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Hard Rock Magazine : 24 ans au compteur déjà ! (épisode 2)

Interview

Hard Rock Magazine : 24 ans au compteur déjà ! (épisode 2) Entretien avec Sven Letourneur (2008)
Pour ceux qui aurait loupé le premier épisode de notre saga: Sven est le rédac chef actuel de HRM. Il a appris son boulot sur le tas, ne lit pas la presse metal, ne regarde pas les DVDs bonus, et a une carte de presse. Sven se remettra-t-il avec Pamela, cassera-t-il la gueule à Brandon, réussira-t-il son OPA sur "Modes & Travaux" ? ... Vous le saurez en lisant l'épisode 2 de nos aventures au pays de Hard Rock Magazine.

Petite question à propos de la périodicité avec laquelle paraît le mag: particularité de HRM, il est bimestriel. Je crois qu'il en est ainsi depuis ton arrivée au poste de rédac' chef … ?
Non. En fait on a démarré en tant que mensuel à 2 rédacs chef …

Et quand vous avez fait un rédac' chef de moins, vous avez fait un mois de plus, c'est ça … ?
Voilà. Non, en fait c'est pour différentes raisons. On est passé en bimestriel au moment où on a rajouté le sampler – parce qu'au début on avait démarré sans sampler. On était alors à 4,70 euros.

A l'époque je crois me rappeler que vous proposiez de télécharger la compil' depuis votre site non ?
Euh, non: ça c'était l'édition d'avant encore. Ca n'a pas marché du tout ce principe là. Ca a été une perte de temps. Tout comme, à mon avis – enfin ça n'est pas seulement mon avis vu que j'ai eu les même échos auprès de personnes de labels -, tout comme les plateformes de téléchargement de MP3 payants où tu paies ton MP3s à 1 euros, et où tu te retrouves donc à acheter à un prix sympa - genre 9 euros - l'album en MP3s: ça marche pas du tout – enfin en tout cas en metal. Alors effectivement le dernier single de Christina Aguilera ou de qui tu veux ça cartonne, parce que les gens vont acheter juste un single à 1 euro …

Ca marche aussi pour Ultra Vomit …
Oui, ça a marché parce que c'est un truc rigolo, qui déconne et tout, mais moi je me vois pas acheter toute ma disco en téléchargement à 9 euros, alors que tu vas dans n'importe quel magasin qui fait des disques d'occase, ton album tu le trouves 3 semaines après au même prix et t'as le vrai CD. Bon, je reviens sur ce que je disais, parce que là on part vers d'autres trucs: donc on a démarré tous les mois à 4,70 euros, à 2 rédacs chef, sans le sampler. En Juillet 2006 on est passé en bimestriel, on a rajouté le sampler et je me suis retrouvé tout seul.

Et là plus de boulot, donc besoin de plus de temps ?
Voilà, beaucoup plus de boulot parce que du coup je me suis retrouvé à gérer énormément de choses. En particulier à trop écrire je pense – parce que je dois écrire à peu près un tiers du mag.

Effectivement on voit marquer « Sven » en bas de pas mal de pages …
(rires) Des fois c'est un peu trop, m'enfin on fait avec. Et puis ça reste intéressant, c'est des groupes que j'aime bien donc c'est toujours cool de passer une demi-heure / trois quarts d'heure au téléphone avec des gens dont tu écoutes la musique depuis plus de 20ans. Donc plus de boulot …

Et donc ça n'était plus réaliste de faire ça sur un mois.
Voilà. Et puis ça permet effectivement de faire quelques petites économies d'échelle en plus.

C'est marrant ça. On aurait pourtant tendance à se dire: l'équipe fait les même recettes qu'avant – enfin peut-être pas tout à fait vu que le prix du mag a augmenté avec le sampler – mais maintenant étalées sur 2 mois, donc moins de rentrées d'argent dans l'absolu et donc des fins de mois plus difficiles non ? Ca n'a pas été le cas j'imagine ?
Bah en fait on a boosté les ventes à partir du moment où on a mis un CD.

Donc ça a compensé la perte due au changement de périodicité
Voilà.

