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Kalisia : le grand retour

Interview

Kalisia : le grand retour Entretien avec Brett (2009)
Voilà maintenant un peu plus de 13 ans que certains attendent le groupe de "death metal progessif" français qui avait fait pas mal de bruit en sortant sa première démo "Skies" en 1995. Que pense le groupe de cette attente ? Pourquoi autant de temps ? Comment dit-on "t'aurais pas pu aller plus vite ?" en Kal ? Autant de questions qui trouveront des réponses dans l'interview que Brett, le frontman de Kalisia, m'a sympathiquement accordé.

Un grand merci à toi Brett de m'accorder cette interview !

Merci à toi de t'intéresser à ce que je peux bien avoir à dire... Et à ceux qui perdront leur temps à la lire ;-)


Parce qu'il faut bien commencer quelque part, et que l'histoire du groupe ne remonte pas à hier (c'est le moins qu'on puisse dire) peux-tu nous présenter Kalisia ?

Et bien le groupe s'est formé en 1994 et a sorti une première démo "Skies" qui a eu un petit succès d'estime assez flatteur et depuis nous travaillons sur un concept album plutôt ambitieux qui nous a occupé de longues années. On est un groupe de Montpellier et pour ce qui est du style, je pense que le terme de Death Metal Progressif hybride ou évolutif est suffisamment vague pour nous englober et nous ressembler.


Que penses-tu de cette image de groupe « culte » du metal français que Kalisia a après seulement une démo ? Est-ce que ça permet de travailler plus sereinement en sachant qu'on est toujours attendu ou est-ce qu'au contraire ça met encore plus de pression ?

Je n'en pense pas grand chose, c'est un concept qui nous échappe complètement car pour nous, nous n'avons rien de culte et cette appellation à notre sujet nous semble totalement usurpée. Il est clair que cela nous fait très plaisir de découvrir que des gens nous connaissent et nous attendent avec impatience, c'est le genre de bonne surprise que tout groupe souhaiterait avoir ! Oui, cela met la pression, surtout que l'attente aura été longue et que les espoirs sont sans aucun doute au-delà de ce que nous avons pu réaliser, donc nous avons peur de décevoir, peur du "tout ça pour ça".


Peux-tu nous parler de la démo Skies, de l'accueil qu'elle a reçu, et qu'en penses-tu avec toutes ses années de recul ?

Pour l'époque, elle sortait pas mal du lot, étant enregistrée dans un studio professionnel avec un son tout à fait correct (des albums aujourd'hui sonnent moins bien). La cassette était dupliquée de manière pro également. Bref, c'était du sérieux, et la réédition en CD par Adipocere à 1500 exemplaires nous a grandement aidé à diffuser notre nom. Quant à la musique, on était vraiment pas mal différents des autres groupes à l'époque je pense. C'était une période charnière, avec les montées en puissance du death mélodique suédois et du metal progressif dans lesquels beaucoup de groupes se sont engouffrés, mais nous avons continué sur notre voix, ce qui fait qu'on est encore plus à part aujourd'hui, nous avons évolué mais pas dans le même sens que la masse, nous nous sommes détachés de nos influences là ou d'autres s'en sont trop rapprochés. En tout cas j'apprécie toujours d'écouter ces morceaux de Skies, surtout dans leurs versions remixées.


Une question qui peut paraître un peu idiote maintenant (mais on a de tout dans notre lectorat) : pourquoi proposer Skies avec Cybion ?

Haha, non ce n'est pas une question idiote, je ne crois pas. "Skies" est depuis longtemps épuisée et on m'a dit qu'elle avait été vu à plus de 100 euros sur ebay. On la distribuait gratuitement sur notre site web, mais je trouvais intéressant de l'offrir sur un support physique et de la remixer (mais pas au point de la défigurer ou dénaturer). C'était un bon complément à Cybion, qui représente le futur, alors que Skies et le contenu global d'Origins représente plus le passé.


Quand avez-vous commencé à composer et à enregistrer Cybion ?

