Tome of the Unreplenished - Innerstanding
Chronique
Tome of the Unreplenished Innerstanding
Après un EP éponyme paru en 2013, Tome of the Unreplenished fait le grand saut cette année avec Innerstanding, son premier long format sorti sous la bannière I, Voidhanger Records. Une signature et réalisation marquant l'attachement des Italiens pour le style black metal atmosphérique/ambient, grossissant ses rangs déjà bien fournis avec Spectral Lore, Mare Cognitum ou encore Midnight Odyssey. Un one man band de plus ainsi qu'un sublime artwork ˗ désormais marque de fabrique du label ˗ de Brian Smith qui a su capter rapidement l'attention. Ajoutez à cela un teaser très aguicheur suivi de près par un titre prometteur « Take me to the Stars » et l'origine chypriote d'Hermes (RCO, ex-Necrosadist), tête pensante de cette énigmatique entité, et vous obtenez une curiosité nourrie d'espoir grandissant.
Des éléments condensant le meilleur de l'opus et qui mis bout à bout ne peuvent qu'exciter votre imagination, vous laissant croire que vous êtes face à l'album de l'année. D'ailleurs c'est avec une avidité non feinte que je me suis jetée sur le promo ! D'où la déception croissante au fil de l'écoute... Non pas qu'Innerstanding soit vraiment mauvais, mais les attentes étaient telles qu'il vous laisse un petit goût amer. Pourtant Hermes élève le niveau d'un cran par une personnalité naissante, une production plus propre et puissante ainsi que des ambiances plus travaillées et captivantes que lors de l'EP précédent. Dès les premières notes, vous tutoyez les étoiles avec « Anima Mundi », une introduction instrumentale tant vaporeuse qu'entêtante renvoyant à nombre de formations comme Paysage D'Hiver ˗ notamment Einsamkeit. Une belle ouverture pour le morceau phare « Take me to the Stars », prolongeant ce voyage cosmique, qui semble vous inviter à la méditation et la transcendance.
Une œuvre à la fois délicate et langoureuse vous happant par ses atmosphères irréelles et lumineuses, notamment sur le titre fleuve « Precessional March ». Car malgré quelques passages plus vigoureux rehaussant l'ensemble ˗ « Transcended Body » ou « A Monument in Time » (morceau présent sur l'EP) ˗ il émane une sensation de béatitude et de grandeur cosmique, se rapprochant de ce fait de Mare Cognitum. Toutefois Hermes réussit à se démarquer quelque peu par une musique à la fois spatiale (ambiances, effets sonores) et terrestre (côté tribal sur « Emanation of the Purest Essence », chœurs etc.) à l'image de l'artwork où les variations de turquoise se mêlent aux couleurs ocres. Malheureusement Innerstanding souffre de nombreux défauts dont le plus évident ˗ et fréquent dans ce style musical ˗ est la longueur. En effet, en dépit de certaines qualités et nombreuses variations de rythme, l'ennui se fait cruellement sentir tout au long de l'écoute.
Un gros point noir dû notamment à l'aspect introspectif et conceptuel manquant de profondeur, retranscrit par des ambiances sans trop de reliefs, ainsi que des riffs et mélodies qui semblent tourner en boucle. De même certains morceaux pêchent dans la durée et auraient gagné tant en efficacité qu'en cohérence en se lestant de minutes inutiles, par exemple sur « Take me to the Stars » (à partir de 3:08 jusqu'à 4:23). Moult passages lents atmosphériques alourdissent plus qu'ils n'embellissent, faisant office de cache-misère. D'où un opus passablement lisse et fade qui n'arrive jamais à réellement décoller. Car si Tome of the Unreplenished offre de belles séquences vous n'arrivez pas à vous plonger pleinement dans son univers, une imperfection viendra toujours vous titiller, comme la boîte à rythmes mal mixée. Cette dernière est incontestablement le défaut majeur de Innerstanding, nuisant aux ambiances par sa mise en avant excessive ainsi que son côté assez « toc », en particulier lors des accélérations.
Vous avez eu l'impression d'être montés sur les montagnes russes à la lecture de cette chronique ? Sachez que les sensations seront les mêmes à l'écoute du premier album du Chypriote Hermes. Alternant le très bon et le mauvais en un rien de temps, à cause d'un manque de maîtrise mais aussi d’homogénéité, vous passerez néanmoins un agréable moment à défaut d'être véritablement marqués. Innerstanding est assez mitigé donc, à conseiller avant tout aux amateurs et amatrices du genre.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
7 COMMENTAIRE(S)
citer | On est d'accord ! Joliet mais sans plus. |
citer | Agréable oui, mais de pas de quoi se relever la nuit
Pour moi les deux temps forts ont été la deuxième moitié de "A Monument In Time", où ça décolle pas trop mal avec cette belle lead à 04:06. Et puis ce riff de "Take Me To The Stars" qu'on entend pour la première fois à 00:24, ça c'est du me gusta. |
citer | De rien ! J'espère que l'écoute aura été agréable, voire concluante, de ton côté. |
citer | Merci pour la découverte. J'ai écouté les deux premiers titres et je te rejoins déjà sur ta critique. Mais c'est suffisamment bon pour que j'aille l'écouter jusqu'au bout.
Un petit côté Blut Aus Nord (Memoria Vetusta II) dès l'intro... |
citer | Vu que tu avais noté quelque part que le black atmo ce n'était pas forcément ton style de prédilection, j'ai bien peur que tu trouves ce Innerstanding un peu chiant... (mais je peux me tromper !). Après, oui je conseille à tout le monde de jeter une oreille sur cet opus, vous ne partagerez peut-être pas mon avis. |
citer | La pochette donnait envie, ta chronique un peu moins. J'y jetterai une oreille quand même par acquis de conscience |
AJOUTER UN COMMENTAIRE
7 COMMENTAIRE(S)
19/03/2015 10:21
19/03/2015 09:06
Pour moi les deux temps forts ont été la deuxième moitié de "A Monument In Time", où ça décolle pas trop mal avec cette belle lead à 04:06. Et puis ce riff de "Take Me To The Stars" qu'on entend pour la première fois à 00:24, ça c'est du me gusta.
18/03/2015 13:19
18/03/2015 12:31
Un petit côté Blut Aus Nord (Memoria Vetusta II) dès l'intro...
17/03/2015 21:10
17/03/2015 09:12
17/03/2015 08:45