chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
129 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Goatmoon - Stella Polaris

Chronique

Goatmoon Stella Polaris
[ A propos de cette chronique ]

Au fil des albums, j'ai tour à tour rangé Goatmoon dans les catégories "Bien mais pas fou" et "Plaisir coupable". "Bien mais pas fou", puisque force est de constater que les débuts de BlackGoat, s'ils brillent par une efficacité toute âpre, sont loin d'être transcendants. "Plaisir coupable", car le projet du Finlandais développe un pendant kitsch extrême et totalement assumé, de ses idéaux pour le moins douteux jusqu'à son utilisation compulsive d'instruments folkloriques et de claviers qui refoulent la naphtaline. Avec "Stella Polaris", sortant conjointement via Werewolf Records et Hell's Headbangers, Goatmoon risque fort de se voir attribuer une nouvelle étiquette : "Groupe ultime". Ils m'ont bien eu : j'attendais avec impatience un déluge de chansons à boire, d'imagerie ridicule et d'hymnes aussi limites que faciles... J'ai été corrigé par un album plus direct, presque plus mûr, tout en mesure dans son utilisation des éléments folkloriques et brillant par un sens de la composition indéniablement présent. Maigre consolation pour mes espérances initiales : la photo promotionnelle accompagnant la copie numérique de "Stella Polaris" explose les compteurs en matière de clichés.



Comme cette photographie, en mode "Pépère à Val d'Isère", le laisse présager, le bonhomme reste seul maître à bord - et toujours aussi soucieux de rester fidèle à l'esthétique du genre. Pourtant, sur ce "Stella Polaris", probablement conscient de ses limites, il abandonne les instruments pour se consacrer uniquement au chant, déléguant cordes, fûts et binious à une ribambelle de compatriotes plus ou moins connus : Avenger (White Death, des plus efficaces) aux guitares et derrière les fûts, Joakim Soldehed (Stormheit, trop pouet-pouet pour être honnête) à la basse, Skratt (toujours en poste depuis "Finnish Steel Storm") au bouquet de flutiaux, et un petit nouveau aux claviers, M.V. Depuis le très bon "Voitto tai Valhalla", que nous avions abordé à sa sortie, c'est un sacré chemin qui a été parcouru : Le ton est plus sérieux, l'ensemble moins dans l'outrance, dépouillement volontaire mais pas dénué de richesse (à l'image de ses aînés).

Nous n'échappons pas aux mauvaises lubies de Goatmoon, entre samples d'un goût douteux ("Kansojen hävittäjä"), paroles et titres plus que limites. Comme d'habitude, il faudra chausser son pince-nez en même temps que sa doudoune pour pouvoir apprécier pleinement, et sans arrière-goût rance, ce que les Finlandais nous proposent : et, de ce côté-ci, nous sommes probablement en présence de ce que Goatmoon a pu faire de mieux, "Stella Polaris" synthétisant les relents punk assumés des débuts et le "tout-au-folklore", progressivement infusé aux composition de la discographie du combo.

L'album démarre sur une introduction folklorique simple, efficace, qui me comble entièrement - D'une part, parce qu'elle est à l'image de l'album, c'est-à-dire suffisamment caricaturale pour me rappeler la BO de Final Fantasy : Crystal Chronicles et donc jouer sur une corde nostalgique (ce jeu m'a fait apprécier la Folk); De l'autre, parce qu'elle se contient, prend sur elle pour ne pas faire dans le sale avec son Bontempi dès les premières secondes ("Voitto Tai Valhalla" démarrait sur les chapeaux de roues). "Stella Polaris" transforme radicalement le ton de Goatmoon. Les parties "cliché" sont suffisamment bien amenées pour toucher au coeur de l'auditeur, évoquant plus les paysages enneigés de la Finlande et les aurores boréales que les rires alcoolisés et les blagues racistes.