A composer, ça doit dater de fin 1996, on a commencé à l'enregistrer véritablement en 2003 même si on a volontairement gardé des parties enregistrées en 1996 ou peu après, certains sons de synthé ou de boite à rythme tout pourris, voire même complètement "kitsch", mais qui au moins nous parlent et ne sont pas dénués de charme ou d'émotion (oui j'aime bien les années 80 moi, lol).


Pendant le laps de temps, tes goûts en matière de son et d'enregistrement ont-ils évolué ? Comment as-tu géré les évolutions du matériel d'enregistrement en dix ans ?

Ils continuent d'évoluer de mois en mois, rien n'est fixe. Une grosse partie de mes problèmes pour enregistrer et surtout mixer cet album furent liés au matériel et à mon ordinateur qui n'était vraiment pas suffisamment puissant pour la tâche demandée (plus de 200 pistes par endroits avec la chorale et l'orchestre). La situation s'est débloquée quand j'ai enfin pu m'acheter une machine digne de ce nom, avec une pomme dessus et ultra-puissante. Une bouffée d'oxygène, crois-moi j'en devenais fou.


Bon, j'arrive à la question que tout le monde se pose : pourquoi 13 ans, vous vouliez concurrencer Cynic et Guns N Roses, vous avez gravé vos cds à la main ou vous avez coupé vous-mêmes les arbres pour faire le packaging ???

Les problèmes de composition et d'implication des différents membres du groupe, les problèmes d'informatique ou de matériel aux moments critiques (pannes d'ampli par exemple), le fait qu'avec l'âge, le temps s'accélère et que les semaines ressemblent à des journées, l'ampleur de la tâche... Sincèrement je crois qu'on nous a jeté un sort, que le mauvais œil était sur nous ou une connerie dans le genre. C'était vraiment infernal et plus d'une fois j'ai failli tout abandonner.


Peux-tu nous parler du concept de Cybion, et du choix de faire un seul et unique morceau ?

Ce choix a été fait juste avant la sortie de "Crimson" de Edge Of Sanity, qui nous a bien foutu les boules d'ailleurs, ils nous ont piqué notre idée ;-). Au départ nous avions commencé à travailler sur la suite de "The Mental Frames - Part I", et puis petit à petit a germé l'idée de faire un concept album qui en regrouperait toutes les parties, pour finalement déboucher sur Cybion. Le concept de Cybion est très fouillé, et regorge, à l'image de la musique, de beaucoup de nuances, de thèmes. C'est plutôt du genre épique ;-) L'histoire démarre dans un futur très très proche (en fait elle a déjà plus ou moins commencé, mais comme elle a été écrite il y a 10 ans... hahaha). C'est plus de l'anticipation que de la science-fiction à proprement parler, on est loin des sabres lumières ou autres créatures baveuses et on est plus proches d'univers à la Frank Herbert, Philip K. Dick ou Arthur C. Clarke.


Pourquoi avoir inventé une langue pour un album ? C'est peut être ça qui explique les 13 ans...

Je voulais que la chorale chante en latin mais j'avais la flemme de l'apprendre :-D
Et puis cela n'avait aucune justification dans l'histoire, alors qu'une langue nouvelle, universelle, commune entre toutes les races de l'univers, une sorte d'espéranto galactique, en avait beaucoup plus et est même une nécessité quand on y réfléchit. Alors j'ai étudié différentes langues comme... le latin (sic), le sanskrit, l'anglais, l'arabe, le grec, l'allemand, le japonais, et même le quenya ainsi que le tengwar (les langues inventées par Tolkien) pour obtenir le Kal, un langage crédible, articulé, possédant sa grammaire propre et sa sémantique, son étymologie et sa logique. Je lui ai également crée une calligraphie propre. Et un avantage certain, c'est que je vois mal quelqu'un venir me voir pour me dire "y a une faute là" ! En revanche je tiens à préciser que je n'ai pas inventé de mots dont je n'aurais pas l'usage, mon "dictionnaire" s'agrandissait au fur et à mesure de mes besoins (ne me demandez pas comment dire "chaussette" ou "lave-linge" en Kal !!!).


Y a-t-il une message subliminal dans cette lettre : (désolé) ?

Oui, tu peux être désolé ! Alors pour tout te dire ce n'est pas une lettre mais ce sont là deux phonèmes (qui sont symétriques pour une raison bien précise, pas trop difficile à comprendre si on a le livret avec les paroles et leurs sonorités).


