Edomah - Toucher le vide

Quand je vous parle d'Edomah, ceux qui n'ont pas tout compris à la vie et qui doivent avoir 50% de leur patrimoine génétique commun avec leur tonton ont compris que je parle d'une gagnante de la Star Cacadémy (en l'occurrence Emma Daumas, que tout le monde a déjà oublié, sauf Pascal Black – je rappelle qu'on a plus le droit d'écrire et de dire Nègre, c'est une insulte pour les bamboulas - ).
Ceux qui habitent en Aquitaine sauront qu'Edomah est un combo qui nous vient de la bien belle région de Bordeaux, célèbre pour ses vins capiteux, ses maires de droite qui magouillent et ses groupes de death dont le nom commence par "go" et finit par "jira" (Je sais c'est plus les Landes que Bordeaux mais bon...). Il officie dans le screamo-punk-rock-hardcore-métal. Vu comme ça, ma définition du style peut paraître un peu bancale, et même peu concise (et je rappelle que dans concise, il y a cise.) Mais c’est pas ma faute à moi (comme dirait Alizée dans sa fabuleuse chanson, "Lolita" écrite par Mylène Farmer pour payer ses teintures de cheveux oranges, je cite : "C'est pas ma faute, et quand je donne ma langue au chat, je vois les autres tourner autour de moi, c'est pas ma faute à moi….") puisque les bougres ont eu à cœur de mélanger des éléments de tous ces styles dans les chansons avec une forte préférence pour le néo-métal ("rêve"), des rythmiques punk-rock ("qu'un cri"), des bouts mélodiques qui ressembleraient à s'y méprendre à du death mélodique (comme l'intro de "toucher le vide" qu'on croirait chourrée du dernier In Flames) et le chant en screamo. Et, curieusement, alors qu'à l'instar du mélange chocolat-pâté-thon en boîte, qui a tendance à être légèrement indigeste, voire émétique, ici, pour reprendre un cliché de littérature de cuisine, la mayonnaise prend plutôt bien.

Pour un enregistrement fait "dans la chambre du guitariste", façon home-studio-dans-la-cave, le son est vraiment tout à fait correct, que ce soit au niveau de l'enregistrement, ou au niveau du mixage. De toute façon pour une démo, on s'attend pas à avoir un truc produit chez Daniel Bergstand. On sent effectivement que l'enregistrement a été fait à la main, et que le son n'a pas été retravaillé par des racks d'effets à 10 000 € le bordel. (ça se sent surtout sur la batterie, qui aurait besoin d'un peu d'effets pour la rendre un poil plus mastoc) mais ça n'en donne que plus de mérite. Franchement, j'ai été assez épaté du rendu final relativement bien équilibré, qui donne une bonne dynamique aux chansons, qu'on aime ou pas le style.

Ensuite les chansons, 6 au total pour la galette (sans beurre pour moi merci, je fais du cholestérol.). Apparemment, les paroles sont en français. Je ne vais pas leur faire une insulte en disant qu'on ne les entend pas. Le propre du screamo c'est qu'on peut chanter en français en anglais, voire en croate ou en tchèque, on s'en tamponne les noix, de toute façon on ne comprend rien. Sur la voix je n'ai rien à dire de spécial, on sent que le chanteur s'est donné à fond dans le jeu. Il y a parfois un manque de puissance, mais vu la jeunesse du combo, on ne peut espérer que ça ira en s'améliorant. Les quelques (très) rares parties chantées sont relativement quelconques, parfois même plus qu'à la limite du faux, et peu intéressantes au niveau mélodique. Bref c'est pas son truc.

Les compositions en elles-mêmes sont relativement classiques : un bout d'In Flames, un peu de Korn, je secoue avec un zeste de punk, et j'obtiens le tout. Pour l'instant, à mon avis les influences sont encore relativement présentes dans la musique. Ceci s'atténuera au fur et à mesure des compositions, qui leur permettront d'étoffer leur style, je n'en doute pas. Donc la question qui se pose est : ces chansons sont-elles à même de me faire bouger la tête ? La réponse est oui, mention spéciale à "qu'un cri" et "laisses-toi faire" qui sont mes deux favorites de ce disque.

J'encourage donc à tout ceux qui ont réussi à achever cette chronique et à y trouver un quelconque sens (moi je cherche encore) à aller sur le site d'Edomah et à télécharger la démo, disponible en entier.

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