chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
124 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Revok - Bunt Auf Grau

Chronique

Revok Bunt Auf Grau
Vous savez, moi, il ne faut pas trop me presser. Non seulement, je croule sous les promos et les archives à chroniquer mais en plus de ça, je n'aime pas me forcer. Quand ça me parle mais que c'est complexe à appréhender, le papier met un certain temps à arriver. Ce qui est le cas de ce « Bunt Auf Grau » qui m'a posé pas mal de problèmes à l'écoute. Revok m'a carrément mis dans la difficulté de coucher quelques mots sur le papier avec ce disque qui m'est arrivé par la Poste il y a déjà quelques mois via l'écurie Music Fear Satan a.k.a le seul label au monde qui envoie encore des promos physiques en 2015, ce qui est toujours appréciable et apprécié.

Alors Revok, kézako ? Et j'ai envie de vous dire : c'est là que les ennuis commencent parce que je n'arrive pas à me figurer la musique de Revok autrement qu'en disant « la musique de Revok ». Un peu Hardcore sur « Old Marrow, pt. 1 », un peu Screamo sur « Not Weird », un peu Post-Hardcore tout au long des morceaux voire même légèrement Indie sur les chants clairs. Nous sommes carrément devant un disque pour le moins énigmatique qui perd autant son auditeur qu'il le séduit. « Bunt Auf Grau » nous arrive dès le départ avec une certaine bonhomie qui le rend un peu sympathique. Ceci est probablement en lien avec la production franchement rondouillarde d'allure Cold-Wave qui entoure les amplis que l'on imagine sans peine sortis des années soixante-dix. On se retrouve donc devant une atmosphère un poil défoncée, construite avec cette basse grassouillette et cette batterie aux sonorités garage.

Deuxième embrouille dans cette histoire : Revok n'est pas noir au sens strict du terme. Ce qui ne veut pas pour autant dire que Revok est blanc. Ni bon, ni mauvais. Ni lumineux, ni sombre. On croirait un disque de Doisneau qui se contente de tirer sur papier des paysages grisâtres, tantôt idéalisés, tantôt réalistes selon le regard que vous leur portez. « Bunt Auf Grau » est d'une neutralité absolue, ne penchant ni pour la noirceur suprême, ni pour la violence incontrôlée, ni pour la contemplation béate. Et c'est justement cette sobriété qui rend cet album si inquiétant. Presque déshumanisé. Le problème de ce choix ô combien judicieux, c'est que si on n'écoute cet album en y prêtant peu attention – la faute à n'importe quelle activité annexe, comme faire le ménage ou la vaisselle -, on passe complètement à côté de l'ambiance et du concept proposé par les frenchies.

C'est précisément dans ce piège que je suis tombé lors de mes premières écoutes du disque, qui défilait sans trop de conviction, ni de projet. Malheureux que j'étais, je n'avais alors pas compris que « Bunt Auf Grau » est de ces œuvres qui ne se laissent pas écouter gentiment mais vous volent votre cerveau pour l'intégrer parmi les notes et les compositions habilement disposées ici. Et là, l'ambiance prend. Mais alors carrément. Je vous assure qu'on ne peut pas rester insensible à un morceau aussi épique que l'est le titre éponyme et ses dix minutes de déclamations vocales réverbérées et posées sur une instrumentale lacrymale et distordue.

« Ah ouais, t'es du genre comme ça toi ? » disais-je avec intérêt à l'album posé sur la chaîne hi-fi. Et croyez-moi, quand je me mets à parler à la pochette, c'est que ça marche. Vraiment. Hypnotique, tantôt déviant au plus haut point, parfois si sobre qu'il en devient déstabilisant et par moments touchant le cœur de l'humain, quel qu'il soit « Bunt Auf Grau » est un disque remarquable. On se sent happés à son écoute comme si un vortex formé par tous nos quotidiens ritualisés s'ouvrait sous nos pied et nous enfermait à jamais. Et très sincèrement, peu d'album sont capables de vous procurer cet effet, si vous y pensez un peu plus en détail. Il faut souligner ce trait de caractère appartenant à Revok, ce style qui leur permet de développer dans leur son une sorte de dimension parallèle, comme emboîtée sur une réalité palpable mais toujours au stade de toile de fond.

« Bunt Auf Grau » est-il un classique ? Trop tôt pour le dire mais il est certain que c'est une pièce que vous vous devez d'écouter. Et mieux que ça : l'écouter avec une grand attention pour être sûr de tomber dans le panneau tendu par les musiciens, celui qui se referme sur vous comme une plante carnivore attraperait sa proie nonchalamment posée dans sa gueule. Merci Revok d'être intrusif, merci de nous choper en vol et de nous amener là où on n'aurait pas pensé aller... Un album d'ors et déjà marquant de l'année !

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

1 COMMENTAIRE(S)

FleshOvSatan citer
FleshOvSatan
23/05/2015 14:00
note: 9/10
Tout ça s'écoute entièrement sur Bandcamp : https://revoknoise.bandcamp.com/album/bunt-auf-grau

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Revok
Post-Hardcore / Revokisme
2015 - Music Fear Satan
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs : (2)  7.25/10
Webzines : (3)  8.08/10

plus d'infos sur
Revok
Revok
Post-Hardcore / Revokisme - France
  

tracklist
01.   Old Marrow
02.   Polluted Ideas
03.   Broded Mind
04.   Dear Worker
05.   Old Marrow Part II
06.   Equilaterra
07.   Not Weird
08.   Perfection is a Sin
09.   Bunt Auf Grau

Durée : 40.13 min.

parution
20 Février 2015

voir aussi
Revok
Revok
Biocarbon Amalgamate (Démo)

2005 - Autoproduction
  

Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique
Benighted
Ekbom
Lire la chronique
Yattering
Genocide
Lire la chronique
Cave In
Creative Eclipses (EP)
Lire la chronique
Exocrine
Legend
Lire la chronique
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo
Lire la chronique
Rivers Like Veins
Architektura przemijania
Lire la chronique
Råtten
La Longue Marche
Lire la chronique
Vircolac
Veneration
Lire la chronique
Dwarrowdelf
The Fallen Leaves
Lire la chronique
Purulent Remains
Fermented Death (EP)
Lire la chronique
Griffon
De Republica
Lire la chronique
Anthropovore
Parthénogenèse
Lire la chronique
Bleak Sanctuary
The Dark Night of the Soul
Lire la chronique
Drunemeton
Tir nan Og
Lire la chronique
Resistance
Cyclic Terror (EP)
Lire la chronique
One Day In Pain
In Pain We Trust
Lire la chronique