chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

The Axis Of Perdition - The Ichneumon Method

Chronique

The Axis Of Perdition The Ichneumon Method
(And Less Welcome Techniques)

Harry reprend difficilement ses esprits. Pourtant son premier réflexe sera de tourner la tête du côté du siège passager. Cheryl a disparu... Ses dernières forces le poussent à s'extirper rapidement de la carcasse de la voiture dans un unique but, retrouver sa fille. Harry hurle son nom dans un froid glacial, s'enfonçant petit à petit dans cet épais brouillard traversé de gros flocons de neige. Peut-être se serait-elle réfugiée dans la station balnéaire de Silent Hill ? Mais ses cris ne font qu'échos, la ville semble déserte. Des empreintes de pas d'enfant, Harry semble distinguer une petite fille au loin. Serait-ce Cheryl ? Il n'y a pas à réfléchir. S'en suit une course effrénée et aveugle qui se terminera dans un lotissement d'entrepôts désaffectés. Harry passe un grillage puis se faufile dans un long passage étroit et humide. D'importantes traces de sang jonchent les murs et le sol. L'obscurité commence à être de plus en plus envahissante et des bruits étranges se font entendre. Le noir est désormais total. Harry allume son briquet et continue son chemin. Le cauchemar commence.

Retour en 1999 ainsi qu'à votre Playstation (première du nom) poussiéreuse, vous aurez reconnu les premières minutes du jeu vidéo de Keiichiro Toyama, Silent Hill. Pourquoi ce rappel ? Ce jeu (et particulièrement la musique d'Akira Yamaoka), reste l'une des thématiques principales des Britanniques d'Axis Of Perdition. Une thématique qui sera d'avantage accentuée sur les prochains opus pour concorder avec leur aspect dark ambient (qui leur vaudra moult comparaisons avec Blut Aus Nord). Le parallèle avec le périple effroyable du personnage d'Harry Mason et l'écoute de la musique de la formation se confondent. Une approche que l'on pourrait aussi faire avec d'autres jeux de « survival horror » comme le récent « Dead Space » par exemple. L'atmosphère imitant cet univers glacial futuriste et horrifique (le sample du film « Event Horizon » sur « A Ruined Nation Awakes » ne me contredira pas).

Formé en 2002 par le duo Brooke Johnson / Mike Blenkarn, le groupe anglais enregistrera une démo Corridors puis signera chez le défunt Rage Of Achilles Records. Axis Of Perdition (le « The » apparaîtra en 2004) s'appuiera sur cette œuvre pour réaliser son album The Ichneumon Method. Un titre qui ne pouvait pas être plus adéquat. Pour le petit cours d'entomologie, « Ichneumon » est un genre d'insecte hyménoptère (deux paires d'aile comme les abeilles ou les guêpes) qui pond ses œufs dans le corps d'un hôte (le plus souvent une chenille). Les larves se nourrissent ensuite de leur hôte de l'intérieur mais de façon méthodique (graisses, intestins, muscles…) afin de ne le tuer qu'au dernier moment. Les organes vitaux ne sont effet touchés qu'à la fin du développement des larves. Ici, l'hôte c'est vous, inséminé par la musique d'Axis Of Perdition. Dévoré à petits feux et tel un Harry Mason à la recherche de sa fille, vous dédallerez sous des douleurs insoutenables dans le lugubre entrepôt britannique et découvrirez des horreurs innommables alternant entre hallucinations et une réalité abominable.

« It was us that scorched the sky… » (Morpheus / Matrix).

The Ichneumon Method marque déjà les bases de leur black metal industriel. Pensez au chaos et à l'ultra violence d'un Anaal Nathrakh (souvent rapproché, un autre groupe britannique extrême arrivé à la même période) ainsi qu'à l'univers post-apocalyptique moderne et malsain d'un Aborym. Les références à l'excellent Fire Walk With Us sont assez flagrantes voire plus précisément au maestro Attila Csihar. Ne serait-ce que dans le chant inhumain psychotique ou dans la surenchère jouissive de modulations et d'effets (le final de « To Walk the Corridors of Hell » ou de « My Time, My Reign, My Tyranny » est orgasmique dans ce genre). Des vocaux hallucinogènes placés ceci dit en second plan (tel un narrateur venu des Enfers), la musique furieuse étant le nerf principal. Un déluge de riffs typiquement black (Mayhem, Emperor) appuyés d'une boîte à rythme réglée à vitesse maximale afin de violer sans vergogne nos pauvres tympans. Il vous faudra sans nul doute un certain nombre d'écoutes avant de pouvoir bien cerner ce capharnaüm musical. Certes quelques longueurs sont à noter (défaut qui suit la bande jusqu'à maintenant) dans ces compositions complexes (arrangements à foison) mais vous y trouverez surtout une saveur toute particulière. Une atmosphère noire et oppressante rarement atteinte dans le style. Le côté dark ambient est déjà percevable mais ne vient ici que discrètement en soutient à l'ambiance cauchemardesque. Des passages frissonnants et dérangeants (« Nightmare Suspension » ou la conclusion « Disturbance in the Perpetual Screen ») agrémentés de samples divers. L'introduction de « Born Under the Knife, Live in Pain » (« Daddy, help me… Daddy, where are you ? ») ne pouvait pas être plus explicite dans l'inspiration de Silent Hill.

