chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
119 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Unsu - K.I.A.I.

Chronique

Unsu K.I.A.I.
The price you pay for bringing up either my Chinese or American heritage as a negative is... I collect your fucking head. Just like this fucker here. Now, if any of you sons of bitches got anything else to say, now's the fucking time!

C'est à la vénéneuse O-Ren Ishii (campée par une Lucy Liu plus en beauté que jamais) que nous devons cette diatribe, tirée de l'excellent "Kill Bill", premier du nom. Chef-d'oeuvre du cinéma, mené par une main de maître : seul Tarantino arrive à ce point à insuffler de la beauté dans des quarts-d'heures entiers de découpages de membres, d'énucléations à mains nues, de geysers de raisiné. Le réalisateur qui mettra en scène un massacre en ne filmant que les perles rouges sur un kimono en satin, court instant poétique. Unsu a aimé le film, c'est clair et net. Mais le quatuor du Nord a choisi de congédier l'équipe de tournage manu militari, s'est approprié caméra et final cut pour ne retenir que la boucherie pure et simple.

C'est du moins le seul constat qui me vient en tête à l'écoute de "K.I.A.I." - pour "Kill Icons and Idiots". Découper les plans inutiles au ciseau de monteur, enlever les scènes de sensibilité, raccourcir au maximum les dialogues pour ne garder que l'essentiel : l'impact. Car ce dernier album d'Unsu ne s'encombre pas de fioritures, de binious ou d'arrangements compliqués. Il se cantonne à son style, le Grindcore, et lui rend le plus bel hommage qui soit en restant bien dans ses canons. Au programme : du blast, du blast, et encore du blast, de l'énervement et de l'énergie à gros bouillons. Le kabuto de l'artwork ne va pas servir à décorer, c'est garanti.

Premier constat dressé dès les premières frappes de "K.I.A.I." : le son a été vu à la hausse. Non pas que "Moral Distortion" ou "The Filthy" aient souffert d'un handicap particulier sur ce point - chacun avait bénéficié d'un très bon traitement, conservant la force des compositions "rentre-dedans". Mais là, c'est un véritable grand écart. Les guitares ont été gonflées, accordées dans les baskets, me rappelant furieusement le grain unique des fous-furieux de Rotten Sound ou de Nasum période "Shift", la batterie est un poil plus en retrait, les cymbales apportent de l'épaisseur à l'ensemble. Quant au hurleur, il emprunte aussi bien à l'hystérie qu'au registre porcin. Définitivement, "K.I.A.I." est bien parti pour être au-delà du lynchage : il se transforme en ogive.

Unsu ne se contente pas d'envoyer "bêtement" le bois de façon linéaire, comme on l'entend trop souvent dans le genre - même si ça reste toujours appréciable. Les titres de "K.I.A.I." sont globalement très équilibrés : on retrouve des parties réellement pesantes (l'ouverture de "Lamia" et sa batterie stratosphérique), du riffing brise-nuques ("Unsu", probablement le démarrage de titre le plus puissant de "K.I.A.I."), des accélérations ("Inbred" et sa frappe folle) et des rythmiques typiquements taillées pour la scène ("Our Sweat/Not Your Thing" et son D-Beat surpuissant). Et, bien entendu, une bonne dose de blast-beats, comme le veut la coutume. Seul petit regret de mon côté, la prédominance de la frappe caisse claire/grosse caisse couplées, qui donne certes une impression de "mur du son", mais qui finit par lasser au bout d'un moment - étant un batteur frustré incapable d'appliquer cette technique, on mettra ça sur le compte de la jalousie.

On oubliera pas non plus les samples, que l'on retrouve sur 95% des sorties du genre. Sur "K.I.A.I.", le panel est assez pauvre, ce qui n'est pas plus mal (des groupes comme Jesus Cröst comptent plus de samples que de temps de jeu sur leurs disques). O-Ren Ishii sur "K.I.A.I.", ouverture de Yuri Orlov ("Lord of War") prémonitoire au massacre en règle qu'est "Kalachnikov Dream", et un extrait bien débile en démarrage de "Thumbs Down". Basta. Le strict minimum pour ne rien enlever à l'efficacité de l'album, qui s'écoute d'une traite et rétamerait le plus solide d'entre nous. Ecoute qu'il conviendra de renouveler dès que le besoin de tout balancer par la fenêtre se fera sentir.

Premier full-length pour Unsu, et véritable réussite. "K.I.A.I." possède tout ce que l'on peut attendre d'un bon disque de Grindcore : de l'efficacité, de la violence à foison, des hommages aux anciens, des parties plus "aérées", et le plus important : de l'attitude (parce que "Cut Throat With My Ass"). Je dois dire que depuis la raclée "This World is Dead" des vétérans de Blockheads, aucune sortie estampillée "Grind" française ne m'avait fait autant d'effet que ce "K.I.A.I.". Un groupe à suivre de très près, et pour moi une énième tête à essayer d'attraper en tournée.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

1 COMMENTAIRE(S)

Streker citer
Streker
18/06/2015 13:49
Idem, pas fan de la frappe gc/cc couplée.

Je ne m'en sers pas ou très peu !

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Unsu
Grindcore
2014 - Autoproduction
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs :   -
Webzines : (2)  8.25/10

plus d'infos sur
Unsu
Unsu
Grindcore - 2008 - France
  

vidéos
Wasteland Jail
Wasteland Jail
Unsu

Extrait de "K.I.A.I."
  

tracklist
01.   K.I.A.I.
02.   Wasteland Jail
03.   My misery
04.   Napert Alive
05.   The croft
06.   Lamia
07.   Thumbs Down
08.   In-Fest
09.   Cut Throat with my ass
10.   Inbred
11.   Our sweat / Not your thing
12.   Squashed Faces
13.   Kalachnikov Dreams
14.   Styx
15.   Cause of insomnia
16.   Unsu
17.   Save the planet, kill yourself
18.   Shaved
19.   Chronic Pain

parution
1 Décembre 2014

Essayez aussi
Complete Failure
Complete Failure
The Art Gospel Of Aggravated Assault

2013 - Season Of Mist
  
Napalm Death
Napalm Death
Utilitarian

2012 - Century Media Records
  
Internal Rot
Internal Rot
Grieving Birth

2020 - Headsplit Records / Iron Lung Records / Blastasfuk
  
No/Más
No/Más
Last Laugh (EP)

2019 - Horror Pain Gore Death Productions
  
Rotten Sound
Rotten Sound
Napalm (EP)

2010 - Relapse Records
  

Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique
Benighted
Ekbom
Lire la chronique
Yattering
Genocide
Lire la chronique
Cave In
Creative Eclipses (EP)
Lire la chronique
Exocrine
Legend
Lire la chronique
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo
Lire la chronique
Rivers Like Veins
Architektura przemijania
Lire la chronique
Råtten
La Longue Marche
Lire la chronique
Vircolac
Veneration
Lire la chronique
Dwarrowdelf
The Fallen Leaves
Lire la chronique
Purulent Remains
Fermented Death (EP)
Lire la chronique
Griffon
De Republica
Lire la chronique
Anthropovore
Parthénogenèse
Lire la chronique
Bleak Sanctuary
The Dark Night of the Soul
Lire la chronique
Drunemeton
Tir nan Og
Lire la chronique
Resistance
Cyclic Terror (EP)
Lire la chronique
One Day In Pain
In Pain We Trust
Lire la chronique