Tu n'es pas obligé de bosser en plus à côté au moins ? Entre le fait que la presse metal ne se porte pas forcément bien, que HRM soit devenu bimestriel – et hormis les pigistes venant des webzines qui eux bossent à côté …
… Qui font ça par passion. Qui sont quand même rémunérés – même s'ils ne se font pas des couilles en or - parce que c'est quand même du boulot, ça prend du temps, et que c'est normal que les gens touchent un petit peu de sous quand ils écrivent et qu'ils passent deux / trois heures pour écrire un papier. Si, j'ai des revenus complémentaires quand même, mais je passe quand même 100% de mon temps sur le mag. Donc même en sortant tous les deux mois, par le fait que j'écrive pas mal dedans – avec en général une vingtaine d'interviews à faire, entre le temps de préparation, le temps de la faire et le temps de « dérusher derrière » (NDLR: et ça je peux vous dire que c'est long et chiant !!) – ça prend pas mal de temps.

Mais donc là tu es en train de me dire quand dans l'équipe de HRM – puisque pour toi ce n'est pas le cas -, il n'y a personne qui vit d'Hard Rock Magazine à 100% !!?
Bah moi quasiment, quand même. Après pour mon revenu complémentaire, je dirais merci à l'état. Et puis si, notre chef de pub en vit à 100%.

En même temps son boulot génère du chiffre
Voilà, son boulot génère du chiffre, mais aussi elle bosse sur Elegy en même temps – qui est aussi bimestriel -, donc ça lui permet d'alterner les deux. Après l'éditeur, forcément, vit de ça. Ensuite effectivement dans l'équipe de pigistes, on a une personne qui ne fait que ça mais qui pige dans différents mag, donc qui arrive à se générer un salaire suffisant. Une personne qui pige dans 2-3 magazines de façon très régulière peut en vivre. Mais faut pas compter sur un seul mag: on n'est plus dans les années 90s, tu ne peux pas compter sur un seul mag pour te faire un salaire.

OK. Ce qui a engendré cette situation c'est donc des ventes moins bonnes, causées entre autre pas l'arrivée des webzines. Toi comment tu vois ça à moyen et plus long terme la cohabitation avec les webzines ? Est-ce qu'un modèle de « partage du public » est possible ? De l'optimisme par rapport à ça ? Des cartes à sortir de ta manche si jamais « le marché » change encore de configuration ?
Je pense quand même que ça ne va pas si mal que ça.

Les ventes sont bonnes ?
Les ventes sont très correctes. Ce n'est pas, comme je te l'avais dit, les années 90s – ça, tout le monde à chuté, c'est clair et net – mais ça reste rentable, c'est l'essentiel.

Vous vendez combien de copies d'un exemplaire de HRM ?
Normalement je n'ai pas le droit de le dire. Bon, ça dépend bien sûr des périodes, des couv' – si c'est petite ou grosse couv' –, mais niveau diffusion, on distribue généralement entre 25 et 30 000 copies par numéro. Et niveau vente, et bien comme je te le disais je n'ai pas trop le droit de le dire.

Et il vous reste beaucoup de copies qui vont au rebut ?
Alors le taux le plus acceptable, pour dire que tu vends bien, c'est en gros 50%. On n'en est pas très loin. Si tu fais 50% de ventes sur ce que tu diffuses, c'est très très bien. Mais sinon après sur l'avenir, je pense qu'on peut très bien se partager le « marché » entre webzines et magazines. Il n'y a pas de raison que ça ne puisse pas fonctionner. Après je pense que c'est aux magazines de s'adapter. Le webzine, ses avantages c'est donc de t'apporter cette instantanéité, l'échange direct avec le lecteur – l'interactivité …

Un peu plus de liberté aussi … ou d'indépendance plutôt ?
Pas forcément. Pas forcément parce que je ne me sens pas dépendant de quelque chose particulièrement. Enfin si je suis dépendant de ce que les labels veulent bien nous accorder quand on veut faire une interview, par exemple. Mais après, sur ce qu'on va dire, sur ce qu'on pense des artistes ou des albums, ça m'est arrivé d'avoir des pressions, mais ce sont des labels avec lesquels je ne bosse plus – pour d'autres raisons, hein, mais du coup ça tombe bien! Mais sinon après sur tous les labels avec lesquels on bosse régulièrement … Je suppose que tu penses à l'aspect pub là ?

