Killer on the Loose
Interview
Killer on the Loose Entretien avec Wilhem (2016)
A l’heure où Internet supplante les médias traditionnels, et où les réseaux dits sociaux prennent une ampleur beaucoup trop importante, il est toujours agréable de voir que des irréductibles s’accrochent contre vents et marées pour faire vivre la musique, et principalement le Metal via la radio et la Fm. Direction donc les Yvelines pour parler de l’émission « Killer On The Loose » qui depuis 1980 officie sur les ondes avec toujours la même ferveur et le plaisir de son équipe actuelle, rencontre donc avec le sympathique et bavard Wilhem pour nous parler de tout cela et bien plus encore.
1. Salut Wilhem, merci de prendre un peu de ton temps pour répondre à cette interview, pour commencer peux-tu te présenter et me raconter ton parcours qui t’a amené jusque sur les ondes ?
Salut et merci pour cet échange. Je suis donc Wilhem, j’ai 32 ans. Je vis en région parisienne et je suis dans l’émission depuis 2006.
Je n’avais jamais pensé à la radio avant, mais je ne dirai pas non plus que c‘est par hasard. En fait « Killer On The Loose » marche plutôt à la cooptation, un peu comme un MC. Des amis connaissaient l’équipe en place à l’époque (dont deux membres font toujours partie), je passais donc de temps en temps aux studios pour discuter musique en buvant une bière. J’ai finis par prendre un jour le micro pour présenter un disque, puis un concert, puis pas mal de choses… et lorsqu’une place s’est libérée, on me l’a proposée à l’essai. Je ne l’ai pas quittée depuis et l’émission prend beaucoup de place dans ma vie, comme pour tous les autres membres du KOTL Crew.
Aujourd’hui encore, on fonctionne ainsi. L’engagement au sein de KOTL est dur et devient rapidement une priorité qu’il faut savoir assumer. En échange, on apprend beaucoup, on développe un excellent réseau relationnel et on se fait de bons amis.
2. Quelles sont tes fonctions au sein de l’équipe ?
Je suis réalisateur, animateur et je m’occupe de la programmation de la première partie de l’émission, en binôme avec Nico (Cannib’). Je réalise également la partie graphique. Je couvre aussi quelques concerts bien sûr, même si ce n’est pas moi le plus actif à ce niveau. Je ne compte pas mes heures, comme tout le monde dans le Metal en France. (rires)
3. L’émission (qui tient son nom de la célèbre chanson de THIN LIZZY – tirée de l’album « Chinatown ») a été fondée par Eric en 1980, c’est hallucinant qu’elle soit encore à l’antenne après tout ce temps. Qu’est ce qui fait sa longévité selon toi ?
Oui, c’est assez incroyable en effet, cette émission est plus vieille que moi ! Les premières traces qu’on a remontent à décembre 1980 avant même la libéralisation de la bande FM, même si elle a vraiment décollé une paire d’années plus tard. Personnellement je le vis plus comme une responsabilité qu’autre chose, étant dans l’équipe depuis beaucoup moins longtemps. D’ailleurs son fondateur Éric est revenu depuis 2010 dans l’équipe pour réaliser la « Chronique du Créateur », une chronique de 5 minutes sur l’histoire du Metal et de toutes ses composantes culturelles. Lorsque c’est quelqu’un qui l’a vécu, c’est toujours plus intéressant qu’un article Wikipédia.
En fait je pense que la longévité de cette émission est due à l’engagement de son staff. Sur ces 36 années, « Killer On The Loose » en a vu de toutes les couleurs et a changé en profondeur. Internet a été un vrai chamboulement mais ne l’a pas tuée comme d’autres qui étaient pourtant très bonnes. Le début des années 2000 a été tout de même très chaotique, que ce soit dans la relation avec les labels ou les webzines et autres web radios. La dynamique de l’époque était « Tout le monde est un concurrent », le Metal était très divisé. Le salut de KOTL à ce moment et sa seule constance depuis c’est son équipe, qui n’a jamais baissé les bras. Elle a bougé bien sûr, certains sont venus, d’autres sont partis, mais le dévouement de chacun a toujours été profond. D’ailleurs la porte des studios est toujours grande ouverte à la douzaine d’anciens animateurs, qui repassent de temps en temps prendre le micro ou faire un live-report. Certains sont dans d’autres médias, comme Willow avec « 2guys1tv » ou JoHell qui fut un temps dans « Unedose2metal », d’autres non. Mais aucun ne perd de vue l’émission.
