chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Ævangelist - Omen Ex Simulacra

Chronique

Ævangelist Omen Ex Simulacra
La concupiscence. S'il y a une sensation que j'aime trouver dans le death metal – quelque soit sa forme –, c'est bien celle-ci : une jouissance sensuelle, primitive, qui donne le plaisir de l'interdit.

Et, au risque de surprendre, Omen Ex Simulacra est peut-être bien le disque du genre qui me comble le plus quand ce besoin se fait sentir. Il est clair que ce n'est pas à Ævangelist que l'on pense en premier quand l'envie d'écouter un « putain de disque de death metal » surgit. Pourtant, si ce premier jet estampillé Debemur Morti mérite tout autant sa place au panthéon du chaos que son grand frère, la différence fondamentale entre l'étouffant De Masticatione Mortuorum in Tumulis et son ci-présent successeur est bien là, cachée derrière les malformations, excroissances, tortures, espaces non-euclidiens et terreurs psychiques avec lesquels aime jouer le duo Matron Thorn et Ascaris : ne plus faire subir la confusion mais la rendre séduisante, accrocheuse, au point qu'elle ne soit plus un supplice mais une influence s'acceptant aisément, se mêlant à nous.

Réussir à rendre les oscillations qu'aime créer Ævangelist aussi satisfaisantes n'est pas un mince exploit. On parlera de maîtrise évidemment, le groupe ayant donné à son death metal ce qui lui manquait d'homogénéité sur l'un peu trop dissipé De Masticatione Mortuorum in Tumulis. Plus acide, tourmenté, violent et caverneux que son aîné, ce deuxième longue-durée est aussi d'une étrange accessibilité une fois passées les quelques écoutes obligatoires laissant nauséeux. Non, le duo n'a clairement pas mis de l'eau dans son vin, ni pris des cours de géométrie pour composer un morceau comme « The Devoured Aeons of Stygian Eternity » dont les nombreux breakdowns et accélérations imprévisibles déboulent sur nous comme une armée de tanks. La consigne est bien au désordre laissant essoré. Seulement, l'heure s'écoule dans une symbiose, une fluidité, qui font qu'on ne se range plus en victime mais en assassin.

Ævangelist ne se contente plus de rendre son metal mutant mais fait aussi de nous sa chose sur Omen Ex Simulacra. Cela tient à un déferlement constant (quasiment toutes les compositions commencent dans une course aux BPM) pratiqué avec une rigueur aveugle évoquant l'autorité des musiques industrielles ainsi qu'une production renvoyant aux plus malpropres disques de death metal old school. D'ailleurs, certains titres auraient très bien pu figurer sur un obscur album des années 90, une fois les dissonances et nappes bruitistes enlevées (« Seclusion » en particulier) ! Si la recette déjà rencontrée sur De Masticatione Mortuorum in Tumulis ne change pas fondamentalement, ces quelques à-côtés – auxquels s'ajoute l'utilisation d'un saxophone parfois terrifiant de détresse (« Abysscape » et ses passages ambiants stridents) – font qu'elle devient une expérience rare, énigmatique mais clairement rassasiante.

Car, malgré son nom, le death metal est aussi une musique de vie, où sous la destruction se cache celui qui détruit et trouve son bien-être à détruire. Omen Ex Simulacra, dans ses cascades de brutalité, couleurs psychédéliques et ambiances spatiales faisant imaginer des guerres transdimensionnelles vécues en première ligne, rappelle cela. Il rappelle aussi que le death metal peut très bien se faire expérimental mais se doit d'être charnel en toutes occasions. Même si l'ensemble possède une unicité que j'aimerais voir se rompre par moments, on peut dire que le contrat est rempli pour Ævangelist... comme pour moi, qui me suis promis de ne pas citer directement la saga Warhammer – L'Hérésie d'Horus lors de cette chronique. Oui, ça n'a pas été facile.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

6 COMMENTAIRE(S)

Henrik citer
Henrik
06/08/2014 11:07
Ok thx, moi je le trouve abominable... et industriel
lkea citer
lkea
06/08/2014 11:25
note: 8.5/10
Henrik a écrit : Testé leur bandcamp, tu as le même son de batterie dégueulasse sur cd?