Les cordes se déchaînent, que ce soit pour accompagner les salves de blast-beats d'une batterie que j'aurais préféré un poil plus organique (le morceau éponyme et son solo final), colorer une composition taillée pour la marche cadencée (l'ultime "Kansojen Hävittäjä"), ou simplement pour donner toute sa force à l'instrumentale de milieu de disque, "Sonderkommando Nord". Le dépouillement de son ouverture à la guitare sèche et son flutiau cède la place à un rythme majoritairement lent, à peine saccadé par un timide break sur les ponts, percé par une guitare lead qui, si elle ne fait rien de foncièrement compliqué techniquement, sait rester efficace. Il fallait bien ça pour nous remettre de l'explosion "Wolf Night", courte incursion punkisante (en forme d'hommage à Absurd) où BlackGoat use sa voix, reconnaissable entre milles, comme le dernier des hools. De "Warrior" et son ton très atmosphérique (un démarrage qui n'est pas sans rappeler tout ce que l'Europe de l'Est a pu enfanter de meilleur dans le pire) jusqu'à l'assourdissant "Overlord", dont la couleur du riff rappellerait presque du Watain dans ses belles heures, le dernier tiers de "Stella Polaris" est une merveille, un blizzard pur et simple, presque doté d'une teinte mystique - Ô combien suggérée par la superbe pochette de ce dernier méfait.

La prochaine fois que vous surprendrez quelqu'un, rigolard, balancer que "Les roux n'ont pas d'âme", faites lui écouter "Stella Polaris" et regardez son monde s'écrouler au fil des titres. Parce que ce cinquième full-length s'impose non seulement comme le sommet de la discographie du groupe, mais également comme quelque chose de précieux. Un témoignage aussi bref que sincère : Oui, on peut partir d'un projet de garage, se complaire dans la saleté, pour finir par muer en quelque chose de... beau.

Formellement, "Stella Polaris" frôle la perfection, pour ceux qui apprécient le Black Metal lorsqu'il est champêtre, atmosphérique et réfractaire à toute originalité. Une déclaration d'amour à toute une scène, dans ce qu'elle peut avoir de plus cliché et de plus provocant. A ne surtout pas louper.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

3 COMMENTAIRE(S)

citer
(ancien membre)
03/12/2018 16:02
Le type de Stormheit a un autre groupe signé chez DTB que je trouve phénoménale : Mooncitadel. Je ne peux que le recommander vivement !
Sagamore citer
Sagamore
17/02/2017 08:20
note: 8.5/10
Un des temps forts de l'album, pour sûr !
Dantefever citer
Dantefever
16/02/2017 13:03
"Sonderkommando Nord" est une énorme tuerie, bien partie pour être la chanson de l'année pour moi

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Goatmoon
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (5)  8.7/10
Webzines : (6)  7.83/10

plus d'infos sur
Goatmoon
Goatmoon
Black Metal mélodique - 2002 - Finlande
  

tracklist
01.   Intro
02.   Stella Polaris
03.   Kansojen Hävittäjä
04.   Wolf Night
05.   Sonderkommando Nord
06.   Warrior
07.   Conqueror
08.   Overlord

Durée : 31:04

line up
parution
24 Février 2017

voir aussi
Goatmoon
Goatmoon
Tahdon Riemuvoitto (Compil.)

2013 - Werewolf Records
  
Goatmoon
Goatmoon
Voitto tai Valhalla

2014 - Werewolf Records
  
Goatmoon
Goatmoon
What Once Was... ...Shall Be Again

2023 - Werewolf Records
  

Essayez aussi
Latitude Egress
Latitude Egress
To Take Up The Cross

2014 - Art Of Propaganda
  
Panopticon
Panopticon
The Scars of Man on the Once Nameless Wilderness

2018 - Bindrune Recordings
  
Mosaic
Mosaic
Secret Ambrosian Fire

2019 - Eisenwald Tonschmiede
  
Finsterforst
Finsterforst
Zerfall

2019 - Napalm Records
  
Häive
Häive
Iätön

2017 - Eisenwald Tonschmiede
  

Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique
Benighted
Ekbom
Lire la chronique
Yattering
Genocide
Lire la chronique
Cave In
Creative Eclipses (EP)
Lire la chronique
Exocrine
Legend
Lire la chronique
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo
Lire la chronique
Rivers Like Veins
Architektura przemijania
Lire la chronique
Råtten
La Longue Marche
Lire la chronique
Vircolac
Veneration
Lire la chronique
Dwarrowdelf
The Fallen Leaves
Lire la chronique
Purulent Remains
Fermented Death (EP)
Lire la chronique
Griffon
De Republica
Lire la chronique
Anthropovore
Parthénogenèse
Lire la chronique
Bleak Sanctuary
The Dark Night of the Soul
Lire la chronique
Drunemeton
Tir nan Og
Lire la chronique
Resistance
Cyclic Terror (EP)
Lire la chronique
One Day In Pain
In Pain We Trust
Lire la chronique