chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
126 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

King Woman - Created in the Image of Suffering

Chronique

King Woman Created in the Image of Suffering
Il va bien falloir parler de ce disque. Ce disque qu'on n'attendait pas et à juste titre, l'EP Doubt ne nous ayant pas particulièrement convaincu. Mais aussi, pour être honnête, car les premiers retours et leurs émois parlant, les lèvres tremblantes, de « shoegaze dans le doom », de « beauté pure », nous avaient dégoûté d'avance. Du doom moderne à chanteuse moderne qui enveloppe de sucreries modernes ? On vaut mieux que ça !

Il va bien falloir dire qu'on s'est trompé. Que ce disque est bien tel qu'il a été présenté un peu partout : une beauté, où se marie doom metal et... plein de choses, atmosphériques assurément, donnant naissance dans leurs unions répétées à ce don du ciel qu'est Kristina Esfandiari. Car King Woman, plus qu'un mélange entre deux-trois-quatre genres, est avant tout une rencontre avec cette femme, qui convoque Hazard County Girls, L7, Fvnerals, SubRosa évidemment mais également Acid King et ses plus grandes heures d'amour (III, c'est-à-dire) dans son église, où elle déclame de son pupitre une oraison lascive et grave pour chacune d'entre elles. Hantée, semblant surplombée chaque moment de Created in the Image of Suffering, sa voix déroute par son mixage puis enchante en partie pour cette raison, lui donnant des allures de voûte sacrée offrant un peu de sa supériorité à chaque chose qu'elle englobe, protectrice bien que triste.

Il va bien falloir, une nouvelle fois, évoquer quelques sentiments, avouer que l'on a également eu les lèvres tremblantes. Tremblantes d'amour, de communion partagée avec un album qui ouvre ses bras avec largesse, dans son son, lourd, chaud, palpable pour peu que l'on soit capable de synesthésie, mais aussi pâle, virevoltant au ras du sol, lumière grise réconfortant les êtres gris. La différence avec le fameux album d'Acid King déjà évoqué, le rouge se faisant cendre et or, le sang bouillant devenant statique, laissant le cœur et ses pulsations en suspension trente-huit minutes durant. La souffrance et son image, celle où elle se reflète et s'extériorise, celle où elle se montre et s'approche, où on peut se laisser envoûter par elle, souffrance sublimée pour être oubliée. Created in the Image of Suffering fait du bien, un bien tel qu'il s'accroche à nous comme une prescription que l'on garde en poche pour ne pas omettre sa prise journalière, un bien que seul le doom peut donner, ce rock fatigué, lavé, délavé, rincé, mais vital en dessous de tout cela.

Il va bien falloir applaudir les autres instruments, appuyer que King Woman ne compte pas qu'une femme mais aussi quelques rois. Ces rois qui en rappellent d'autres blessés, en ce qu'ils déroulent également leur doom comme une autorité assise à sa juste place. Parfois, disons-le, un peu routinière, on le sent bien dans une fin de disque revenant à des hauteurs plus humaines après un pic où le paradis est à portée de main (inutile de citer le morceau en question : vous l'écouterez et vous saurez), mais n'oubliant jamais sa noblesse derrière la tradition, que ce soit dans ses guitares au groove tranquille et intense à la fois ou sa batterie tambourinant ce qu'il faut, transformant ce conte en ordre de rassemblement.

Il va bien falloir conclure, arrêter de discourir car l'on risque de décortiquer ce qui ne doit pas s'analyser, tant il relève d'une certaine magie. Malgré tout, on se sent obligé de rappeler que ce début en reste un, qu'il semble encore un peu timide derrière son absence de pudeur, qu'il lève le voile dès le départ mais laisse quelques vides à combler, où l'on pense à de belles choses à venir. Ce qui reste une réussite pour King Woman, ce groupe jeune au style dans l'air du temps, mais parvenant à atteindre de sa manière personnelle une certaine essence du doom metal faisant que, dans la foule des formations à femme fatale, il est un des rares noms à mettre au-dessus des autres. Excusez du peu.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

5 COMMENTAIRE(S)

Bras Cassé citer
Bras Cassé
17/07/2017 20:28
note: 7/10
Probablement excellent à l’avenir, mais un peu léger sur ce premier album. Bonne kro qui résume bien le potentiel du combo.
gulo gulo citer
gulo gulo
14/07/2017 14:37
note: 8.5/10
C'est marrant, moi chaque fois que j'ai voulu me forcer pour trouver UN morceau à distinguer des autres, je me suis fait mettre au piquet par celui d'après. Y a zéro déséquilibre pour moi, chaque chanson est à l'image d'un testicule de Chuck Norris.
lkea citer
lkea
14/07/2017 13:02
note: 8/10
Merci à vous deux !
Kedran citer
Kedran
14/07/2017 12:53
note: 9/10
Ah oui CE morceau !
Une certaine idée du paradis. Belle chronique mon cher Ikea Clin d'oeil
MoM citer
MoM
14/07/2017 12:50
Je tiens à te féliciter pour ta chronique : j'ai bien aimer la lire, joli style Sourire

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
King Woman
Atmospheric Doom Metal
2017 - Relapse Records
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (4)  8.38/10
Webzines : (10)  7.99/10

plus d'infos sur
King Woman
King Woman
Atmospheric Doom Metal - 2009 - Etats-Unis
  

vidéos
Deny
Deny
King Woman

Extrait de "Created in the Image of Suffering"
  
Manna
Manna
King Woman

Extrait de "Created in the Image of Suffering"
  

tracklist
01.   Citios*
02.   Utopia
03.   Deny
04.   Shame
05.   Hierophant
06.   Worn
07.   Manna
08.   Hem

* Piste uniquement présente dans la version numérique de l'album

Durée : 38 minutes 52 secondes

line up
parution
24 Février 2017

voir aussi
King Woman
King Woman
Celestial Blues

2021 - Relapse Records
  
King Woman
King Woman
Doubt (EP)

2015 - The Flenser
  

Essayez aussi
Drug Honkey
Drug Honkey
Cloak of Skies

2017 - Transcending Obscurity Records
  
Âge ⱡ Total
Âge ⱡ Total
Âge ⱡ Total

2021 - SOZA
  

Surprise de l'année
Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique
Benighted
Ekbom
Lire la chronique
Yattering
Genocide
Lire la chronique
Cave In
Creative Eclipses (EP)
Lire la chronique
Exocrine
Legend
Lire la chronique
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo
Lire la chronique
Rivers Like Veins
Architektura przemijania
Lire la chronique
Råtten
La Longue Marche
Lire la chronique
Vircolac
Veneration
Lire la chronique
Dwarrowdelf
The Fallen Leaves
Lire la chronique
Purulent Remains
Fermented Death (EP)
Lire la chronique
Griffon
De Republica
Lire la chronique
Anthropovore
Parthénogenèse
Lire la chronique
Bleak Sanctuary
The Dark Night of the Soul
Lire la chronique
Drunemeton
Tir nan Og
Lire la chronique
Resistance
Cyclic Terror (EP)
Lire la chronique
One Day In Pain
In Pain We Trust
Lire la chronique