Totten Korps - Supreme Commanders Of Darkness
Chronique
Totten Korps Supreme Commanders Of Darkness
En quelques années, le Chili est devenu l’épicentre d’une scène sud-américaine aussi prolifique qu’incontournable. En effet, malgré toute notre bonne volonté ici chez Thrashocore, nombreux sont les groupes de qualité que nous n’avons pas encore abordé (Mortem, Sadism, Demonic Rage, Diabolical Messiah, Infamovs, Hades Archer, Invocation Spells, Porta Daemonium, Praise The Flame, Putrid Evocation...). Une liste longue comme le bras dont on va pouvoir rayer le nom de Totten Korps puisque voici (enfin) la chronique de leur deuxième album sorti fin 2015.
Probablement nés de parents issus de l’immigration allemande opérée à la fin de la seconde guerre mondiale ou alors doté d’un sens de l’humour et de la tournure perfectible, Totten Korps voit le jour en 1989. Oui, vous avez bien lu, 1989… Autant dire que le groupe ne date pas d’hier. Par contre, question productivité, on ne peut pas dire que les Chiliens soient particulièrement efficaces. Après trois démos et un EP sortis entre 1989 et 1992, le groupe ira bouffer les pissenlits par la racine jusqu’en 1998, date à laquelle Totten Korps sera finalement ressuscité. Trois ans plus tard, le groupe sortira son premier album intitulé Tharnheim: Athi-Land-Nhi; Ciclopean Crypts Of Citadels. Il faudra néanmoins attendre 2014 pour voir enfin une suite arriver avec la sortie de Supreme Commanders Of Darkness chez Apocalytpic Productions.
Produit par Cristian Soto, l’un des deux guitaristes de Totten Korps, ce deuxième album s’inscrit parfaitement dans l’ère du temps grâce à une production puissante et moderne qui a néanmoins le bon goût de ne pas tomber dans les travers de certains disques de Death Metal de notre époque (production trop synthétique et dénuée de toute âme/atmosphère). Supreme Commanders Of Darkness bénéficie ainsi d’un son naturel et très justement équilibré qui va permettre aux compositions des Chiliens de véritablement respirer et surtout d’avoir l’impact escompté. A ce titre, on est ainsi très éloigné de son prédécesseur (Tharnheim: Athi-Land-Nhi; Ciclopean Crypts of Citadels sorti en 2001) qui souffrait entre autre d’un son de batterie particulièrement désagréable (ou comment donner un vrai batteur le son d’une boîte à rythme...)
Car si Totten Korps n’est pas le groupe le plus productif que la scène sud-américaine ait porté ni même celui à qui l’on pense immédiatement en évoquant le Chili, il est assurément l’une des formations les plus redoutables que le pays ait pu enfanter. Et ce n’est certainement pas cet album qui va me faire mentir. Très largement inspiré par la scène Floridienne du début des années 90 (Morbid Angel, Cannibal Corpse et Deicide en tête), Totten Korps propose un Death Metal tout aussi effréné et aux riffs sombres particulièrement riches et fournis. Alors certes, Supreme Commanders Of Darkness n’est pas le genre d’album sans relief mené tête baissée de la première à la dernière seconde (même si on en est vraiment pas très loin). Il n’empêche qu’il s’en dégage pourtant un niveau d’intensité extrêmement élevé. Il faut dire que les très nombreuses séances de blasts à la mitraille ainsi que la vitesse d’exécution de ces riffs qui ne cessent de filer dans tous les sens ne laissent que bien peu de répit à l’auditeur.
A ces passages qui constituent l’essentiel de ce deuxième album, viennent se greffer quelques moments plus en retenu construits le plus souvent à partir de mid-tempo tout aussi sombres et menaçants que peuvent l’être les riffs ("Supreme Commanders Of Darkness" à 3:21, "Hastur's Voice Echoes In Our Minds" à 1:50, "Amarduk" et son groove redoutable, les premières secondes de "The Legacy Of Leviathan (Shadows From The Depths)", "Tortured Souls From The Paths Of Perdition" qui, comme pour mieux contraster avec le reste de l’album, vient clore celui-ci sur des riffs beaucoup plus écrasants ). A travers ces séquences, Totten Korps en profite pour étayer l’atmosphère sinistre développée à travers les riffs du duo Cristián Soto/Francisco Torres et insuffler au passage un soupçon de mélodie grâce à des solos ou des leads qu’on aurait aimé voir plus présents (bien qu’on en trouve également sur des passages plus enlevés) étant donné la qualité du travail proposé (les premières secondes de "El Antiguo Maestro De Las Pestilencias", "Hastur's Voice Echoes In Our Minds", à 2:49, "I Dwell In The Mind Of The Gullible" à 2:55, "The Journey Through Styx On The Arms Of Hades" à 1:04, "Amarduk" à 3:39, "Tortured Souls From The Paths Of Perdition" à 3:03).
