chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
122 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Depravity - Evil Upheaval

Chronique

Depravity Evil Upheaval
Quand je vous dis que c'est important une belle pochette! Bien sûr il ne faut pas se reposer que sur ça sinon ça fera vite pschitt (le plus important restera toujours la musique) mais pour se démarquer dans l'offre metal pléthorique d'aujourd'hui, pour attirer l'auditeur à soi, l'artwork s'impose comme un premier contact primordial. Honnêtement, s'il n'y avait pas eu cette cover splendide du Russe Alex Tartsus (Sinister), je ne me serais sans doute jamais intéressé à Depravity, groupe australien formé en 2016 qui n'a pas été foutu de trouver un autre nom que celui d'un combo culte finlandais des années 1990. Je l'avoue, le fait que le combo de Perth sorte ce premier full-length Evil Upheaval sur Transcending Obscurity pour lequel j'ai le plus grand respect, a aussi beaucoup joué. Tout comme le fait que la formation compte en ses rangs le batteur Louis Rando, le fou furieux de Impiety, Morghl et The Furor (également signé sur le label indien). Mais c'est bien cette pochette rouge sanglante tellement death metal qui m'a aguiché dès le début. Qui m'a fait lire ce qu'il y avait écrit en dessous. Qui m'a fait écouter les extraits. Et qui m'a conduit à me faire botter le cul sauvagement, même après vingt ans à écouter du metal, un style qui continue à me procurer les meilleures sensations année après année grâce à des groupes comme Depravity.

Des groupes qui ne sont pas forcément les plus originaux mais qui font les choses foutrement bien. Et putain qu'il est bon ce Evil Upheaval! Le quintette joue un brutal death puissant et varié, plutôt moderne (dans le bon sens du terme) tout en respectant l'essence du genre avec des racines old-school. On pense ainsi tour à tour à Cannibal Corpse (le chant surtout), Blood Red Throne, Aborted, Suffocation voire Immolation. En groupe récent, Beneath n'est pas non plus très éloigné de nos Australiens. La qualité principale de leur premier album? C'est qu'il y en a partout, dans tous les secteurs de jeu. La brutalité déjà. Avec Louis Rando derrière les fûts, vous pensez bien que ça bastonne sec. Pas mal de blast-beats (c'est pas du gravity blast même, là, sur "The Great Divide" à deux reprises?!) et autres rythmiques rapides du coup qu'on se prend en pleine face grâce à une production maousse costaud surpuissante. La base pour un album de brutal death, c'est d'être brutal. Et à ce niveau, Depravity se fait bien plaisir sur une musique suffisamment intense. Le chant imposant de Jamie Kay y joue également un rôle important par son débit rapide, sa forte présence et l'utilisation fréquente de shrieks souvent superposés aux growls pour encore plus de puissance. Le timbre du frontman fait penser à un croisement entre Corpsegrinder (Cannibal Corpse) et Bo Summer (Illdisposed, ex-Panzerchrist) avec un effet déshumanisé presque robotique dont je ne raffole toutefois pas. Autre reproche, l'omniprésence du chant qui, s'il contribue à l'intensité et la brutalité du disque, finit par lasser un peu. Laisser respirer la musique, c'est bien aussi.

Loin de passer son temps à blaster toutefois, la formation sait diversifier son jeu en passant aussi par du thrashy ("Repugnant" à 1'15, la première minute de "Victimizer", le début de "Tormented"), du mid-tempo voire du lourd et gras comme sur un "Despondency" bien huileux ou sur le breakdown précédé d'un gros bass drop avant la deuxième minute de "Repugnant". Jouissif! Ce sera la seule fois où le groupe va utiliser cet effet de style moderne, ne vous attendez-pas à du slam death, du deathcore ou du modern death même si on croisera bien quelques saccades pas du tout désagréables de toute façon ("Insanity Reality" à 0'45 et 2'28, "The Great Divide" à 4'36, "Tormented" à 2'00). Quelques dissonances dans l'air du temps sont également prévues ("The Great Divide" à 0'39, "Tormented" à 0'37, "Vile Defloration" à 0'50, 1'35 et 3'40). Depravity lève même carrément le pied sur certaines séquences plus atmosphériques qui montrent l'intérêt de la formation pour instaurer une ambiance sombre, menaçante, dramatique. Outre l'intro bien glauque du premier morceau "Manic Onslaught" qui indique déjà qu'on ne va pas trop rigoler, on note les ouvertures bien fichues de "The Great Divide" et "Vile Defloration" à base d'arpèges. Certaines leads plus posées servent aussi à cela. Et quelques nappes de claviers, certes très discrètes en fond de mix, se font même entendre à certains endroits.

