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Dystopia - The Aftermath...

Chronique

Dystopia The Aftermath... (Compil.)
On ne va pas se mentir : nous aimons avoir mal en musique, cette sensation borderline que nous ne nous autorisons pas dans la vie courante. Nous aimons souffrir, qu'on nous déverse de la haine en continu dans nos oreilles. Nous aimons qu'on nous déteste car, pour être tout à fait juste, on le mérite, et pas qu'un peu. Et nous aimons Dystopia pour ça.

Enfin, peut-être ne connaissez-vous pas encore les Ricains ? Ce n'est pas si étonnant, ces derniers étant souvent des oubliés de la liste des « groupes de sludge à écouter de toute urgence ». Une erreur, tant la formation composée de Matt Parrillo (Mindrot), Dino Sommese (Noothgrush mais aussi Asunder, Ghoul, Phobia...) et Todd Kiesling (Phobia) vaut le détour. Il faut dire qu'avec sa discographie éclatée, faite de splits et EPs, Dystopia ne donne pas nécessairement envie de mettre la main dans le cambouis. On peut tout de même remercier le label Life is Abuse (ayant également sorti des disques de Brainoil, Asunder, Ludicra ou encore Laudanum, excusez du peu) d'avoir compilé par deux fois les travaux de la bande durant les années 90.

Ainsi a-t-on sur The Aftermath les quatre premiers morceaux de l'EP dont la compilation CD tire son nom, suivis de titres issus de l'EP Backstabber, de splits divers (avec Skaven et Suffering Luna) ainsi que des inédits jamais parus ailleurs, comme une reprise cachée de Rudimentary Peni (« Cosmetic Plague », qui clôt le disque). Au total, c'est presque plus d'une heure de musique (si l'on enlève la partie silencieuse séparant « Diary of a Battered Child » et la cover évoquée plus haut) qui s'attaque à nous, un sludge allant jusqu'à fricoter avec le crust et le death metal le plus primaire, peu adepte des parties atmosphériques et autres pauses où récupérer son souffle. Détruire-détruire-détruire.

Mais tout cela n'aurait aucun intérêt si Dystopia n'avait pas un peu travaillé sa copie, molestant avec une précision de sniper. Bien que rempli ras-la-gueule de compositions sauvages (les premières écoutes d'un trait seront difficiles, vous voilà prévenus), The Aftermath ne donne jamais envie d'aller voir ailleurs tant il s'inscrit comme un plaisir masochiste de premier choix. Riffing typiquement nineties, étrangement mélodique et cependant constamment gluant, venimeux, voix mongoliennes et pourtant obsédantes, samples cyniques au possible (une préférence toute personnelle pour celui ouvrant « Diary of a Battered Child »), il y a tout à adorer sur cette compilation aux allures d'album, celle-ci enquillant avec une telle cohérence ses bouts de colère noire qu'on reste scotché du début à la fin.

Car on a, encore aujourd'hui, rarement vu d’œuvre figurant autant ce qu'il y a de pire chez l'être humain. Dans ce que l'on pourra trouver de mots négatifs, « dégoût » reste le plus approprié pour Dystopia. Dégoût des autres, dégoût de soi, dégoût du modèle américain de réussite, dégoût de l'armée... Les Ricains vont loin, que ce soit dans leurs paroles ou le livret accompagnant cette compilation (rempli d'images de malades, d'enfants battus...), voulant nous jeter à la face les horreurs de leur temps. Horreurs qu'on retrouve dans la musique, des titres comme « Population Birth Control », « Sleep » ou encore « Jarhead Fertilizer » laissant peu de doute sur ce qui révulse le trio.

Quand je pense underground, je pense Dystopia. L'esthétique, le jusqu’au-boutisme, la misère, la marginalité (comme dans « à la marge », le point de rupture), l'hyper-violence avec laquelle tout cela sort, cet exutoire de ceux qui font au quotidien davantage « sans » que « avec », tout me rappelle pourquoi je vais vers cette musique-là et non une autre. Certes, son extrémisme fait de Dystopia un groupe à écouter à des moments choisis mais, sans vous connaître, je suis sûr que vous avez de la place dans votre vie pour lui, et même qu'il deviendra rapidement pour vous comme ces instants où l'on crie « Merde ! », ulcéré, ces instants qui ne changent pas la donne mais qui font du bien. Indispensable, en somme.

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1 COMMENTAIRE(S)

AxGxB citer
AxGxB
14/08/2016 22:54
note: 4.5/5
Cool de voir Dystopia chroniqué ici. Très chouette compilation qui en effet, s'enfile comme un album. Ambiance bien sale, riffs ultra efficaces, voix dégueulasses et schizophrène... Bref, rien à jeter. Et puis je ne sais pas pourquoi mais je reste bloqué sur cette photo de Steve McCurry qui sert ici d'illustration. Bref, chronique bienvenue et juste.

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Dystopia
Sludge / Crust / Punk
1999 - Life Is Abuse Records
notes
Chroniqueur : 4.5/5
Lecteurs : (2)  4.5/5
Webzines :   -

plus d'infos sur
Dystopia
Dystopia
Sludge / Crust / Punk - 1991 † 2008 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Population Birth Control  (05:50)
02.   Father's Gun  (02:28)
03.   Self Defeating Prophecy  (5:22)
04.   Sleep  (06:06)
05.   Socialized Death Sentence  (03:11)
06.   Backstabber  (02:14)
07.   They Live  (02:40)
08.   Anger Brought By Disease  (02:52)
09.   Jarhead Fertilizer  (03:45)
10.   Taste Your Own Medicine  (01:52)
11.   Instrumental  (03:13)
12.   Diary Of A Battered Child  (29:34)
13.   Cosmetic Plague (Rudimentary Peni Cover)  (01:03)

Durée : 70:10

line up
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