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Cannibal Corpse - Vile

Chronique

Cannibal Corpse Vile
Alors que les décérébrés de CANNIBAL CORPSE deviennent la cible privilégiée des Républicains (remember Bob Dole ?) et sont littéralement rayés de la carte en Australie (plus un seul CC dans les bacs des disquaires jusqu’en 2006 !), le petit monde du death metal est en émoi, pour des considérations plus artistiques que bassement politiques : en effet, après le guitariste Bob Rusay éjecté avant la mise en boite de « The Bleeding », c’est au tour de l’emblématique Chris Barnes de faire ses valises, non sans avoir participé au gros de l’enregistrement de « Vile », un cinquième full length initialement nommé « Created To Kill ». Les raisons de la discorde ? Un manque d’enthousiasme patent du sieur Barnes pour les nouvelles compositions, couplé à de piètres performances live et à sa récente implication au sein de SIX FEET UNDER. Mécontents de sa prestation sur un album qu’ils désiraient le plus abouti possible, dans l’incapacité de travailler sereinement avec un Barnes refusant de voir ses parties de chant remis en cause, Alex Webster et consorts font donc appel au grogneur de MONSTROSITY, George « Corpsegrinder » Fisher.

Dès lors, au-delà même de son contenu, « Vile » marque un tournant dans la carrière de CANNIBAL CORPSE, bien des fans de la première heure s’imaginant mal poursuivre l’aventure sans celui qu’ils considèrent à tort ou à raison comme l’âme du groupe. Et puisqu’il est de bon ton de prendre parti sur ce sujet épineux, précisons d’emblée que la période George Fisher 1996-2000 a ma préférence, même si j’apprécie fortement un album comme « The Bleeding ». Bien qu'assez différent de son prédécesseur, Fisher emporte à mon sens le bout de gras sur bien des points : plus de coffre et un meilleur flow, son chant en cadence ayant pour effet de radicaliser encore plus le death metal des Buffalo boys. Et comme l’aimable diplodocus (ce cou !) a le bon goût de pousser quelques soufflantes plus haut perchées, on ne perd vraiment pas au change et seule l’attitude scénique pourra prêter à discussion, le charisme de Barnes lors des premières années restant indiscutable. Dans le même ordre d’idées, on note une progression sensible au niveau de la production, toujours assurée par Scott Burns, qui gagne ici en clarté et en puissance brute. Enfin un son correct pour les Américains, il était plus que temps ! Reste tout de même l’essentiel, à savoir de quel bois se chauffe un « Vile » qui aura fort à faire pour rivaliser avec des classiques du calibre de « Starring Through The Eyes Of The Dead », « Stripped, Raped and Strangled » ou encore « Fucked With A Knife ». Et s’il faut bien avouer que les hits du moment « Devoured By Vermin » et « Perverse Suffering » sont un cran en dessous, « Vile » compense cette légère faiblesse par un contenu bien plus homogène que sur « The Bleeding ». Ainsi, même si tout n’est pas génial sur cette galette, on évitera les trous d’air du genre « The Pick-Axe Murders » ou « An Experiment In Homicide », la deuxième moitié de « The Bleeding » étant loin d’être mémorable.

Portés par un élan de progrès technique matérialisé par l’emploi de techniciens toujours plus aguerris (Rob Barrett, puis Pat O’ Brien sur l’album suivant), CANNIBAL CORPSE propose ici des morceaux plus alambiqués, entre deux parties de tronçonneuse caractéristiques (« Monolith », « Devoured By Vermin », « Absolute Hatred »). Du coup, si « Vile » s’avère moins immédiat que son prédécesseur, on gagne au change sur la durée avec au moins un passage mémorable par titre, ce qui était loin d’être le cas par le passé ; en vrac, citons le break dévastateur de « Disfigured », excellent mid tempo qui prouve à quel point CANNIBAL CORPSE excelle dans le groove malsain, une incartade réussie dans le domaine pur instrumental (« Relentless Beating »), des solis presque jazzy sur les segments finals de « Bloodlands » et « Monolith », des adjuvants mélodiques bien sentis sur « Eaten From Inside » … désormais plus expérimentés, les musiciens mettent à profit leur potentiel grandissant pour proposer un contenu plus torturé, plus vicelard, mais n’en n’oublient pas pour autant les fondamentaux : des passages thrashy de « Mummified In Barbed Wire » aux sessions de tapping vénéneuses de « Perverse Suffering », en passant par une « Puncture Wound Massacre » en mode exécution sommaire, il y a largement de quoi étancher sa soif de brutalité sur « Vile », dernier album sur lequel figurera Rob Barrett jusqu’à son retour fracassant sur « Kill ». Loin de tout miser sur la vitesse d’exécution et de céder aux sirènes de l’hystérie collective comme ce sera le cas sur « Bloodthirst » (la gueule d’atmosphère de « Bloodlands », déformée façon Orange Mécanique), ce cinquième full length s’avère également le plus démocratique, avec un partage des crédits appréciable (tout le monde met la main à la pâte, même Fisher sur « Disfigured » et « Puncture Wound Massacre » !) qu’on ne retrouvera plus guère par la suite. Voilà qui explique sans doute la versatilité d’une galette qui gagne clairement à la relecture, surtout à l’aune du très décevant « Torture » sorti en début d’année. En résumé, un bon petit classique, avec un prime le dernier bon artwork de ce malade mental de Vince Locke, en version non censurée bien sûr !

