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Aussitôt Mort - Montuenga

Chronique

Aussitôt Mort Montuenga
« Montuenga » est un château en Espagne. Et moi, j'achète un château en Espagne, j'achète un monde où tout le monde gagne. Euh, Hum, non, c'est pas ça. « Montuenga » est également un album d'Aussitôt Mort, formation de Screamo Française sauce Post-Rock que bon nombre d'entre-nous ont eu l'occasion de voir en live. Aussitôt Mort, je pense que c'est le genre de formation qui met un point d'honneur à se faire connaître par le live, en sillonnant les routes de France dans un Renault Transit. Je pense qu'Aussitôt Mort est voyageur. C'est respectable, c'est sûr et puis ça permet de faire vivre la scène. Et plus on a de Screamo ici, mieux se porte le monde puisque c'est bien connu, quand vous serez arrivés devant Dieu le Père au jour du jugement dernier, si vous aimez le Screamo, la totalité de vos pêchés seront absous et votre âme sera sauvée, avec en prime, une place au chaud dans le carré V.I.P du Paradis, juste à la droite de Dieu et de Paris Hilton. Aimer un genre qui aime autant les gens et surtout qui y porte autant d'attention, c'est aimer son prochain comme soi-même.

« Montuenga » est une porte vers le ciel, vers les nuages rosés par le chancellement doucereux mais néanmoins abrupt du soleil déclinant aux abord de la fin de soirée. Comme le château du même nom, il domine la vallée et veille au grain à ce qu'elle soit toujours protégée, toujours visible. Mais c'est dans une aura bienveillante qu'il surveille, il n'y pas de soumission ou de propriété ici. Et tout commence par la fin, comme une ascension ou une résurrection. « Mort, Mort, Mort » ouvre le bal, dépose sur nos crânes une couronne d'épines où les plantes vertes auraient été remplacées par des forets de perceuse. Pointés vers notre cortex ils forent, ils creusent, ils injectent avec puissance et autorité ces mélodies aériennes dans nos têtes.

C'est non sans violence que ce fait cette digestion de notre âme, ce qui explique certainement pourquoi la femme sur la pochette prend tant de soin à bien déguster son rejeton. « La beauté des mots qui tombent nous place à six pieds de la réalité », disent-ils sans faire omission de leur pouvoir de transposer nos émotions, de les catapulter vers d'autres régions. Et après tout pourquoi pas, si « Montuenga » était un moyen de transport ? Sûrement un Pégase propulsé par des réacteurs à fusion qui permettrait à ceux qui l'enjambe de traverser monts et merveilles, de voir en quelques huit titres ce que l'humain ne verrait jamais en une vie ? « La Terre Vue du Ciel », il y a un peu de ça, surtout lorsqu'on se penche sur les passages les plus atmosphériques de la doublette « Huit », parties un et deux.

Certes, nous sommes parfois pilonnés par des chutes de météorites à basse fréquences, comme sur le début de « Juste Une Heure Plus Tard » mais chaque voyage réserve bien entendu son lot de péripéties et d'inconnues qui ne demandent qu'à être domptés, évitées ou simplement contemplées. Mais nous ne sommes pas uniquement ballottés par la rapidité et l'aspect spatial du voyage, non, nous prendrons le temps d'observer les accalmies, de voir entre deux nuages une mer paisible, une migration d'oiseaux, une forêt tropicale. « Montuenga » est ce genre d’œuvre. De celles qui voient tant de choses, qui décrivent absolument tout mais n'oublient jamais aucun détail, ne passent jamais à côté d'un mince sillon gravé dans la Terre, d'une simple émotion figée pendant un minuscule instant sur le visage d'une personne chère.

Sinon, qui serait « Le Kid De La Plage », celui que l'on nous dépeint avec une guitare sèche et un Glockenspiel ? M'est avis que nous sommes devant des soucieux du détail, des gens qui portent de l'attention aux autres gens, même à ceux qui semblent éphémères et que l'on ne croise qu'une fois dans sa vie. M'est avis qu'ils sont du genre à se demander quelle est la vie de ces inconnus. Ont-ils été déçus ? Amoureux ? Tristes ? Ont-ils perdus un être cher ? En bref, ont-ils des raisons d'être ce qu'ils sont ?

Aussitôt Mort, je pense que c'est le genre de formation qui met un point d'honneur à se faire connaître par le live, en sillonnant les routes de France dans un Renault Transit. Je pense qu'Aussitôt Mort est voyageur. Mieux encore, je pense qu'Aussitôt Mort fait attention au détails, qu'il est observateur. Et putain, je suis sûr que cela s'entend.

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3 COMMENTAIRE(S)

FleshOvSatan citer
FleshOvSatan
19/02/2015 11:34
note: 8.5/10
Je préfère sur album que live, pour les même raisons en fait. Je trouve ça mieux quand c'est plus léger, plus céleste que quand c'est agressif.
lkea citer
lkea
19/02/2015 10:25
note: 7/10
Album sympa, comme tout ce qu'a fait Aussitôt Mort (et Mort, Mort, Mort). Je les trouve nettement meilleurs en live cependant, plus agressif, psyché et rituel que sur galette.
Kedran citer
Kedran
19/02/2015 01:27
Ça c'est le Screamo que j'aime, avec des vrais bouts de post-rock dedans Sourire

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Aussitôt Mort
Screamo / Post-Rock
2008 - Purepainsugar
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (1)  7/10
Webzines : (1)  8/10

plus d'infos sur
Aussitôt Mort
Aussitôt Mort
Screamo / Post-Rock - France
  

tracklist
01.  Mort, Mort, Mort
02.  Une Heure Plus Tard
03.  Que Le Veilleur Gagne
04.  Huit (Part One)
05.  Huit (Part Two)
06.  Le Kid De La Plage
07.  On A Qu'A Se Dire Que L'On S'En Fout
08.  Le Prophète De Malheur

parution
1 Juillet 2008

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