4. Y’a-t-il une émission ou un animateur qui t’a donné envie de passer toi aussi derrière le micro ?
Pas vraiment. Ma « passion » de la radio s’est faite en pratiquant. J’ai découvert la puissance de ce média une fois entré dans le studio. C’est un média sonore, il faut créer de la voix et laisser l’auditeur mettre des images dessus. Je me demande parfois si ça ne stimule pas plus l’imaginaire que l’écrit. C’est ce qui m’a plu.
Certains animateurs « pros » me laissent rêveurs dans leur gestion des invités, du temps de paroles, etc. Ils sont souvent en dehors du Metal et manquent souvent de naturel. Mais c’est de l’ordre du détail qui ne va pas intéresser tes lecteurs. (rires)
5. Comment se passe la programmation et le choix des invités ? cela se fait-il de manière collégiale ou selon les goûts et styles de chacun ?
Chacun d’entre nous a sa spécificité musicale, sa propre expertise. Du coup, chacun laisse le champ libre à l’autre. Personnellement je ne suis pas un spécialiste de l’extrême. Yann (le patron depuis plus de 20 ans) en est un. Je le laisse donc choisir à 100% ce qu’il met. C’est pareil pour moi quand je programme du Stoner ou du Modern Heavy ou pour Cannib’ lorsqu’il cale du NWOBHM. Chacun est donc responsable de ce qu’il diffuse. Si ça ne colle pas, c’est de sa faute et les autres le lynchent hors-antenne ! (rires)
C’est la même chose pour les rubriques comme le Journal de l’Enfer, la Chronique du Créateur ou l’agenda concert. Chacun gère sa partie et veille à ce que ça colle avec le ton de l’émission. Chacun ira de sa remarque et donne un coup de main si besoin, mais il y a beaucoup d’autonomie.
Pour les invités, on est dans une démarche plus collégiale en effet. Mais on brasse très large. Le Metal est devenu une culture à part entière. On n’est pas particulièrement intéressé par les gros groupes internationaux. Quiconque veut une interview de SLAYER n’a qu’à demander à Google, ils en font dix par an rien que pour les médias francophones.
On s’intéresse plutôt à ceux qu’on ne voit pas trop souvent, surtout dans le Metal français. Il y a des groupes et des assos formidables qui méritent le succès, on leur donne un coup de pouce. On aime aussi faire des interviews qui sortent un peu des sentiers battus, comme des médias, des écrivains, des youtubeurs ou des illustrateurs Metal. Ces personnes ont une culture absolument incroyable ! On a même interviewé récemment l’importateur français des sauces piquantes Metal… et tu me crois si tu veux, c’était super intéressant ! (rires).
Nous avons aussi des favoris, qu’on affectionne particulièrement et qu’on fait revenir une fois par an dans l’émission, comme NO RETURN, Damage Done Prod ou le Hellfest, avec qui on bossait il y a dix ans déjà. Mais une émission par an sur presque cinquante, je ne pense pas que ça fasse saturer nos auditeurs.
6. La force de la team est qu’elle est très éclectique dans ses goûts, chacun amène sa touche pour sa partie musicale et ses articles du coup tout le monde parmi les auditeurs y trouve son compte. Cela est-il voulu dès de le départ ou le choix s’est-il imposé par défaut ?
Nous avons un seul fondamental dans l’émission, qu’elle fonctionne en deux parties : Une heure trente de Metal puis une heure trente de Metal extrême. Le fan d’AC/DC n’était pas toujours fan d’ABORTED, ça permet de satisfaire tout le monde en scindant bien les deux et de ne pas sauter du coq à l’âne dans nos playlists. On ne parle pas assez de Metal extrême en France. C’est dommage car c’est une part si riche de notre courant musical… Nous avons toujours voulu brasser large, en oubliant le moins de personnes possibles. C’est aussi pour ça que nous parlons de concerts un peu partout en France, même si c’est difficile de tout couvrir.
