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Vargrav - Netherstorm

Chronique

Vargrav Netherstorm
Annoncé il y a plusieurs semaines par Werewolf Records (le label tenu par Werwolf de Satanic Warmaster) et très largement relayé depuis par Hells Headbangers Records, la sortie du premier album de Vargrav fait aujourd’hui grand bruit dans l’underground Black Metal. Paru fin décembre, la version vinyle est d’ores et déjà sold-out. Mais allons donc, pourquoi autant d’enthousiasme autour de ce nouveau groupe dont personne ne sait rien ?
Probablement parce que Vargrav renoue avec brio (je ne vous spoil rien puisque de toute façon j’imagine que vous avez déjà jeté un coup d’œil à la note) avec un style relativement peu pratiqué ces dernières années (pour ne pas dire plus du tout) et souvent même quelque peu moqué déjà à l’époque. Je parle de Black Metal symphonique au sens noble du terme. Un genre dont l’heure de gloire remonte à la deuxième moitié des années 90 et représenté notamment par des groupes tels que Limbonic Art, Obtained Enslavement, Odium ou bien encore Emperor.

Derrière Vargrav se cache un musicien discret mais toujours très occupé en la personne de Ville Pallonen. Vous avez ainsi peut-être déjà croisé le chemin du Finlandais sur des projets tels que Druadan Forest ou Oath (dont je vous conseille d’ailleurs le sympathique Mustan Liekin Veljeskunta). Ici seul maître à bord, celui qui se fait appeler V-Khaoz gère donc l’ensemble des instruments et n’hésite pas à prendre la pose en pleine neige, le visage grimé, pour les besoins d’un artwork simple mais plutôt réussi dans l’image qu’il renvoi, celle d’un Black Metal pur et ancré dans le respect des traditions.

Car Netherstorm n’a rien d’un disque particulièrement novateur. C’est même plutôt tout l’inverse (l'influence d'Ihsahn et sa bande est ici sans appel). Mais le pari audacieux qu’à fait notre homme est de remettre au goût du jour un style souvent jugé pompeux à cause de ses claviers grandiloquents et largement décrié des puristes pour ses mélodies contraires à ce que doit être le Black Metal dans sa forme originelle. Il faut dire que le genre, bien peu représenté parmi toutes les sorties actuellement, a également porté en son temps son lot de clowns en chemises à jabot, manteaux en cuirs longs jusqu’aux chevilles, lunettes rondes, collants et autre non-sens vestimentaires (coucou Hellhammer)... Bref, le Black Metal symphonique, s’il a existé un certain temps et donné naissance à quelques groupes véritablement dignes d’intérêt, est un genre qui au fil des années est largement tombé en désuétude. Le voir revenir aujourd’hui en odeur de sainteté par le biais de ce premier album a donc de quoi étonner. Mais une fois digéré l’effet de surprise, il faut se rendre à l’évidence. Netherstorm est une véritable petite pépite dont on se délecte avec plaisir à chaque nouvelle écoute.
Savamment dosée, la formule employée par V-Khaoz va jouer avec tous les codes du genre à commencer par l’utilisation d’un clavier majestueux dont les nappes synthétiques vont chercher à plonger l’auditeur dans des atmosphères froides, nébuleuses et spatiales rappelant naturellement les Suisses de Darkspace (et cela dès l’introduction de "Netherstorm"). Bien loin de ne servir qu’à quelques petits arrangements ici et là, le clavier chez Vargrav tient un rôle prépondérant dans l’identité sonore du groupe. Joué le plus souvent en arrière-plan des autres instruments (à l’exception des introductions et autres conclusions à la fibre plus orchestrale), ces nappes d’instruments à cordes vont venir accompagner les riffs entêtants et les patterns de batterie souvent répétitifs (du moins lorsque les choses s’accélèrent) imaginés par le Finlandais. Une complémentarité naturelle et particulièrement intéressante qui donne au Black Metal du one-man band une certaine grandeur décadente ("Netherstorm" à 2:08 puis 4:29, "Shadowed Secrets Unmasked" à 2:46 et 3:38, "Limbo Of Abysmal Void" à 1:12 et 4:07, l’introduction de "Ethereal Visions Of A Monumental Cataclysm").
Mais sa splendeur, Vargrav la tire également de ses mélodies somptueuses et épiques tout en trémolo ("Netherstorm" à 4:03 et 6:36, "Shadowed Secrets Unmasked" à 1:04, 3:38 et 6:09, le début de "Limbo Of Abysmal Void" ainsi qu’à 2:24 et 4:08, "Ethereal Visions Of A Monumental Cataclysm" à 0:47 et 4:51). Un riffing sans artifice dans le plus pur esprit scandinave et qui, au même titre que ce clavier céleste, vous fera voyager dans les confins les plus reculés de l’Espace ou des forêts finlandaises et norvégiennes ("Obidient Intolerant Ensnared" à 4:17, la très chouette conclusion qu’est la bien nommée "Outro").