Tout ce travail concourt bien évidemment à la mise en place d’une ambiance obscure et blasphématoire particulièrement prenante, à la fois menaçante et ultra vindicative. Les assauts incessants d’Alejandro Arce couplés à ces riffs sinistres s’enchainant à toute berzingue auxquels vient se greffer le growl caverneux de SadaX aka Andrés Peña vous procurerons probablement l’irrépressible envie de tout démolir autour de vous après avoir pris soin bien entendu d’invoquer Satan à votre petite sauterie. Mais comme les Chiliens ne sont pas que des monstres de brutalité, ces derniers n’hésitent pas à jouer de mélodies pour adoucir l’atmosphère à l’aide de notes au caractère plus épique ("I Dwell In The Mind Of The Gullible" à 2:55, "The Journey Through Styx On The Arms Of Hades" à 1:04, "Tortured Souls From The Paths Of Perdition" à 3:03).
Puisqu’on en est à l’heure des bilans, sachez que si nous avions chroniqué ce disque dans les temps, il aurait aisément pu trouver sa place parmi les quelques élus de 2015. Ceci étant dit, maintenant que cette chronique est disponible, vous n’avez plus aucune excuse valable pour ne pas vous pencher sur le cas de Totten Korps dont le Death Metal brutal et sans concession est l’une des meilleures choses apportée récemment par la scène chilienne. Et si cette dernière est, comme on l’a déjà évoqué, riche de nombreux groupes plus intéressants les uns que les autres, Totten Korps se présente aujourd’hui comme l’un des incontournables du genre. En espérant maintenant que le groupe ne mette pas à nouveau quatorze ans avant de sortir un successeur à ce redoutable Supreme Commanders Of Darkness.
| AxGxB 12 Janvier 2017 - 1007 lectures |
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4 COMMENTAIRE(S)
citer | mayhem13 a écrit : Keyser a écrit : mayhem13 a écrit : Super disque, qui semble être passé inaperçu sur thrasho...
Oui et c'est dommage, il poutre dur celui-là! C'est pas faute de parler du Chili pourtant!
Ca me fait penser à Criminal qui est un super groupe de thrash chilien dont on parle peu...
Perso je connais un webzine qui a chroniqué 2 de leurs albums, dont le dernier |
citer | Keyser a écrit : mayhem13 a écrit : Super disque, qui semble être passé inaperçu sur thrasho...
Oui et c'est dommage, il poutre dur celui-là! C'est pas faute de parler du Chili pourtant!
Ca me fait penser à Criminal qui est un super groupe de thrash chilien dont on parle peu... |
citer | Keyser 16/10/2018 21:44 | note: 8/10 | mayhem13 a écrit : Super disque, qui semble être passé inaperçu sur thrasho...
Oui et c'est dommage, il poutre dur celui-là! C'est pas faute de parler du Chili pourtant! |
citer | Super disque, qui semble être passé inaperçu sur thrasho... |
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4 COMMENTAIRE(S)
19/10/2018 16:02
Oui et c'est dommage, il poutre dur celui-là! C'est pas faute de parler du Chili pourtant!
Ca me fait penser à Criminal qui est un super groupe de thrash chilien dont on parle peu...
Perso je connais un webzine qui a chroniqué 2 de leurs albums, dont le dernier
18/10/2018 16:37
Oui et c'est dommage, il poutre dur celui-là! C'est pas faute de parler du Chili pourtant!
Ca me fait penser à Criminal qui est un super groupe de thrash chilien dont on parle peu...
16/10/2018 21:44
Oui et c'est dommage, il poutre dur celui-là! C'est pas faute de parler du Chili pourtant!
16/10/2018 21:01