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Hard Rock Magazine : 24 ans au compteur déjà ! (épisode 1)

Interview

Hard Rock Magazine : 24 ans au compteur déjà ! (épisode 1) Entretien avec Sven Letourneur (2008)
Eh oui, déjà 24 ans qu'on peut trouver Hard Rock Magazine en kiosque … Ca nous rajeunit pas ma bonne dame! On pensera ce qu'on voudra de la presse metal papier, mais avec autant d'ancienneté dans le milieu, ce canard est un des piliers de la sphère metal française. Petit (façon de parler, vu la durée …) coup de fil à Sven, Rédac' chef actuel de HRM pour parler de la pluie qui fait Bleuargl et du beau temps qui fait Gruiiik …

Salut Sven. Le premier numéro d'un mag metal que j'ai jamais acheté était un exemplaire de Hard Rock Mag, il y a 15 / 16 ans de cela. C'était un numéro avec une couverture verte sur laquelle figurait Ozzy. On pouvait y trouver les chroniques de « Contamination rises » de No Return, ou encore « A sheddin' of skin » de Protector. A cette époque, les concurrents de HRM s'appelaient Metal Hammer, puis Hard Force. Vous êtes les seuls rescapés de cette époque. Même si tu ne faisais alors pas partie de la bande, ça doit quand même conférer une certaine fierté non ?
Je ne peux certainement pas parler de fierté parce que comme tu l'as dit, je n'étais pas du tout dedans à l'époque. Moi je ne suis dans le milieu spécifique de la presse seulement depuis janvier 2005. Mais c'est vrai que de cette époque là, Hard Rock Mag est l'un des premiers vrais mag, même s'il y avait Enfer Magazine juste avant. De ces années là – les années 80s – c'est le seul à être encore dans le coin. Mais bon, après, je te dirai que ça ne reste qu'une « marque » en fait, un nom.

Rien d'autre qu'un nom ? Pas de contrainte, d'impératif particulier à suivre lorsqu'on reprend ce mag ?
Pas spécialement non. Bon bien sûr, je vais pas dire le contraire: je suis très content de ce qui a été fait à l'époque. Ce magazine a contribué à faire pas mal de choses dans le milieu du hard rock, du rock et du metal. De toutes façons on ne peut pas le nier: c'est vrai que toutes les équipes qui ont bossé dessus avant ont fait un boulot génial. Ils ont réussi à faire tenir le titre depuis plus de 20 ans. Mais après moi, personnellement, l'approche que j'en ai – même si avec un nom comme ça je ne vais pas me mettre à faire un truc sur du hip-hop, du R'n'B, ou me focaliser sur l'extrême … ‘faut quand même garder une part de l'identité qui a fait le mag à la base ! – c'est qu'il ne faut pas rester uniquement que dans le Hard Rock. Faut essayer de suivre la tendance, ce qui se passe, essayer d'aborder un peu tous les mouvements, et c'est ce qu'on essaie de faire avec ce titre là, parler autant aux 16-18 ans qu'aux 50-60 ans.

Vous avez beaucoup d'abonnés de 50-60 ans ? :)
On en a pas mal !

Ah ouais ? C'est marrant, j'aurais pensé que ce lectorat se serait plus naturellement orienté vers Rock Hard …
En fait, je pense qu'on se les partage … C'est un positionnement que j'ai voulus donner au mag quand on m'a proposé d'y participer, d'essayer d'avoir un spectre le plus large possible en se positionnant sur un créneau qui a mon sens n'était encore pas totalement utilisé. Effectivement Rock Hard s'adresse un peu plus aux fans de Hard Rock classique, d'AOR ou de rock « pur et dur » - une génération légèrement moins jeune que la mienne on va dire (NDLR: Sven a 29 ans). Quand Hard'n'Heavy était encore là, eux était vraiment plus ciblés « jeunes ». Et en fait l'idée pour HRM c'était de se positionner plus sur ma génération, les 20-40 ans en fait. C'était l'idée: se mettre entre les 2 et faire le lien …

Et cette orientation ressort assez bien: faut croire que l'objectif est atteint !
C'est ce qu'on essaie de faire ouais. Après tu ne fais pas un magazine pour toi-même, parce que c'est quelque chose que tu vends: il faut que les gens s'y retrouvent quand ils sortent leur argent. Tu ne peux pas faire ce que tu veux uniquement. C'est pour ça que je parle de choses que j'aime bien, et d'autres choses que j'apprécie par forcément. On essaie de balayer un spectre qui va de Eths à du Glyder, voire des trucs encore plus anciens.