Oui, entre autres. C'est vrai que de ce point de vue là, il y a quand même un rapport de forces - qui n'est d'ailleurs pas forcément complètement en votre défaveur vu que les labels ne parient pas trop sur les webzines et qu'il n'y a pas non plus tant de mag metal que ça: vous restez un support dont ils ne peuvent pas trop se priver … Mais oui, effectivement, je pensais bien sûr à la pub.
Je pense que déjà le rapport de forces s'est inversé par rapport aux années passées. Après je te dis ça c'est ce que je suppose; j'en suis pas persuadé. Mais je pense qu'à l'époque les magazines avaient beaucoup plus de poids, donc pouvaient beaucoup plus facilement faire pression sur les labels en exigeant des choses, par exemple sur une interview: tant de temps sur les photos, tant de temps pour voir les artistes, telles choses à faire. En disant: « si tu ne m'offres pas ça, ton artiste, tu peux te le carrer au cul: j'en parle pas ! ». Maintenant, les mags sont plus tributaires de ce que les labels voudront bien et pourront bien lui proposer en fait, en sachant que derrière t'as les managements qui sont à l'étranger qui ont leurs exigences et qui sont pas toujours super open sur plein de choses. Donc de ce côté-là c'est parfois un peu chiant. Par contre côté pression, j'ai jamais eu quelqu'un qui m'a dit: « Cet album, si tu me mets une mauvaise note, je ne prends pas de pub chez toi. »

En sachant qu'ils ne peuvent pas se permettre non plus que vous ne parliez pas de telle ou telle sortie …
Non. Et puis après c'est pareil le rapport qu'on a à la pub dans notre cas à nous, c'est qu'on ne fait pas de chantage. On ne va pas voir un label en disant: « Je parle de cet artiste si tu prends une pub. » Généralement, ma façon de fonctionner c'est que je fais un point avec le label. Je vois un peu ce dont il veut qu'on parle suivant ses priorités - parce que lui, les ventes d'albums ça reste sa source de revenus. Donc il lui faut un minimum d'exposition sur ce qu'il pense pouvoir vendre et ce qu'il veut vendre. Parce qu'il faut qu'il puisse vivre aussi. Donc on fait un point par rapport à ses prio', par rapport à ce que moi j'aime bien et ce dont j'ai envie de parler, etc. On se cale tout ça. Et après, derrière, forcément, on va aller voir s'il y a des possibilités de publicités. C'est pour ça qu'on a une indépendance entre la rédaction en chef et la pub, c'est pour éviter des conflits d'intérêt en fait.

D'accord, donc c'est réglé en amont; tu filtres plus ou moins ce que tu sais qui risquerait de mal être reçu dans vos pages … Comme ça vous restez sur des rails où vos intérêts peuvent cohabiter.
Ca arrive de temps en temps oui, effectivement. Je peux choisir de parler d'un artiste parce que je sais que derrière peut-être qu'il y aura une pub, donc voilà … Mais je ne vais pas l'exiger en échange. Après c'est la publicité qui va voir le label, en disant: « Voilà, on va parler de ça, ça et ça. Est-ce que tu as du budget ? » … Et ça se négocie de cette façon. Mais il n'y a pas de chantage et pas d'obligation. La pub n'est pas obligatoire mais elle est la bienvenue en fait! On ne va pas dire non.

Sans parler de la pression qui pourrait venir des labels, il y a quand même la pression de l'actualité, les attentes des lecteurs, qu'il faut couvrir. Comment tu fais personnellement la balance entre ce qu'il faut traiter – because actualité du moment, priorité d'un label … –, et tes envies, ou les envies des autres rédacteurs ? Tu appliques un ratio, une règle ?
Non, non pas vraiment de pourcentage. Ca se fait suivant l'actu' en fait. J'essaie toujours de garder une place effectivement pour les coups de cœur. Par exemple sur le dernier numéro sorti en kiosque, il y avait une page et un titre sur le sampler d'un groupe finlandais qui s'appelle Diablerie. Le groupe n'a pas de label: il est en train d'enregistrer un nouvel album pour trouver un nouveau label …