Pourquoi n'avoir limité les interventions des musiciens invités qu'aux seules reprises, ça ne t'aurait pas plu un solo de Masvidal ?

Parce que Cybion était fini quand j'ai bossé sur les reprises et que j'ai contacté des gens pour les reprises. Ceci dit, Arjen Lucassen d'Ayreon intervient bien sur Cybion.


Peux-tu nous parler un peu de la relation que tu entretiens avec Paul Masvidal et plus généralement avec Cynic ? J'imagine qu'avoir un invité pareil c'est un peu un rêve qui devient réalité !

Haha, oui, enfin le rêve ce serait plutôt Sean qui joue avec nous ;-) (il manque un batteur au groupe, ndlr). Paul est devenu un bon ami au fur et à mesure des tournées avec Cynic que j'ai faite avec eux à travers l'Europe. Ils m'ont d'ailleurs proposé le poste de chanteur à la fin de l'été dernier (j'avais chanté avec eux sur scène à plusieurs reprises) mais je les ai plutôt orienté sur le fait d'avoir un guitariste-chanteur, sachant bien que je n'aurais de toute façon pas le niveau guitaristique. Et à ma grande surprise ils m'ont demandé de travailler sur les morceaux pour les rejoindre en Californie, mais j'ai fini par me blesser au bras avec une tendinite (qui est toujours présente plus d'un an après) et j'ai dû laisser tomber. C'est de toute façon mieux ainsi car Tymon fait bien plus l'affaire que moi dans Cynic.


Cette reprise de How Could I figurera d'ailleurs sur un tribute à Cynic composé exclusivement de groupes français. Il paraît que Paul est assez enthousiaste à propos du projet, n'est-ce pas ?

Je n'en sais rien, on en n'a pas beaucoup parlé ensemble, j'ai commencé par être un peu l'intermédiaire entre Geoffroy (l'instigateur du projet, ndlr) et le groupe au tout début, et ensuite je ne me suis plus occupé de rien. En tout cas je suis content car notre reprise est la première que Sean et Paul ont entendu de leur vie.


Envisages-tu d'effectuer une tournée dans un avenir plus ou moins proche ?

On aimerait vraiment, mais cela semble pas mal compromis. En tout cas on rêverait de jouer Cybion en entier avec des projections vidéos.


Quel regard portes-tu sur l'évolution de la scène metal française depuis les nombreuses années où tu l'as suivie ?

La scène française a toujours été très riche et originale, même les "experts" étrangers s'accordent pour le dire. Malheureusement, le manque de soutien des autorités (parfois même du public), le manque de professionnalisme de la grande majorité des groupes, voire même leur arrogance pour beaucoup (ce qu'on appellera un certain "esprit français"), ont joué contre eux pendant longtemps. Aujourd'hui, les choses changent petit à petit et je m'en réjouis ! Le succès totalement mérité (qu'on aime ou pas) d'un groupe comme Gojira ouvrira je l'espère des portes à d'autres, montrera l'exemple, mais il faut se serrer les coudes. C'est pas en faisant des croches pattes aux autres qu'on va y arriver. Et puis les "locomotives" françaises me semblent enfin démarquées de leurs influences parfois beaucoup trop pesantes à mon goût...


La recrudescence récente de groupes de « death technique » te rassure t-elle pour l'accueil de Cybion, ou as-tu plus peur d'être à contre-courant de la vague de « death moderne » qui sévit depuis quelques années ? Autrement dit, n'as-tu pas peur d'avoir un public composé quasi-exclusivement de vieux ?

J'ai rien contre les vieux... :-)


Enfin, devra t-on attendre 13 ans pour voir le successeur de Cybion ?

Qui peut le dire...


Je te laisse le mot de la fin !

Bonne année 2009 à toutes et à tous.

2 COMMENTAIRE(S)

von_yaourt citer
von_yaourt
11/01/2009 16:19
cglaume a écrit : Bravo pour ce bon boulot von_yaourt !

Merci m'sieur ! Sourire
cglaume citer
cglaume
11/01/2009 16:07
Bravo pour ce bon boulot von_yaourt !

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