Heureusement que Papy Cyril vous a rejoint pour vous aider à chroniquer ce genre de trucs !
Plus ou moins. Non, Glyder c'était plus vieux, c'était il y a 2 ans. Mais effectivement: Papy Cyril, c'est notre spécialiste « vieilleries ».

On l'a dit: vous êtes le titre qui a tenu l'épreuve du temps, même si différentes équipes se sont succédées. Est-ce que tu as une idée du pourquoi de la survie de HRM en particulier ? La clarté de son nom qui est sans ambiguïté et cible clairement un certain lectorat ?
J'ai jamais trop réfléchi à ça en fait, de ce point de vue là. Je dirais que ce qui a peut-être aidé à la pérennité du mag, et au fait que c'est un nom qui parle à pas mal de générations - même encore aujourd'hui, que ce soit aux jeunes ou aux plus anciens qui ont démarré avec ce magazine là -, c'est qu'à l'époque, HRM étant quasiment le seul, le mag s'est très vite retrouvé associé à de gros évènements. Quand tu ressors les vieux billets de l'époque, quand les Maiden et consort passaient un peu partout en France, d'après ce que j'en ai vu c'est toujours HRM qui était associé à ces gros évènements là. A mon avis c'est ce qui a contribué au fait que le nom ait été diffusé un peu partout, et du coup les gens ne l'ont pas oublié.

OK donc un peu comme on a Philips, « l'inventeur du compact disque », dont la situation de pionnier assure en partie la pérennité, on a Hard Rock Magazine, « l'inventeur de la presse metal en France ». Avoir été (presque) les premiers est peut-être donc l'explication de cette longévité …
Peut-être. C'est possible. Après, c'est pareil, c'est toujours soumis à ce que les gens vont faire. Mais de toutes façons, c'est clair que quasiment à chaque fois, d'une équipe à l'autre, il y a toujours un lien qui se fait à travers un élément …

Toi tu étais déjà dans l'équipe précédente d'ailleurs …
J'étais dans l'équipe précédente mais en tant que secrétaire de rédaction: donc c'est moi qui relisais les papiers pour corriger les fautes et faire un petit peu de mise en page. Et en même temps, au fur et à mesure j'ai fait des interviews, des chroniques, des reports.

Puisqu'on en parle : OK, tu étais dans l'ancienne équipe – ce qui a forcément aidé -, mais comment est arrivé effectivement l'opportunité de reprendre le mag ? Et quelles étaient tes motivations ? J'imagine que la passion est l'une des principales …
Bah en fait, c'est surtout la façon dont je suis arrivé à la base dans l'équipe qui est significative parce que après, c'est comme beaucoup de choses: une fois que tu es dedans, tu peux très facilement ne plus en sortir. A partir du moment où tu es intégré dans un certain milieu – en l'occurrence celui de la presse musicale – tu te fais des contacts, tu rencontres les gens, tu les connais, et donc tu peux très bien continuer sur ta lancée, ne pas en ressortir sauf si tu veux arrêter complètement. Le fait qu'on m'ait proposé de reprendre le titre c'est bien sûr par ce que j'étais dans l'équipe d'avant, parce que l'ancien éditeur avait liquidé l'affaire - comme cela arrive un peu partout dans la presse depuis quelques années, pour cause de ventes insuffisantes. Mais le problème – comme souvent pour ces boîtes là -, c'est que cet éditeur avait 5-6 titre différents, et le tout cumulé ne fonctionnait pas. Il y avait trop de choses en fait.