C'est toi qui a introduit aux forceps (Ca ne s'utilise pas dans ce sens la les forceps voyons !) ce groupe dans le sommaire du mag ?
Oui. J'avais contacté le mec sur myspace il y avait quelques mois. En voyant qu'ils avaient de l'actu', qu'ils allaient enregistrer un nouvel album et tout, comme on avait bien aimé l'album d'avant – qui était sorti en 2005 je crois – j'ai vu qu'ils recommençaient le groupe donc je l'ai contacté et je lui ai demandé si ça l'intéressait de faire quelque chose. Et donc j'ai réservé de la place pour lui en disant voilà, je me mets un page et un sampler pour le mettre dans le numéro. Et même chose sur un autre groupe qui s'appelle Panzerballett, qui est un groupe de fusion de jazz metal qui n'est pas connu du tout. En fait j'ai reçu le CD par le label parce qu'ils le sortaient, mais il n'y avait aucune demande de quoi que ce soit en fait. Comme j'ai beaucoup accroché sur l'album, j'ai proposé au label de faire pareil: interview plus sampler.

Pareil pour Sideblast aussi je crois.
Ouais, et là c'était vraiment un coup de cœur de Rose (NDLR: Vignat).

Ca s'est vu effectivement: félicitations pour cette marque de bon goût ;)
Ouais. Et là c'est encore un petit peu différent parce qu'à l'époque, quand ils étaient encore au stade de la démo, on devait les mettre en « démo du mois », avec interview et sampler, mais comme j'ai eu des soucis de place, j'ai du virer la rubrique démo pendant plusieurs numéros. Donc ça n'a jamais pu se faire, et du coup là on a profité qu'ils soient enfin signés pour en parler. Et ça oui, on aurait du déjà en parler il y a quasiment un an de Sideblast.

En parlant de ces coups de cœur, je ne vais pas arriver à m'empêcher d'évoquer le fait que Greg n'ait pas réussi à imposer dans un numéro précédent un petit blabla sur le groupe Gorod, qui est quand même fantastique – bon OK, je fais ch*** tout le monde avec ce groupe mais ils le méritent! ;) Tonton avait réussi à en faire parler dans H'n'H, mais manifestement ça s'était arrêté à la porte de Sven chez HRM !
(rire) Il m'en avait parlé ?

Il semblerait …
Je ne me souviens plus. C'est vrai qu'après c'est le problème, c'est qu'on ne peut pas …

Il y a un nombre de pages limité …
Ouais. Ca c'est un des autres gros avantages du webzine, c'est qu'au niveau taille, t'es illimité. Tu peux traiter ce que tu veux; tant que tu as du temps de libre, tu peux faire ce que tu veux. Après, c'est vrai que le souci c'est que – étant donné qu'on ne sort que tous les 2 mois –, quand je vois la masse de CDs que je reçois de partout … Tous les deux mois on fait entre 120 et 130 chroniques, et un peu plus de 50 interviews. Par mois je dois recevoir entre 200 et 300 CDS. Donc sur deux mois ça fait en gros 500 CDs reçus … Après t'es obligé de faire des choix. Tu peux traiter 10% des groupes en interviews, et tu peux traiter à peu près un tiers / un quart de ce que tu reçois en chroniques.

C'est sûr: c'est à la fois le bon et le mauvais côté du fait d'être un gros titre
Ca, et puis après le problème symptomatique du marché du disque qui est que les labels faisant beaucoup moins de ventes ont multiplié les sorties pour essayer d'arriver à un équilibre. Sauf qu'on est inondé de sorties tout le temps.

Et puis a priori c'est un mauvais calcul: ce n'est pas parce qu'il y a plus de choses à acheter que les gens achètent plus.
Non. En fait ils achètent moins de plus de choses. Donc au final les labels s'y retrouvent mais pas les groupes: c'est vraiment un système qui dessert les groupes. Le label va s'y retrouver financièrement parce qu'il a eu plus de sorties et donc plus de rentrées d'argent, mais les groupes sont noyés dans la masse, c'est pas super cool, et après c'est vrai que tu te retrouves avec un nombre considérables de groupes qui ne servent à rien, qui sont des clones de clones de clones, donc c'est pas …

On est beaucoup à être perdant dans l'affaire.
Tout à fait. Je pense que c'est beaucoup les groupes qui y perdent. Et peut-être après aussi le fan de musique qui se retrouve noyé sous une masse de choses et qui ne va pas forcément savoir quoi écouter, ce qui va être bon ou mauvais.

