Septicflesh - Codex Omega Chronique
Septicflesh Codex Omega
A l’heure où j’écris ces quelques lignes, « Codex Omega » est 10e au classement des meilleures sorties 2017 sur notre beau webzine, et 8e dans les déceptions. A l’image de « Titan » et sa double chronique « j’aime / j’aime pas » que nous avions réalisé à sa sortie, ce nouvel album aura eu une fois de plus ses supporters et ses détracteurs. Et sans surprise pour toi ami lecteur à la vue de la note, et contrairement à « Titan », je me range cette fois ci du côté des mecs qui chantent l’hymne national Grec en s’empiffrant de tsatsiki. Et je reprendrai une part de moussaka tant la sortie est colossale en matière de cohérence et de beauté …
Car oui, pour moi, « Codex Omega » mérite amplement sa place dans notre bilan de fin d’année. J’y suis pourtant allé avec des (grosses) pincettes en attaquant mes écoutes, conquis mais pas surpris par une énième pochette aussi belle que « déjà vu » de Seth Siro, le chanteur / bassiste / graphiste du groupe. La disparition progressive des guitares au profit des orchestrations, phénomène décrié mais désormais accepté par ce qu’il reste de leur fan base originelle (dont je fais partie, ayant découvert en 1999 avec « A Fallen Temple » le combo magique alors connu sous le nom de Septic Flesh, en 2 mots oui oui), avait fait couler beaucoup d’encre numérique au fil des années, et ce n’est pas ce « Codex Omega » qui va changer quelque chose au concept. Pour autant, et c’est l’un des premiers points positifs me concernant, ce nouvel album a quand même repris du poil de la bête concernant le registre des 6 (voire 7) cordes, et les riffs font de nouveau partie prenant des compositions ; on s’éloigne d’un Fleshgod Apocalypse qui sur ses derniers albums ne garde les guitares que par habitude plutôt que comme élément intrinsèque d’une composition, tant les riffs sont noyés sous les orchestrations… Ecoutant « Dante Inferno », la jouissive rythmique syncopée d’intro de « 3rd Testament » ou les guitares menaçantes du refrain de « Our Church Below the Sea » (un énième hommage à HP Lovecraft, pour le coup de qualité), je savoure chaque seconde de ces riffs d’outre tombe, et je ressens déjà un regain d’inspiration au sein du combo Grec sur cette base. Les Hellènes nous ressortent même un riff « signature », à savoir sur « Faceless Queen » à 0m52 le genre de rythmique que je saurais même … sourd ? identifier comme venant d’eux.
La part mélodique est par contre elle portée toujours par les orchestrations, et un morceau comme « Infernal Sun » (sur « Sumerian Daemons »), portant par les 6 cordes toutes mélodies, aurait fait tâche de toute façon ici. Au contraire, les mélodies sont donc véhiculées en majeure partie par l’orchestre philharmonique de Prague (excusez du peu) une nouvelle fois, et font mouche de façon systématique, à l’image du sublime « Portrait of a Headless Man » et son refrain à 2m18 (et un prérefrain montant en puissance de toute beauté, alors que les orchestrations s’immiscent dans l’explosion imminente). Mais leur usage principal, à ces orchestrations, reste d’ajouter une dimension dramatique, épique, ou tout autre adjectif en -ique, aux moments d’apothéose de chaque titre, tiens par exemple le refrain de « Enemy of Truth », appuyée par des chœurs féminins et une orchestration tragique à souhait. Seule l’intro de toute beauté de « Martyr » marque l’usage de guitares acoustiques, à mon regret tant le combo pourrait user et abuser du gimmick sans honte tant la sauce prend parfaitement.
Dernier point, au-delà de mon enthousiasme plutôt évident pour la colossale totalité ou presque de l’album, une agressivité accrue, avec des tempos élevés présent en nombre suffisant pour ne pas laisser indifférent Mamie si vous l’avez sorti en musique de fond au réveillon de Noel. « Codex Omega » est le premier album enregistré avec Krimh, et sans doute pas le dernier tant le percussionniste (marre d’écrire batteur) est ingénieux pour greffer des patterns audacieux aux rythmiques un brin complexes qui parcourent l’album. Gardez le !
Au final, le seul titre qui ne trouve pas grâce à mes yeux sera « The Gospels of Fear », très, trop classique à mon gout.. j’ai hésité avec « Dark Art », mais la présence bienvenue du chant clair de Sotiris m’a fait renoncer. Honnêtement, j’ai écouté cet album plus d’une vingtaine de fois, et je n’ai encore aucune sensation de lassitude ; sans crier au chef d’œuvre car seul le recul de plusieurs années le permettra, je décerne sans sourciller un généreux 9/10, à l’image des 9 fabuleuses et magiques compositions qui font de « Codex Omega » une sortie majeure de l’année écoulée, et de la discographie d’un groupe dont je n’attendais pas (plus ?) tant. | Chri$ 3 Janvier 2018 - 3223 lectures | | DONNEZ VOTRE AVIS Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer. 12 COMMENTAIRE(S) citer | Non décidément, c'est plus cohérent que le précédent au moins, c'est bien fait, c'est fluide, mais on ne ressent pas grand-chose. Il faut vraiment que le groupe se remette en question et prenne du recul sur sa musique. Ils ont souvent été novateurs à une époque, donc l'espoir subsiste. | citer | Batu 06/01/2018 13:38 | note: 8.5/10 | Wow, sacré bashing sur cet album et ce groupe qui n'en mérite pas tant. Je vais donc tenter de me faire 'l'avocat du diable" pour le coup.