Il n'étais pas assez cohérent, pas assez focalisé … ?
Peut-être ouais. Après c'est pareil: je pense que point de vue logistique la boîte n'était pas assez adaptée. A mon avis, si tu prends Cyber Press – chez qui il y avait H'n'H – je pense que, pas sur le lancement qu'ils ont fait à la rentrée dernière mais quand ça c'est arrêté l'été dernier, je pense que c'était le même souci: niveau logistique, ils étaient resté sur les mêmes structures et le même nombre de salariés qu'à l'époque où ça vendait beaucoup plus. Donc je pense qu'ils n'ont pas pu s'adapter à ce niveau là, et donc même si les ventes n'étaient pas catastrophiques, à partir du moment où tu n'es plus rentable, tu ne peux plus continuer de toutes façons. Je pense que le problème vient de là – enfin c'est bien ce qui s'est passé pour le HRM version précédente: l'éditeur a gardé le titre moins d'un an. Il a fait 9 numéros, il est parti trop rapidement sur une trop grosse structure avec une trop grosse équipe et trop de frais ce qui a fait que ce n'était pas assez rentable.

Donc tu étais dans l'équipe, tu avais les bons contacts, d'où l'opportunité, OK. Mais par contre, tu as senti tout de suite que tu avais les épaules assez larges pour faire ça ? Pas d'angoisse, tu as signé les yeux fermés ?
Les yeux fermés non: j'y ai réfléchi pendant un petit moment quand même. Parce que donc le mag s'était arrêté en juillet/août 2005, à peu près, et en fait on m'a passé un coup de fil en septembre/octobre 2005 pour me dire qu'un nouvel éditeur reprenait le magazine, et pour me demander si éventuellement ça m'intéressait d'être rédac' chef pour le lancement du nouveau numéro. Donc c'est vrai que je savais pas trop si j'allais accepter ou pas parce que bien qu'ayant bossé dans l'équipe d'avant et en ayant vu comment ça fonctionnait – comment le rédacteur en chef, Matthieu Millot à l'époque, marchait, comment il préparait ses sommaires etc. - c'est vrai que je ne connaissais pas trop la méthodologie, à savoir comment faire des choix rédactionnels, qui prendre dans l'équipe, comment gérer les différentes choses, comment gérer les relations avec les labels, c'est un truc que j'avais pas du tout abordé …

Donc tu a appris sur le tas en reprenant le mag alors ?
Totalement oui. Mais en fait ce qui m'a aidé aussi, c'est que quand on a redémarré HRM en décembre 2005, on était deux rédacteurs en chef, avec Guillaume Decherf qui travaillait aussi avec moi là-dessus. Lui s'occupait de l'aspect contact avec les majors, moi je m'occupais de tout ce qui était indé' en fait – donc ce qui me correspondait mieux au niveau goûts musicaux, avec tout ce qui est un peu plus extrême, un peu plus indépendant. En fait on se répartissait le travail. Lui c'était la première fois qu'il faisait ça aussi. Donc ça nous a permis de bosser à deux, de réfléchir à deux, de construire une équipe ensemble, de se répartir un peu les tâches. Et c'est ce qui a permis que ça puisse fonctionner assez rapidement.

Eh bien, c'est impressionnant de se lancer comme ça, sans réelle expérience, su l'un – le ? – des plus gros titres metal français !
Je sais pas si on est franchement le plus gros titre …

Je ne parle pas forcément en terme de ventes …
Oui, au niveau passif, au niveau historique ouais.

Au niveau « prestige » pour utiliser un grand mot.
Oui enfin en restant enfermé au niveau du metal. C'est clair que c'est pas comme si on me proposait de reprendre le Point, c'est pas la même chose.

Est-ce que sur les autres parutions metal qu'on a déjà évoquées, il y en a dont tu as été lecteur et qui te laissent de bons souvenirs ? Est-ce que tu as des références qui te restent à l'esprit et te servent dans la conception de HRM ?
Le problème c'est que je suis un très mauvais élève, parce que je n'ai quasiment jamais été intéressé par la presse.