Tout à fait. Tiens, retour sur un truc qui a fait plaisir à pas mal de monde: le retour du Hors Série Extrême. Ca faisait quelques temps qu'on n'en avait plus vu et c'était sympa de la voir ressortir. Par rapport à ça, une de vos motivations c'était je pense la passion. Avec Alexis (NDLR: Laffillé), vous avez pas mal contribué à ce numéro.
En fait on n'était que tous les deux à écrire dedans ouais.

Ce type de numéro - vu que sortir HRM tous les deux mois c'est déjà beaucoup de boulot -,c'est un gros risque que vous prenez principalement motivés par la passion, ou au contraire c'est un coup sûr parce qu'en ciblant un public plus spécialisé vous êtes certains de vendre un minimum, voire de toucher des lecteurs que vous n'avez pas d'habitude ? Le numéro s'est bien vendu d'ailleurs ? Aura-t-on un autre numéro ?
Niveau vente, ça a été correct, mais il y a eu une erreur stratégique qui a plombé le truc: le prix de vente par rapport à l'épaisseur du mag. Ce n'était pas attractif du tout. L'éditeur a fait cette erreur là, il l'a reconnu après coup quand il a eu le magazine entre les mains: effectivement il ne pensait pas que ce serait aussi léger avec ce prix de vente là. Donc je pense que ça nous a desservis, même si au final il est assez dense et qu'il y a pas mal de choses dedans. La personne qui va en kiosque et qui prend le machin qui est très léger, il va avoir peur de ne pas s'y retrouver financièrement par rapport à ce qu'il va trouver dedans.

Vous pensez arriver à corriger le tir sur un prochain numéro ?
On pense à une suite effectivement. Je ne sais pas trop quand car effectivement ça prend pas mal de temps. Le risque ça a été le temps passé dessus parce que ça m'a mis en retard sur le numéro normal de HRM.

Tu n'avais personne d'autre de l'équipe qui pouvait ou voulait s'investir dedans ? Ou tu n'as pas communiqué dessus auprès d'eux ?
Le truc c'est que c'était plus ou moins un test pour voir si cela pourrait être rentable. En dehors de ce que t'as envie de faire, tu ne peux pas te permettre de faire des choses comme ça à perte. C'était un numéro test et il fallait donc adapter la structure autour pour que niveau investissement ce soit un minimum. Pour être très honnête j'ai fait ce numéro là totalement bénévolement, parce que c'était un numéro test. Et donc je ne voulais pas demander aux gens qui collaborent avec nous de bosser comme des oufs dessus en plus du numéro normal sans les rémunérer. C'était la seule raison. Par contre quand on fera le suivant il sera beaucoup plus épais. Normalement ça fera à peu près la taille d'un numéro normal. Donc là c'est clair que je ne pourrai pas le faire tout seul, et du coup je demanderai aux autres personnes de l'équipe de collaborer dessus si ça les intéresse. Et dans ce cas là, comme on a vu que ça pouvait être rentable, ça devrait être plus facile. Il y aura plus de moyens je pense.

C'est une bonne nouvelle, même si on ne sait pas encore quand on pourra le trouver dans les kiosques. Déjà on sait qu'on peut guetter !
Oui oui, ce serait bien que ça puisse arriver avant la fin de l'année. Ce serait pas mal. Et après c'est pareil ça m'a permis d'entendre quelques critiques – avec lesquelles je suis d'accord -, à savoir que ça suivait un peu trop le même moule que le HRM normal. Avec des groupes qui aurait pu être dans le numéro normal et qui se sont retrouvés dans l'extrême. Donc je pense qu'on s'orientera vers quelque chose d'un peu plus spécifique, d'un peu différent dans la forme.

En même temps ça n'est pas facile de se réinventer. Il faut être schizophrène.
C'est surtout histoire de proposer des choses un petit peu différentes, et de sortir du schéma « interview / chronique / live report » de base qui est à la base du mag. On peut essayer de partir vers autre chose, qui change un petit peu.

