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Blut Aus Nord - 777 - The Desanctification

Chronique

Blut Aus Nord 777 - The Desanctification
On l’a appelé puis félicité, accueilli son arrivée en grande pompe, heureux que nous étions de le voir retourner à ce qui nous a fait l’aimer au point d’en occulter cette impression qu’il toquait à la porte et essuyait sur le paillasson les restes de The Work Which Transforms God. Dominateur bien que parfois trop timide, il aurait dû se sentir chez lui dès le départ ! Une étape nécessaire, peut-être, finalement peu importe : ça y est, Blut Aus Nord est rentré à la maison, sortez les femmes, cachez les mioches, y a des raclées qui se préparent !

Raclée visuelle d’abord : on pourra dire ce qu’on veut des créateurs de Metastazis, que leurs illustrations se repèrent à mille lieux plus par leur répétitivité que leur identité, l’artwork de The Desanctification est ce qu’on pouvait imaginer de mieux pour le représenter car, s’il semble au départ trancher avec l’austérité des dessins de Sect(s), il en est en réalité un décalque par une concordance des thèmes (le serpent, l’homme, les formes triangulaires et arrondies…) et présentations (digipack à six panneaux à présenter comme réponse à ceux ne jurant que par le format numérique) en même temps qu’une continuation, l’or succédant au gris, le bleu-roi au noir. De plus, le choix de l’artiste n’est pas fortuit, le style étincelant, primaire voire enfantin malgré la surcharge de motifs de Valnoir étant à lui seul une information sur ce qui nous attend sur cet album.

En effet, l’objet ainsi que la fin minimaliste de Sect(s) préparent ce qu’on découvre pleinement ici, un discours complexe inséré dans des structures réduites où le déséquilibre sert de fil rouge. On évoquera probablement une nouvelle synthèse plus portée sur les mélodies que les dissonances. Pourtant Vindsval fait davantage que simplement réunir : il inverse, enferme l’héroïsme des leads dans ses objectifs morbides, déstructure, mélange, répète les harmonies de Memoria Vetusta II et des chants clairs rappelant sa première partie (des échos de « Slaughterday (The Heathen Blood Of Ours) » se répercutant sur « Epitome X »), les rendant titubants par une rythmique non plus d’acharné mais décharnée, nauséeuse de plic, plac, ploc industriels à en devenir…

Dub ? C’est possible, je ne saurais le dire avec certitude, ne connaissant que les entrées de Drug Honkey, Scorn ou Godflesh dans le genre. C’est une nouvelle fois à lui que je pense, dans sa période Messiah, y retrouvant sa transe liquide dissolvant petit à petit toute défense. Celle-ci portée dans cette ambiance spatiale qu’avait inauguré Sect(s), elle donne un ensemble harmonieux certes parcouru de mouvements secs (le début puissant d’« Epitome VIII », la deuxième moitié d’« Epitome X ») mais majoritairement aisé dans son malaise, une beauté contrastée par une production affutée dans laquelle souffle une voix barbare. Aucun doute, le son est connu et The Desanctification est un disque de Blut Aus Nord pur jus. Cependant, la direction est nouvelle et ce dernier n’a jamais sonné comme ça !

De par sa position d’entre-deux, l'album laisse malgré tout un peu frustré, la fin grimpante d’« Epitome XIII » esquissant une horreur qu’il va falloir attendre. Cela n’est rien face à cette alliance des contraires plaçant ce disque parmi les plus intéressants de la formation. La lumière et l’ombre ne sont plus mises l’une par rapport à l’autre au sein de morceaux. Elles forment une seule mesure donnant une aura nouvelle à la confusion, condensée et néanmoins accrocheuse, presque psychédélique (« Epitome IX ») et néanmoins vérace. Ses guitares délétères (l’étouffement d’« Epitome VII » et « Epitome XI ») autant que liturgiques (le duo final envoyant au dessus d’une ligne de flottaison déjà élevée) feront qu’on usera encore de métaphores mystiques pour le qualifier. Des comparaisons de courte vue, Blut Aus Nord n’étant ni prophète ni un moine supplémentaire apposant sa pierre à cette tendance religieuse next-gen explosant depuis quelques années. Son église, c’est nous qui la construisons : lui est la main qui dirige, fait s’imaginer conscient puis écrase de vol en Zéro-G, inspecte là où on croit introspecter, rend l’espace libre pour mieux emprisonner. Comme un enfant qui régirait l’Univers sans idée du Bien ou Mal et s’amuserait d’un sourire glauque car innocent à nous voir empêtrés dans le vide entre les étoiles… Un être bien dérangeant, en vérité.

