Twilight - III: Beneath Trident's Tomb
Chronique
Twilight III: Beneath Trident's Tomb
TWILIGHT, l’histoire d’un groupe formé par de grands noms du black mais qui n’a pas réussi à convaincre, et qui au contraire a peu à peu sombré au point de tirer sa révérence dans l’indifférence. Le groupe a en effet décidé d’arrêter les frais mais a eu envie de faire un dernier tour de piste avant que chacun retourne à ses petites affaires.
Cette histoire elle a commencé en 2005, il y a déjà 9 ans, autour de la crème des crèmes américaines de l’époque : Wrest (LEVIATHAN), Imperial (NACHTMYSTIUM), Malefic (XASTHUR), Blake Judd (NACHTMYSTIUM, KRIEG) et Tim Lehi (DRAUGAR) ! Excusez du peu ! La fine équipe s’était réunie pour le plaisir de jouer ensemble plus qu’avec l’objectif de s’attaquer à un autre style aussi le premier album était-il composé de titres différents les uns des autres mais tous rappelant tel ou tel groupe sus-cité. Le résultat était à la fois varié et inégal, avec seuls quelques éclairs de génie, mais rien qui ne fouettait un quelconque chat. 5 ans plus tard. Deux amateurs de sludge entraient dans l’équipe (ISIS, THE ATLAS MOTH) mais sans vraiment apporter leur touche. Ils jouaient même plutôt aux exécutants pour correspondre à ce que les compositeurs réclamaient. Les 8 titres avaient d’ailleurs accordés leurs violons et ils faisaient moins le grand écart qu’auparavant. Sans être mauvais, cet opus n’avait pas l’étoffe des grands et à moins d’être un aficionado il était facile de passer au travers.
Les promesses n’étant pas tenues, la curiosité que pouvait représenter l’aspect « dream team » n’a pas duré. Il n’y avait pas assez d’intérêt pour que le public accroche et il était donc plus sage de la clé sous la porte. Mais comme pour nous dire au revoir TWILIGHT a décidé de faire un dernier effort. Il sort donc sa mort programmée, un album presque posthume dont on se serait bien passé. On remarquera avant tout qu’encore une fois le nouveau membre ne parvient à apporter son univers, et c’est bien dommage puisqu’il s’agit quand même de Thurston Moore, 55 ans, membre de SONIC YOUTH. Tous ceux pour qui l’homme est une icône vont être déçus tellement il ne sert à rien du tout ici. Le guitariste de cet album aurait pu être Dudu le Bourdon que le résultat aurait été le même.
Et le résultat c’est un vide impressionnant. Les morceaux tentent d’instaurer une ambiance lourde à travers un black mid tempo au son raw qui s’emballe à l’occasion, mais la sauce ne prend pas. Pire, l’ennui s’installe dès le premier morceau, « Lungs », que j’avais pris au début pour une introduction un peu maladroite avant de comprendre que les suivants étaient du même acabit, en plus longs. Les 4 titres qui suivent font ainsi 8 minutes en moyenne alors que le dernier revient à 4 minutes pour cette fois-ci une réelle conclusion aux relents industriels. La musique se veut evil et dérangeante, mais elle est très, très loin de ce que ses auteurs ont fait avant ou ailleurs. Seuls les passages qui haussent le ton parviennent à refaire dresser les oreilles, comme la deuxième minute de « Oh Wretched Son » ou la cinquième de « A Flood of Eyes » où le batteur se lâche quelques secondes, mais c’est trop peu pour rester en mémoire et sauver les meubles. On ressent carrément un manque de volonté et d'idées. Chaque titre manque de ci ou de ça. Il aurait dû y aller plus franco soit pour être plus evil à la BLACK FUNERAL soit pour être plus expérimental. Là il joue un peu à tout sans parvenir à toucher... Et même les différents timbres de vocaux sont trop poussifs. Les musiciens ont beau maîtriser leurs instruments, ils ne semblent pas savoir qu’en faire. C’est au point qu’au bout de trois écoutes je n’avais plus envie de remettre l’album et qu’à partir de la quatrième cela a été bien laborieux.
On comprend aisément que TWILIGHT doive nous dire au revoir quand on voit qu’il n’a plus rien à nous raconter de neuf. Il radote et son dernier cadeau n’était pas vraiment nécessaire. C’est un peu comme une séparation sur un quai. L’être aimé monte dans le train mais il en ressort en trombe juste avant son départ. Il s’approche de nous, nous regarde droit dans les yeux et alors qu’on s’attend à ce qu’il nous embrasse une dernière fois il lâche une grosse perle bruyante en criant : « Mouche qui pète ».
