Whoretopsy - They Did Unspeakable Things
Chronique
Whoretopsy They Did Unspeakable Things
On vous rabâche assez régulièrement les oreilles avec l'Australie en ces pages, essentiellement pour ses groupes bien evil de black/thrash ou death/black (Deströyer 666, Gospel Of The Horns, Denouncement Pyre...) mais pas encore pour parler de brutal slam death (ça vous manquait hein?!). Ce sera désormais chose faite avec Whoretopsy, jeune quintette originaire de Melbourne, qui après un an d'existence à peine et une démo l'an dernier nous balance sur le label teuton Torture Music leur premier full length « They Did Unspeakable Things ». Et si l'emballage, heureusement plus soigné que les immondes pochettes du dernier Kraanium ou du Engorgement (et rappelant déjà plus dans l'esprit le « Reek Of Pubescent Despoilment » version urbaine aux couleurs froides), ne laissera aucun doute sur le contenu du disque on se demandera bien légitimement si les Australiens font partie des groupes de slam death à éviter absolument (comme les deux sus-cités) ou alors du peu de groupes plutôt recommandables dans le genre. Après quelques écoutes on pourra être rassuré : Whoretopsy, bien que le style reste globalement le même, a bien plus d'arguments à faire valoir que bon nombre de ses collègues et fait donc partie de cette deuxième catégorie.
Et quand bien même le combo ne parvient pas à éviter tous les écueils du style tels qu'une certaine redondance avec des titres se ressemblant inévitablement (mais beaucoup moins que chez d'autres tout de même) ou des vocaux caricaturaux (réservant toutefois une ou deux variations bienvenues), il réussit à se montrer intéressant là où trop ne se révèlent que rébarbatifs. En effet lorsque Whoretopsy envoie le pâté il l'envoie vraiment (pas comme Kraanium), lorsque Whoretopsy se veut écrasant ça l'est vraiment (pas comme Kraanium) et quand Whoretopsy se fait groovy c'est vraiment groovy (allez! Tous avec moi: pas comme Kraanium). Pas d'énorme surprise ici nos lascars officiant dans un style tellement codifié, on retrouvera donc ces riffs chuggy bien lourds virant du groovy (le début de « Voyeurism », de « Unspeakable » et de « Intimate Disgust », « Potty Mouth » à 1'16) au slam pur et dur (« DPI » à 1'09, « Bittersweet » à 2'03, ou encore « Unspeakable » à 1'32 dont le riff semble être l'extrême ralenti de celui d'un fameux titre d'un grand groupe de thrash US – mes félicitations à celui qui trouve). Les vocaux, comme signalé plus haut, s'inscrivent eux aussi dans la norme du style à savoir bien souvent ultra gutturaux (sans trop forcer heureusement dans le porcin) et feront souvent penser à tous ces groupes foisonnant à la frontière du brutal death et du deathcore. Mais la bonne idée qu'à eu Whoretopsy c'est justement de ne pas se contenter uniquement de ces éléments pour confectionner une musique qui se veut un peu plus ''personnelle'' à défaut d'être réellement innovante. C'est donc avec un certain plaisir que l'on retrouvera quelques riffs s'éloignant du modèle standard avec notamment des incursions dans les aigus (« In Loving Memory » à 1'42 puis 2'38, « Bittersweet », « Necrobordello » à 34'') voire un brin de mélodie (« Cardiac Defecation » à 1'56, « Necrobordello » à 1'40 ou l'outro de 2 minutes de « Human Error » accompagnée de violon) et Storma ayant la bonne idée de varier également ses vocaux sur lesdits passages, donnant dans un chant plus écorché (notons que les paroles - bien évidemment plutôt sanglantes – sont écrites comme de petites nouvelles). Pour finir on saluera l'effort de ne pas laisser à la basse uniquement le rôle de grondement de fond. Lachlan se permet quelques incursions aiguës de premier plan (« In Loving Memory », « Bittersweet » à 40'', « Intimate Disgust » à 50''), accompagnant ou devançant les guitares, et apportant un réel plus permis par une production très correcte (la BAR ne posera aucun problème) et un mix lui laissant la place qu'il mérite.
Parsemé d'inévitables samples pas forcément originaux mais participant à développer un soupçon d'ambiance, parfois bien sentis (« Potty Mouth » à 1'48) parfois franchement de mauvais goût (le début de « DPI »), « They Did Unspeakable Things » se révèle être un bon album de brutal slam death, d'une durée idéale (29 minutes), pas révolutionnaire mais qui garde même après de nombreuses écoutes un minimum d'intérêt (pas comme...). A conseiller essentiellement aux férus du style mais que les fans de brutal death pas trop rétifs pourraient également apprécier. Moi qui me voyais déjà terminer ma chronique sur ce mauvais jeu de mot « They Did Unlistenable Things », c'est raté!
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