Deathronation - Hallow The Dead
Chronique
Deathronation Hallow The Dead
Dans la grande famille du revival death old-school, on ne vous avait pas encore parlé de Deathronation. Cela fait pourtant dix ans cette année que les Allemands traînent leurs guêtres dans la scène. Mais ils le faisaient jusqu'ici en toute discrétion. Deux démos, une compilation de celles-ci et un split avec leurs compatriotes de Obscure Infinity, voilà à quoi se résume la maigre discographie du combo que j'avais découvert sur sa deuxième démo Exorchrism (2011). Du bon death metal à l'ancienne aux inclinaisons evil qui manquait toutefois de génie. Fin octobre, Deathronation a enfin franchi un cap important dans la carrière d'une groupe avec la sortie d'un premier album, Hallow The Dead, chez Ván Records. L'occasion de voir si les Bavarois pouvaient passer à la division supérieure.
Cela commençait bien avec cette belle pochette aux couleurs orangées inhabituelles. En fait, les nouveaux morceaux de Hallow The Dead (trois sont repris des démos: "Beg For Your God", "Church Of Salvation", "Realm Of Shadows") viennent confirmer ce que je pensais de Deathronation. La formation de Nuremberg a bien appris sa leçon, connaît ses classiques et arrive à retranscrire une certaine ambiance vintage. Mais on n'y retrouve pas l'étincelle qui anime les groupes les plus intéressants, ou trop peu souvent. Les Allemands joue un type de death metal renvoyant à la fin des années 1980, quand celui-ci était encore marqué du sceau du thrash, brutalisé par des riffs plus agressifs, sombres et evil, une batterie qui blastouille de temps en temps et un chant growlé arraché. Et les influences font plaisir à entendre: Possessed, Morbid Angel, Incantation, Sadistic Intent, early-Death, avec une voix entre Martin van Drunen (Asphyx/Pestilence) et John Tardy (Obituary). Difficile de pondre une purge avec de tels mentors! Et effectivement, les huit morceaux qui composent ce Hallow The Dead ne sont pas désagréables. Production sale et râpeuse authentique, tchouka-tchouka entraînant, riffs en tremolo dark, mid-tempos efficaces, accélérations chaotiques, groove, les ingrédients habituels s'avèrent bien présents. On saluera en particulier les solos bien branlés aux mélodies hantées qui contribuent à l'ambiance horrifique. Le problème, c'est que Deathronation ne fait pas preuve d'une grande diversité et que les riffs manquent de panache, faisant trop ressortir leur aspect ultra classique voire génériques qui ne me dérange pas quand ceux-ci se font suffisamment inspirés. Du coup, même si Hallow The Dead connaît de bons moments et que l'album clôture à seulement quarante minutes, on décroche souvent. La fin de l'opus se fait ainsi assez longuette sur les trois dernières pistes et ce n'est pas le final de "Age Of Whoros" sur du piano qui changera la donne.
Les Allemands payent l'absence de passages marquants. Et pour marquer davantage, il aurait fallu des riffs plus inspirés ou se montrer plus evil, plus intense, plus cru, bref, se faire plus ambitieux que se contenter de naviguer sur des eaux pas trop tumultueuses (Vorum ou Degial par exemple font plus d'effet). Un peu de folie que Diable, c'est comme ça que l'on se démarque de la masse! En plus, le meilleur titre, "Church Of Salvation", est un ancien. Le morceau le plus bandant avec ce début thrashy en trombe sur un riff jouissif. Mais même lui souffre aussi de séquences banales. Au bout du compte, on se retrouve avec un énième album sympathique mais anecdotique de death old-school qui réussit ni à arriver à la cheville de ses influences prestigieuses ni à résister aux écoutes multiples. Un opus que l'on va écouter quatre-cinq fois avant qu'il ne prenne la poussière sur l'étagère. Remarquez, ça fera encore plus authentique! À écouter tout de même pour les die-hard fans de vieux DM qui n'en ont jamais assez (l'esprit antique, quelques riffs bonards et les solos ambiancés devraient suffire à les intéresser) mais à éviter pour ceux qui préfèrent se concentrer sur le haut du panier ou rester sur les vieilles gloires.
| Keyser 16 Novembre 2014 - 512 lectures |
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | " À écouter tout de même pour les die-hard fans de vieux DM qui n'en ont jamais assez (l'esprit antique, quelques riffs bonards et les solos ambiancés devraient suffire à les intéresser) mais à éviter pour ceux qui préfèrent se concentrer sur le haut du panier ou rester sur les vieilles gloires. "
Ah ben voilà qui résume parfaitement mon ressenti !
Rien de fou furieux, mais ça fait le boulot et si on aime le genre et qu'on en a jamais assez (j'adore Pestilence et Death de la période fin 80 début 90, donc ça roule) eh bien ça fait passer un bon moment. |
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1 COMMENTAIRE(S)
28/01/2017 16:56
Ah ben voilà qui résume parfaitement mon ressenti !
Rien de fou furieux, mais ça fait le boulot et si on aime le genre et qu'on en a jamais assez (j'adore Pestilence et Death de la période fin 80 début 90, donc ça roule) eh bien ça fait passer un bon moment.