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6 COMMENTAIRE(S)
citer | Et juste j'ajouterai que le digi est naze. Pas de livret, pas de paroles, rien à signaler de positif... |
citer | BBB
Oui, Twilight a sûrement perdu son intérêt pour un amateur de black comme moi, bien que je sois particulièrement ouvert... J'ai trouvé cet album très commun, sans aucune originalité, avec des compositions qui auraient pu être faites par n'importe quel autre groupe... Ensuite, je ne peux parler qu'en fonction de mes expériences. je ne suis pas très connaisseur de Sonic Youth, et je ne connais peut-être pas les morceaux qui reflètent la facette dont il nous gratifie ici. J'aimerais bien que tu me dises quels titres écouter pour découvrir son talent d'ailleurs. Ma chro est le ressenti d'un féru de black, donc c'est enrichissant d'avoir l'opinion des amateurs d'autres styles afin d'orienter les éventuels intéressés par cette musique. Quand on voit les chros des autres sites, on remarque bien que certains ont tout de même adoré.
Merci pour ton commentaire. |
citer | ba du coup il est partis ou pas l'autre défoncé?
en tout cas, ça sent beaucoup plus la morphine qu'auparavant.
et c'est pas grâce à bebert le frelon
|
citer | BBB 27/05/2014 10:16 | note: 8/10 | En désaccord total avec la chro. Mais je me doute bien que je suis dans l'ultra-minorité tellement l'album est à l'opposé de ce à quoi on pouvait s'attendre suite aux deux précédents.
Tout l'album baigne dans une ambiance "noise-rock" voir "industriel" tellement flagrante qu'on peut facilement penser que l'influence de Thurston Moore est largement moins anecdotique que ce qui est suggéré dans la chronique.
J'en arrive même à oublier l'étiquette "black" collée à cet album, le côté "expérimental" prenant le dessus. Peut-être aussi le fait que j'ai bouffé pas mal de musiques assimilées "indus" (je pense à des trucs comme le premier Scorn ou 'Lo Flux Tube' de OLD ou l'album de Cut The Navel String ou Curse Of The Golden Vampire, pour donner une vague indication sur où je pourrais ranger ce Twilight).
A signaler aussi, la participation de Dave Witte (Human Remains, Discordance Axis, Burnt By The Sun, Atomsmasher, Municipal Waste, entre autres) sur un morceau de l'album. Marrant que personne n'en parle nul part alors qu'il suffit de lire les crédits sur l'album. |
citer | J'ai bien apprécié les deux précédents et notamment "Monument To Time End". Contrairement à toi, je trouve qu'on y voyait très bien la touche d'un Aaron Turner par exemple. Forcément, on est ici titillé par la présence de Thurston Moore. Je ne l'ai pas encore écouté mais ta chronique ne m'y motive pas trop... Dommage en tout cas. |
citer | Ou alors juste "Le train est trop large pour passer dans le quai"...
Twilight et la SNCF, même combat ah ah ! |
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6 COMMENTAIRE(S)
27/05/2014 18:41
27/05/2014 18:02
Oui, Twilight a sûrement perdu son intérêt pour un amateur de black comme moi, bien que je sois particulièrement ouvert...
J'ai trouvé cet album très commun, sans aucune originalité, avec des compositions qui auraient pu être faites par n'importe quel autre groupe...
Ensuite, je ne peux parler qu'en fonction de mes expériences. je ne suis pas très connaisseur de Sonic Youth, et je ne connais peut-être pas les morceaux qui reflètent la facette dont il nous gratifie ici.
J'aimerais bien que tu me dises quels titres écouter pour découvrir son talent d'ailleurs.
Ma chro est le ressenti d'un féru de black, donc c'est enrichissant d'avoir l'opinion des amateurs d'autres styles afin d'orienter les éventuels intéressés par cette musique.
Quand on voit les chros des autres sites, on remarque bien que certains ont tout de même adoré.
Merci pour ton commentaire.
27/05/2014 11:15
en tout cas, ça sent beaucoup plus la morphine qu'auparavant.
et c'est pas grâce à bebert le frelon
27/05/2014 10:16
Tout l'album baigne dans une ambiance "noise-rock" voir "industriel" tellement flagrante qu'on peut facilement penser que l'influence de Thurston Moore est largement moins anecdotique que ce qui est suggéré dans la chronique.
J'en arrive même à oublier l'étiquette "black" collée à cet album, le côté "expérimental" prenant le dessus. Peut-être aussi le fait que j'ai bouffé pas mal de musiques assimilées "indus" (je pense à des trucs comme le premier Scorn ou 'Lo Flux Tube' de OLD ou l'album de Cut The Navel String ou Curse Of The Golden Vampire, pour donner une vague indication sur où je pourrais ranger ce Twilight).
A signaler aussi, la participation de Dave Witte (Human Remains, Discordance Axis, Burnt By The Sun, Atomsmasher, Municipal Waste, entre autres) sur un morceau de l'album. Marrant que personne n'en parle nul part alors qu'il suffit de lire les crédits sur l'album.
27/05/2014 08:44
26/05/2014 21:09
Twilight et la SNCF, même combat ah ah !