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15 COMMENTAIRE(S)

AxGxB citer
AxGxB
20/12/2011 14:53
note: 8.5/10
Bon, j'ai enfin chopé l'album. Une écoute assez distraite hier soir. Moins frontal en effet. Très froid et industriel, c'est certain. Pas mal de retenu déjà perceptible pour un album à approfondir. Mais d'ors et déjà, je sais que le dernier morceau est une tuerie.
chaussure citer
chaussure
06/12/2011 00:10
note: 8.5/10
c'est bien leur premier album qui se fond aussi viscéralement dans mes esgourdes.

y'a bien un "avant" épars qui jonche ma cd-tèque,
mais hormis un certain malaise au bout de quelques minutes, j'avais jusque là été peu réceptif à leur art musical.
(mention spéciale à "MoRT" qui avec ses dissonances intestinales me renvoie directement à cette fameuse nuit de gastroentérite de décembre 2007)

à la différence de leurs précédents opus, je trouve que leurs habituelles dissonances "bendées" se fondent parfaitement dans des lignes mélodiques excellentes.
et j'adore la trame de l'album, avec des premiers titres un peu chargés,
et 3 derniers plus minimalistes et hypnotiques.

superbe album.

et chronique magnifiquement imagée, comme d'hab.
gulo gulo citer
gulo gulo
03/12/2011 18:45
tout à fait, il est tout en menace ; et je ne sais toujours pas si je trouve ça génial ou frustrant
Karamazov citer
Karamazov
04/12/2011 20:19
note: 9/10
gulo gulo a écrit : tant il est délibérément frustrant et allumeur
Ah ouais.
Pas de passages qui tabassent comme sur le précédent. Moins frontal, plus menacant grosso modo.
"MoRt" non plus dans un bayou poisseux mais dans le brouillard. Un peu de labyrinthe à la "That works...". Un poil de "Memoria Vetusta II" aussi par endroit. Bref, ça mute encore.
Ca distille le suspens pour la suite. To be continued et en attendant le bouquet final.
J'enverrai bien un 9/10 sans autres préliminaires que la première écoute.
Edit : Ouaip, 9 ça me parait légitime perso.
gulo gulo citer
gulo gulo
24/11/2011 22:29
toujours pas sûr de le faire figurer à mon palmarès 2011, tant il est délibérément frustrant et allumeur
BBB citer
BBB
24/11/2011 14:36
note: 8.5/10
Très très bon album, plus homogène et un poils moins "furieux" que le précédent, tout en étant sa parfaite continuité. Encore un grand groupe qui n’arrête pas de me séduire depuis 'The Work Which Transfoms God'.
Squirk citer
Squirk
22/11/2011 17:14
note: 8.5/10
Après moult écoutes, c'est effectivement un grand cru Blut aus Nordique. Un poil au dessus du déjà très bon Sect(s). Comme pour le précédent je m'abstiendrais de tout jugement définitif avant d'avoir écouté la trilogie dans son ensemble mais intrinsèquement, il mérite déjà sa place dans le top 5 de l'année sans aucun doute.
Karamazov citer
Karamazov
22/11/2011 16:41
note: 9/10
L'objet est en approche.
L'absence de notes pour le moment me laisse à penser que ça doit encore être bien hermétique tout ça. Bon signe.
lkea citer
lkea
12/11/2011 15:50
note: 8.5/10
Suppaman a écrit :
Je vous invite à faire un comparatif drôle entre le début d'Epitome XI et ce morceau de massive attack si vous en ralentissez légèrement le rythme:
http://www.youtube.com/watch?v=NH1wp_YGJ7Y


Bien vu !
Suppaman citer
Suppaman
12/11/2011 15:39
Dub ? C'est possible, je ne saurais le dire avec certitude, ne connaissant que les entrées de Drug Honkey, Scorn ou Godflesh dans le genre.

Je vous invite à faire un comparatif drôle entre le début d'Epitome XI et ce morceau de massive attack si vous en ralentissez légèrement le rythme:
http://www.youtube.com/watch?v=NH1wp_YGJ7Y


Vive Blut Aus Nord, encore un grand album, plus accessible que son prédécesseur.
lkea citer
lkea
09/11/2011 10:21
note: 8.5/10
Pour ceux qui hésiteraient encore, l'album est en streaming sur Pitchfork :

http://www.pitchfork.com/reviews/tracks/12744-777-the-desanctification/
Squirk citer
Squirk
08/11/2011 18:41
note: 8.5/10
Ça donne envie tout ça, surtout que tu as l'air de le trouver supérieur à Sect(s) qui m'avait déjà laissé une grosse impression.
En tout cas, ça sent le groupe qui va réussir à se placer deux fois dans le bilan annuel.
gulo gulo citer
gulo gulo
08/11/2011 18:38
le texte en français dans le digi est plein de fautes, c'est un comble
AxGxB citer
AxGxB
08/11/2011 18:34
note: 8.5/10
Pas encore écouté, ni même encore lu ta chronique Ikea mais il me tarde de mettre la main dessus!
Karamazov citer
Karamazov
08/11/2011 17:07
note: 9/10
Je réécoute Epitome 6 pour m'exciter davantage.

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Blut Aus Nord
Black Metal avant-gardiste
2011 - Debemur Morti Productions
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (20)  8.33/10
Webzines : (16)  7.42/10

plus d'infos sur
Blut Aus Nord
Blut Aus Nord
Psychedelic Lovecraftian Black / Death Metal - 1994 - France
  

tracklist
01.   Epitome VII
02.   Epitome VIII
03.   Epitome IX
04.   Epitome X
05.   Epitome XI
06.   Epitome XII
07.   Epitome XIII

Durée : 44 Mns

line up
parution
11 Novembre 2011

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