La partie rédactionnelle présente sur le site se positionne différemment. On y aborde des éléments et facettes de la sphère Metal qu’on n’a pas le temps de creuser dans l’émission. Mais là aussi on essaie d’élargir les horizons, de faire connaitre… Ou de faire sourire. On ne marche pas sur les plates-bandes des webzines, on essaie de faire autre chose.
Mais pour répondre à ta question, ces choses se sont mises en place d’elles-mêmes. On a essayé de structurer ça à l’ancienne, avec un conducteur millimétré, des séries par sous-genre, de cloisonner le tout comme on fait ailleurs… Et c’était désastreux ! (rires) Tout le fun et le naturel étaient partis. C’était plus pro, mais chiant à mourir !
On a donc balancé tout ça et laissé chacun s’éclater avec ce qui lui plaît sur le moment. Le résultat est équilibré et chacun y trouve son compte des deux côtés du poste. On bosse beaucoup pour préparer l’émission chaque semaine et on respecte au mieux les horaires des différentes rubriques, mais une fois en direct on se lance et c’est tout. C’est étrange, je sais. (rires)
7. Y’a-t-il eu une rencontre via l’émission qui t’a véritablement marqué ?
En presque dix ans il y en a eu beaucoup. La première à laquelle je pense est un échange avec Willy Adler, guitariste de LAMB OF GOD. Après avoir bouclé l’interview on a un peu discuté en off. Il m’a fait des confidences sur sa façon de composer qui ont radicalement changé ma vision de la guitare et de la musique au sens large. Il n’a aucune idée de l’impact que ça a pu avoir sur moi ! (rires)
Un autre exemple serait la rencontre avec Nicolas Dubuisson (illustrateur) ou encore avec Jérémie Grima (auteur d’ouvrages Metal dont l’excellent livre « Metal Bunker »). Ce dernier m’a montré qu’on pouvait être un grand observateur du Metal tout en gardant sa fraicheur et sa curiosité. Il est devenu un bon ami et nous sommes en étroite relation depuis. On prépare d’ailleurs une collaboration radio sur cette fin d’année et avons quelques trucs dans les cartons.
Mais ma grande satisfaction c’est de rencontrer des gens bons, doués. Des gens qui bossent comme des dingues et bâtissent des choses incroyables, que ce soit des groupes, des concerts, des médias. Et le meilleur, c’est que ce sont souvent des gens très humbles. Les grandes gueules et autres rockstars de forum sont souvent les plus décevants… Ce qui est rassurant finalement ! (rires)
8. Tu es présent depuis presque une décennie maintenant, comment vois-tu l’évolution du public, la manière de consommer de la musique et l’image que renvoie le Metal au sein des néophytes ?
Je suis très curieux de l’évolution du Metal et de son environnement. Quand on me pose la question, je commence toujours mon monologue de 4 heures par ceci : Je crois que tout s’est joué ces 6 dernières années avec la fameuse « génération Z ».
Leur relation au Metal est très différente de la nôtre. Elle est hyper connectée et dans l’instantané. Ils sont tous différents, mais je constate souvent qu’un jeune de seize ans d’aujourd’hui ne va pas passer par les fondamentaux Metal que nous avons pu avoir comme le Big Four ou même un Rock Hard… Tout du moins pas tout de suite. Il va découvrir un groupe sur Youtube, va télécharger la discographie en vingt minutes sur son PC, la balaiera en autant de temps et passera à un autre groupe. Tous ne font pas ça, mais c’est tout de même une tendance de fond qui n’a rien à voir avec ce qu’on a pu vivre, nous les vieux de plus de trente ans. (rires)
Est-ce une mauvaise chose ? Pas forcément, mais ça change tout dans la relation qu’ils ont au Metal.
Je me souviens d’un gamin comme ça avec qui je discutais. Il m’a parlé d’une bonne dizaine de groupes très connus aux US et dont j’ignorai même les noms… Mais ne connaissait pas MACHINE HEAD ou SEPULTURA ! (rires) Cette génération est franchement surprenante. Ce n’est pas pour me déplaire, c’est amusant et assez rafraichissant.