OK, et bien on aura la surprise.
On verra ouais. Je ne peux vraiment pas te dire quand ça se fera mais on y pense.

On a parlé du web. En dehors de l'utilisation que tu peux en faire pour le boulot, et compte tenu du fait que tu n'aimes pas la presse écrite …
C'est pas que je n'aime pas …

OK, m'enfin tu ne la lis pas, ce qui revient un peu au même …
Disons que maintenant je la lis encore moins parce que, faisant des interviews des artistes qui m'intéressent, je ne vais pas forcément aller lire ce qu'ils racontent à côté parce que je saurais déjà ce qu'ils ont à dire. Donc, j'aurais pas trop d'intérêt à ça. Après non, je ne déteste pas, mais ce n'est pas un truc qui m'attire vraiment quoi.

D'accord. Mais est-ce que tu fais un usage perso du web pour – bien que tu sois déjà inondé de CDs – faire des recherches de groupes, faire des découvertes que le cadre plus figé de ton boulot pour HRM ne te permet pas de faire ?
Oui oui, ça m'arrive.

Je sais que tu traînes sur VS, mais en général c'est pour réagir à des « communiqués » plus ou moins officiels ou des discussions traitant plus ou moins directement du mag.
Oui c'est vrai que je ne suis pas un gros gros posteur, parce que je n'ai pas trop le temps. VS, je suis dessus depuis un bon moment. Je crois que j'ai du m'inscrire sur le forum en 2000 ou 2001 (NDLR: vérification faite, le 14 Mars 2003). Donc il y a quelques années déjà. Après, VS, comme pour pas mal de gens qui traînent dessus, moi je suis plus côté forum que côté webzine. Après c'est vrai que je traîne quand même de temps en temps sur le webzine pour voir un peu les news qu'il peut y avoir, voire aussi certaines chroniques que j'ai pu faire ou qu'on a pu traiter dans le mag, voir ce que les autres en pensent. C'est toujours intéressant d'avoir un autre point de vue. Après oui, ça peut être myspace pour découvrir de nouveaux groupes, en surfant d'amis en amis sur les groupes que j'aime bien. Donc oui, je l'utilise de temps en temps pour ça. Sinon après, au niveau perso, ça peut être en magasin, chez Gibert ou autre, en faisant les stocks d'occases, en écoutant quelques trucs pour faire des petites découvertes.

On reste sur le web, et on s'oriente plus dans une optique narcissique: hormis l'interview de Yves de Metallian (cf. une discussion off), tu connaissais Thrasho, tu avais eu l'occasion d'y passer ?
J'y suis passé de temps en temps, principalement quand je faisais – pour rester dans le cadre du boulot - des recherches d'interviews de groupes. En fait ça me permet de voir ce que les mecs racontent à droite à gauche avant de préparer mes inter', pour éviter en général de poser les mêmes questions, et puis pour rebondir par rapport à ce qu'ils ont pu raconter dans d'autres médias, soit dans d'autres mags, soit sur des webzines. Donc effectivement j'y suis passé dans ce cadre là. Et après je connais le nom, mais c'est con parce que c'est toujours pas rapport à VS et par rapport aux gens de Thrashocore qui postent dans Vs en fait.

C'est sûr qu'on ne peut pas être partout, et comme VS est un vrai lieu de confluence du microcosme web metal …
Mais après c'est vrai que – tout comme je ne suis pas lecteur de presse -, je ne suis pas non plus spécialement lecteur de webzine en fait.

Suite des trépidantes aventures de Hard Rock Magazine au pays de Thrasho, avec happy end, best of du tournage et course-poursuite de fin façon Benny Hill avec bimbos dénudées à forte poitrine dans le dernier épisode de l'interview, à venir la semaine prochaine ...

2 COMMENTAIRE(S)

cglaume citer
cglaume
19/06/2008 07:11
La fin des aventures est maintenant en ligne ici.
von_yaourt citer
von_yaourt
12/06/2008 13:20
Ah ! La mythique couverture du HRE avec Dani, et la magnifique faute sur le nom de Marduk (écrit Marduck... et ouais, ils n'étaient encore pas si connus), la belle époque...

Sinon, encore une fois un pan d'interview très intéressant. Vivement la suite !

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