés ainsi que la nouvelle orientation des paroles et de la musique vers un concept occulte plus violent, c'est cette fois sur une voie radicalement différente qu'évolue Behemoth, délaissant presque totalement son black metal d'origine au profit d'un death lourd et puissant. En effet, si d'un point de vue musical, on ne retrouve que très peu de points communs entre l'avant et l'après Satanica, le groupe conserve tout de même de son passé, une imagerie et des thèmes abordés typiquement black, ce qui, malheureusement, leur vaut bien trop souvent cette étiquette erronée de death-black qui, aujourd'hui encore, leur colle à la peau.

Bénéficiant enfin d'une promotion conséquente grâce à leur récent contrat avec le label italien Avantgarde Music, les Polonais surprennent tout le monde, que ce soient les adeptes du très bon précédent méfait ou les néophytes qui découvrent le groupe avec cet album. Bien qu'imparfait, le death metal de la formation, évoluant désormais sur les plates-bandes des maîtres polonais du genre Vader, s'avère être d'une efficacité et d'une agressivité redoutable. Les mauvaises langues parleront de retournement de veste suite au relatif essoufflement du black metal et au réintérêt soudain que connaît le death metal grâce à l'explosion d'une nouvelle scène talentueuse en réelle ébullition, mais d'un point de vue musical et en sachant ce que le groupe produira par la suite, cette évolution ne peut être qu'appréciée. Quoi qu'il en soit, Behemoth franchit un pas considérable avec cet album qui lui permettra par la suite, en plus d'agrandir de manière considérable son succès et son nombre de fans, de mettre en place une formidable base pour les excellentes prochaines sorties du groupe.

Fort d'une production claire et puissante du Starcraft Stimulation Studios toujours assuré par Nergal, elle s'avère tout de même être bien plus efficace que l'autoproduction de Pandemonic Incantations et colle parfaitement à la nouvelle orientation qu'emprunte le groupe. C'est sur l'impitoyable « Decade Of Therion » que le trio ouvre les hostilités, imposant immédiatement son death d'une brutalité à laquelle il ne nous avait pas habitué. Doté d'une technicité exemplaire, Behemoth écrase littéralement l'auditeur avec les excellents « LAM » et « Ceremony Of Shiva ». Que ce soit la prestation de l'infatigable Inferno dont l'intensité du double pédalage et la rapidité des blasts impressionnent déjà, ou le riffing violent et inspiré du nouveau guitariste L. Kaos et de Nergal, qui officie également au poste de bassiste en remplacement de Mefisto, dont les vocaux sont toujours aussi profonds et puissants, c'est vraisemblablement un groupe encore quelque peu immature mais incroyablement dévastateur qui apparaît sur cet album. Variant intelligemment les ambiances et équilibrant judicieusement ce qu'il faut de brutalité et de passages plus mélodiques, venant aérer le tout de manière remarquable, comme l'attestent les très bons « Of Sephirotic Transformation » et « The Sermon To Hypocrites », titres d'une brutalité et d'une efficacité indéniables, et « The Alchemist's Dream » où le travail réalisé sur les ambiances ainsi que les très légères touches symphoniques rappelleraient presque le passé du groupe. Mais ce relatif retour en arrière reste une exception, car il ne subsiste que très peu d'éléments connecteurs entre la période black metal et la période death de Behemoth, qui se concentre cette fois davantage sur la violence et l'efficacité comme sur le terrible dernier morceau, « Chant For Eschaton 2000 », qui s'impose comme un des meilleurs titres de l'album, avec son riff principal aussi entraînant et maléfique que puissant.

A tout point de vue, le groupe réussit admirablement sa métamorphose et se trouve instantanément une personnalité dans un style qui a pourtant frôlé à plusieurs reprises la saturation. Si le death de Satanica est encore imparfait, Nergal et ses acolytes ne feront que l'affiner aux fur et à mesure des réalisations, il s'affiche donc comme un album historiquement majeur dans la carrière de Behemoth, mais pas encore musicalement. Promettant le meilleur quant à l'avenir du groupe, ce quatrième album contient son lot de futurs hymnes et s'impose comme un excellent premier jet dans la vaste sphère du death metal, projetant définitivement le groupe dans la cour des grands, mais il ne supporte malheureusement pas la comparaison avec ses redoutables successeurs.

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12 COMMENTAIRE(S)

Henrik citer
Henrik
05/07/2010 21:42
note: 9/10
Il y a toujours beaucoup d'avis divergents sur Behemoth, groupe maltraité par certains pour avoir modifié son black des premiers jours en un death encore teinté de sonorités black Cf des coms type "suiveurs","commercial","quand on fait pas du raw on est une tapette..." Rythmiquement on est plutôt death c'est vrai mais niveau leads on a quand même beaucoup de similitudes avec le black et pour le chant ça alterne aussi entre les 2 styles. On ne peut pas comparer le Behemoth de Satanica à un Darkthrone mais pas plus à un Incantation ou Cannibal alors quel est l'intérêt d'étiqueter quand les influences sont diverses. Ce disque tabasse tout sur son passage comme toute la disco post pandemonic assez irréprochable dans l'ensemble. D'ailleurs il suffit de regarder le premier et le dernier titre le très death-black Decade Ov Therion et le très Black (presque) 'n Roll de Chant For Eschaton qui flirte avec du Satyricon. Au final c'est assez saoulant de toujours ressasser les mêmes choses sur ce groupe (changement de cap, comparaisons avec Nile, folklore...)
Inhuman Effect citer
Inhuman Effect
05/07/2010 19:02
note: 9/10
Excellente nouvelle, et au passage joli écrit ! Clin d'oeil

