chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
125 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Terra Tenebrosa - V.I.T.R.I.O.L.

Chronique

Terra Tenebrosa V.I.T.R.I.O.L. (EP)
(Purging the Tunnels)

Tout vider, tout déballer, débarrasser la table pour mieux continuer d'avancer. Maître maxime de cet EP de Terra Tenebrosa, sorti ce mois-ci chez Apocaplexy Records. "V.I.T.R.I.O.L." est composé de deux pièces, représentant chacune une période différente dans l'avancée du groupe. Probablement (ré)enregistrées peu après "The Purging" si l'on en juge par le son, elles sont à prendre comme des témoins, des étapes dans le cheminement de Terra Tenebrosa, qui poursuit son petit bonhomme chemin depuis 2011 et ses deux albums, aussi indispensables l'un que l'autre pour tout amateur de musiques tordues. Servi par un artwork toujours centré sur la figure énigmatique de Cuckoo et le mélange de ses deux masques (chacun représentant l'un des deux albums), chef-d'orchestre du trio, cet EP est fidèle à l'univers tissé par les suédois. Étrange, bancal, cauchemardesque.

"Draining the Well", piste de près de 18 minutes, est la ,plus intéressante de cette sortie. Longue, certes, mais en rien lassante, qui se découpe en plusieurs parties. On y retrouve ce jeu de batterie saccadé, si particulier, qui utilise comme personne le tom basse à intervalle régulier, mais aussi ces arpèges grotesques, déments, tout droit empruntés à la piste "Through the Eye of the Maninkari" (issue de "The Tunnels"). La basse vrombit tel un râle d'âme en peine, mixée légèrement en arrière plan, pendant que le chanteur, d'une voix tantôt posée, tantôt masquée par ces fameux effets, raconte (de ce que j'en ai compris) des grossièretés et autres contes fantastiques plus empruntés à des cadavres exquis réalisés par des psychotiques drogués au Risperdal qu'aux ouvrages d'Andersen. Puis le riffing meurt lentement, décroît progressivement, supplanté par une nappe bruitiste à la croisée de l'Indus et de la Noise, bande-son de l'errance de l'auditeur à travers les nappes de brouillard épais que vomissent ses enceintes. Nappes à peine percées par un écho d'orgue fantomatique et ces multiples voix, chuchotantes comme menaçantes, tant de chants de sirène auxquels nous menaçons de céder. "Draining the Well" se termine en crescendo, sur un pattern écrasant rejoint par guitares et claviers, pour former un maelstrom sonore impossible à déchiffrer, laissant l'auditeur sur le carreau.

"Apokatastasis", quant à lui, est déjà un peu plus "classique" dans la forme, plus enclin à susciter des hochements de tête ou le fameux syndrome du "pied qui marque la cadence". Selon Cuckoo, il est le véritable acte de naissance de l'entité Terra Tenebrosa, le titre qui a posé les jalons du style unique du groupe. Et ça s'entend, car tout y est. La batterie presque dansante (sans rire, on dirait du Disco) et faussement enjouée, les riffs maladifs et la basse écrasante, le sens de la composition tentaculaire et du minimalisme qui met mal à l'aise. Le titre possède une teinte atmosphérique fort bien fichue à travers des riffs diffus et éthérés, caractéristique déjà présente sur les précédents albums, et plus particulièrement "The Tunnels". La voix se fait à peine plus discrète, se muant en murmures d'esprits frappeurs qui attendent la première brèche pour se faufiler dans votre inconscient pour mieux vous hanter. Une répétition hypnotique qui vous saisit pour ne plus vous lâcher, à l'image de tout ce que le trio a pu composer jusqu'à présent. Comme à l'accoutumée, cette pièce me fait l'effet d'une créature aux contours grotesques, assemblage de bric et de broc qui peine à déambuler et pourtant, poursuit inexorablement son avancée vers vous. Vous qui, fasciné par la démarche titubante et l'apparence fantasque du monstre, ne pouvez le quitter des yeux. Avant qu'il ne finisse par vous attraper.

"V.I.T.R.I.O.L." est plus à considérer comme un complément à la discographie de Terra Tenebrosa qu'à une véritable oeuvre à part entière. Toujours de très haute volée, elle vient purger les fonds de tiroir du groupe pour repartir vers du neuf. Elle ne propose rien de véritablement "nouveau" mais se contente d'asseoir encore plus la majesté de Terra Tenebrosa qui, depuis "The Tunnels", observe la concurrence avec dédain, en véritable OVNI de la scène Métal. Un EP encore une fois hautement subjectif (Terra Tenebrosa ne peut pas être traité autrement), dispensable pour les curieux, et immanquable pour les véritables fanatiques tels que moi. Je vous quitte sur cette phrase, relayée par le groupe, qui ne fait qu'accroître ma hâte concernant leur avenir :

"The next phase of Terra Tenebrosa according to The Cuckoo is faster, more violent and… ugly."

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

2 COMMENTAIRE(S)

Sagamore citer
Sagamore
19/05/2014 14:33
note: 4/5
Je suis entièrement d'accord avec toi.
Invité citer
Ben
16/05/2014 17:31
Mais quel EP!!!!! Mais quel groupe!!!! Mais quelles compos!!!! Mais quel son!!!! Mais quel ambiance!!!

Putain de groupe

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Terra Tenebrosa
Métal obscur avantgardiste
2014 - Apocaplexy Records
notes
Chroniqueur : 4/5
Lecteurs : (1)  4/5
Webzines : (5)  4.05/5

plus d'infos sur
Terra Tenebrosa
Terra Tenebrosa
Sludge/Drone/Noise - 2009 † 2021 - Suède
  

tracklist
01.   Draining the Well  (17:49)
02.   Apokatastasis  (06:47)

Durée : 24:36

line up
parution
10 Avril 2014

voir aussi
Terra Tenebrosa
Terra Tenebrosa
The Reverses

2016 - Debemur Morti Productions
  
Terra Tenebrosa
Terra Tenebrosa
The Tunnels

2011 - Trust No One Recordings
  
Terra Tenebrosa / The Old Wind
Terra Tenebrosa / The Old Wind
The Disfigurement Bowl / Serpent Me (Split 7")

2014 - Pelagic Records
  
Terra Tenebrosa
Terra Tenebrosa
The Purging

2013 - Trust No One Recordings
  

Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique
Benighted
Ekbom
Lire la chronique
Yattering
Genocide
Lire la chronique
Cave In
Creative Eclipses (EP)
Lire la chronique
Exocrine
Legend
Lire la chronique
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo
Lire la chronique
Rivers Like Veins
Architektura przemijania
Lire la chronique
Råtten
La Longue Marche
Lire la chronique
Vircolac
Veneration
Lire la chronique
Dwarrowdelf
The Fallen Leaves
Lire la chronique
Purulent Remains
Fermented Death (EP)
Lire la chronique
Griffon
De Republica
Lire la chronique
Anthropovore
Parthénogenèse
Lire la chronique
Bleak Sanctuary
The Dark Night of the Soul
Lire la chronique
Drunemeton
Tir nan Og
Lire la chronique
Resistance
Cyclic Terror (EP)
Lire la chronique
One Day In Pain
In Pain We Trust
Lire la chronique