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Baht - In My Veins

Chronique

Baht In My Veins
Voilà précisément le genre de chronique que je déteste écrire, et je crois que Baht remporte haut la main la palme de l'exercice casse gueule. Pourquoi ? Parce que c'est le vénérable Tonton qui m'a proposé l'album, arguant de phrases parfaitement déloyales comme « c'est du death prog », ce qui couplé au goût plutôt sûr de l'homme qui m'a fait découvrir quelques pépites et à un titre en écoute franchement pas dégueulasse, m'a fait accepter son offre avec enthousiasme non feint. « C'est faisable d'ici à un mois ? ». Oui, sans problème, lui répondis-je. C'était le 20 janvier dernier. Plus jamais je ne préjugerai de ma capacité à écrire une chronique dans un délai imparti. PLUS JAMAIS. Il faut dire que In My Veins m'inspire la plume aussi piètrement qu'il parvient à conserver mon attention. Ce n'est pas un album sur lequel je n'ai rien à dire, non, c'est un album qui ne m'évoque rien : ni attraction ni répulsion ni aucun sentiment allant au delà de la sporadique alternance entre appréciation modérée et rejet timide.

Cette introduction n'annonce pourtant pas un constat aussi assassin que l'on pourrait le penser, car très honnêtement, et en gardant à l'esprit que ce n'est là que le premier album des Turcs, l'écoute peut s'avérer un moment plaisant pour qui apprécie le death metal qui s'efforce de coller aux codes du genre. Baht propose une musique entraînante, soignée et correspondant en tout point aux standards de qualité, tout en revendiquant l'ajout de sonorités orientales pour les démarquer du groupe de death metal turque moyen et s'autoproclamer « death progressif ». Autant vous le dire tout de suite, In My Veins n'a rien, mais alors strictement rien de progressif au sens habituel du terme, ou alors il faudrait renommer toute la scène death américaine qui expérimente un peu comme telle, Morbid Angel en tête. Tout au plus notera t-on la présence d'un ou deux intermèdes acoustiques et de quelques arpèges de guitare sèche au détour d'un riff on ne peut plus bête, classique et linéaire. Il n'y a pas une audace structurelle ou sonore qui rapproche un tant soit peu cet album du genre dont il se réclame, et si ce n'étaient quelques utilisations discrètes de la gamme mineure harmonique qui donnent parfois des allures de Arkan light (sur le plan mélodique) à certains moments d'accalmie, notamment le début de « Lost & Found »), on aurait beaucoup de mal à percevoir le côté exotique de la chose. Hormis le premier titre assez trompeur qu'est « The Trauma », le seul à être globalement intéressant après une introduction bien maîtrisée qui évoque sans mal le style de Death à la fin de la décennie 80, le reste de In My Veins s'avère plus tenir du swedish death avec tous ses défauts et quelques unes de ses (rares) qualités. Le tempo est moyen, l'audace inexistante, l'énergie retenue et les fautes de goût aussi rares que les moments de grâce.


Malgré toute la bonne volonté du monde, et en ayant essayé diverses approches pour écouter l'album, du rush d'écoutes au répit pour écouter des choses (vraiment) plus intéressantes, je n'arrive pas à trouver des arguments pour conseiller de se pencher sur Baht. Pire, plus j'écoute In My Veins et plus j'ai envie d'en parler en mal, car un ennui ténu mais bien présent m'envahit à chaque fois que je me penche dessus. Connaître en détail un album déjà redondant et facile à la base n'aide pas à l'apprécier, et si je ne peux pas m'empêcher de saluer des vocaux corrects quoiqu'un peu hachés, une production fort juste signée Dan Swanö et un souci constant de rester dans les limites du bon goût, son manque d'originalité et, disons-le, de personnalité finit d'achever mes élans de bonne volonté. Passé le premier titre, il n'y a même rien qui vaille la peine d'y revenir, puisque les bons moments ne seront que sporadiques, comme les arpèges et la reprise qui les suit sur « Introspection », alors que la banalité envahira des titres entiers (« Neden », « Lost & Found »), quand ce ne seront pas d'autres qui sombreront dans l'ennui de la lenteur sans talent (« Dua »). Quand Baht s'essaye à faire quelque chose d'un peu audacieux, comme les passages en chant clair de « Lost & Found » la sauce ne prend pas, la faute à des passages extrêmement courts qui ne mettent pas en valeur les seules mélodies intéressantes que le groupe a à proposer. Et les passages les plus brutaux ressemblent au choix à un Vader en croches ou à du Nader Sadek qui aurait oublié toute notion de progression. Entombed et Dismember seraient sans doute plus adéquats pour évoquer le style des Turcs, mais ce serait oublier qu'il manque à In My Veins tout l'aspect catchy, rampant et le cachet beauf & bière qui fait la joie des amateurs de cette scène qui demeure sans doute persuadée que le death metal descend directement d'Elvis Presley et de Dick Rivers.

Du coup Baht rate sa cible sur les deux tableaux, celui du progressif, beaucoup trop léger et anecdotique pour ne serait-ce que penser à lui coller l'étiquette idoine, et celui du death metal, trop linéaire, timide et simpliste pour plaire à quiconque possède un tant soit peu d'exigence. À moins d'être un die hard fan de la scène swedish death qui, en tant que tel, pourra s'extasier devant l'ajout ponctuel d'une touche subtilité (sous forme de guitare acoustique, il faudrait tout de même pas oser faire plus), et de ne pas avoir peur d'un manque total de personnalité sur 90% des compositions, alors honnêtement, l'intérêt de In My Veins ne devrait pas vous sauter aux yeux. Peut être l'album fera t-il illusion les premiers temps, mais c'est l'archétype du cd que l'on range au placard très vite, préférant revenir aux groupes où il puise son inspiration et qui, eux, ne suscitent pas d'ennui au bout de cinq minutes. On ne peut pas dire que cet album soit mauvais car ce serait cracher dans la soupe qui a vu naître quelques géants du style, mais sans originalité et sans audace on voit mal comment le groupe pourrait se démarquer de la masse grouillante des formations génériques et vite oubliées. Les origines de Baht ne devraient pas masquer son manque de personnalité, surtout en comparaison de groupes comme Orphaned Land ou Melechesh qui savent comment concilier habilement un style musical ethnique et un metal de qualité. Même si ce n'est là que le premier album des Orientaux les motifs d'indulgence ne sont pas légion, et il faudra faire l'effort d'étoffer les compositions pour que le groupe puisse espérer un début de renommée internationale, car malgré de bonnes idées mal concrétisées on ne saurait entrevoir une fenêtre de tir pour Baht. Le plus gros du travail reste donc à faire, mais qu'attendre de la part des Turcs si ce n'est qu'ils bossent fort ?

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2 COMMENTAIRE(S)

KPM citer
KPM
10/10/2012 19:17
La pochette est magnifique en tout cas.
von_yaourt citer
von_yaourt
10/10/2012 14:03
note: 5.5/10
L'album sort aujourd'hui, et est disponible auprès du groupe.

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Baht
Death metal vraiment pas progressif
2012 - Autoproduction
notes
Chroniqueur : 5.5/10
Lecteurs : (2)  6/10
Webzines : (7)  6.79/10

plus d'infos sur
Baht
Baht
Death metal vraiment pas progressif - 2007 -
  

écoutez
tracklist
01.   The Trauma
02.   Neden?
03.   Dua
04.   Lost and Found
05.   Creedish
06.   Sacred Enigma
07.   Introspection
08.   Orientation

Durée : 41:54

parution
10 Octobre 2012

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