L’image que renvoie le Metal a également beaucoup changée. « Le Petit Journal » et le Hellfest y sont pour plus qu’on ne croit. En gros, on est passé de « gens malsains et potentiellement dangereux » à « gros nounours pas biens méchants ». Il y a du progrès mais on est toujours à côté de la plaque. Les métalleux sont des gens comme tout le monde, rassemblés par une même passion. C’est ce qui créé cette dynamique sympathique dans les concerts : on est tous là pour la même chose, point. Le reste c’est de la littérature. (rires)
Maintenant lorsque tu te promènes un peu looké dans la rue, il arrive que tu te fasses tutoyer directement par n’importe qui. C’est une facette de la culture Metal et j’aime plutôt ça, mais quand n’importe qui s’y met sous prétexte que tu as un t-shirt de groupe, c’est… étrange. On est un peu passé d’un extrême à l’autre. De « tu me fais peur » à « tu es un bon gars ».
Ça risque d’ailleurs de nous jouer des tours un de ces jours. La polémique absurde autour de Phil Anselmo m’a déjà inquiété à ce niveau. Effectivement, ce qu’il a fait était limite et pas indispensable… Mais c’est comme ça dans le Metal depuis toujours, non ? Une contre-culture qui peut choquer, voilà.
9. Notre style musical a été toujours été considéré comme le vilain petit canard en France, sa représentation dans les médias nationaux est quasiment absente, cela te dérange-t’il ?
J’ai longtemps craché ma rage contre ce traitement de la part des médias et réclamé la tête du directeur de prod’ de « Zone Interdite ». Mais j’ai fini par réaliser deux choses en creusant un peu le sujet, notamment pour des articles sur le site de l’émission.
La première, c’est que le Metal est un véritable paradoxe. Or, le journaliste mainstream cherche à comprendre la logique du Metal, trouver de la cohérence… Là où il n’y en a pas :
On pogotte dans les pits, mais on clame qu’il n’y a pas d’ambiance plus chaleureuse. On hurle à s’en dégosiller, on fait le sign of the Horns, on aime les clous, le cuir et les chaînes, mais on a une vie comme les autres et on se revendique comme « sympas ». On clame à qui veut l’entendre que « le Metal c’est la vie », alors que la mort, la haine et la colère sont dans une très large majorité des thématiques et visuels des groupes qu’on écoute. Et tout ceci est normal, c’est le Metal et c’est ainsi. On l’aime pour ça.
Mais mettons à la place d’un type « normal » ou un journaliste. Il ne peut pas intégrer ça, c’est… illogique. Du coup, il est forcément à la rue quand il essaie de traiter le Metal dans un sujet. Il va chercher une logique, donc il va se planter. D’autant plus que tout n’est pas que folklore Metal. Certains groupes croient dur comme fer en leurs messages même s’ils sont franchement « limites » ou très ésotérique. Même s’ils ne sont pas nombreux il ne faut pas l’oublier. (rires)
J’ai donc fait le deuil d’un traitement juste dans les médias nationaux. D’autant plus qu’une perception populaire et positive du Metal a une autre conséquence : L’appât du gain. Le Metal n’a jamais été aussi populaire qu’aujourd’hui en France, quoi qu’on en dise. Cela entraine une inflation terrible des places de concerts. On a aussi fait un article là-dessus en comparant nos vieux talons de billets et les plus récents (pour les mêmes groupes). Notre constat : une augmentation qui frôle les 100% en dix ans ! Paradoxalement, on déserte les petits concerts indés qui proposent des supers plateaux pour 15 euros, étrange non ?
Et bien sûr, les marques se jettent également dans la brèche. La fameuse veste à patch d’H&M affublée de groupes imaginaires est une autre conséquence d’un Metal reconnu auprès du grand public. On a beaucoup parlé d’eux, mais Diesel a fait la même chose. On voit d’ailleurs maintenant des jeunes femmes porter des t-shirts GUNS’N ROSES sans même avoir déjà écouté le groupe… Ils sont en vente chez Zara.
J’en viens donc à me dire que si le Metal reste une musique d’initiés, c’est très bien. Le jour où on verra Kerry King sur des gobelets McDo, comment réagirons-nous ? (rires)
10. Vous émettez depuis la radio associative « RVVS », avez-vous carte blanche dans vos choix ? la Direction a-t-elle un droit de regard sur la programmation ?