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10 COMMENTAIRE(S)

Niktareum citer
Niktareum
12/12/2012 13:42
C'est marrant parce que c'est effectivement un très bon Canniboule et c'est pourtant l'un de ceux que je ressors le moins souvent... /SAR
Pourtant un album bien solide, bien équilibré entre technique et brutalité avec quelques bons moments de bravoure (miam "Disfigured" Headbang ). tu m'as décidé à le ressortir de l'étagère! Sourire
TyrannyForYou citer
TyrannyForYou
12/12/2012 04:22
note: 9.5/10
Un album que j'écoute en boucle depuis au moins 14 ans (avec les Peel Sessions de Napalm Death, mes 2 premiers cd extrêmes à l'époque !)...
C'est une sacrée surprise de ne voir cet album dans vos colonnes que maintenant !
Mon préféré, forcément !
MONOOOLIIIIIIIIIIIIIIIIIITHHHH !!!!!!!
Thomas Johansson citer
Thomas Johansson
11/12/2012 21:33
note: 8/10
AxGxB a écrit : Ils sont de l'état de New York mais de la ville de Buffalo, séparée de celle de New-York par presque 650km Sourire

Roh ça va, tu vas pas chipoter pour 600 malheureuses bornes? Mr Green bon ok je corrige Clin d'oeil
AxGxB citer
AxGxB
11/12/2012 18:14
note: 8.5/10
Ils sont de l'état de New York mais de la ville de Buffalo, séparée de celle de New-York par presque 650km Sourire
Thomas Johansson citer
Thomas Johansson
11/12/2012 17:47
note: 8/10
Ander a écrit : Ils sont New Yorkais les Canniboules? :/

Sinon un des meilleurs de la période Corsegrinder, clairement.


Si j'en crois leur page wikipedia, c'est effectivement le cas (je les croyais issus de Tampa, comme les autres). Sinon pour "Bloodthirst", il est sur ma liste de vieilleries à déterrer, donc chronique à venir un de ces quatre. Merci pour vos commentaires en tous cas!
Ander citer
Ander
11/12/2012 17:29
note: 8/10
Ils sont New Yorkais les Canniboules? :/

Sinon un des meilleurs de la période Corsegrinder, clairement.
Backstaber citer
Backstaber
11/12/2012 16:07
note: 8/10
il est dégueulasse Bloodthirst, du Mickey Death Metal
gulo gulo citer
gulo gulo
11/12/2012 15:07
note: 8/10
J'aime tout de même aussi beaucoup l'ultra-festif et hystérique Bloodthirst, hein, puisqu'il en est question.
Backstaber citer
Backstaber
11/12/2012 14:15
note: 8/10
Pareil j'adore cet album, le meilleur avec Corpsegrinder
gulo gulo citer
gulo gulo
11/12/2012 15:08
note: 8/10
Un des meilleurs à mon goût, particulièrement ... vil, et gris Gros sourire

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Cannibal Corpse
Death metal
1996 - Metal Blade Records
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (22)  8.36/10
Webzines : (12)  7.47/10

plus d'infos sur
Cannibal Corpse
Cannibal Corpse
Death Metal - 1988 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Devoured By Vermin  (03:13)
02.   Mummified In Barbed Wire  (03:09)
03.   Perverse Suffering  (04:15)
04.   Disfigured  (03:49)
05.   Bloodlands  (04:21)
06.   Puncture Wound Massacre  (01:41)
07.   Relentless Beating  (02:15)
08.   Absolute Hatred  (03:06)
09.   Eaten From Inside  (03:43)
10.   Orgasm Through Torture  (03:42)
11.   Monolith  (04:24)

Durée : 37:38

line up
parution
20 Mai 1996

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