Et c'est peut-être une bonne chose pour faire quelque chose d'original …
Peut-être. Après je sais pas si on est super originaux dans ce qu'on propose. On essaie de proposer des choses intéressantes et de se renouveler comme on peut. Mais non, je n'ai jamais été un lecteur de presse. Des fois d'ailleurs je me demande un peu pourquoi les gens achètent de la presse. Ce qui est paradoxal par rapport à ce que je fais …

Clair ! :)
Mais moi ça ne m'intéresse pas en fait … ce qui est assez bizarre. Même si j'ai commencé un peu comme tout le monde en fait, en achetant des HRM à l'époque, des Hard Force aussi. Des Rock Hard pas trop parce que c'était pas trop ce qui m'intéressait ce qu'ils traitaient.

C'est un titre qui est arrivé un peu plus tard aussi
Oui c'est arrivé un peu plus tard. Bref, j'ai commencé avec du HRM, avec du Hard Force, du Metallian aussi. J'ai encore peut-être pas le tout premier numéro mais un des premiers sortis en kiosque en version française.

Bref, pas de vrai « enracinement culturel » dans d'anciennes revues …
Non, pas au niveau presse. Mais effectivement oui, le magazine que j'achetais le plus à l'époque, c'était Metallian, par rapport à mes goûts personnels. A l'époque c'était le seul à traiter de metal extrême. Ca permettait d'avoir le sampler. Pour faire mes achats de CDs j'oscillais entre Metallian et son sampler, et les catalogues Holy Records, Adipocere et Osmose.

Puisque tu ne comprends pas forcément que les gens aillent vers la presse metal, pour toi ça va peut-être être limpide: quel est ton point de vue sur la situation actuelle de la presse metal en France, avec Hard'n'Heavy qui a du arrêter de paraître, Metallian qui tire un peu la langue et qui essaie de faire du DVD pour s'en sortir, HRM qui ne sort que tous les 2 mois ... Comment est-ce que tu analyses cette situation ? Est-ce que c'est parce qu'il n'y a pas de public metal en France ? Est-ce que vous allez devoir vous mettre au DVD vous aussi … ?
Alors, faire un DVD c'est pas prévu du tout ni à court ni à moyen terme … Un jour peut-être ! Par rapport aux coûts que ça engendre, c'est pas forcément intéressant financièrement. Et ensuite au niveau de l'intérêt – et là une fois encore je me place à un niveau plus personnel – il n'y a rien qui me fasse plus chier qu'un DVD. Parce que t'es obligé d'avoir … Enfin c'est sûr que tu peux le mettre sur ton PC, mais soit il faut un PC, soit il faut que tu ais ton lecteur DVD, donc il faut que tu allumes ta télé, que tu mettes le truc dedans, tu joues avec le menu, alors qu'un simple CD sampler tout con tu le mets dans ta chaîne, tu appuies sur Play et ça joue quoi.

J'avoue que pour aller dans ton sens, j'ai pas encore regardé le DVD du dernier Metallian, mais j'ai déjà écouté le sampler du dernier HRM alors que j'ai acheté le dernier Metallian bien avant …
Ouais … C'est pareil, j'achetais quand même de temps en temps un peu de presse étrangère, un peu de presse anglaise, que ce soit Terrorizer ou Metal Hammer. De temps en temps il te font des combos avec CD et DVD sampler: j'ai jamais regardé le DVD je crois. Et la même chose quand j'achète un album d'un groupe dans lequel il y a un DVD bonus, sauf si je l'ai eu pour faire une chronique – là forcément je regarde le DVD pour voir ce qu'il y a dessus – mais si je l'ai acheté, le DVD bonus il reste dans son boîtier … Mais bon après c'est un avis personnel. Je ne suis pas persuadé que le DVD - même comme solution aux ventes d'albums qui se cassent la gueule, avec les labels qui ajoutent un DVD pour faire ainsi un « plus » produit - que ce soit super efficace, parce que c'est trop contraignant. Je trouve. Donc le DVD, non, c'est pas prévu dans l'immédiat.