Bien sûr, elle a un droit de regard complet et absolu… Mais elle nous laisse faire tout ce qu’on veut ! (rires) Il arrive qu’on se fasse taper sur les doigts, quand l’émission dure vingt minutes de plus que prévu par exemple. Mais dans l’ensemble ils font preuve d’une véritable bienveillance vis-à-vis de « Killer On The Loose ». Nous sommes l’une des plus vieilles émissions qu’ils ont et elle marche plutôt bien. De plus le crew est partie prenante dans le fonctionnement de la station de radio au sens large. Tout se passe très bien et on a beaucoup de chance d’être avec eux.
11. Etes-vous salariés de la station ou assurez-vous ce boulot de manière bénévole ?
Non seulement nous sommes tous bénévoles mais nous payons une cotisation pour adhérer à la station de radio chaque année ! (rires) C’est un investissement de temps, d’énergie et d’argent. Mais la satisfaction n’est pas ici de toute façon et ça nous permet de conserver une liberté absolue. Nous n’avons pas de publicité de quelque forme que ce soit, ni à l’antenne ni sur le site, ce qui commence à être un luxe sur le net et dans les médias Metal.
12. As-tu une idée des audiences que vous réalisez tous les lundis soir ?
Les chiffres, un secret jalousement gardé par tous ! (rires). Sur la bande FM non. Il faudrait effectuer sondage médiamétrie, ce qui coûte les yeux de la tête (je crois que ce serait 20% du budget annuel d’RVVS ou un truc du genre). Sur Internet par contre oui. En 2015 nous avons franchi la barre des 1 000 auditeurs sur une émission. Et nos podcasts ont été téléchargés 300 fois par émission en moyenne. L’année 2016 nous montre une augmentation assez incroyable du nombre d’auditeurs, particulièrement en podcasts, qui sont diffusés sur plusieurs plateformes via plusieurs flux différents. Mais nous restons très humbles face à ça. Ce n’est pas énorme et puis ce genre de choses, ça va ça vient. Je me contenterai de remercier les métalleux qui nous écoutent !
13. Quel est votre public type ? plutôt l’habitué qui est présent chaque semaine à l’écoute ou captez-vous aussi des jeunes qui n’ont pas ou plus l’habitude d’écouter ce média ?
Notre public est très hétérogène. Il y a des fidèles (qui se reconnaitrons et que je salue) et des nouveaux entrants, qui ont tendance à revenir. Il y a des jeunes et des moins jeunes. Honnêtement je ne saurai être plus précis.
Je pense qu’il y a un retour au média radio depuis une paire d’années. Il faut dire qu’avoir tout le Metal du monde à dispo sur le net est une chose, savoir quoi écouter en est une autre. C’est notre rôle de sélectionner le meilleur et de le partager.
On voit de nouvelles émissions Metal qui se montent toutes les semaines depuis une bonne année et c’est génial. Chacune veille à ne pas piétiner le créneau d’une autre, c’est respectueux. On pense même à faire une émission conjointe avec d’autres qu’on trouve intéressantes. On ne fait pas assez ce genre de choses dans les médias Metal.
14. Quand on regarde le site (http://www.killerontheloose.com/) et qu’on vous écoute on a l’impression que le ton global est volontairement léger voire même second degré, tout en restant très professionnel et en gardant un vrai sérieux rédactionnel, tu es d’accord avec cela ?
Si c’est ce qui ressort de ton expérience c’est super, parce que c’est effectivement ce qu’on essaie de faire ! (rires)
Il y aura toujours plus « pro » c’est clair, même parmi les médias amateurs. Mais on essaie de conserver une structure et une qualité de réalisation qui ne rende pas l’écoute laborieuse pour l’auditeur. Nous ne sommes pas à l’abri d’un blanc, d’un trou de mémoire ou d’un soucis technique, surtout quand tu dois tenir 3 heures d’antenne chaque semaine. Mais on essaie de s’améliorer constamment et d’évoluer dans le bon sens.
