Overreact - Overreact

Knives Out Records est un tout jeune label parisien qui s'est donné pour mission de promouvoir la scène Hardcore, d'abord à l'échelle hexagonale en soutenant quelques artistes français mais aussi à l'internationale grâce à la collaboration de certaines pointures, notamment américaines, que l'on ne présente plus (Hoods, Sworn Vengeance...).
L'une de ses premières sorties est le EP d'un jeune groupe strasbourgeois du nom d'Overreact. Formé en 2011 par des membres de Spitfight, Solstis et Cold Steel, le groupe ambitionne pour sa part de rendre hommage à la scène Hardcore Crossover des années 90, affichant alors sans détour ses principales influences: Cro-Mags, Neglect et Integrity.

Overreact ne semble donc pas vouloir miser sur l'effet de surprise pour séduire mais davantage sur un sentiment de nostalgie. Sentiment émanant évidemment de ces quelques légendes ayant eu l'audace de proposer à l'époque un mélange tout à fait nouveau entre Hardcore et Metal.
Simple et dépouillée, la musique des Strasbourgeois va ainsi à l'essentiel, le groupe reprenant à son compte les codes du Punk/Hardcore (rythmique entraînante, riffs à deux notes, chœur bien virils...) qu'il associe naturellement à ceux du Metal (sonorités froides et plombées, rythmique lourdingue, atmosphère pesante...) pour un Crossover décharné qui prête fort peu à la légèreté et l'insouciance. Animé ainsi par un esprit particulièrement revanchard, ces quatre titres sentent le bitume et la rancœur, la baston et les tessons de bouteilles de bière, le sang et les coups fourrés... Une atmosphère résolument urbaine que l'on doit pour beaucoup aux vocalises bien haineuses de Warno ainsi qu'à ce groove tendu et nerveux (merci à cette basse légèrement saturée et tout en rondeur).

Toutefois, ce premier EP n'est pas exempt de défauts, à commencer par une production un peu trop étouffée qui manque selon moi de relief. Si le chant est plutôt bien mis en avant, on aurait aimé que les guitares le soient un peu davantage afin de mieux en discerner les riffs. Des riffs qui d'ailleurs manquent de portée et jouent ici un peu trop la facilité. Ainsi, bien qu'ils soient faciles à retenir, ils leur manque tout de même une certaine efficacité pour espérer se démarquer. C'est dommage car il y a fort à parier que ce premier EP aurait pu marquer les esprits davantage si les riffs avaient su faire la différence.

Cependant, le résultat reste plutôt positif pour Overreact qui a réussi en l'espace de quatre titres à restituer l'atmosphère sale et négative des groupes de Hardcore new-yorkais des années 90. Avec une marge de manœuvre suffisante pour pouvoir nous surprendre à l'avenir, on espère qu'Overreact saura travailler ses quelques faiblesses pour revenir taper d'un poing conquérant sur la table du Hardcore hexagonal. En tout cas, c'est tout le mal que je leur souhaite.

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