Et sinon, le fait que la presse metal ait du mal à vivre en France … ?
Alors, quant à savoir s'il y a un public metal ou non: si, il y en a forcément un. Bon, c'est vrai faut voir le truc région par région: effectivement les concerts sur Paris un coup sur deux, ça se prend des fours. Comme Cryptopsy qui s'est fait annuler Dimanche – ‘fin je sais pas si c'est la raison mais …

Si si, je crois bien que les pré-ventes étaient pourries …
Ouais. Mais d'un autre côté tu prends un Iron Maiden il te fait 2 Bercy sold-out, un Rage Against the Machine il te fait un Bercy sold-out en 2 heures, un Rammstein ça te remplit un Bercy, un Korn ça se prend un four, un Slayer ça se prend un four … mais il y a du monde.

Pas de cohérence, pas de constance chez les frenchies alors ? Un public qui aime DU metal mais pas forcément LE metal ?
Je sais pas. Après t'as toujours le problème je pense – et c'est le même souci qu'on a au niveau presse, CD, et tout le commerce en général -, c'est que les gens ont de moins en moins d'argent et que tout coûte de plus en plus cher. Donc ils sont obligés de faire des choix. Et la presse – d'autant plus que maintenant tu as beaucoup de sources d'informations sur Internet – ça reste un loisir encore plus qu'avant. Donc c'est là-dessus que tu économises en premier, à la fin du mois, quand tu n'as plus rien dans les poches. Donc effectivement, à l'époque, le seul média que les gens avaient c'était le mag papier, et ils l'achetaient. Mais maintenant, au niveau news, les gens peuvent se contenter d'Internet, et la presse devient superflue. Après, vu qu'on est toujours là, c'est qui il y a toujours des gens qui l'achètent, qui s'abonnent et qui continuent à nous lire. Je pense que c'est parce que ça permet peut-être de trouver autre chose que ce que tu as sur le Net.

Et c'est un contact « charnel », ‘fin « physique » on va dire …
Après, effectivement, lire sur un écran c'est chiant. Autant lire des news vite fait ça va, mais lire une interview qui dure 10 pages sur le web c'est casse-couilles.

D'ailleurs cette entretien ne sera pas lu … :)
Non, ouais, peut-être (rire) ! Non, si, je pense qu'il y a quand même des gens qui … de toutes façons s'il y a autant de webzines c'est que derrière il y a de la lecture et du monde. Mais niveau praticité, le mag tu peux le transporter partout, et lire sur papier c'est moins fatigant, alors que lire sur un écran c'est pas top. Après peut-être qu'au niveau contenu tu trouves toujours des choses que tu ne trouveras jamais sur Internet.

Tu penses à quoi là ?
Bah, ne serait-ce que par rapport à la façon de fonctionner des labels par exemple: ils sont encore très frileux par rapport à internet. Par exemple s'ils organisent un voyage de presse à l'étranger pour faire un studio report ou faire l'interview d'un groupe, il n'y aura que la presse écrite payante, parce que je suppose que pour eux c'est un média qui a fait ses preuves, avec une certaine diffusion sur la France, un certain nombre de ventes, donc avec plus ou moins une garantie de résultat derrière et de retour sur investissement.

Ils ont peut-être une meilleure visibilité de ce que devient l'information …
Voilà, alors que c'est un peu bête: avec Internet tu as une visibilité mondiale instantanée. Mais je pense qu'ils ne font pas encore suffisamment confiance aux webzines pour aller jusque là, et donc je pense que les exclusivités, les déplacements, les trucs comme ça ils ne les proposent qu'à la presse écrite payante pour le moment. Et après l'autre souci du web c'est que n'importe qui peut prendre la parole pour dire ce qu'il veut, n'importe comment dans tous les sens et donc tu peux avoir un problème de crédibilité au niveau de l'information aussi, même si dans les magazines papier on peut écrire des conneries aussi parfois ...

