chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Ahab - The Divinity Of Oceans

Chronique

Ahab The Divinity Of Oceans
J'avoue m'être procuré cet album d'Ahab par « professionnalisme » (et une pointe de sentimentalisme, celui-ci signant ma première chronique sur Thrashocore), les critiques lues ça et là ne m'ayant pas donné envie plus que ça. The Divinity Of Oceans y était décrit comme une continuation de The Call Of The Wretched Sea en plus travaillée où les Allemands confirmaient leur potentiel. Le genre de constat qui me rebute, avoir deux fois la même chose ne m'intéressant pas énormément.

The Divinity Of Oceans est effectivement mieux à tous les niveaux. On retrouve ce funeral doom / death aussi pesant que mélodique mais les différents éléments qui font le style d'Ahab sont poussés à leur paroxysme. Evoken est un nom qui vient toujours à l'esprit, les accords n'ayant rien perdu de leur lenteur sépulcrale (« Gnawing Bones (Coffin's Lot) », « Tombstone Carousal »). Les leads ont cependant subi une sévère refonte : autrefois parsemées, elles dégoulinent désormais de partout ! Le résultat est au premier abord déstabilisant pour qui s'attendait à plonger dans un doom linéaire. Les surprises sont nombreuses bien que reposant sur des effets simples : les Allemands accumulent mélodies, arpèges, pause en chant clair, reprise en voix gutturale et si l'on retrouve cet aspect cyclique déjà connu d'eux, les parties s'enchainent avec plus d'originalité et naturel créant chez l'auditeur une concentration relaxée nécessaire pour profiter des différentes escapades toujours bien amenées (à l'image de ce psychédélisme asexué à la Opeth décelable sur l'éponyme et « Nickerson's Theme » par exemple). Que de progrès ! Le côté « brouillon » de The Call Of The Wretched Sea ressort particulièrement quand l'opus élève ses guitares enchainant moment d'anthologie sur moment d'anthologie (« Yet Another Raft of the Medusa (Pollard's Weakness) » et « Redemption Lost », probablement deux des meilleurs morceaux de funeral doom/death que j'ai pu entendre). Une pureté musicale qui fait penser à Morgion - et globalement à ce doom/death accessible qui a offert beaucoup de préfabriqué mais aussi quelques perles - tant tout est léché, grandiloquent, nu, solennel. La production pourra faire grincer quelques dents en ce qu'elle perd de grésillement érodée au profit d'une netteté mettant en valeur les instruments mais, une fois n'est pas coutume, je trouve cette propreté appropriée. Plus besoin de se cacher derrière un son crachotant pour accentuer le mystère ou voiler des parties en demi-teinte : sans artifices, The Divinity Of Oceans est énigmatique et saisissant.

Par contre, en terme de ressenti, ce n'est clairement pas la même chose et j'ai laissé mes métaphores maritimes au placard pour une bonne raison. L'abîme océanique précédemment dépeint a laissé place à une profondeur autre, abstraite. C'est ce qui propulse ce deuxième jet loin devant son prédécesseur et ce malgré quelques longueurs en bout de course sur « Nickerson's Theme » et « Gnawing Bones (Coffin's Lot) ». Je pourrais décrire l'ambiance étrangement émouvante qui s'en dégage en disant qu'Ahab ne rappelle plus les trois-mâts mais une autre trinité, que plutôt qu'une pochette reprenant une peinture de Théodore Géricault, Albrecht Dürer lui irait mieux ou que le chant élevé de Daniel Droste sonne trop grégorien pour être juste « joli ». Hé, « Redemption Lost », « O Father Sea », tu vas pas jouer l'aveugle alors que c'est sous ton nez ! Mais non, il n'y a rien de chrétien là-dedans (ou bouddhiste, sataniste, juif ou raëlien, autant préciser). La religion guidant les compositions n'est pas connue, ni par nous, ni par eux-mêmes. The Divinity Of Oceans touche sans symbolisme tangible ou liturgie prémâchée avant lui et c'est dans une solitude sans dieux que cette bulle naît dans ton estomac et le blanchit. Son lyrisme dénué de fondement donne envie de joindre les mains et baisser légèrement la tête pour… pour quoi ? Qui ? Hein ?

The Divinity Of Oceans est aussi incompréhensiblement beau qu'une prière d'athée.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

2 COMMENTAIRE(S)

lkea citer
lkea
14/05/2011 14:00
note: 8.5/10
Merci d'avoir commenté, ça m'a permis de me rendre compte que je l'avais sous noté par inadvertance. Pas les yeux en face des trous aujourd'hui...
Häxan citer
Häxan
14/05/2011 13:01
note: 9/10
En accord total avec chaque mot de la chronique, cet album est un chef d'oeuvre

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Ahab
Funeral Doom / Death
2009 - Napalm Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (12)  7.63/10
Webzines : (26)  8.04/10

plus d'infos sur
Ahab
Ahab
Doom Metal - 2004 - Allemagne
  

tracklist
01.   Yet Another Raft of the Medusa (Pollard's Weakness)
02.   The Divinity of Oceans
03.   O Father Sea
04.   Redemption Lost
05.   Tombstone Carousal
06.   Gnawing Bones (Coffin's Lot)
07.   Nickerson's Theme

Durée : 67 Mns

line up
parution
28 Juillet 2009

voir aussi
Ahab
Ahab
The Giant

2012 - Napalm Records
  
Ahab
Ahab
The Boats of the Glen Carrig

2015 - Napalm Records
  
Ahab
Ahab
The Call Of The Wretched Sea

2006 - Napalm Records
  

Essayez aussi
Wreck of the Hesperus
Wreck of the Hesperus
Light Rotting Out

2011 - Aesthetic Death
  
Eye Of Solitude
Eye Of Solitude
Canto III

2013 - Kaotoxin Records
  
Convocation
Convocation
Ashes Coalesce

2020 - Everlasting Spew Records
  
Evoken
Evoken
Atra Mors

2012 - Profound Lore Records
  
Evoken
Evoken
Quietus

2001 - Avantgarde Music
  

Greybush
A Never Ending Search For J...
Lire la chronique
Korpituli
Pohjola
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Stress Angel
Punished By Nemesis
Lire la chronique
European Tour - Spring 2024
Bell Witch + Thantifaxath
Lire le live report
Kawir
Kydoimos
Lire la chronique
BELL WITCH
Lire l'interview
Subterraen
In the Aftermath of Blight
Lire la chronique
Conifère
L'impôt Du Sang
Lire la chronique
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Mutilated By Zombies
Scenes From The Afterlife
Lire la chronique
Echoplain
In Bones
Lire la chronique
Aristarchos
Martyr of Star and Fire
Lire la chronique
Ritual Death
Ritual Death
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Apparition
Fear The Apparition
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Skeletal Remains
Fragments Of The Ageless
Lire la chronique
Carnifex
The Diseased And The Poisoned
Lire la chronique
Abigor
Taphonomia Aeternitatis
Lire la chronique
David Eugene Edwards
Hyacinth
Lire la chronique
Lemming Project
Extinction
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Dödsrit
Nocturnal Will
Lire la chronique
Griefgod
Deterioration
Lire la chronique
Yattering
III
Lire la chronique
Mortual
Evil Incarnation (EP)
Lire la chronique
Belore
Eastern Tales
Lire la chronique
Malicious
Merciless Storm (EP)
Lire la chronique
Hysteria
Heretic, Sadistic And Sexua...
Lire la chronique