On continue ici dans la lignée instaurée depuis Communion, à savoir une orchestration mise en avant au détriment des guitares lead, la batterie étant elle bien présente. Communion avait un parfait équilibre entre les mélodies efficaces des guitares et la puissance et le désespoir auxquels les symphonies nous entraînent. Nous n'avons toujours pas atteint cette quasi-perfection sur les albums suivants. The Great Mass était grandiloquent, Titan tragique, celui-ci est plutôt un mélange des deux, beaucoup plus efficace que le précédent, mais moins subtile certainement. Les vocaux sont toujours aussi monstrueux, on assiste vraiment à la bande annonce orchestrale d'un film post-apocalyptique. Je ne le trouve ni "plastique", ni "superficiel", un énorme boulot est abattu sur les arrangements, les harmonies. Je m'attends cependant à ce que le groupe nous propose véritablement du neuf pour le prochain, car nous commençons gentiment à faire le tour du schmilblick, le risque de lasser le public est bien là. | citer | Keyser a écrit : Jamais pu piffer ce groupe plastique, parmi les plus "overrated" de la scène. Y'a tellement mieux en Grèce!
Overrated... C'est ce que je pense mais que j'ai pas osé dire | citer | Jamais pu piffer ce groupe plastique, parmi les plus "overrated" de la scène. Y'a tellement mieux en Grèce! | citer | NightSoul a écrit : Je connaissais déjà pas mal Krimh pour ses covers en tout genre. Comme quoi, être bon technicien ne veut pas forcément dire bon compositeur. Et c'est de plus en plus le cas aujourd'hui dans le Metal qu'importe l'instrument j'ai l'impression.
Je le trouve excellent compositeur sur son projet solo quand il ne fait que de l'instrumental. Quand viennent les voix, ça devient brouillon.
Mais Exploire et Gedankenkarussel, en tant qu'albums instrumentaux montés de toute pièce par une seule personne, ça force le respect | citer | Du Behemoth orchestral, bof... | citer | Je me suis forcé à faire une écoute complète par acquis de conscience et la sentence est sans appel : c'est mou, chiant et vide d'intérêt. Au jeu des comparaisons avec Fleshgod Apocalypse, je préfère largement Agony (la suite, c'est plus discutable vu qu'elle est mauvaise) qui au moins a la méga patate. | citer | Moi je chante l’hymne national Grec en s’empiffrant de tsatsiki... Mais c'est parce que j'écoute Zemial | citer | Moult écoutes mais j'y arrive pas non plus... Coquille vide. | citer | Je connaissais déjà pas mal Krimh pour ses covers en tout genre. Comme quoi, être bon technicien ne veut pas forcément dire bon compositeur. Et c'est de plus en plus le cas aujourd'hui dans le Metal qu'importe l'instrument j'ai l'impression.
Je me souviens du docu DvD de The Great Mass où Benardo nous parlait du Hell-blast (caisse claire joué au pied gauche) sur plusieurs morceaux quand derrière il nous pondait des prestations aussi géniale que sur Ocean Of Grey. !
Et puis, depuis Titan, exit les titres plus mélodiques plus digestes et ultra efficace (Pyramid God, Sunlight Moonlight, Rising,Therianthropy) et c'était un peu pour moi la marque de fabrique du groupe. | citer | Et pourtant, à la batterie, c'est Krimh, mais franchement il est meilleur en tant qu'artiste solo !
Définitivement, Septicflesh et moi, c'est une grande incompréhension des deux côtés : je n'arrive pas à rentrer dedans, je trouve ça plat et assez fade à l'oreille, et ceux qui en sont fans ont du mal à saisir pourquoi ça ne me plaît pas.
Et pourtant, ça tient en peu de choses : l'orchestral, c'est très délicat, ça passe ou ça casse.
Du coup, de manière objective, cet album n'est pas dégueu du tout, ça reste très sympathique.
En toute subjectivité, je trouve ça chiant, pompeux, et finalement très "fast food" tant ça reste sur certains acquis du genre. Moi, c'est vite écouté, vite oublié, d'autant que je n'ai pas senti de moment de grâce, ni même un seul instant où l'orchestration ajoutait un réel "plus" (mais ça, c'est sur l'ensemble de leur discographie où je trouve que le mélange passe mal, globalement ça me donne l'impression que ça traîne la patte, que ça ne dialogue pas vraiment, bref que ça ne prend pas)
.
Je lui préfère, dans un genre tout aussi grandiloquent, le dernier Impureza
(c'est bien Internet, on trouve toujours de quoi manger ) | citer | Pas aimé.
