Mythological Cold Towers - Immemorial

Il faut bien l'avouer, ma connaissance de la scène brésilienne est assez limitée. A l'évocation de ce pays, Sepultura, Krisiun et Angra sont les seuls noms qui me viennent à l'esprit, des formations que je n'écoute plus depuis des années. D'une manière générale, sans trop savoir pourquoi, j'ai toujours associé cette scène au death ou au thrash ; je fus donc assez surpris de découvrir qu'on faisait également du doom/death là bas, depuis 15 ans au moins. Il y a de fortes chances pour que vous n'ayez jamais entendu parler de Mythological Cold Towers et pourtant, la carrière du groupe est déjà longue, ayant débuté au milieu des années 90. Mais outre atlantique, on prend son temps. Avec en moyenne une production tous les 4/5 ans, "Immemorial" n'est que leur quatrième album et j'ai bien peur que malgré tous ces efforts, ça ne suffise toujours pas à les faire émerger.

Tout comme le nom du groupe et l'artwork le laissaient entrevoir, le style pratiqué par Mythological Cold Towers est assez particulier. Loin du doom/death scandinave classieux et raffiné, leur musique mise sur des atmosphères guerrières et une dimension épique plutôt originale pour le genre. Tout se joue sur l'intégration des claviers qu'on jurerait échappés d'une oeuvre de Summoning : ces derniers, omniprésents, donnent tout son sens au titre de l'album, nous renvoyant à une époque lointaine et moyenâgeuse. La base des compositions reste néanmoins très classique : les rythmiques vous écrasent comme du pâté, les tempos frisent la léthargie et le chant ultra guttural ne fait que renfoncer la lourdeur de l'ensemble ; toutefois, leur style demeure avant tout très mélodique où guitares et claviers se disputent le premier rôle.

Malheureusement, le positionnement de Mythological Cold Towers sur l'échelle du doom est plutôt bancal. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas tant ennuyé en écoutant un album. Trop rapide et pas assez plombant pour du funeral, trop lent et trop linéaire pour du doom/death *classique*, les compositions semblent interminables et offrent peu d'émotions en fin de compte. Répétant chaque riff à l'infini dans de nombreuses variations, le groupe lâche tout dans les premières minutes de chaque morceau et rend la suite totalement insignifiante, malgré un travail conséquent d'arrangements en tous genres. Le constat se révèle d'autant plus triste qu'on ne peut leur enlever un talent certain de composition et une excellente maitrise des ambiances. De plus, la musicalité des membres est incontestable et outre les très bons solos, "Immemorial" ne souffre d'aucune faute de goût. Il aurait juste mérité d'être un peu plus varié, à l'image du titre de conclusion, sans conteste la plus belle pièce des sept. Malgré un charme indéniable et une certaine personnalité, ce quatrième album restera donc pour moi dans la catégorie des sorties moyennes.

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