Au niveau du ton, c’est effectivement léger, à l’image du Metal au sens large finalement. On se lance facilement des piques entre animateurs et on rit de certains paradoxes ou situations rocambolesques propres au Metal. Mais ça reste assez bienveillant. Si c’est pour dire du mal d’un groupe par exemple, autant ne pas en parler. C’est assez facile de critiquer un artiste caché derrière son micro ou son clavier. On essaie de le faire le moins possible, même si parfois c’est tentant ! (rires)
C’est vrai que le ton des articles ou à l’antenne peut parfois surprendre, mais je pense que ça fonctionne bien. On essaie de se démarquer des médias au ton très journalistique (rares sont les vrais journalistes dans le Metal de toute façon) et aux autres trop bordéliques. On essaie de trouver un juste milieu entre structure et détente, même si ce n’est pas parfait et qu’on a mille choses à améliorer.
15. Hormis le Metal, qu’écoutes-tu comme autre genres ou artistes ?
Quand tu écoutes une trentaine d’albums par semaine, tu peux vite franchir la ligne et finir blasé de tout ce qui touche au Metal. J’écoute du coup beaucoup d’autres choses, ne serait-ce que pour apprécier ensuite à sa juste valeur une double grosse-casse bien en place. J’écoute du Hip Hop (du bon) et surtout pas mal de BO. J’ai aussi un faible pour le Southern Rock, la Country et le Blues. Je n’ai pas d’idée arrêtée sur la musique au sens large, je peux accrocher n’importe quoi… Dans la limite du raisonnable. (rires)
16. Quel est ton dernier coup de cœur musical et/ou ton disque de chevet actuel ?
Dans le Metal il y a beaucoup d’excellentes choses qui sortent en ce moment. Certains groupes arrivent avec un premier album tonitruant ! C’est vraiment génial. Mes récents coups de cœur sont sans doute le dernier opus des Grecs de PLANET OF ZEUS, « Loyal to the Pack ». Une espèce de Heavy Rock très bien foutu. J’ai aussi un faible pour le premier album des Russes de BIG FUCKING GUN, groupe de Heavy moderne bien frontal. Je ne tombe pas amoureux d’un album souvent. Une dizaine dans l’année vont vraiment me faire décoller et deux ou trois ne vont plus me lâcher.
17. Quels arguments donnerais-tu à nos lecteurs pour leur donner envie de venir vous écouter ?
« Killer On The Loose », 3 heures de Metal chaque lundi soir, ne propose que des nouveautés. On épluche les dizaines d’albums qui sortent ou vont sortir et on en extrait le meilleur, le bien foutu, le novateur, le mémorable ou tout simplement l’efficace. Une heure trente de Metal et une heure trente de Metal extrême. Comme dirait le patron : « Plein la cheutron, pour pas un rond ».
18. C’est l’heure de conclure, je te laisse le mot de la fin …
Pardon à tous d’avoir été long, je n’ai pas eu le temps de faire court ! (rires).
Pour conclure j’aimerai inciter tout le monde à soutenir la scène Metal indépendante, qui est en train de morfler. Voir de bons plateaux Metal à 12€ faire un four est vraiment dommage. Allez, sortons secouer la tête dans des petites salles !
Ps : un grand merci à Wilhem pour sa gentillesse et sa disponibilité !
http://www.killerontheloose.com/
https://www.facebook.com/lemissionmetal/
« Killer on the Loose » c’est le lundi de 20 h à 23 h sur « RVVS » : 96,2 Fm dans le Vexin et Val de Seine et en écoute sur : http://www.rvvs.fr/ et http://www.rvvs.fr/killerontheloose.php
1 COMMENTAIRE(S)
citer | Je ne connaissais pas du tout. Jamais écouté d'émissions radio de metal, même si plus jeune, quand y'avait pas Internet et surtout pas d'argent, j'aurais bien aimé.
Et je connaissais juste l'émission avec le Jeff qui est décédé il y a quelques années, mais là aussi, jamais eu l'occasion d'écouter... |
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1 COMMENTAIRE(S)
11/09/2016 12:45
Et je connaissais juste l'émission avec le Jeff qui est décédé il y a quelques années, mais là aussi, jamais eu l'occasion d'écouter...