Teitanblood - Purging Tongues
Chronique
Teitanblood Purging Tongues (EP)
Tête en l'air que je suis, j'étais parti pour chroniquer dans un premier temps le EP
Woven Black Arteries paru en 2012, un an après celui qui nous intéresse aujourd'hui. Mais en plein exercice de rédaction, je me suis rendu compte qu'il était inutile que je m'emmerde à le faire puisque le deuxième titre qui le compose ("Sanctified Dysecdysis") a déjà été largement abordé dans le cadre de la chronique d'
Accursed Skin et qu'en plus je préfère haut la main cet artwork bien dégueulasse et difforme.
Bref, pas d'histoire de face A ou B ici puisque ce EP 12" est constitué d'un seul et unique morceau de plus de quinze minutes. C'est d'ailleurs à partir de celui-ci que Teitanblood va commencer à étirer ses compositions. Si quelques titres flirtaient déjà avec la dizaine de minutes sur
Seven Chalices ("The Abomination Of Desolation", "The Origin Of Death"), cela deviendra beaucoup plus courant par la suite.
Mais si la longueur de ce titre vous effraie, attendez un petit peu d'avoir posé vos oreilles sur ce monstre. Alors que les cordes se tendent, les trompettes résonnent et les tambours grondent, une voix rauque se fait entendre. Tel un prophète de l'apocalypse, celui dont ne sait rien si ce n'est qu'il parle espagnol, se lance alors dans la lecture d'un long texte évoquant la fin du monde, de l'humanité et l'arrivée de l'antéchrist. Tout un programme que Teitanblood va s'appliquer à mettre en musique dès la fin de cette longue introduction. Passé une courte mise en place sur fond de riffs sournois, de leads démoniaques et de voix infernales (entre 1:30 et 2:10), le duo va alors déchaîner les enfers. Une déferlante où vont venir s'entrechoquer des riffs rugueux marqué par le sceau de Satan, des blasts chaotiques et aliénants, une basse ultra saturée et, ce qui à chaque fois fait toute la différence, un enchevêtrement de voix possédées absolument malfaisantes qui transpirent la haine et le blasphème. Cette punition va durer plusieurs minutes avant que Teitanblood ne se décide à ralentir la cadence au profit de notre oiseau de malheur qui va alors reprendre la lecture de son texte sur fond de voix divines et lointaines que l'on imagine désorientées et apeurées (de 6:14 à 7:12). Ce court entracte derrière nous, les Espagnols vont reprendre du service le temps d'une dernière attaque éclair. Pendant plus d'une minutes, Teitanblood va annihiler tout espoir d'en sortir indemne avant d'entamer à partir de 8:34 une longue et répétitive descente aux portes de l'Enfer au rythme des paroles du sombre prophète qui conclura les toutes dernières minutes de "Purging Tongues" seul avec ses mots.
Produit par Javi Félez (comme toutes les sorties du groupe depuis au moins
Seven Chalices),
Purging Tongues fait bien vite oublier le fait qu'il n'est constitué que d'un seul morceau. Construit sur la base de plusieurs séquences toutes différences les unes des autres, l'auditeur n'aura pas le sentiment d'être lésé. Mais surtout, au-delà de cette notion de durée et de remplissage qui finalement importe peu, "Purging Tongues" est surtout un titre absolument fou et infernal à l'atmosphère particulièrement suffocante et anxiogène. Le choix de ce texte déclamé en espagnol n'y ai pas étranger non plus et apporte beaucoup à l'ensemble. Pour le reste, du Teitanblood dans ce que le groupe a de plus redoutable et implacable.
| AxGxB 4 Août 2017 - 960 lectures |
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4 COMMENTAIRE(S)
citer | AxGxB 05/08/2017 13:03 | note: 4/5 | Ca fait une éternité que je n'ai pas vu ce film. J'étais gamin à l'époque. Il faudrait que je le revoie. Mais oui, tu as raison, il y a bien un petit quelque chose entre les deux. |
citer | Après, je pense qu'il y avait quand même un indice avec le personnage représenté sur la pochette, et la tête de l'acteur qui jouait ce rôle dans le film. Enfin, j'y trouve une ressemblance:
https://tse2.mm.bing.net/th?id=OIP.7j611I4f_M0hgWZwVPuxDQEsCo&pid=Api |
citer | AxGxB 04/08/2017 23:26 | note: 4/5 | Caïn Marchenoir a écrit : A priori le monologue en espagnol proviendrait du Nom De la rose, ça viendrait de Jorge de Burgos.
Peu importe vous allez me dire, car l'effet est purement saisissant et ce titre est une réelle boucherie, c'est tellement bien fait que l'on est saisi par cette ambiance occulte et cette sauvagerie, - pléonasme chez ce groupe -, ce chaos, que ça fait bien la nique à tant de formations dites occultes.
J'ai pourtant fait des copier/coller dans Google mais rien n'est remonté. Merci pour le tuyau donc. Et oui, comme je l'ai dit, ce sample apporte énormément à l'atmosphère, c'est clair. |
citer | A priori le monologue en espagnol proviendrait du Nom De la rose, ça viendrait de Jorge de Burgos.
Peu importe vous allez me dire, car l'effet est purement saisissant et ce titre est une réelle boucherie, c'est tellement bien fait que l'on est saisi par cette ambiance occulte et cette sauvagerie, - pléonasme chez ce groupe -, ce chaos, que ça fait bien la nique à tant de formations dites occultes. |
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4 COMMENTAIRE(S)
05/08/2017 13:03
05/08/2017 12:42
https://tse2.mm.bing.net/th?id=OIP.7j611I4f_M0hgWZwVPuxDQEsCo&pid=Api
04/08/2017 23:26
Peu importe vous allez me dire, car l'effet est purement saisissant et ce titre est une réelle boucherie, c'est tellement bien fait que l'on est saisi par cette ambiance occulte et cette sauvagerie, - pléonasme chez ce groupe -, ce chaos, que ça fait bien la nique à tant de formations dites occultes.
J'ai pourtant fait des copier/coller dans Google mais rien n'est remonté. Merci pour le tuyau donc. Et oui, comme je l'ai dit, ce sample apporte énormément à l'atmosphère, c'est clair.
04/08/2017 12:36
Peu importe vous allez me dire, car l'effet est purement saisissant et ce titre est une réelle boucherie, c'est tellement bien fait que l'on est saisi par cette ambiance occulte et cette sauvagerie, - pléonasme chez ce groupe -, ce chaos, que ça fait bien la nique à tant de formations dites occultes.