Skiltron - Legacy Of Blood
Chronique
Skiltron Legacy Of Blood
Popularisé par le désormais classique « Braveheart » de Mel Gibson, le Schiltron est la technique de regroupement sur plusieurs rangées de piquiers écossais qui permet ainsi de repousser l’ennemi tout en lui infligeant de lourdes pertes. C’est à partir de cela que la formation venue d’Argentine a vu le jour en 2004, et qui sort aujourd’hui son cinquième album, tout en continuant son aventure musicale malgré les aléas, les nombreux mouvements de personnel et le relatif anonymat de leur carrière. Car bien qu’ayant eu l’occasion de tourner avec KORPIKLAANI, GRAVE DIGGER ou encore IN EXTREMO, et avoir eu les honneurs du Wacken l’an dernier (une première pour un groupe de leur pays) il faut reconnaître que rares sont ceux à avoir entendu parler du quintet, et même si c’est le cas ils diront que leurs précédents disques bien qu’étant agréables et contenant des chansons écrites avec ferveur, manquaient vraiment du petit plus pour se démarquer de la masse de combos qui grouillent dans le Power et le Folk Metal.
Et encore une fois c’est logiquement que ce dernier-né reprend les mêmes bases que précédemment, avec ses mêmes qualités et défauts, car ça n’est pas encore avec celui-ci que la bande va gravir un échelon supplémentaire dans la hiérarchie du genre. Pourtant l’ensemble démarre bien avec « Highland Blood » très épique et rapide, où les riffs s’agglomèrent parfaitement avec une cornemuse enjouée, des chœurs bien en place et un ensemble bien foutu et efficace au classicisme assumé. Mais dès qu’on enchaîne avec « Hate of my Life » l’enthousiasme retombe un peu à cause d’un mid-tempo répétitif et d’un ensemble musical qui d’ailleurs devient assez vite linéaire, la faute à une cornemuse vite fatigante à toujours jouer les mêmes notes en boucle et à une construction générale qui ne varie pratiquement pas du début à la fin. En fait on s’aperçoit rapidement que quand les gars restent sur des bases lentes, à l’instar de « Sailing Under False Flags » et surtout sur « Sawney Bean Clan » l’ensemble devient rapidement ennuyeux et souffre de longueurs. D’ailleurs ces points sur ce dernier titre sautent vite aux oreilles, tant on espère un décollage qui met six minutes à arriver, avant cela il ne se passe pas grand-chose hormis l’attente, mais heureusement que le reste redresse le niveau.
Car quand les sud-américains se décident à faire des choses plus mélodieuses ou mélancoliques, comme avec « Commited To The Call » et « The Taste Of Victory » (qui nous entraînent dans un adieu aux familles et un bilan d’après-combat) cela est tout de suite bien plus agréable. On peut faire le même constat quand ils se décident à accélérer et surtout lorsqu’ils varient plus leur musique comme avec l’excellent « All Men Die » qui sert à la fois à haranguer les foules et la faire bouger comme il faut, tout en mélangeant habilement puissance et mélodie, et aussi accélérations et ralentissements. Enfin « I’m Coming Home » porte très bien son nom, car il clôture les hostilités façon cinéma, car avec son chant parlé et son orchestration presque symphonique on se croirait plongé en plein générique de fin composé par James Horner ou Howard Shore.
Mais malgré un côté un peu bancal par moments il n’en reste pas moins qu’on est en présence d’un album avec des bons moments, même si l’ensemble qui reste plutôt générique et convenu ne rivalisera pas avec les classiques et ténors du style. Cependant la bande sait écrire et composer, la production est bonne sans être synthétique et pompeuse et même si on l’écoutera rarement sur sa platine on l’appréciera plutôt sur scène, où ses compos prendront toute leur valeur devant un public réceptif. Celle-ci servira d’amuse-bouche parfait en première partie avant de laisser sa place aux vétérans Scandinaves et Germaniques, qui dominent l’ensemble depuis des lustres.
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