chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
105 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Tukaaria / Odz Manouk - Tukaaria / Odz Manouk

Chronique

Tukaaria / Odz Manouk Tukaaria / Odz Manouk (Split 12")
Si vous êtes amateurs de Black Metal chevronnés, vous ne devez avoir aucun mal à reconnaître l'intérêt du Split-Album. Bon nombre de ces sorties au format atypique se sont révélés être des classiques, parfois même plus que certains full-lenght de leurs géniteurs. On citera en exemple le fameux Split culte réunissant Vlad Tepes et Belkètre pour un résultat dantesque (rahhh, « Night Of Sadness ») où encore la monstrueuse collaboration entre Deathspell Omega et S.V.E.S.T. S'il semble parfois composé de chutes de studio (Sargeist / Horned Almighty, par exemple fait franchement office de second couteau) ou encore rempli de face B ressorties à toutes les sauces (le récent Split Satanic Warmaster / Archgoat en est une bonne illustration), force est de constater que le résultat est parfois excessivement intéressant, surtout quand les groupes prenant part au projet sont sur la même longueur d'ondes.

Difficile de nier le potentiel musical dévastateur de cette doublette Tukaaria / Odz Manouk, à ranger entre « March To The Black Holocaust », « From The Entrails To The Dirt » et « Crushing The Holy Trinity ». Oui, monsieur, on en est là. Et pour cause, ces cinq morceaux sont du même moule que ceux dont on fait les légendes. C'est d'ailleurs finalement assez logique si l'on réfléchit à l'alchimie évidente entre les deux formations, toutes deux affiliées au Black Twilight Circle, également connu sous le nom de Crepusculo Negro pour les hispanophones. Et même si la guerre semble déclarée entre toutes ces formations opaques (Volahn, Arizmenda ou encore BHL dont nous reparlerons ici...), on doit tout de même leur rendre ce qui leur revient : un nombre de sorties de qualité assez affolant.


Tukaaria 

Tukaaria est un des nombreux projets de A. aka monsieur Rhinocervs, Glossoalia et gérant du label Rhinocervs, aux côtés de Yagian qui n'est autre que le seul et unique membre d'Odz Manouk. Oui, le monde est toujours très petit lorsqu'on parle de Black Metal mais c'est peut-être aussi ce qui explique la parfaite entente des deux groupes sur ces cinq morceaux. On démarrera donc ces trente minutes de musique par « Mythology » qui attaque à fond les bananes avec un hurlement estampillé « à l'ancienne », des riffs tournoyants bien que relativement directs et une production qui nous rappelle les meilleures heures des Légions Noires.

Mais plutôt que de répéter encore une fois le patronyme du groupuscule Français, je rapprocherais plutôt ces trois pistes d'un S.V.E.S.T, notamment à cause de cette basse en fuzz omniprésente qui crible les morceaux d'une grosse dose de groove. Difficile de reprocher quoique ce soit au one-man-band sur ces quinze minutes sincèrement exemplaires. On est véritablement sur du pur Black Metal qui rappelle les prémices du genre : la sincérité exacerbé, la rage juvénile et la folie mélodique noyée sous les couches de distorsion. C'est clairement un Austin Delgadillo en état de grâce méso-américaine qui grattouille ses cordes et enquille les riffs au goût d'absolu comme on enchaîne les digressions plaisantes dans une nouvelle de Gérard de Nerval.

Il se paye d'ailleurs le luxe d'étayer son désordre mental en apposant sur quelques courts passages des chœurs fantomatiques (« Suspensions »), faisant offices de portes d'entrées vers les sphères les plus sacrées. Et même si ces trois pistes sont enregistrées avec la qualité d'un radiocassette premier prix, il faut bien avouer que tout cela paraît sérieusement travaillé, jusque dans le choix des sonorités aussi abruptes soient-elles. On sortira franchement lessivé de « Memory Of An Extinct Race », touchant de par ses notes maladives, délayées pendant plus de cinq minutes dans une masse informe, occulte et pourtant généreusement aspergée d'une beauté primitive (2.40 min.). Imbattable.

Odz Manouk 

Alors qu'on est encore un peu sonnés par ce que vient de se passer, Odz Manouk prend la relève avec un production qui pulvérise nos tympans déjà bien dépoussiérés à la truelle par Tukaaria. « The Scavanger » a de sérieux arguments pour prétendre au titre de « meilleure composition de la galette », à commencer par ses errances psychédéliques hallucinées, disposées un peu au hasard tout au long des six minutes trente de la piste. Plus résonnant, plus rythmique et nettement moins organique, la sonorité d'Odz Manouk offre un côté râpeux qui n'est pas sans rappeler pour ma part la démarche « totale » d'un Hate Forest. Attention, je ne dis pas que ça ressemble, je précise juste que les deux formations ont en commun ce goût de l’extrémisme, du monolithique mis en musique.

