chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Revenant - Prophecies Of A Dying World

Chronique

Revenant Prophecies Of A Dying World
Auteur d’un seul et unique album, les Américains de Revenant font partie de ces nombreux seconds couteaux de choix qui ont pullulé aux Etats-Unis dès la fin des années 80 et ce jusqu’à la première moitié des années 90. Une carrière passée dans l’ombre des plus grands, une reconnaissance qui ne viendra jamais vraiment, quelques problèmes de line-up ainsi qu’un manque de motivation finiront par avoir raison de ce groupe formé dans la banlieue de New-York en 1986 et qui aura vu passer dans ses rangs Paul Ledney (ex-Incantation, Profanatica, Havohej...) ainsi que John McEntee (Incantation, Funerus...). Et oui, quand même.
Intitulé Prophecies Of A Dying World, cet album s’inscrit à la suite d’une série de démos ainsi que d’un premier EP deux titres paru sur Thrash Records, petit label français aujourd’hui mort et enterré mais que l’on ne présente plus. Dès 1990, le groupe va alors recevoir plusieurs offres de la part de labels plus ou moins intéressants dont une en provenance de Nuclear Blast qui à l’époque (entre 1990 et 1991) avait déjà sorti les premiers albums d’Incubus, Rightous Pigs, Pungent Stench, Atrocity, Benediction et Master. Autant vous dire que les petits gars de Revenant ne se sont pas posé trop longtemps la question avant de s’engager dans cette relation qui pourtant tournera vite au vinaigre. La raison de ce divorce ? La qualité des nouveaux morceaux jugée peu convaincante par le label suivi d’un fax incendiaire envoyé par un Henry Veggian passablement énervé.

Quoi qu’il en soit et un peu à la manière de leurs potes de Ripping Corpse avec qui Revenant était très proche à l’époque, Prophecies Of A Dying World est marqué par un artwork pas forcément du meilleur goût que l’on doit à Repro Desaster, un hollandais ayant travaillé avec des groupes tels que Gorefest (False), Dismember (Pieces), Grief (Dismal) et Monstrosity (Imperial Doom). Entre ce ciel pisseux, ces branches mortes posées à même le sol sans trop savoir pourquoi et ces pauvres petits buissons défraichis, on peut effectivement dire que le thème est respecté. Toutefois, il faut bien reconnaître qu’il est difficile de se motiver à y jeter une oreille sur la seule vision de ce travail un tantinet raté. Heureusement, le logo est là pour sauver les meubles et nous donner quelques pistes sur ce que l’on va y trouver.

