Iron Maiden + Avenged Sevenfold + Lauren Harris

Un rêve de gosse allait se réaliser. Voir enfin IRON MAIDEN, groupe presque aussi culte pour moi que Metallica et à qui je dois ma découverte du métal. Même le fait que le concert ait lieu à Bercy, scène bien connue pour son acoustique peu fiable, ne freinait pas mon enthousiasme. C'est donc au 1er des deux concerts parisiens de la Vierge de Fer que j'assiste, pour cette tournée "Somewhere Back In Time" sur laquelle les Anglais ne jouent que des titres des années 1980, en gros les meilleurs. Mais avant la récompense, il faudra se coltiner deux premières parties pour le moins inutiles.


19h30, place à LAUREN HARRIS. Mis à part un physique avantageux, la fille de Steve Harris n'a pas grand chose pour elle et le concert, heureusement très court (25 minutes tout au plus) ne fut pas loin d'être un calvaire (celui-ci arrivera plus tard). Sorte de hard bas de gamme ultra cliché, la musique du combo n'aura eu aucun effet sur moi si ce n'est me causer un ennui profond. Ce n'est pas les quelques soli ou les pitreries du guitaristes, et encore moins le bassiste glamouze ridicule, qui y changeront quoi que ce soit. Est-il également besoin de vous préciser que la miss chante faux? C'était peut-être dû au son très brouillon à la réverbération gênante celà dit mais je n'y crois pas vraiment. Allez hop, on dégage!


20h15, soit l'heure du calvaire mentionné plus haut. Et ce calvaire porte un nom, AVENGED SEVENFOLD ou le groupe de posers par excellence. Pourquoi porter des gros tatouages de méchants et avoir des bras comme mes cuisses (n'est-ce pas monsieur le frontman) si c'est pour nous sortir une musique pour ados? Du rock-métal ultra commercial en chant clair (horripilant bien sûr) la plupart du temps, des refrains plus niais tu meurs, des mélodies kitsches au possible (ça ne sert à rien de vous prendre pour Maiden les gars), voilà ce à quoi on a eu le droit pendant une très longue demie-heure. Ah et un chanteur aux lunettes de soleil qui en fait des tonnes dans le m'as-tu-vu avec une gestuelle presque hip-hop. Le public aura beau montrer son hostilité envers cette mascarade, les Américains tiendront bon avant d'enfin quitter les planches et de soulager nos pauvres oreilles mises à mal à la fois par cette parodie musicale et par un son qui ne se sera pas amélioré.


21h15, enfin c'est le moment. Les lumières s'éteignent, la tension dans la fosse monte de plusieurs crans et les deux écrans géants placés des deux côtés de la scène diffusent des images de la seconde guerre mondiale et un discours de Churchill. Et puis le rideau se lève, laissant apparaître les six musiciens d'IRON MAIDEN dans un décor égyptien rétro très Powerslave. Le background, un mix entre Powerslave et Somewhere In Time au début, changera plusieurs fois au cours du show en fonction de la période et des titres joués. IRON MAIDEN ouvre le set par "Aces High", avant d'enchaîner sur "2 Minutes To Midnight", un petit speech puis "Revelations". Mauvaise surprise (qui n'en est pas vraiment une): le son est mauvais, trop d'écho, trop de basse et les guitares sont sous-mixées. Seuls les soli de Dave Murray restent bien audibles. Dave Murray tiens, parlons-en. Il était dans la static team avec Adrian Smith (et Nicko McBrain bien sûr mais lui a sa propre catégorie: invisible derrière son kit!) mais la classe en plus. Ceux qui bougent, c'est Steve Harris, Janick Gers (déchaîné sur sa guitare et avec un jeu de scène presque hardcore) et bien sûr Bruce Dickinson qui arpentera la scène de long en large et en visitera tous les recoins pendant les 2h de show. Malheureusement, si le père Bruce est une référence niveau chanteur tout style confondu, j'ai trouvé sa prestation de ce soir plutôt décevante. Le bonhomme paye sans doute le prix des années et semble fatigué de ses multiples allers-retours d'où un chant pas toujours juste et un coffre parfois un peu vide. Son charisme, son jeu de scène, ses différents costumes de scène et son talent pour mettre le public dans sa poche (notamment en s'adressant à la foule dans un français plutôt correct) font toutefois un peu oublier la déception.

Les minutes tournent, les titres défilent mais le son ne s'améliore pas et je n'arrive toujours pas à rentrer dedans. Est-ce dû au son, à la fatigue, à mon placement dans la fosse (20m de la scène au centre mais 2h sur la pointe des pieds pour essayer d'apercevoir mes vieilles idoles), sans doute un peu des trois. En tout cas le public, de 7 à 77 ans, semble lui bien à fond et fait honneur au groupe en lui réservant un accueil ultra chaleureux et en répondant à toutes les invitations de Dickinson ("Scream for me Paris!") comme si c'était la 1ère. Il faut dire que malgré mes doléances, il y avait de quoi prendre son pied. Déjà, une setlist énorme composée de tous les gros tubes d'IRON MAIDEN des eighties (avec une petite tricherie pour "Fear Of The Dark", 1993). Quel bonheur malgré tout d'entendre "2 Minutes To Midnight", "The Trooper", "Wasted Years", "The Number Of The Beast", "Heaven Can Wait", "Run To The Hills" ou encore le cultissime "Fear Of The Dark" et son intro reprise par 15000 personnes, frissons garantis! Ensuite, un spectacle magnifique avec feux d'artifice, flammes, un grand diable sur "The Number Of The Beast", un Eddie mode Somewhere In Time géant sur scène avec son pistolet ou encore une momie menaçante vers la fin du show. Le grand moment restera "Rime Of The Ancient Mariner", fresque heavy épique de près d'un quart d'heure où, pendant le long break calme, le plafond de lights s'abaissera vers la scène devant une grande bannière de bateau fantôme et tanguera tel ce même navire abandonné sur une mer agitée. Et avec la fumée en prime et les bruits de craquements du bois, on s'y serait vraiment cru! Oui, il y avait vraiment de quoi prendre son pied...

Après un rappel de 3 titres et le final obligatoire sur "Hallowed Be Thy Name", le groupe se retire sous les acclamations de la foule conquise après 2h de show où le bon aura cotoyé le moins bon.

Setlist IRON MAIDEN:

01. Aces High
02. 2 Minutes To Midnight
03. Revelations
04. The Trooper
05. Wasted Years
06. The Number Of The Beast
07. Can I Play With Madness?
08. Rime Of The Ancient Mariner
09. Powerslave
10. Heaven Can Wait
11. Run To The Hills
12. Fear Of The Dark
13. Iron Maiden

Rappel:
14. Moonchild
15. The Clairvoyant
16. Hallowed Be Thy Name


Malgré de bons moments, cette date restera pour moi une déception dû au fait de n'avoir pas apprécié le show comme j'aurais aimé le faire. Peut-être avais-je placé la barre trop haut ou peut-être tout simplement qu'IRON MAIDEN n'a pas donné le meilleur concert de sa carrière. Peut-être ne suis-je aussi qu'un éternel insatisfait! Mais bon qu'importe, j'ai enfin vu IRON MAIDEN!