Mais à un moment donné, vous avez du montrer patte blanche, sortir les CVs, voire convaincre un financier, et donc les labels doivent se dire, OK, il y a quand même plus de sérieux ici
Bah après je pense que sur le Net tu trouves quand même des gens sérieux. Sur le metal, t'as des webzines qui sont très sérieux, qui font du bon boulot avec des gens qui écrivent très bien, c'est pour ça que les magazines papier se privent pas de faire appel à des gens qui à la base ont démarré sur Internet.

Et vous êtes un bon exemple avec 3 chroniqueurs / pigistes – je sais pas si c'est le bon terme - issus de là …
Ouais, pigistes. Bah y a VS Greg, Prince de Lu et Papy Cyril. Je crois que c'est tout.

Et Hard'n'Heavy avait commencé à débaucher Thierry (Tonton, sur VS toujours).
Et t'as Rock Hard qui a pris Lorenzo aussi.

… que je ne connais pas: il vient de quel webzine ?
C'est un webzine qu'il tient tout seul, mais j'ai oublié le nom … Mais bon, bref, à la base il vient du webzinat. Et d'un autre côté c'est pareil, moi perso j'ai jamais fait d'école de journalisme. C'est pas mon boulot à la base. Et les premiers écrits que j'ai faits c'était sur un webzine aussi.

Tu étais où ?
Je n'y ai pas été très longtemps mais j'ai fait quelques trucs pour metalchroniques. Et en fait c'est ce qui m'a permis ensuite de rentrer dans le magazine. Donc même moi perso – et pareil dans toute l'équipe – je pense pas qu'il y ait quelqu'un avec une formation de journaliste, et de toutes façons, je ne me considère pas comme un journaliste.

Vous n'avez pas de carte de presse de toutes façons je suppose ?
Si si, mais pour la carte de presse t'as pas besoin de justifier de quoi que ce soit au niveau formation, il faut juste pouvoir justifier du fait que la majorité de tes revenus est en rapport avec la presse, c'est la seule justification. Donc la carte de presse ne veut rien dire du tout. Tu peux être pigiste dans un mag de ce que tu veux, si c'est ton revenu principal, t'as la carte de presse. En plus ça sert à rien parce que personne ne te la demande de toutes façons.

Mais tu peux la sortir quand même :)
Oui oui, mais … ah si, le seul avantage c'est au niveau des impôts parce que ça te permet d'avoir des réductions d'impôts. Mais sinon à part ça …

Et puis quand même ça te permet de dire que tu es le « 4e pouvoir » dans ce pays ;)
Ouais, si t'es syndicaliste, oui – et il faut l'être pour ça … Enfin voilà tu as ce genre d'avantages. Après je dis pas pour la « vraie » presse: là avoir sa carte oui c'est utile, mais pas dans les milieux spécialisés comme le metal, à part pour les gros fest' comme le Printemps de Bourges qui est une très grosse institution et où on te demande ton numéro de carte de presse. Mais après, même là, si tu n'en as pas, tu peux être accrédité si tu as un média derrière donc …

Suite des aventures dans l'épisode 2, à sortir dès que mon dictaphone aura régurgité les derniers morceaux de cet entretien ...

12 COMMENTAIRE(S)

cglaume citer
cglaume
18/06/2008 09:55
scabbycoco a écrit : Merci pour ces petites précisions M. Letourneur ;-)



... A noter que le dernier épisode arrive demain au plus tard !!
scabbycoco citer
scabbycoco
18/06/2008 09:41
Merci pour ces petites précisions M. Letourneur ;-)

sven citer
sven
12/06/2008 15:06
:-D
Ce n'est certainement pas un reproche sur le boulot de dérush et de rédaction que tu as fait car c'est une approche tout à fait répandue et qui se défend. Soit tu reformules ce que la personne a dit pour l'adapter à ton style, soit tu laisses tout au naturel, ça dépend vraiment de chacun Clin d'oeil
cglaume citer
cglaume
12/06/2008 14:47
sven a écrit : - je parle quand même très mal au téléphone, heureusement qu'à l'écrit c'est un peu plus travaillé Sourire

