chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Pombagira - Maleficia Lamiah

Chronique

Pombagira Maleficia Lamiah
Pombagira a trouvé la paix.
Ho, il l’a déjà côtoyé de près lors de Baron Citadel et ses longues plages pesantes possédant la sérénité du mort, seulement le duo n’a jamais paru aussi paisible qu’ici. Après un Iconoclast Dream proche du protocolaire, Maleficia Lamiah s'assimile à une véritable renaissance, le couple Hamilton-Giles ayant troqué son doom d’amplifier worship pour une rétro-évolution où les accalmies psychédéliques typées sixties/seventies tiennent désormais une place majeure. Le cinquième album des Anglais emmène de plain-pied vers cette douceur nouvelle par un titre-éponyme à l’entame drone/doom évoquant le même bien-être parcourant le shoegaze avant de laisser pénétrer des progressions qui, plutôt que de donner envie d’aller vérifier quel titre de Pink Floyd est honoré, rappellent à la mémoire les passages de Caravan ayant les mieux vieillis ainsi que la tranquillité de Love par un feeling jamais démonstratif, toujours à l’aise dans sa nudité. Cette absence d’habits pourra sembler obscène au départ (notamment dans ce chant clair à la limite du criard idiot de Jus Oborn), elle est en réalité pleine de gaucheries séduisantes et d’amour taille ecstasy relevant d’un autre type d’envoutement que celui habituellement présent dans le doom, un envoutement rituel comme la sieste lors des après-midis d’été, menaçant comme les sourires précédant les rires. Non pas du dangereux, corrosif ou plombant mais du miel usant à sa manière – et sans nostalgie inappropriée pour une musique aussi hédoniste – des outils d’autrefois, Pombagira gardant son goût pour les accordages bas jusque dans ses rappels au rock d’il y a quarante ans.

Par ses retournements de situations où un tempo posé peut succéder à une partie énergique sans prévenir, Maleficia Lamiah donne l’impression d’assister à un jam aux improvisations retombant magiquement sur leurs pattes, quelques lignes de forces faisant leur entrée en début, pont ou fin de piste (des repères souvent menés par une montée des guitares vers un stoner grésillant ainsi que l’arrivée de la voix de Pete Hamilton-Giles). Pourtant, ce n’est pas tant dans le décorticage de ses mouvements que ce disque s’apprécie qu'un laisser-aller où la production transforme les structures éclatées en eau filante s’abordant sans besoin de chercher à assimiler, trop occupé que l’on est à flâner auprès d’elle.

L’album entier n’est cependant pas toujours à la hauteur de la vision paradisiaque que donne son morceau-titre car si « Grave Cardinal » joue de cordes similaires, celles-ci n’ont pas le magnétisme rencontré peu de temps auparavant. Bien que Maleficia Lamiah n’ennuie jamais lors des deux morceaux constituant son corps, il va decrescendo en qualité jusqu’à atteindre l’inutile dans une édition vinyle comportant deux compositions supplémentaires ainsi qu’une reprise de The Longboatmen. En effet, « Gift To Transgress » perpétue la recette des deux premières pistes sans pour autant les atteindre (malgré un retour plus prononcé au son épais des essais précédents montrant que le groupe n’a pas perdu ses anciens atouts avec sa mue), tandis que « Black Sun White Light » et « Take Her Anytime » relèvent de l’anecdotique, la première ne décollant jamais, la seconde s’assimilant à une expérimentation étrange voire horripilante à cause d’un chant trafiqué rapidement crispant. Si trouver un défaut majeur à l’édition CD est difficile, la version vinyle de l’objet pêche par un binôme final tenant plus du malus que son contraire.

