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Mudvayne - L.D. 50

Chronique

Mudvayne L.D. 50
Aaah, les années lycée… Partir le matin frétillant d'énergie, une trousse avec les noms de ses groupes favoris marqués au Tipp-Ex dans son sac. La lutte éternelle pour essayer de saisir l'application pratique des logarythmes népériens. Le suspense insoutenable des élections de délégué de classe… Ce sentiment inébranlable que la vie s'apprête à nous tendre les bras et à nous câliner fougueusement (si seulement l'on savait…). Ça ne nous rajeunit pas crénom ! Doux souvenir du jour où, pétillant d'excitation comme un Frizzy Pazzy (ces bonbons que quand tu les mets dans ta bouche et ben ça fait plocplocpikpikclak et c'est rigolo), je mis enfin la main sur le précieux sésame : ma place pour Slipknot (ou "Tonkpils" pour nos amis qui lisent de droite à gauche). D'une nature curieuse, je me penchais sur le cas des groupes de première partie. Dans le lot, un certain Mudvayne (prononcer "Mudvayne", ou "Dmanvuye" pour nos amis dyslexiques), originaire de Peoria dans l'Illinois (de pécan). Tiens, ils sont peinturlurés. Mouais. Tiens, ça à l'air de beugler avec un phrasé rapide et saccadé type hip-hop. Ok, ça sent le Slipknot du pauvre ça. Non, ne nous arrêtons pas à ces préjugés faciles ! Jetons tout de même une oreille sur leur première production, "L.D. 50".

Et bien mes aïeux, cet album s'est révélé être un vrai suppositoire. Enfin, dans le bon sens du terme. Enfin, à supposer qu'un suppositoire puisse être… Laissez tomber, mauvaise image. Je recommence. Cet album s'est révélé être une véritable tuerie. Après une courte introduction ambiante aux relents SF-pas-bien-joyeux, le disque ouvre sur "Dig", par ailleurs premier single et carte de visite du groupe. Un choix pour le moins surprenant, tant ce titre à la sauce Neo-Metal-pas-content est d'une banalité affligeante en comparaison de ce qui va suivre. L'enchaînement "Internal Primates Forever" / "-1" / "Death Blooms" nous dévoile une toute autre facette de Mudvayne. On y découvre un groupe décomplexé, talentueux, inventif, et souhaitant s'éloigner des habituels clichés du genre pour proposer une musique torturée et diablement personnelle. Et ce sentiment ne nous quittera pas jusqu'à la fin de l'album. Du dépressif "Cradle", au furieux "Pharmaecopia", en passant par le mystique "Everything and Nothing" (mon préféré, avec ses envolées mélodiques à la basse… Rrraaaaaaa ouiiiiiiii), presque rien n'est à jeter. Le soufflet retombe toutefois quelque peu sur "Under my Skin", sorte de Dig-bis pas bien folichon, où le chanteur semble se prendre pour une grenouille avec ses "BWA..BWAA…BWA..BWA..BWAAAAAAAA!!!!" (pas évident de retranscrire du scream à l'écrit). Quelques interludes presque identiques à l'intro et franchement dispensables font leur apparition par-ci par-là. Disons que ça renforce un peu l'atmosphère, bien que ce ne soit guère plus utile qu'un préservatif en nylon.

La symbiose guitare-basse est excellente, les deux cordistes ne restant pas enfermés dans les carcans de leurs instruments. Ainsi, il n'est pas rare d'entendre la basse tenir la partie mélodique, tandis que la guitare appuie la rythmique. Mention plus que spéciale au bassiste d'ailleurs, tant pour sa technique que pour sa créativité et ses sonorités. Le chanteur, de son côté, déploie une bonne palette vocale. Si ses screams ne sont pas toujours du meilleur effet, ses placements rythmiques et son chant clair sont irréprochables. D'autant plus que le gaillard évite le piège de la redondance "couplet-gueulé / refrain-chanté". Le batteur, sans être sidérant de technicité, participe amplement à la personnalité du groupe, déployant à l'unisson des autres larrons (à ne pas confondre avec "lardons") ses rythmiques déconstruites (ou "déconfites" pour nos amis les abricots).

Une oreille point trop avertie dirait qu'on à affaire à du Slipknot qui aurait bouffé du Tool (ou "Tooloose" pour nos amis de Haute-Garonne). Une oreille un peu plus avertie dirait que… dirait que… Oui, pourquoi pas, bien que ce soit un poil réducteur. Mudvayne va bien au-delà des étiquettes qu'on pourrait lui accoler. Les mélodies sont audacieuses, tantôt ténébreuses, tantôt lumineuses. Les structures sont on ne peut plus alambiquées (enfin, on peut toujours plus, et qui peut le plus peut le moins, et la bave du crapaud n'atteint pas la… on s'en fout), l'ensemble est cohérent et foutrement inspiré. Tout ceci est bien sûr mis en valeur par une production adéquate et elle aussi atypique, sèche et puissante, signée Andy Wallace. Nous passerons sur l'aspect visuel du truc, d'un goût plutôt douteux (enfin, l'égout et les couleuvres…), mais respectant la thématique médicamenteuse (L.D. signifiant "Lethal Dosage", à savoir "Dose Mortelle" pour les non-anglophones, et "Uuuuurrr Aaarrrhh" pour nos amis les Wookies).