C'est aussi une façon délicate de faire remarquer que ma retranscription de l'interview est très littérale, brute de fonderie, sans vernis ajouté. Pas très pro quoi ... Clin d'oeil.
... m'enfin j'ai quand même retiré pas mal de "Euuuuuhh", "Oui mais non enfin bon quand même là" ainsi que quelques "'fin bon tu vois en fait voilà quoi" Sourire
Ah, et je me suis aussi permis de retoucher légèrement la forme - mais pas le sens hein - de certaines questions que j'avais bien alourdies, étant encore plus mauvais que toi à l'oral, mais maitrisant parfaitement ce que je voulais dire, contrairement à ce que tu - Sven - aurait pu vouloir dire.
Je n'aurais pas voulu déformer tes propos ...
sven citer
sven
12/06/2008 14:43
Tant que j'y suis à donner quelques précisions sur VS, autant que je fasse de même sur thrasho Sourire

En fait surtout pour répondre à scabby. Contrairement à l'impression que tu peux avoir, je ne me sens pas le moins du monde blasé ni moins passionné que quiconque, je suis extrêmement reconnaissant de pouvoir exercer ce métier qui me permet de concilier un mode de vie et une passion qui m'animent depuis un bon paquet d'années. Hard Rock Mag est en effet un super titre qui a une histoire exceptionnelle, mais je ne voulais simplement pas donner une image de "on est les meilleurs" ou de "je me la pète, je suis rédac cehf de ce magazine mythique et je vous emmerde". Après tout, je ne fais cela que depuis 3 ans, je suis donc tout petit ^^ Et puis surtout, je ne suis pas vraiment du genre expansif quand il s'agit de montrer que je suis satisfait de quelque chose.

Et enfin, en lisant cette inter dont les questions étaient très intéressantes, je me rends compte de plusieurs choses :
- je parle quand même très mal au téléphone, heureusement qu'à l'écrit c'est un peu plus travaillé Sourire
- je suis une vraie bille avec les dates...
- je parle trop parfois... suffit de voir la taille de ce comm'
cglaume citer
cglaume
12/06/2008 12:55
La suite ici.
citer
Arnaud
10/06/2008 19:29
Sympa cette interview, vivement la suite.
Sinon c'est pas étonnant de voir Lorenzo dans la presse papier, vu le super travail qu'il fournissait (plus très actif en ce moment, dommage)sur Heavy Music. Toujours là pour avoir des interviews exclusives, très intéressantes.
scabbycoco citer
scabbycoco
10/06/2008 16:14
Je dois avouer que je me suis un peu emmerdé pendant l'interview...

D'habitude j'adore lire les interviews des acteurs du mouvement, que ça soit gérant de label, illustrateurs, zine et autres..

Et d'habitude on y retrouve bien le feu qui anime les passionés!

Ben là non, rien.

J'ai pas ressenti la passion...

Enfin j'imagine que le gars roule sa bille dans le domaine quand même, on n'atterit pas rédac' en chef comme ça j'imagine!

C'est p'tête aussi que ça a l'air de rien lui faire du tout de bosser chez Hard Rock Mag, et ça doit m'énerver un peu, j'veux dire, Hard Rock Mag' quoi!!!!! :-))

Moi mon premier c'était avec Steve Harris avec un squelette en couverture, été 1992....
von_yaourt citer
von_yaourt
10/06/2008 14:45
cglaume a écrit : Pour info: Laurent Reymond = Lorenzo

Non, c'est pas Lorenzo, c'est Zloreno, le VS dyslexique. Mr Green
cglaume citer
cglaume
10/06/2008 14:40
Pour info: Laurent Reymond = Lorenzo
von_yaourt citer
von_yaourt
10/06/2008 14:00
La suite ! La suite ! La suite ! Mr Green
cglaume citer
cglaume
10/06/2008 12:42
Merde, ça veut dire qu'on peut pas demander de carte de presse nous-autres-de-Thrasho ... Mr Green

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