C'est surtout pour son apport mélodique différent de Tukaaria qu'Odz Manouk se fait remarquer, lui qui alterne consciencieusement entre passages d'une rare opacité et envolées célestes dantesques (3.25 sur « The Scavenger », splendide). Le savant cocktail entre digressions mentales stridentes (les harmoniques sifflées), ralentissements d'une lourdeur incomparable et pourtant intimement mélancolique (le final du premier titre ou du second, de toute manière les deux sont massifs...) et décharge de blasts-beats monstrueusement agressifs est incontestable le point fort de ces deux morceaux. « The Sloth » qui clôt la cassette possède d'ailleurs le pouvoir mystérieux qui lui permet de connaître le secret ancestral du retournement de cerveau à l'intérieur de la boîte crânienne. On n'en sort pas indemne, c'est moi qui vous le dit. Le pire dans tout cela étant que cette irrésistible envie d'y retourner très vite se fait sentir dès les dernières notes. Sûrement dans l'espoir d'essayer de comprendre ce qui s'est passé pendant cette demi-heure énigmatique mais ô combien révélatrice de talents.


Comme sous-entendu plus haut, ce Split est probablement un des meilleurs qu'il m'ait été donné d'écouter dans ma (courte) vie. Il n'y a rien a reprocher dans les morceaux, la production est absolument parfaite et – plus fort encore – on sent que les deux formations partagent le même amour des atmosphères mystiques, torturées et nostalgiques. Tukaaria / Odz Manouk est à l'image de la prose de Maupassant, simple mais pas simpliste. On adhère dès les premières secondes mais cela ne nous empêche pas de creuser plus en profondeur par la suite et de découvrir toutes les subtilités de ces cinq morceaux d'anthologie

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

8 COMMENTAIRE(S)

Kedran citer
Kedran
01/02/2016 01:33
Serpent7 a écrit :
Si vous voulez les remaster go soulseek ou mp


Tu pourrais être plus précis stp ?
Serpent7 citer
Serpent7
01/02/2016 00:31
note: 5/5
Le vinyl "était" (malheureusement rhinocervs et odz manouk ont disparu de la circulation) en édition remaster sur le bandcamp


http://www.nwnprod.com/forum/viewtopic.php?t=43379&postdays=0&postorder=asc&start=0

Si vous voulez les remaster go soulseek ou mp


Kedran citer
Kedran
29/01/2016 23:07
Aucun problème
Dysthymie citer
Dysthymie
29/01/2016 19:46
Kedran citer
Kedran
29/01/2016 19:22
C'était une édition vinyle ^^
Dysthymie citer
Dysthymie
29/01/2016 19:18
Kedran a écrit : Une sortie CD serait tellement appropriée

Il y en a eu une via Profound Lore (2012 je crois mais pas sûre) mais c'était en édition limitée... Je suis passée à côté.
Kedran citer
Kedran
29/01/2016 19:05
Une sortie CD serait tellement appropriée
FleshOvSatan citer
FleshOvSatan
29/01/2016 14:43
note: 4.5/5
Et non, ça ne s'écoute pas sur Bandcamp parce que c'est du True-Black, so pure, so cold...

Mais vous pouvez toujours aller voir sur Youtube

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Tukaaria / Odz Manouk
Black Metal
2011 - Rhinocervs
notes
Chroniqueur : 4.5/5
Lecteurs : (1)  5/5
Webzines :   -

plus d'infos sur
Odz Manouk
Odz Manouk
2005 - Etats-Unis
  
Tukaaria
Tukaaria
Black Metal - 2010 - Etats-Unis
  

écoutez
tracklist
Side A
01.   Tukaaria - Mythology  (05:27)
02.   Tukaaria - Suspensions  (04:53)
03.   Tukaaria - Memories of an Extinct Race  (05:27)
Side B
04.   Odz Manouk - The Scavenger  (06:27)
05.   Odz Manouk - The Sloth  (08:45)

Durée : 30.59 min.

line up
  • Tukaaria
  • A. / Tout
  • Odz Manouk
  • Yagian / Tout

parution
27 Mai 2011

Essayez aussi
Absu
Absu
Abzu

2011 - Candlelight Records
  
Bâ'a
Bâ'a
Egrégore

2022 - Osmose Productions
  
Úlfarr
Úlfarr
Hate & Terror - The Rise Of Pure Evil

2019 - Purity Through Fire
  
Cultes Des Ghoules / Sepulchral Zeal
Cultes Des Ghoules / Sepulchral Zeal
Cultes Des Ghoules / Sepulchral Zeal (Split 10")

2017 - Malignant Voices
  
Mork
Mork
Dypet

2023 - Peaceville Records
  

Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique
Benighted
Ekbom
Lire la chronique
Yattering
Genocide
Lire la chronique
Cave In
Creative Eclipses (EP)
Lire la chronique
Exocrine
Legend
Lire la chronique
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo
Lire la chronique
Rivers Like Veins
Architektura przemijania
Lire la chronique
Råtten
La Longue Marche
Lire la chronique
Vircolac
Veneration
Lire la chronique
Dwarrowdelf
The Fallen Leaves
Lire la chronique
Purulent Remains
Fermented Death (EP)
Lire la chronique
Griffon
De Republica
Lire la chronique
Anthropovore
Parthénogenèse
Lire la chronique
Bleak Sanctuary
The Dark Night of the Soul
Lire la chronique
Drunemeton
Tir nan Og
Lire la chronique
Resistance
Cyclic Terror (EP)
Lire la chronique
One Day In Pain
In Pain We Trust
Lire la chronique