Et qu’y trouve-t-on justement ? Et bien Revenant, à la manière de ses camarades de Ripping Corpse et Demolition Hammer, verse dans un Death/Thrash tout ce qu’il a de plus classique selon les standards d'aujourd’hui mais qui, comme les deux groupes, n’en possède pas moins une véritable identité. Là où Ripping Corpse et Demolition Hammer ont opté en leur temps pour une approche plus frénétique et bien souvent non dénuée de groove (notamment en ce qui concerne le second), Revenant prend le parti de proposer une musique à mi-chemin entre les deux et surtout remplie de séquences mid-tempo à vous donner mal au cou pendant des jours et des jours. De fait, si Prophecies Of A Dying World n’est certainement pas aussi virulent et radical qu’un Dreaming With The Dead ou qu’un Tortured Existence, il n’en possède pour autant pas moins de charmes. Cultivant ainsi cette dualité rythmique tout au long de cette petite heure (cinquante-six minutes pour être plus précis), les Américains vont apporter une réelle dynamique ainsi qu’une atmosphère très sombre à des titres particulièrement soignés s’étalant bien souvent sur de longues minutes (entre cinq et huit par titre). Un sens du détail et de la composition qui font de ce premier album un disque très riche dont on s’imprègne un petit peu plus à chaque écoute.
En dépit de ces moments d’accalmies où vous dodelinerez de la tête avec plus ou moins de panache, Prophecies Of A Dying World reste un album hyper efficace qui ne traîne pas en chemin. Car c’est bien de Thrash dont il s’agit et même de Death/Thrash, un genre qui par définition se veut encore plus sombre et agressif. Par contre, notez bien qu’il vous faudra faire quelques efforts et probablement insister un petit peu car ce premier album de Revenant se caractérise par un riffing particulièrement tendu et affûté nécessitant un certain nombre d’écoutes pour être complètement assimilé. Car si ces riffs distillés par le duo Henry Veggian/Dave Vengo apportent effectivement une nervosité indiscutable aux compositions des Américains, leur exécution demeure assez complexe pour un rendu assez peu immédiat (j’entends par là difficile à saisir ou à assimiler) en dépit de la rapidité à laquelle ils sont bien souvent proposés. Il en ressort alors un côté assez hachuré qui certes, apporte du rythme ainsi qu’une certaine personnalité à l’ensemble, mais vous donnera donc un peu de fil à retordre. Cette nature technique et complexe est néanmoins très justement contre balancée par de nombreux leads et autres solos à vous hérisser le poil ainsi que par de franches accélérations plus "simples" (blasts et autres tchouka-tchouka) qui ne manqueront pas de séduire tous les Thrasheurs en mal d’excès de vitesse.

Oublié du plus grand nombre, cet unique album de Revenant vaut pourtant la peine que l’on s’y intéresse. Certes, l’artwork ne donne pas forcément envie de s’y plonger mais ce n’est pas ce que le groupe a de plus intéressant à offrir. Les amateurs de Thrash que la technique et la nature moins facilement saisissable des Américains ne rebutent pas y trouveront un disque très nerveux. Certes, celui-ci n’est peut-être pas aussi intense qu’un album de Ripping Corpse ou Demolition Hammer (qui d’ailleurs ne sont pas aussi simples que cela à appréhender également) mais l’ensemble n’en demeure pas moins d’excellente facture. Aidé par une production qui n’a pas pris une ride, même vingt-six ans plus tard, Prophecies Of A Dying World fait partie de ces pépites que les années 90 ont encore à nous offrir aujourd’hui. Récemment réédité en LP par le label Cosmic Key Creations, je ne saurais que trop vous conseiller d’y jeter une oreille attentive.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

9 COMMENTAIRE(S)

Tantalustorment citer
Tantalustorment
07/12/2023 13:07
note: 7/10
Sur le plan instrumental cet album est énorme , mais malheureusement la production est décevante pour des morceaux aussi riches
hurgh citer
hurgh
29/12/2017 21:18
note: 8/10
Non non, ce n'est pas du tout ce que je sous entendais. Je n'accroche pas à R Corpse par rapport au style de riffs et à la construction des morceaux que je juge souvent maladroite. Quand à D Hammer, je suis fan jusqu'au bout des ongles. Par intégrité je voulais juste dire que ce disque transpire le passion d'un style que j'adore par dessus tout, rien de plus.
LANGOUSTE citer
LANGOUSTE
29/12/2017 20:16
"L'intégrité" c'est cette motivation mystique, quasi-divine, qui t'empêche de foutre trois-quatre kicks un peu housey par-ci par-là ?
hurgh citer
hurgh
29/12/2017 19:18
note: 8/10
Death putride typique de ces belles années, très bon. Bien meilleurs je trouve que R Corpse et moins foncièrement thrash que D Hammer. Quelques longueurs parfois mais un album hautement recommandable grâce à l’intégrité sans faille des zicos...
Nikolaaa citer
Nikolaaa
03/11/2017 23:13
AxGxB a écrit : Celle du "Been Caught Buttering" est sur ma liste de réservations. Découvert avec la compilations Masters Of Brutality. J'adore le titre "S.M.A.S.H." et sa caisse claire toute claquée !

