chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Epidemic - Decameron

Chronique

Epidemic Decameron
Si les choses ont aujourd’hui bien changé, il fût un temps où vous pouviez bien avoir tout le talent du monde entre vos mains, si personne n’était là pour vous donner les moyens d’en faire la preuve à la Terre entière alors il était juste vain d’essayer de continuer.

Cette petite phrase lancée en guise d’introduction pourrait malheureusement très bien résumer la carrière des Américains d’Epidemic. Originaire de Palo Alto dans la Bay Area, le groupe se forme en 1986, d’abord sous le nom de Death. Les Californiens décident néanmoins de changer de patronyme l’année suivante pour des raisons plutôt évidentes et sortiront ainsi en 1988 leur toute première démo intitulée Immortal Minority. Celle-ci sera suivie en janvier 1989 par une autre démo éditée quelques mois plus tard par Metalcore Records sous la forme d’un vrai/faux premier album intitulé The Truth Of What Will Be. Fort d’un succès d’estime grandissant (chroniques dithyrambiques dans les fanzines de l’époque et prestations scéniques musclées), le groupe se voit alors proposer l’opportunité de rejoindre Metal Blade Records. Un deal officialisé par la sortie en 1992 de leur premier véritable album, l’incroyablement sous-estimé Decameron.

Bien qu’il soit encore possible de mettre la main dessus pour une vingtaine d’euros sur Discogs (attention néanmoins à l’état général), Dark Symphonies a cependant choisi de le rééditer il y a de cela deux ans. Spécialisé depuis belle lurette dans ce genre de travaux, le label américain a une fois encore fait les choses proprement et avec intelligence c’est-à-dire en conservant l’artwork original signé ici par le célèbre illustrateur de comics/bande-dessinée Dave McKean et dont le travail a servi à illustrer d’autres albums comme ceux de Paradise Lost, My Dying Bride, Disincarnate, Machine Head et quelques autres encore... Enfin, en plus des paroles et des informations d’usage, on trouve également à l’intérieur du livret de nombreuses photographies, flyers, affiches de concerts et autres chroniques d’époque ainsi que quelques notes signées du chanteur Carl Fulli et de Marco Barbieri, alors manager du groupe.

Bon, après ces présentations d’usage, essayons d’aller à l’essentiel. Si les Californiens d’Epidemic étaient originaires de la côte est et plus précisément de la ville de New-York, ils se seraient appelés Demolition Hammer. Vous allez me dire que cela peut paraître présomptueux de ma part surtout au sujet d’un groupe dont personne n’a jamais entendu parler. Sauf que j’aimerai quand même vous rappeler qu’il y a encore deux ans, les petits gars de Demolition Hammer étaient loin d’avoir autant la côte qu’aujourd’hui… Bref, tout ça pour vous dire que la ressemblance entre les deux groupes est tout sauf une vue de l’esprit. On trouve en effet chez ces jeunes thrashers de la Bay Area ce même goût particulièrement prononcé pour les compositions explosives et frénétiques ("Circle Of Fools" à 1:51, "Insanity Plea", "Hate", "Live Your Death", "Blown Doors" à partir de 1:13, "Tornado"...), les séquences au groove insolent et les changements de rythmes assassins ("Circle Of Fools" à 2:20, "Insanity Plea" à 0:35, "Vision Divine" et son mid tempo redoutable ainsi que ce passage à 2:04, "Unknown", "Factor Red"...) et cette rage viscérale qui anime ici les vocaux de Carl Fulli. Sorti quelques mois seulement après le redoutable Epidemic Of Violence, ce Decameron s’inscrit sans aucun doute dans l’esprit de ce Thrash furieux et revanchard dispensé jusque-là par les New-Yorkais. Même le chant hyper agressif et rugueux n’est pas sans rappeler celui du bassiste Steve Reynolds. Mais cette seule énergie débordante est-elle suffisante pour faire de ce premier album un disque véritablement digne d’intérêt capable, encore aujourd’hui, de tenir la distance ? Non, pas tout à fait.

Car Decameron à d’autres atouts dans sa poche à commencer par des riffs et des solos qui, s’ils ne figurent pas une fois encore parmi les plus originaux que le Thrash ait porté (Qui s’en fout ? Moi madame !), demeurent d’une efficacité à toute épreuve. Ce qui, vous en conviendrez, est bien là l’essentiel. Nerveux, incisif et ultra rapide, le jeu d’Erik Moggridge et Guy Higbey va donc nourrir cette énergie tout en donnant du grain à moudre à tous les amateurs de headbanging pour qui fracasser des murs à coups de tête est une passion comme une autre. Car n’espérez pas épargner vos cervicales tout au long de ces quarante minutes particulièrement intenses menées le couteau entre les dents et la bave aux lèvres. Un rythme des plus soutenus qui va faire de Decameron un album des plus sauvages et cela toujours en dépit de ces quelques moments placés sous le signe de mid-tempo ravageurs. L’autre atout d’Epidemic est assurément sa production et la place laissée à cette basse aussi expressive que celle d’un... Steve Reynolds. Oui, encore lui… Du coup, si les breaks et autres changements de rythmes apportent en effet beaucoup de groove à l’ensemble, il serait bien moche de ma part de ne pas évoquer le rôle majeur de cette basse vrombissante qui prend ici son rôle très à cœur. Tant mieux car bon nombre d’albums de Thrash mériteraient d’avoir un son de basse aussi jouissif capable de nous délecter de ses rondeurs toujours si délicieuses. La production conserve encore aujourd’hui une certaine fraîcheur même si les solos auraient mérités d’être mis un peu plus en avant dans le mixage final. Bien entendu, cette réédition bénéficie d’un petit remastering ce qui n’est pas sans lui donner un coup de fouet supplémentaire.