L'absence de Benardo se fait grandement sentir. La batterie est lamba, fini les jeux batterie/orchestrations (Babel's Gate, Ocean Of Grey ou l'un des tous meilleurs titres du groupe), on se concentre un peu plus sur les guitares et on est déçu.
Même le fabuleux joker qu'est le chant de Sotiris est ultra discret. Les orchestrations manquent de profondeurs, les ambiances crées ne prennent pas chez moi.
J'insiste, j'insiste mais franchement je n'y arrive pas | AJOUTER UN COMMENTAIRE | Death Metal Orchestral 2017 - Season Of Mist notesChroniqueur : | 9/10 | Lecteurs : | (7) 8.07/10 | Webzines : | (20) 8.62/10 |
plus d'infos sur | Septicflesh Death Metal Orchestral - 1990 - Grèce | | |
tracklist01. | Dante's Inferno | 02. | 3rd Testament (Codex Omega) | 03. | Portrait of a Headless Man | 04. | Martyr | 05. | Enemy of Truth | 06. | Dark Art | 07. | Our Church, Below the Sea | 08. | Faceless Queen | 09. | The Gospels of Fear | 10. | Trinity |
|
12 COMMENTAIRE(S)
27/04/2018 12:33
06/01/2018 13:38
On continue ici dans la lignée instaurée depuis Communion, à savoir une orchestration mise en avant au détriment des guitares lead, la batterie étant elle bien présente. Communion avait un parfait équilibre entre les mélodies efficaces des guitares et la puissance et le désespoir auxquels les symphonies nous entraînent. Nous n'avons toujours pas atteint cette quasi-perfection sur les albums suivants. The Great Mass était grandiloquent, Titan tragique, celui-ci est plutôt un mélange des deux, beaucoup plus efficace que le précédent, mais moins subtile certainement. Les vocaux sont toujours aussi monstrueux, on assiste vraiment à la bande annonce orchestrale d'un film post-apocalyptique. Je ne le trouve ni "plastique", ni "superficiel", un énorme boulot est abattu sur les arrangements, les harmonies. Je m'attends cependant à ce que le groupe nous propose véritablement du neuf pour le prochain, car nous commençons gentiment à faire le tour du schmilblick, le risque de lasser le public est bien là.
06/01/2018 10:56
Overrated... C'est ce que je pense mais que j'ai pas osé dire
06/01/2018 10:52
06/01/2018 10:44
Je le trouve excellent compositeur sur son projet solo quand il ne fait que de l'instrumental. Quand viennent les voix, ça devient brouillon.
Mais Exploire et Gedankenkarussel, en tant qu'albums instrumentaux montés de toute pièce par une seule personne, ça force le respect
06/01/2018 10:37
04/01/2018 14:36
04/01/2018 12:54
04/01/2018 10:03
04/01/2018 08:51
Je me souviens du docu DvD de The Great Mass où Benardo nous parlait du Hell-blast (caisse claire joué au pied gauche) sur plusieurs morceaux quand derrière il nous pondait des prestations aussi géniale que sur Ocean Of Grey. !
Et puis, depuis Titan, exit les titres plus mélodiques plus digestes et ultra efficace (Pyramid God, Sunlight Moonlight, Rising,Therianthropy) et c'était un peu pour moi la marque de fabrique du groupe.
03/01/2018 22:14
Définitivement, Septicflesh et moi, c'est une grande incompréhension des deux côtés : je n'arrive pas à rentrer dedans, je trouve ça plat et assez fade à l'oreille, et ceux qui en sont fans ont du mal à saisir pourquoi ça ne me plaît pas.
Et pourtant, ça tient en peu de choses : l'orchestral, c'est très délicat, ça passe ou ça casse.
Du coup, de manière objective, cet album n'est pas dégueu du tout, ça reste très sympathique.
En toute subjectivité, je trouve ça chiant, pompeux, et finalement très "fast food" tant ça reste sur certains acquis du genre. Moi, c'est vite écouté, vite oublié, d'autant que je n'ai pas senti de moment de grâce, ni même un seul instant où l'orchestration ajoutait un réel "plus" (mais ça, c'est sur l'ensemble de leur discographie où je trouve que le mélange passe mal, globalement ça me donne l'impression que ça traîne la patte, que ça ne dialogue pas vraiment, bref que ça ne prend pas)
.
Je lui préfère, dans un genre tout aussi grandiloquent, le dernier Impureza
(c'est bien Internet, on trouve toujours de quoi manger )
03/01/2018 19:56
L'absence de Benardo se fait grandement sentir. La batterie est lamba, fini les jeux batterie/orchestrations (Babel's Gate, Ocean Of Grey ou l'un des tous meilleurs titres du groupe), on se concentre un peu plus sur les guitares et on est déçu.
Même le fabuleux joker qu'est le chant de Sotiris est ultra discret. Les orchestrations manquent de profondeurs, les ambiances crées ne prennent pas chez moi.
J'insiste, j'insiste mais franchement je n'y arrive pas