Brutalité, diversité, ambiance. Voilà qui donne déjà le sourire. Depravity ne s'arrête pas là. On peut ainsi rajouter à la liste un groove certain qui apporte encore un peu plus d'efficacité à l'ensemble. Un côté catchy auquel participe aussi le chant dont certaines rythmiques et paroles restent bien en tête comme sur les refrains de "Insanity Reality" et "Evil Upheaval" simplement composés du titre des morceaux mais qui accrochent l'oreille grâce aux rimes proches. Un bon niveau technique fait aussi partie des qualités des Australiens. La paire de guitariste Lynton Cessford et Jarrod Curley a abattu un sacré boulot. Le riffing y est intéressant, plutôt rare dans le brutal death d'aujourd'hui, et le feeling mélodique indéniable avec des solos pas mal du tout ("Manic Onslaught" à 1'48 sur des blasts, "Insanity Reality" à 2'07, "Despondency" sur la fin", "The Great Divide" à 4'49 par-dessus les gravity pour un joyeux bordel, "Tormented" à la deuxième minute sur une rythmique syncopée, "Vile Defloration" à 3'19).

Tout ça fait de Depravity une excellente découverte et de son premier full-length Evil Upheaval un des meilleurs albums brutal death de cette année. Les quelques défauts tels le chant un peu trop présent et robotique ou un "Victimizer" un peu moins inspiré parmi les autres tueries, montrent que les Australiens ont même encore un peu de marge de progression. Bien normal pour un groupe seulement formé en 2016 après tout. Pour l'heure, ce que propose le quintette de Perth permet déjà de les placer parmi les grands espoirs de la scène. En insufflant à sa musique tout ce qu'il faut pour faire de son album une œuvre complète, de la brutalité, de la mélodie, de l'atmosphère, du groove, de l'efficacité, de la diversité et de la technicité, Depravity a tout compris et devrait conquérir tout bon amateur de death metal qui se respecte. Même les plus réfractaires à quelconque touche moderne ici toujours utilisée avec parcimonie et à bon escient. C'est qu'on ne s'ennuie pas sur ce Evil Upheaval aux compositions mémorables fort bien écrites, pleines de bons riffs, de blast-beats, de solos et autres joyeusetés, et dont les multiples écoutes ne lassent pas. Au contraire, on y revient avec plaisir tant le disque se révèle addictif. Voilà, putain, c'est comme ça que devraient sonner tous les groupes de brutal death modernes!

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

3 COMMENTAIRE(S)

AxGxB citer
AxGxB
20/05/2018 00:26
note: 8.5/10
Reçu mon exemplaire hier. Grosse claque en effet. Moderne mais sans le côté aseptisé que ce genre de productions peut malheureusement apporter. Très brutal et en même temps suffisamment varié pour ne jamais lasser. Alors effectivement, Depravity sera toujours pour moi le groupe finlandais mais les Australiens sont clairement à niveau. Très très bonne surprise.
MoM citer
MoM
19/05/2018 16:30
Très alléchant, en effet !
Je vais aligner les écoutes pour voir sur la durée, mais la première approche fait plaisir !
Jean-Clint citer
Jean-Clint
19/05/2018 14:06
hum miam du tout bon ça ! Clin d'oeil

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Depravity
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (4)  7.88/10
Webzines : (5)  7.9/10

plus d'infos sur
Depravity
Depravity
Brutal Death - 2016 - Australie
  

tracklist
01.   Manic Onslaught  (04:39)
02.   Insanity Reality  (04:07)
03.   Repugnant  (04:22)
04.   Despondency  (03:25)
05.   The Great Divide  (06:14)
06.   Victimizer  (04:07)
07.   Tormented  (03:52)
08.   Evil Upheaval  (03:10)
09.   Vile Defloration  (06:08)

Durée : 40:04

line up
parution
30 Avril 2018

voir aussi
Depravity
Depravity
Grand Malevolence

2020 - Transcending Obscurity Records
  

Essayez aussi
Suffocation
Suffocation
Souls To Deny

2004 - Relapse Records
  
Dying Fetus
Dying Fetus
Descend Into Depravity

2009 - Relapse Records
  
Suffocation
Suffocation
Blood Oath

2009 - Nuclear Blast Records
  
Job For A Cowboy
Job For A Cowboy
Demonocracy

2012 - Metal Blade Records
  
Dislocation
Dislocation
Inexorable Devastation

2005 - Pro-Pulse Records
  

Découverte de l'année
Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique
Benighted
Ekbom
Lire la chronique
Yattering
Genocide
Lire la chronique
Cave In
Creative Eclipses (EP)
Lire la chronique
Exocrine
Legend
Lire la chronique
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo
Lire la chronique
Rivers Like Veins
Architektura przemijania
Lire la chronique
Råtten
La Longue Marche
Lire la chronique
Vircolac
Veneration
Lire la chronique
Dwarrowdelf
The Fallen Leaves
Lire la chronique
Purulent Remains
Fermented Death (EP)
Lire la chronique
Griffon
De Republica
Lire la chronique
Anthropovore
Parthénogenèse
Lire la chronique
Bleak Sanctuary
The Dark Night of the Soul
Lire la chronique
Drunemeton
Tir nan Og
Lire la chronique
Resistance
Cyclic Terror (EP)
Lire la chronique
One Day In Pain
In Pain We Trust
Lire la chronique