Outre tout ce que je viens de vous dire, Netherstorm est un premier album mené le plus souvent la tête dans le guidon. Une cadence particulièrement soutenue à base de blasts et de tchouka-tchouka aliénants et terriblement entraînants. Mais à l’inverse, V-Khaoz sait aussi ralentir le rythme (en plus de plusieurs breaks ici et là, on notera surtout l’excellent "Obidient Intolerant Ensnared", un titre mid-tempo bienvenue après cette pluie de blasts et autres velléités) voir rompre complètement et sans crier gare avec ces assauts qu’il mène l’essentiel du temps (comme par exemple la séquence atmosphérique de "Ethereal Visions Of A Monumental Cataclysm" à 4:16). Un moyen de prendre l’auditeur à contre-pied mais aussi et surtout de varier les plaisirs tout au long de compositions assez longues oscillant entre six et dix minutes (je ne compte pas l’"Outro" de trois minutes). Netherstorm est encore plein d’autres petites subtilités, notamment dans le chant plus varié qu’il n’y paraît mais je ne vais pas m’étendre trois heures sur le sujet, je pense en avoir déjà assez dit comme ça. A noter enfin que la version LP est agrémentée d’un disque bonus incluant un titre inédit ainsi qu’une reprise d’Emperor ("Ancient Queen"). Voilà, vous savez tout. Si avec tout ça je ne vous aie pas donné envie de vous plonger dans la découverte de Vargrav c’est que vous êtes irrécupérables (ou bien que je suis peu convaincant…).

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5 COMMENTAIRE(S)

Dysthymie citer
Dysthymie
14/01/2018 11:53
Je suis la mouvance : très bon album !
NightSoul citer
NightSoul
13/01/2018 09:57
Découvert il y a peu, j'ai accroché direct. Un excellent album!
Sagamore citer
Sagamore
10/01/2018 08:38
note: 8.5/10
Disque énorme, tout en classe et en majesté.
Sulphur citer
Sulphur
10/01/2018 07:48
note: 8.5/10
Oh le grand OUI. Et dire que c'est un album de 2017.
Il y a plein de bonnes choses dedans ; du Emperor, du Darkspace, etc. des claviers pas pompeux du tout (même certains donnent une petite touche SF 80's bien sympa). C'est assez génial dis donc.
Batu citer
Batu
09/01/2018 18:32
Le premier titre en écoute passe déjà beaucoup plus facilement -
et mieux - dans mes oreilles qu'un Anthems to the Welkin at Dusk, censé représenter la quintessence même du genre, mais que je n'ai toujours pas réussi à apprivoiser après tout ce temps, avec cette impression désagréable et constante de me prendre un vomi monstrueux de cris et de mélodies partant dans tous les sens, la production et le mix n'aidant pas. Gros sourire

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Vargrav
Black Metal
2017 - Werewolf Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (10)  8.2/10
Webzines : (6)  7.75/10

plus d'infos sur
Vargrav
Vargrav
Black Metal - 2011 - Finlande
  

tracklist
01.   Netherstorm  (08:34)
02.   Shadowed Secrets Unmasked  (07:23)
03.   Limbo Of Abysmal Void  (06:00)
04.   Ethereal Visions Of A Monumental Cataclysm  (07:10)
05.   Obidient Intolerant Ensnared  (10:27)
06.   Outro  (03:45)

Durée : 43:19

line up
  • V-KhaoZ / Chant, Guitare, Basse, Batterie

parution
22 Décembre 2017

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