J'espère également que tu auras le bon goût de réécrire la chronique d'Evangelion qui a été sous-noté. Mr Green
Squirk citer
Squirk
05/07/2010 19:01
note: 8/10
Inhuman Effect a écrit : On aura la chronique de l'excellent Demigod prochainement ?

Thelema.6, Zos Kia Cultus et Demigod sont pour bientôt Clin d'oeil
Inhuman Effect citer
Inhuman Effect
05/07/2010 18:45
note: 9/10
Permettez moi d'ajouter que, se répondre par pavé interposé pour savoir à quel courant exact appartient un disque, ça fait franchement de la peine. Il suffit pourtant de se consacrer à l'essentiel. Osef complet que ce soit du brutal death ou du black/death. L'important c'est que ça tue.

On aura la chronique de l'excellent Demigod prochainement ?
Momos citer
Momos
05/07/2010 16:26
note: 8/10
Là on est d'accord.
Squirk citer
Squirk
05/07/2010 00:56
note: 8/10
Ils ont garder une part de leur période black, on la retrouve même aujourd'hui dans les corpse paint et toute l'imagerie que véhicule le groupe. Mais comme je l'ai expliqué, peut-être maladroitement, je ne la trouve plus et ce dès Satanica suffisante pour taxé la musique du groupe de death-black. Après c'est mon avis et je n'ai en aucun cas envie de rentrer en conflit avec l'un d'entre vous, je vais arrêter de répondre s'il y a d'autres commentaires, car de toute façon je ne changerais pas d'avis et je ne réussirais sûrement pas à faire changer celui des autres. Quoi qu'il en soit Satanica est un très bon album, dans la discographie d'un groupe que j'apprécie particulièrement !
Momos citer
Momos
05/07/2010 00:36
note: 8/10
Personnellement, et comme beaucoup d'autres d'ailleurs, je trouve que le groupe à garder une part de Black en lui jusqu'à Thelema.6. Ce n'est qu'à partir de Zos Kia Kultus, comme l'a dit Von_Yaourt, que le groupe est entièrement devenu un groupe de Death.
Squirk citer
Squirk
04/07/2010 21:23
note: 8/10
J'ai précisé à la fin de mon commentaire que je changerai le "brutal death" en "death" car j'avoue m'être un peu emballé sur ce point là. Maintenant, en ce qui concerne la scènes death des années 90, non, je ne l'ai pas connu, donc, oui, je m'y connais sûrement moins que ceux qu'y l'ont vécu, mais cela ne change rien au fait que c'est une scène que je connais suffisamment pour pouvoir en parler. La différence entre Pandemonic Incantations et Satanica est quand même flagrante ! Et je maintiens que pour moi, le black metal sur Satanica se ressent essentiellement sur le son assez typique des guitares, sinon ça relève plus de l'influence. Ce n'est pas du black-death, car comme tu l'as dis, le black-death n'est pas qu'un mélange entre black metal et death metal, c'est devenu un style à part entière. Sacramentum et Dissection qui eux sont des groupes de black-death ne jouent pas pour moi dans la même cour que Behemoth. Chez ces deux groupes la notion de black metal est bien plus justifié que chez Behemoth. Je me doutais en postant la chronique que j'allais m'attirer les foudres de certains !
von_yaourt citer
von_yaourt
04/07/2010 20:32
note: 8/10
Oh là, ce n'est pas une simple divergence d'opinion à laquelle nous avons à faire, c'est à une belle marque de mauvaise foi ! Dire que cet album n'a rien de black metal hormis le son, c'est quand même gravement se fourvoyer.... Le contexte de l'époque au vu de ce que tu me sors là je doute que tu l'aies connu, parce que pour reprendre l'exemple de Morbid Angel, Formulas Fatal To The Flesh sorti quelques mois avant cet album est quand même bien plus brutal ! Et si tu n'entends pas la différence entre Satanica et le vrai brutal death de l'époque (Angelcorpse, Centurian, Incantation, Suffocation, Hate Eternal, ou même Brodequin l'année suivante), je ne peux vraiment plus rien pour toi ! Les influences Vader ont commencé à pointer le bout de leur nez, mais celles de Nile (groupe dont quasiment personne n'a entendu parler à l'époque, d'ailleurs) ne sont pas encore présentes. Et même en occultant volontairement le contexte de Satanica, tu prétends quand même qu'en l'espace d'un an, Behemoth est passé du black metal de Pandemonic au death de Satanica sans passer par la case black/death, c'est franchement fort de café ! Évidemment, ça n'a rien à voir avec Darkthrone et Immortal, le black/death à l'époque ça ne consistait pas empiler des riffs death et des riffs black sans mixité (ça, c'est la conception actuelle du style), mais tu n'as qu'à prendre un référent tout aussi célèbre du black death qu'est Bloody Blasphemy de God Dethroned qui date exactement de la même période pour te rendre compte que tu trouveras plus de similarités entre ces deux albums qu'avec n'importe quel autre groupe que tu cites... Je dis ça sans aucune animosité (je précise au cas où), mais ce serait bien, pour des chroniques d'albums historiques de ne pas sortir des énormités grosses comme Keyser, et au moins de se renseigner un peu sur le contexte et l'étiquette la plus couramment usitée, à défaut d'avoir connu l'album à sa sortie. Tu es la seule personne que je vois rejeter toute filiation entre Satanica et le black metal, ce qui est quand même un signe d'appréciation erronée (à moins que tu considères que l'on se trompe tous sur cet album depuis 11 ans...).
Squirk citer
Squirk
04/07/2010 19:31
note: 8/10
Nous n'avons donc absolument pas la même vision des choses pour ce groupe, si Pandemonic Incantations et Satanica sont pour moi de très bons albums, je trouve la suite de la discographie du groupe bien meilleure !