Oui, cette chronique comporte beaucoup (trop) de parenthèses. Mais c'est à l'image de ce disque, qui était une véritable parenthèse de fraîcheur dans un style qui commençait à se développer de manière incontrôlable (et bim, v'là comment j'te justifie mes calembours inutiles), avec beaucoup trop de clones fadasses en comparaison du nombre de groupes réellement intéressants. Mudvayne ne transformera d'ailleurs jamais cet essai. Ils sortiront un second album pas spécialement mauvais, mais sans saveur, avant de définitivement vendre leur cul par la suite, cédant aux sirènes du Neo-Metal-business en dépouillant leur musique de toute originalité et de toute complexité. Cette tentative restera d'ailleurs infructueuse, le combo n'atteignant jamais les sommets commerciaux escomptés, ce qui est franchement bien fait pour leurs gueules (oui, ils m'ont énervé). Avec un peu plus d'intégrité artistique, Mudvayne aurait pu devenir un des groupes les plus respectés de son style. Au lieu de ça, il restera dans les mémoires (ou pas) comme un énième groupe de Neo-Metal à la notoriété toute relative. Un beau gâchis…



Petit addendum concernant la note : La qualité de l'album et mon âme de fan me pousseraient volontiers à accorder un 10. Moins 0.5 point (car la perfection n'est pas de ce monde), moins 0.5 à nouveau (pour l'artwork et deux titres un peu en dessous du reste), et re-moins 0.5 (parce que putain vous m'avez déçu par la suite. Merde !!! Je vous hais). Selon mes calculs hautement technicologiques, on arrive à 8.5/10. Des questions ?

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20 COMMENTAIRE(S)

Diego citer
Diego
09/12/2014 16:23
note: 8.5/10
Arnaud a écrit : Parfaitement d'accord avec tout ce que tu dis (album inventif, personnel, complexe dans ses structures). Baigné de bout en bout par une ambiance assez forte, pour le coup les petits interludes et autres samples chelous dispersés au fil de l'album lui donne vraiment un truc en plus je trouve. En fait le groupe s'est vite traîné une étiquette de "néo de fond de tiroir" à cause de son look (foireux) et de 'Dig' qui est effectivement de loin pas représentative du reste de l'album et du talent des gaillards. Tu mentionnes Tool à un moment, et ça c'est aussi quelque-chose qu'on oublie trop souvent quand on parle de Mudvayne : que la plupart de leurs chansons sont construites sur des signatures rythmiques pas faciles faciles. D'ailleurs un point de désaccord : le batteur est super bon.

Merci, enfin un peu de soutien ! Gros sourire

Concernant le batteur, je me suis mal exprimé. Il est en effet très bon, je trouve juste que ce n'est pas le plus techniquement démonstratif du groupe (cf. bassiste).
Invité citer
Arnaud
26/11/2014 14:04
Super sympa la critique, j'ai bien ri pendant le premier paragraphe Sourire

Parfaitement d'accord avec tout ce que tu dis (album inventif, personnel, complexe dans ses structures). Baigné de bout en bout par une ambiance assez forte, pour le coup les petits interludes et autres samples chelous dispersés au fil de l'album lui donne vraiment un truc en plus je trouve. En fait le groupe s'est vite traîné une étiquette de "néo de fond de tiroir" à cause de son look (foireux) et de 'Dig' qui est effectivement de loin pas représentative du reste de l'album et du talent des gaillards. Tu mentionnes Tool à un moment, et ça c'est aussi quelque-chose qu'on oublie trop souvent quand on parle de Mudvayne : que la plupart de leurs chansons sont construites sur des signatures rythmiques pas faciles faciles. D'ailleurs un point de désaccord : le batteur est super bon.

CECIIII DIIIT, même si je reconnais la qualité de la bête et que j'ai bien aimé les deux albums suivants, j'ai toujours eu de la peine avec le chanteur, pas très élégant et trop poussif, on dirait qu'il va s'exploser une veine au front à chaque cri.
tasserholf citer
tasserholf
17/11/2014 11:47
Normal le premier korn est ce qui se faisait de mieux dans le genre encore ^^
Par contre mudvayne ça n'a jamais attiré, ni à l'époque ni maintenant :/ Ca fait trop sous kron justement, la crasse en moins et avec des relents agaçants de deftones.
Invité citer
veliki circus
17/11/2014 09:25
Tu trompes Chris. J'ai aucune honte pour dire que j'apprécie encore aujourd'hui les 1ers Korn, Incubus, Orgy ou POD. Ce sont de solides references en la matiere.