Je dirais que oui. Mr Green J'aime beaucoup le son de la batterie perso, tambour de guerre, industriel etc...
Henrik citer
Henrik
06/08/2014 10:59
Testé leur bandcamp, tu as le même son de batterie dégueulasse sur cd?
Sangarn citer
Sangarn
06/08/2014 02:23
Quelle claque !
Excellente découverte, merci,
je commande ca au plus vite.

C'est ... annihilant.
gulo gulo citer
gulo gulo
05/08/2014 10:13
note: 9/10
Je le fais pour toi : ce disque, c'est un peu les quatre dieux du Chaos à la fois. Et toutes leurs promesses exaucées en même temps.
lkea citer
lkea
05/08/2014 08:52
note: 8.5/10
En écoute sur Bandcamp !

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Ævangelist
Industrial Death Metal
2013 - Debemur Morti Productions
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (9)  8.5/10
Webzines : (8)  8.38/10

plus d'infos sur
Ævangelist
Ævangelist
Atmospheric Black / Death Metal - 2010 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Veils
02.   Mirror of Eden
03.   Hell Synthesis
04.   The Devoured Aeons of Stygian Eternity
05.   Prayer for Ascetic Misery
06.   Relinquished Destiny
07.   Seclusion
08.   Abysscape

Durée : 64 minutes 13 secondes

line up
parution
30 Octobre 2013

voir aussi
Ævangelist
Ævangelist
Matricide in the Temple of Omega

2018 - I, Voidhanger Records
  
Ævangelist
Ævangelist
Dream an Evil Dream (EP)

2015 - Debemur Morti Productions
  
Ævangelist
Ævangelist
De Masticatione Mortuorum in Tumulis

2012 - I, Voidhanger Records
  
Ævangelist
Ævangelist
Enthrall to the Void of Bliss

2015 - 20 Buck Spin Records
  
Ævangelist
Ævangelist
Writhes in the Murk

2014 - Debemur Morti Productions
  

Essayez aussi
Drug Honkey
Drug Honkey
Cloak of Skies

2017 - Transcending Obscurity Records
  
Fange
Fange
Pudeur

2020 - Throatruiner Records
  
Fange
Fange
Pantocrator

2021 - Throatruiner Records
  
Viande
Viande
L’abîme dévore les âmes

2022 - Transcending Obscurity Records
  
Drug Honkey
Drug Honkey
Ghost In The Fire

2012 - Diabolical Conquest Records
  

Carnifex
Hell Chose Me
Lire la chronique
Vesperian Sorrow
Awaken the Greylight
Lire la chronique
Desecresy
Deserted Realms
Lire la chronique
Greybush
A Never Ending Search For J...
Lire la chronique
Korpituli
Pohjola
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Stress Angel
Punished By Nemesis
Lire la chronique
European Tour - Spring 2024
Bell Witch + Thantifaxath
Lire le live report
Kawir
Kydoimos
Lire la chronique
BELL WITCH
Lire l'interview
Subterraen
In the Aftermath of Blight
Lire la chronique
Conifère
L'impôt Du Sang
Lire la chronique
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Mutilated By Zombies
Scenes From The Afterlife
Lire la chronique
Echoplain
In Bones
Lire la chronique
Aristarchos
Martyr of Star and Fire
Lire la chronique
Ritual Death
Ritual Death
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Apparition
Fear The Apparition
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Skeletal Remains
Fragments Of The Ageless
Lire la chronique
Carnifex
The Diseased And The Poisoned
Lire la chronique
Abigor
Taphonomia Aeternitatis
Lire la chronique
David Eugene Edwards
Hyacinth
Lire la chronique
Lemming Project
Extinction
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Dödsrit
Nocturnal Will
Lire la chronique
Griefgod
Deterioration
Lire la chronique
Yattering
III
Lire la chronique
Mortual
Evil Incarnation (EP)
Lire la chronique