Il est clair que Pombagira décevra d’anciens adeptes avec ce nouveau virage loin de l’intensité de surface de ses longue-durées d’autrefois. Pour ma part, je parlerais de révélation plutôt que révolution, Maleficia Lamiah n’ayant que le désir de faire avancer à visage démasqué ce doux ensorcellement se nichant derrière le mur sonore de Baron Citadel. Un album qui n’est ni un chef d’œuvre ni une innovation visant à retourner le monde de la musique mais tient de ces « petits » disques qui, à force de simplicité et respect envers les Anciens, arrivent à attraper ce charme pas si commun faisant qu’on s’y attache. Maleficia Lamiah est une œuvre animée où les sens deviennent engourdis, zombifiés, et finalement, la première des Anglais à entièrement mériter cette imagerie vaudou qu’ils aiment tant.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

3 COMMENTAIRE(S)

chaussure citer
chaussure
12/05/2014 19:09
note: 9/10
complètement désuet, terriblement zombifiant, absolument génial
et pas d'accord avec le meuble, je le trouve crescendo moi, notamment cette face D, successivement plombante et dansante.

Invité citer
Inthese
04/05/2013 13:55
Ça donne envie Clin d'oeil
gulo gulo citer
gulo gulo
03/05/2013 10:12
note: 9/10
Enfin un (trés) bon disque

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Pombagira
Psychedelic rock/Stoner/Doom
2013 - Black Axis Records
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (2)  9/10
Webzines : (10)  7.34/10

plus d'infos sur
Pombagira
Pombagira
Psychedelic Rock / Doom Metal - 2006 - Royaume-Uni
  

tracklist
A. Maleficia Lamiah
B. Grave Cardinal
C. Gift To Transgress
D. Black Sun White Light/Take Her Anytime (reprise de The Longboatmen)

Note : "Gift To Transgress", "Black Sun White Light" et "Take Her Anytime" sont absentes de l'édition CD de l'album.

Durée : 66 minutes 33 secondes

line up
parution
18 Mars 2013

voir aussi
Pombagira
Pombagira
Flesh Throne Press

2015 - Svart Records
  
Pombagira
Pombagira
Iconoclast Dream

2011 - Black Axis Records / Mordgrimm
  
Pombagira
Pombagira
Baron Citadel

2010 - Black Axis Records
  

Essayez aussi
Elder
Elder
Innate Passage

2022 - Stickman Records / Armageddon Shop
  
Weedpecker
Weedpecker
III

2018 - Stickman Records
  
Yawning Man
Yawning Man
Live At Giant Rock

2020 - Heavy Psych Sounds Records
  
Yawning Man
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo

2023 - Heavy Psych Sounds Records
  
Elder
Elder
Omens

2020 - Stickman Records / Armageddon Shop
  

Carnifex
Hell Chose Me
Lire la chronique
Vesperian Sorrow
Awaken the Greylight
Lire la chronique
Desecresy
Deserted Realms
Lire la chronique
Greybush
A Never Ending Search For J...
Lire la chronique
Korpituli
Pohjola
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Stress Angel
Punished By Nemesis
Lire la chronique
European Tour - Spring 2024
Bell Witch + Thantifaxath
Lire le live report
Kawir
Kydoimos
Lire la chronique
BELL WITCH
Lire l'interview
Subterraen
In the Aftermath of Blight
Lire la chronique
Conifère
L'impôt Du Sang
Lire la chronique
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Mutilated By Zombies
Scenes From The Afterlife
Lire la chronique
Echoplain
In Bones
Lire la chronique
Aristarchos
Martyr of Star and Fire
Lire la chronique
Ritual Death
Ritual Death
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Apparition
Fear The Apparition
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Skeletal Remains
Fragments Of The Ageless
Lire la chronique
Carnifex
The Diseased And The Poisoned
Lire la chronique
Abigor
Taphonomia Aeternitatis
Lire la chronique
David Eugene Edwards
Hyacinth
Lire la chronique
Lemming Project
Extinction
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Dödsrit
Nocturnal Will
Lire la chronique
Griefgod
Deterioration
Lire la chronique
Yattering
III
Lire la chronique
Mortual
Evil Incarnation (EP)
Lire la chronique