The Ichneumon Method n'est pas à mettre dans toutes les oreilles, un black metal industriel éprouvant qui ne laisse que peu de moments de répit mais délivrant une atmosphère glauque bluffante. Un premier opus d'ailleurs plutôt partagé. Certains adeptes du remarquable Deleted Scenes from the Transition Hospital (et de la suite) regretteront un dark ambient trop discret (voire absent). Au contraire, d'autres préféreront cette musique beaucoup plus directe et sans temps mort. Personnellement les deux me vont. Tout simplement l'une des meilleures galettes du style. Tentez l'expérience.

« Quand la mort n'est plus une issue… »

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

5 COMMENTAIRE(S)

Momos citer
Momos
24/04/2012 04:23
note: 10/10
Suite à une nouvelle écoute enthousiaste, je rehausse ma note.
Avant, le bordel industriel et cauchemardesque me laissait un peu sur la touche, mais me fascinait.
Maintenant, j'y rentre sans encombres, et le monde est encore plus laid.
Momos citer
Momos
14/04/2011 01:41
note: 10/10
Bon, je l'ai enfin, cet album bute. No more, no less. Headbang

Merci pour la découverte, Mitch. Sourire
gulo gulo citer
gulo gulo
10/03/2011 17:53
note: 7/10
Scenes reste le sommet pour l'instant, mais j'espère de l'à venir qu'il redressera la mauvaise barre d'Urfe
Momos citer
Momos
10/03/2011 17:09
note: 10/10
Marrant de voir une chronique écrite qui cite SH quand j'en parlait justement dans le forum. Sourire
Ce groupe m'a l'air également intéressant et bien cauchemardesque: y'a bon.
lkea citer
lkea
10/03/2011 11:39
Jolie chronique, on sent le fan de AoP et Silent Hill (un jour, j'aurais le courage de le finir ) !

Je ne connais que le AoP de "Deleted Scenes from the Transition Hospital" justement, ce premier album a l'air assez diffèrent et clairement à écouter Sourire

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
The Axis Of Perdition
Black Metal industriel
2003 - Rage Of Achilles Records
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs : (3)  8.33/10
Webzines : (2)  8.5/10

plus d'infos sur
The Axis Of Perdition
The Axis Of Perdition
Black Metal industriel/Dark Ambient - 2001 - Royaume-Uni
  

tracklist
01.   A Ruined Nation Awakens
02.   To Walk the Corridors of Hell
03.   Nightmare Suspension
04.   My Time, My Reign, My Tyranny
05.   Forms on the Other Side of Silence
06.   Reflections of the Underdark
07.   Born Under the Knife, Live in Pain
08.   Disturbance in the Perpetual Screen

line up
Essayez aussi
Throane
Throane
Plus Une Main A Mordre

2017 - Debemur Morti Productions
  
Alien Deviant Circus
Alien Deviant Circus
En To Pan Omegas

2006 - Autoproduction
  
Neo Inferno 262
Neo Inferno 262
Hacking the Holy Code

2008 - Necrocosm
  
Aborym
Aborym
Kali Yuga Bizarre

1999 - Scarlet Records
  
Aborym
Aborym
With No Human Intervention

2003 - Code666
  

Subterraen
In the Aftermath of Blight
Lire la chronique
Conifère
L'impôt Du Sang
Lire la chronique
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Mutilated By Zombies
Scenes From The Afterlife
Lire la chronique
Echoplain
In Bones
Lire la chronique
Aristarchos
Martyr of Star and Fire
Lire la chronique
Ritual Death
Ritual Death
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Apparition
Fear The Apparition
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Skeletal Remains
Fragments Of The Ageless
Lire la chronique
Carnifex
The Diseased And The Poisoned
Lire la chronique
Abigor
Taphonomia Aeternitatis
Lire la chronique
David Eugene Edwards
Hyacinth
Lire la chronique
Lemming Project
Extinction
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Dödsrit
Nocturnal Will
Lire la chronique
Griefgod
Deterioration
Lire la chronique
Yattering
III
Lire la chronique
Mortual
Evil Incarnation (EP)
Lire la chronique
Belore
Eastern Tales
Lire la chronique
Malicious
Merciless Storm (EP)
Lire la chronique
Hysteria
Heretic, Sadistic And Sexua...
Lire la chronique
Bilwis
Hameln
Lire la chronique
Terranovem
Valley of Pariahs
Lire la chronique
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Endemic
The Church Of Destruction
Lire la chronique
Tressekter
Occult Astral Decimation (EP)
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique