chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Come to Grief - The Worst of Times

Chronique

Come to Grief The Worst of Times (EP)
Évidemment que l'on est au départ déçu par The Worst of Times. Pouvait-il en être autrement ? Come to Grief, groupe réunissant deux anciens membres de Grief, décide finalement de sortir quelque chose de neuf, après des mois à se faire plaisir à rejouer quelques vieux morceaux cultes d'une formation culte à laquelle on a vouée un culte, des morceaux qu'on a tourné et retourné, qui ont fait de même avec nous. Forcément qu'on attendait, trop déçu par de nouvelles œuvres de sludge à l'ancienne (les récentes bouses de Fistula qui, comme les ennuis, sont venues par paire), ces quatre petits tacles comme autant de leçons, prêt à les accueillir en saints sauveurs. Et donc, évidemment, une fois ces derniers entrés dans l'imparfaite réalité, l'on est au départ déçu.

Puis on les écoute, plusieurs fois, on les ronge comme ils nous rongent. On se souvient qu'on a passé l'âge d'avoir des héros, que l'on n'a pas d'affiche de Grief, de Batman ou de Macron dans sa chambre. Qu'on a trente ans et qu'on est un peu au-delà des attentes juvéniles façon « retour du roi ». On voit que Come to Grief n'est pas Grief. Non, non : il est trop vieux, trop riffu, moins pataud, presque entraînant lors de certaines accélérations « party hard » qui foutent le sourire (« No Savior », presque du Weedeater), finalement adulte comme nous, amateur d'idioties d'une certaine époque mais appréciant trouver autre chose sous la crasse qu'une autre croûte à gratter. Fini le nihilisme pour lui-même, l'envie de creuser et creuser encore : The Worst of Times, lui, fait du sludge, du pur mais pas si dur, sans prétention aucune à offrir autre chose qu'une session de blues urbain où des cramés gueulent (tout dans ce disque gueule, d'ailleurs) qu'ils ont été « tués par la vie ». On accepte et très vite, on apprécie.

On aime à sa juste valeur, sans espoir particulier. De toute façon, il n'y en a pas beaucoup ici. On se rend compte des nombreux flashs que contiennent ces courtes vingt minutes, de ces rappels au punk comme ancêtre direct du sludge, où les notes sont si nues, « à vif », qu'elles paraissent l'image d'une existence en lambeaux. On se dit, à chaque fois, que ça gueule, décidément, que ça crisse (ce solo sur « Futility of Humanity », mama !), que ça groove, que ça vit, que ça brûle même, malgré la vieillesse et ses cendres. Que, mine de rien, ça fait beaucoup pour un petit EP de sludge d'un petit groupe. On aime à sa juste valeur et on tombe amoureux.

Évidemment que l'on est au départ déçu par The Worst of Times. On attendait du rêve rendu réel de la part d'un nouveau partisan du sludge, genre qui sera toujours uniquement du côté du réel. Ce que rappelle bien Come to Grief avec ses riffs de vieille bétonneuse, comme un père de famille ankylosé ressortant ses outils d'autrefois du garage. On a été con et on s'en rend compte. On finit par l'écouter, simplement, sans chichis et questions sur qui est le plus fort, l'ancien, le nouveau, l'autre. On remarque qu'on en veut plus, bien sûr, vite, c'est trop court et trop bon, mais surtout on note qu'on n'a pas humé telle odeur de squat et autant dodeliné joyeusement de la tête depuis... depuis un moment. On finit par l'écouter, simplement, et on pense déjà à la prochaine fois qu'on l'écoutera. On aime à sa juste valeur et on tombe amoureux. En plein « JunkLove ».

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

2 COMMENTAIRE(S)

lkea citer
lkea
11/05/2017 12:16
note: 4/5
Krokodil a écrit : Ensuite, j'ai envie de dire que tout ce qui prend de l'âge ne se bonifie pas. Le cas Neurosis ne fait pas jurisprudence...

Ah mais j'ai jamais dit le contraire ! Les derniers Fistula sonnent gâteux et forcés comme un punk qui n'accepte pas l'âge de la retraite, d'ailleurs. Pour le reste, goût, couleur hein, ce Come to grief n'a ni la saveur des anciens Grief (tant mieux, le passé est bien où il est) ni celle des derniers Fistula (ou du dernier Grime) pour moi, pour la simple raison qu'il me fait sentir qu'il s'y passe des choses derrière le concassage.
Krokodil citer
Krokodil
11/05/2017 11:52
note: 2.5/5
Pas trop d'accord avec toi. Je vois pas trop ce qu'il y a de "juvénile" à attendre d'ex(s) Grief qu'ils fassent aussi bien voire mieux que par le passé, sans s'interdire pour autant de sonner différent... C'est pas de l'immobilisme ou de la nostalgie, juste du bon sens. (Je dis bien ex(s) Grief, pas Grief... Savastano c'est comme Ronaldo, tu le mets ailleurs qu'au Real, il va continuer à planter des buts.)
Ensuite, j'ai envie de dire que tout ce qui prend de l'âge ne se bonifie pas. Le cas Neurosis ne fait pas jurisprudence... et quand j'écoute ce disque, et que je fais abstraction du contexte (ce que j'm'efforce de faire tant bien que mal, contrairement à ce que mon billet laisse penser haha) j'entends juste du pauvre sludge bourrin à peine plus inspiré que la Fistule.
Enfin... heureusement que j'ai pas passé l'âge d'avoir des héros et que je continue d'y croire.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Come to Grief
notes
Chroniqueur : 4/5
Lecteurs : (4)  3.63/5
Webzines : (2)  2.58/5

plus d'infos sur
Come to Grief
Come to Grief
Sludge - 2014 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Killed By Life
02.   No Savior
03.   Futility of Humanity
04.   JunkLove

Durée : 19 minutes 50 secondes

line up
parution
21 Avril 2017

voir aussi
Come to Grief
Come to Grief
When the World Dies

2022 - Translation Loss Records
  
Come to Grief
Come to Grief
Pray for the End (EP)

2020 - Grievance Records
  

Essayez aussi
Seven Sisters of Sleep
Seven Sisters of Sleep
Seven Sisters of Sleep (EP)

2012 - A389 Records
  
Resent
Resent
Crosshairs

2020 - Dry Cough Records / Nerve Altar / Rope Or Guillotine
  
Sludge
Sludge
Yellow Acid Rain

2004 - Mighty Music
  
Crowbar
Crowbar
Odd Fellows Rest

1998 - Spitfire Records / Mayhem Records
  
Grief
Grief
...And Man Will Become the Hunted

2000 - Pessimiser Records
  

European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Carnifex
Hell Chose Me
Lire la chronique
Vesperian Sorrow
Awaken the Greylight
Lire la chronique
Desecresy
Deserted Realms
Lire la chronique
Greybush
A Never Ending Search For J...
Lire la chronique
Korpituli
Pohjola
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Stress Angel
Punished By Nemesis
Lire la chronique
European Tour - Spring 2024
Bell Witch + Thantifaxath
Lire le live report
Kawir
Kydoimos
Lire la chronique
BELL WITCH
Lire l'interview
Subterraen
In the Aftermath of Blight
Lire la chronique
Conifère
L'impôt Du Sang
Lire la chronique
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Mutilated By Zombies
Scenes From The Afterlife
Lire la chronique
Echoplain
In Bones
Lire la chronique
Aristarchos
Martyr of Star and Fire
Lire la chronique
Ritual Death
Ritual Death
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Apparition
Fear The Apparition
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Skeletal Remains
Fragments Of The Ageless
Lire la chronique
Carnifex
The Diseased And The Poisoned
Lire la chronique
Abigor
Taphonomia Aeternitatis
Lire la chronique
David Eugene Edwards
Hyacinth
Lire la chronique
Lemming Project
Extinction
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Dödsrit
Nocturnal Will
Lire la chronique
Griefgod
Deterioration
Lire la chronique
Yattering
III
Lire la chronique