En revanche, Adema ou Trust co; ça oui, c'est un plaisir honteuxClin d'oeil
LANGOUSTE citer
LANGOUSTE
14/11/2014 23:03
Moi j'aime bien "Dig", c'est la seule que je connais.
Invité citer
Chris
14/11/2014 16:17
De toute façon, en matière de néo, on a beau tous cracher dessus, quand on se parle franchement, on avait aussi un plaisir honteux à en écouter certains...moi c'était P.O.D. *coming out*
Mitch citer
Mitch
14/11/2014 11:13
chaussure a écrit : en matière de super gay, t'as le génial Candyass d'Orgy, noyé au milieu de toutes cette flopée néo fin 90, et pourtant infiniment mieux.

Et aussi Professional Murder Music ! J'aimais bien... Embarassé
chaussure citer
chaussure
13/11/2014 19:54
en matière de super gay, t'as le génial Candyass d'Orgy, noyé au milieu de toutes cette flopée néo fin 90, et pourtant infiniment mieux.
Invité citer
excelwhite
13/11/2014 14:29
Eh bien, je savais pas qu'ils avaient autant mauvaise réputation...
damhxc citer
damhxc
13/11/2014 13:12
le plus painible des groupe de néo....
Krokodil citer
Krokodil
13/11/2014 11:03
Des chroniques d'Adema et Taproot sont prévues j'espère Clin d'oeil Perso en nü-metal, j'ai toujours préféré quand c'était vraiment gay, je suis plus Incubus que Godsmack, plus Staind que Mudvayne, haha. (C'est peut-être pour ça qu'aujourd'hui je suis plus BMTH que Bleed From Within Sourire )
Diego citer
Diego
13/11/2014 10:47
note: 8.5/10
gilles a écrit : Pourquoi pas 7 à American Head Charge !!!!

Mais carrément, j'aurais même mis 8 Moqueur

Ah ah, je savais que j'allais me faire défoncer sur cette chro, mais j'assume totalement !
Invité citer
excelwhite
12/11/2014 16:32
désolé pour le lapsus, servi plutôt Clin d'oeil
Invité citer
excelwhite
12/11/2014 16:11
Faut dire que j'en écoute plus tellement aujourd'hui , mais ça reste un très bon groupe sincère desservit par d'excellents musiciens ,le bassiste is a BEAST,le seul reproche que je peux faire c'est le chant de Chad qui est trop poussif , mais bon ,leur apogée reste Lost and Found.
But citer
But
12/11/2014 16:03
D'ailleurs je vends downthesun

je donne de l'argent à celui ou celle qui le prendra. Mici.
Invité citer
gilles
12/11/2014 15:54
8,5 ???
A mduvayne????

hihihi, c'est rigolo


Pourquoi pas 7 à American Head Charge !!!!
Keyser citer
Keyser
12/11/2014 09:58
veliki circus a écrit : Pas folichon certes mais ça valait deja mieux que les dry kill logic, trust co, downthesun, american head charge et autres caca neo de l'époque.

J'avais bien aimé le downthesun à l'époque....

Par contre Mudvayne, jamais pu blairer ça. Allez comprendre...
Diego citer
Diego
12/11/2014 09:08
note: 8.5/10
AxGxB a écrit : Enfin bon, chacun ses goûts de merde hein Gros sourire

On est bien d'accord, qu'est-ce-qu'on se ferait chier si on avait tous les même goûts Gros sourire
Invité citer
veliki circus
12/11/2014 06:52
Pas folichon certes mais ça valait deja mieux que les dry kill logic, trust co, downthesun, american head charge et autres caca neo de l'époque.
AxGxB citer
AxGxB
11/11/2014 18:40
Raaa, déjà une purge pour moi cet album à l'époque de sa sortie. Ce qu'il y a de plus mauvais dans cette vague Nu Metal selon moi... Enfin bon, chacun ses goûts de merde hein Gros sourire

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Mudvayne
Neo-Metal
2000 - Epic Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (1)  9/10
Webzines : (9)  7.29/10

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Mudvayne
Mudvayne
Neo-Metal - 1996 - Etats-Unis
  

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Death Blooms
Mudvayne

Extrait de "L.D. 50"
  

tracklist
01.   Monolith
02.   Dig
03.   Internal Primates Forever
04.   -1
05.   Death Blooms
06.   Golden Ratio
07.   Cradle
08.   Nothing to Gein
09.   Mutatis Mutandis
10.   Everything and Nothing
11.   Severed
12.   Recombinant Resurgence
13.   Prod
14.   Pharmaecopia
15.   Under my Skin
16.   [K]now F[orever]
17.   Lethal Dosage

Durée : 68:32

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