Sinon, par rapport au "death metal ou death-black", j'ai déjà donné mon avis dans la chronique, mais je vais me réexpliquer : je t'accorde que la production donne aux guitares un son black metal, mais c'est aussi le cas pour de nombreux autres groupes de death (justement Angelcorpse, pour ne citer qu'eux), puis les riffs en tant que tels n'ont vraiment pas grand chose de black metal si on enlève ce côté froid des guitares (Chant For Eschaton en est pourtant un exemple frappant !) et hormis ce son je ne trouve pas l'étiquette death-black justifiée. Par contre, en ce qui concerne la voix de Nergal, je ne lui trouve absolument rien de black, il a une voix gutturale purement death, loin de celles habituelles du black metal.

Pour en revenir à ma consommation de substances illicites, si comparé à des groupes de brutal death actuels Satanica peut apparaître comme un simple album de death metal, pour moi, en cette fin de siècle, le terme death metal est plutôt a attribué à un groupe comme Morbid Angel alors que pour l'époque, la musique de Behemoth était bien plus brutal qu'un "Covenant Of Death".

Le black metal n'est à partir de cet album, qu'une influence qui se fera de moins en moins présente au fur et à mesure des réalisations. Et si je peux encore le comprendre pour Satanica, taxé Thelema.6 de death-black relève pour moi de la mauvaise foi ! Behemoth est depuis 1999 un groupe indéniablement plus proche de Vader ou de Nile que d'Immortal ou Darkthrone !

Sur ce, pas la peine comme tu l'as dis de rentrer dans un débat stérile, mais vu la différence de nos avis sur le groupe, je trouve ça plutôt intéressant et j'ai hâte de lire tes commentaires sur les prochaines chroniques du groupe !

PS : en y réfléchissant, je t'accorde que l'étiquette brutal death est contestable et je modifierai ça en "death metal" mais ne compte pas sur moi pour marquer le mot black là-dedans !
Inhuman Effect citer
Inhuman Effect
04/07/2010 18:31
note: 9/10
Il s'agît effectivement du meilleur disque qu'ait sortit Behemoth, même si personnellement chez eux je trouve que rien n'est à jeter.
von_yaourt citer
von_yaourt
04/07/2010 14:22
note: 8/10
Brutal death ? T'as fumé un joint avant d'écrire ta chronique ? Mr Green Autant on peut parfois se lancer dans des débats stériles pour savoir si tel ou tel groupe joue du slam-deatth ou seulement du grind, autant là, y a même pas à tergiverser, c'est du pur black/death, surtout quand on connaît le contexte de l'époque (à moins que tu vois un rapport direct entre Angelcorpse ou Hate Eternal et Behemoth !). Et le côté Black n'est clairement pas usurpé, que ce soit dans la voix, les riffs de guitare (Chant For Eschaton, Decade Ov Therion sont pourtant deux exemples frappants). L'apport du côté death est certes très présent, mais ce n'est pas non plus un Vader-like total. Donc oui, c'est du pur black/death, comme Thelema 6 d'ailleurs, ce n'est qu'à partir de Zos Kia Cultus que ça virera purement death...

Sinon c'est leur meilleur album avec Pandemonic d'après moi.

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Behemoth
Death Metal
1999 - Avantgarde Music
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (15)  8.07/10
Webzines : (10)  7.81/10

plus d'infos sur
Behemoth
Behemoth
Black Death - 1991 - Pologne
  

tracklist
01.   Decade Of Therion
02.   LAM
03.   Ceremony Of Shiva
04.   Of Sephirotic Transformation And Carnality
05.   The Sermon To The Hypocrites
06.   Starspawn
07.   The Alchemist's Dream
08.   Chant For Eschaton 2000

Durée : 35:10

line up
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