Pareil, je les ai découverts sur cette compil, même si la pochette de « been caught buttering » avait déjà retenu mon attention.

Concernant Revenant, j’avais été marqué à l’époque par The Unearthly, mais j’étais resté sur ma faim en découvrant le reste de l’album, étant essentiellement attiré par la vitesse en ces temps là.
Je le redécouvre aujourd’hui avec une oreille différente, et j’en apprécie l’intégralité du contenu, ou presque!
Sinon, petit détail: le batteur qui accélère le rythme sur les parties rapides....ils devaient pas avoir de métronome sous la main quand ils l’ont enregistré ^^ Ça rajoute du charme au truc Clin d'oeil
AxGxB citer
AxGxB
03/11/2017 15:47
note: 8.5/10
Celle du "Been Caught Buttering" est sur ma liste de réservations. Découvert avec la compilations Masters Of Brutality. J'adore le titre "S.M.A.S.H." et sa caisse claire toute claquée !
TarGhost citer
TarGhost
03/11/2017 14:27
Si tu peux faire celle de "Been caught buttering" et, tiens, celle de "Purity Dilution" de Defecation, tu rendrais un fier service à la
Maison de retraite Unknown Old School Death Metal dont j'assure la gouvernance Sourire
AxGxB citer
AxGxB
03/11/2017 09:30
note: 8.5/10
J'espère avoir le temps de me charger des premiers Pungent Stench un de ces quatre. C'est sur ma liste en tout cas.
Et merci Clin d'oeil
TarGhost citer
TarGhost
02/11/2017 22:02
La belle époque de Nuclear Blast...où tout ce qui sortait entre Pungent Stench, Defecation, Righteous Pigs ou Afflicted tombaient dans mon escarcelle...death metal mon amour !
Merci pour ce remember et très belle chro au passage.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Revenant
Death / Thrash
1991 - Nuclear Blast Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (3)  7.83/10
Webzines : (1)  4/10

plus d'infos sur
Revenant
Revenant
Death / Thrash - 1986 † 1995 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Prophecy Of A Dying World  (06:14)
02.   Spawn  (05:21)
03.   Ancestral Shadows  (06:51)
04.   The Unearthly (A Quest)  (04:45)
05.   In The Dark Of The Psychic Unknown  (05:51)
06.   Asphyxiated Time  (07:55)
07.   Distant Eyes  (07:16)
08.   Valedictions  (07:30)
09.   Degeneration  (04:28)

Durée : 56:11

line up
Essayez aussi
No Return
No Return
The Curse Within

2017 - Mighty Music
  
Schizophrenia
Schizophrenia
Voices (EP)

2020 - Autoproduction
  
The Black Dahlia Murder
The Black Dahlia Murder
Everblack

2013 - Metal Blade Records
  
Truent
Truent
To End an Ancient Way of Life (EP)

2018 - Indépendant
  
Ghoul
Ghoul
Maniaxe

2003 - Razorback Recordings
  

The Hope Conspiracy
Confusion​/​Chaos​/​Misery ...
Lire la chronique
Khold
Du dømmes til død
Lire la chronique
Chloroma
Chloroma (EP)
Lire la chronique
Chain Whip
Call Of The Knife
Lire la chronique
Sacrofuck
Świ​ę​ta Krew
Lire la chronique
Profanation
Skull Crushing Violence (EP)
Lire la chronique
Slimelord
Chytridiomycosis Relinquished
Lire la chronique
Carnal Savagery
Into The Abysmal Void
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Redstone
Immortal (EP)
Lire la chronique
Etoile Filante
Mare Tranquillitatis
Lire la chronique
Order of Nosferat
The Absence of Grace
Lire la chronique
Hargne
Le chant du coq
Lire la chronique
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dripping Decay
Festering Grotesqueries
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
RüYYn
Chapter II: The Flames, The...
Lire la chronique
Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report