Andhera - Liminality
Chronique
Andhera Liminality (EP)
Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, la mode est aux groupes masqués et encapuchonnés. Black, Death, Heavy, Hard, Doom... aucun genre n'y échappe, à part peut-être le Stoner. La recette semble marcher pour certains, mais c'est en général parce qu'elle s'accompagne d'une bonne dose de talent. Qu'à cela ne tienne, on voit chaque jour fleurir un nouveau gang masqué ou encapuchonné. Et comme dans le Metal, la surenchère est de mise, les nouveaux venus rivalisent de créativité pour ajouter encore plus de mystère, choisissant comme nom de scène des symboles géométriques et livrant au public avide d'information des présentations fumeuses et prétentieuses dont le point commun est une vacuité élevée au rang d'art.
ANDHERA ne déroge pas à la règle. Ce quatuor Américain fondé en 2015 se présente sur scène comme en répet' (du moins pour les photos) vêtu d'une toge noir, le visage dissimulé derrière un genre de niquab avec un triangle dessiné dessus pour les différencier. Leur page Facebook est un ramassis de présentations fumeuses, inutilement baroques et finalement complètement bidon. Comme d'habitude dans ce genre de situation, le curieux qui ne demande qu'à donner sa chance au produit n'a d'autre solution que de s'intéresser uniquement à la musique, puisque le reste est incompréhensible.
Pour le tracklisting, le gang des triangles a cédé à une autre mode un peu envahissante : nommer ses chansons en chiffres romains. Ils y ont certes ajouté de "vrais" titres, la numérotation en chapitre s'expliquant par le concept de l'EP. En effet, Liminality est un unique morceau de dix-neuf minutes découpé en quatre tronçons. Le projet souffre d'une production médiocre qui met en avant les mauvais côté des compos, à commencer par la batterie qui se distingue par une détestable (et malheureusement très fréquente dans les autoproductions) sonorité "en plastique". Comme si le batteur tapait sur des bidons en plastoc au lieux de massacrer ses fûts en peau (par exemple sur "Departure"). Si la batterie reste en arrière plan, le désagrément est moindre, mais dans le mixage de Liminality elle se retrouve anormalement en avant. La voix également est étrangement artificielle, comme filtrée, rappelant un peu le chant de Markus Bischoff (HEAVEN SHALL BURN). Le reste de l'orchestration fait correctement le job, rehaussé par quelques bonnes idées. Les plans de guitare lead sont plutôt intéressants (la chouette intro de "Transference" et le pont de "Refluence"), avec quelques petits soli bien placés et des changements de technique pour marquer les transitions. De ce fait, le concept du morceau unique chapitré donne à la construction une cohérence d'ensemble (portée par une rythmique assez linéaire et des blast beat omniprésents, soulignés par le problème de sonorité de la batterie susmentionné) et des variations de style pour marquer chaque partie. C'est bien pensé et bien conçu.
En synthèse : un habillage un peu trop appuyé (sauf s'il aide le groupe à se sentir bien, mais je crains que le public extrême commence à saturer du trip capuchon et des chiffres romain), un résultat perfectible mais quelques belles promesses.
| rivax 26 Septembre 2017 - 574 lectures |
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