Quoi qu’il en soit, Decameron est un disque taillé pour botter des culs par dizaines. Un album de Thrash/Death absolument redoutable qui a pour lui une énergie incroyable, un groove irrésistible et un chanteur habité par une rage phénoménale. Le parallèle avec Demolition Hammer me semble inévitable et d’autant plus vrai quand on voit la tournure que vont prendre les choses sur Exit Paradise, troisième album d’Epidemic sorti la même année que Time Bomb et empruntant lui aussi - dans une moindre mesure cependant - les chemins de ce que l’on appelle un Groove Metal (mâtiné de Thrash). Les amateurs de la bande à Steve Reynolds ne connaissant pas Epidemic auront déjà lancé une lecture de l’album depuis belle lurette. Quant aux autres, si vous appréciez votre Thrash avec supplément sauvagerie, je ne saurais trop vous conseiller de jeter une oreille attentive à ce premier album des Californiens. Un disque depuis longtemps relégué en seconde division mais qui mériterait pourtant un peu plus de reconnaissance.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

7 COMMENTAIRE(S)

mayhem13 citer
mayhem13
14/12/2018 13:54
Un son de basse démentiel, sans parler du reste qui est assassin à tout niveau.
AxGxB citer
AxGxB
29/04/2018 10:02
note: 8.5/10
Deathrash a écrit : Un indispensable dans le Thrash/Death sans pitié typique de cette époque.
à ranger sans rougir entre les deux premiers Solstice, Demolition Hammer ou Incubus.

D'ailleurs AxGxB à quand des chroniques des Solstice ? Sourire


Ca viendra, un jour, pas tout de suite, mais ça viendra Mr Green
Deathrash citer
Deathrash
28/04/2018 21:33
note: 9/10
Un indispensable dans le Thrash/Death sans pitié typique de cette époque.
à ranger sans rougir entre les deux premiers Solstice, Demolition Hammer ou Incubus.

D'ailleurs AxGxB à quand des chroniques des Solstice ? Sourire
X-Death citer
X-Death
25/04/2018 20:31
Ah ouai bien sympa, le genre de cd que j'aime trouver sur Thrasho ^^ Ca me fait penser à Eliminator le côté speed et rageux. Et un de plus sur la liste de course...
AxGxB citer
AxGxB
25/04/2018 08:11
note: 8.5/10
Keyser a écrit : Ça a l'air cool ^^

Oui, tu peux y aller les yeux fermés à mon avis Clin d'oeil
Niktareum citer
Niktareum
24/04/2018 21:12
note: 7.5/10
Un album bien efficace et sans pitié, de la bonne came même si certains riffs/passages me parlent un peu moins. Mais c'est clair que ça fait pas tache dans ses étagères.
Keyser citer
Keyser
24/04/2018 19:13
Ça a l'air cool ^^

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Epidemic
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (2)  8.25/10
Webzines :   -

plus d'infos sur
Epidemic
Epidemic
Thrash - 1987 † 1994 - Etats-Unis
  

formats
  • CD, K7 / 1992 - Metal Blade Records
  • CD / 2016 - Dark Symphonies
  • Vinyl / 2017 - The Crypt

tracklist
01.   Circle Of Fools  (05:46)
02.   Insanity Plea  (02:39)
03.   Vision Divine  (03:58)
04.   Hate  (02:33)
05.   Unknown  (05:06)
06.   Live Your Death  (01:34)
07.   Factor Red  (03:24)
08.   Blown Doors  (03:18)
09.   Territories  (03:05)
10.   Tornado  (01:38)
11.   Three Witches  (04:19)
12.   Lord War  (02:09)

Durée : 39:29

line up
parution
3 Août 1992

Essayez aussi
Exodus
Exodus
The Atrocity Exhibition
(Exhibit A)

2007 - Nuclear Blast Records
  
Testament
Testament
The Ritual

1992 - Atlantic Records
  
Deathstorm
Deathstorm
For Dread Shall Reign

2020 - Dying Victims Productions
  
Testament
Testament
Demonic

1997 - Spitfire Records
  
Tankard
Tankard
One foot in the Grave

2017 - Nuclear Blast Records
  

Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
Profane Burial
My Plateau
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Carnifex
Hell Chose Me
Lire la chronique
Vesperian Sorrow
Awaken the Greylight
Lire la chronique
Desecresy
Deserted Realms
Lire la chronique
Greybush
A Never Ending Search For J...
Lire la chronique
Korpituli
Pohjola
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Stress Angel
Punished By Nemesis
Lire la chronique
European Tour - Spring 2024
Bell Witch + Thantifaxath
Lire le live report
Kawir
Kydoimos
Lire la chronique
BELL WITCH
Lire l'interview
Subterraen
In the Aftermath of Blight
Lire la chronique
Conifère
L'impôt Du Sang
Lire la chronique
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Mutilated By Zombies
Scenes From The Afterlife
Lire la chronique
Echoplain
In Bones
Lire la chronique
Aristarchos
Martyr of Star and Fire
Lire la chronique
Ritual Death
Ritual Death
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Apparition
Fear The Apparition
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Skeletal Remains
Fragments Of The Ageless
Lire la chronique
Carnifex
The Diseased And The Poisoned
Lire la chronique
Abigor
Taphonomia Aeternitatis
Lire la chronique
David Eugene Edwards
Hyacinth
Lire la chronique
Lemming Project
Extinction
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Dödsrit
Nocturnal Will
Lire la chronique