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Motocultor Festival 2015 - 3ème jour

Live report

Motocultor Festival 2015 - 3ème jour Agalloch + AntropomorphiA + Cliteater + Deficiency + Hexecutor + Kataklysm + Krisiun + Sepultura
Le 16 Août 2015 à Saint-Nolff, France (Site de Kerboulard)
Keyser:

Déjà la dernière journée! Je le dis à tous les fests mais putain que ça passe vite! On se plaint pendant la journée parce que c'est fatiguant, qu'on a faim, qu'on a soif, qu'on a chaud, qu'on a froid, qu'on a mal aux pieds mais en vérité on est bien content d'être là plutôt qu'au boulot, moi je vous le dis!



HEXECUTOR (11h45-12h25, Dave Mustage)

Par le plus grand des hasards (j'avais en fait une envie irrésistible de rejeter les restes non assimilés de mon repas de la veille et ne voulais pas faire la queue au camping), j'entre sur le site vers 11h30. Petite attente de 10 minutes pour entrer dans un WC (des vrais toilettes, pas des trucs de chantiers, et plutôt propre, première fois que je vois ça en fest!). Le postérieur bien installé sur la cuvette, j'entends de la musique venant de la Dave Mustage. Ils font déjà leur balance HEXECUTOR? Ah bah non, ils sont en train de jouer! On peut même plus chier tranquille bordel! Effectivement en regardant le running order que j'avais imprimé, je me rends compte que le dimanche ouvre à 11h45 soit 1h avant les autres jours. Du coup je me dépêche et me place devant la plus grande des scènes sur laquelle les Rennais ont déjà entamé leur show. Pas grand monde dans la fosse à cette heure matinale où le soleil commence déjà à chauffer entre deux passages nuageux. Pourtant le groupe joue quasiment à domicile! Bah alors les Bretons, on vient pas encourager les groupes de la région? Vous me décevez là! Les absents ont eu tort en tout cas car j'ai pris une bonne grosse claque! HEXECUTOR, c'est tout ce que j'aime! Du thrash absolument pas original mais old-school à mort (pour ne pas dire passéiste), bien bourrin et d'une efficacité à toute épreuve. Le genre de trucs pour les vieux cons comme moi! Deux rythmes principaux: tchouka-tchouka (on n'en a jamais assez) et mid-tempos headbangants. Et puis l'un des guitaristes portait un t-shirt Heavy Load alors forcément, je ne pouvais qu'être conquis! HEXECUTOR m'a fait un peu penser à Deathhammer dans le genre hommage au vieux thrash des cavernes du début des 80s qui peut paraître à l'arrache à la 1ère écoute mais qui cache en fait un talent certain. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé les solos, rock 'n roll à souhait et bien intégrés aux morceaux. Et j'ai bien sûr adoré les riffs (un peu à la Whiplash parfois), du pur thrash aux quelques relents speed. Je me suis précipité au merch des groupes pour acquérir une de leurs sorties mais il n'y avait rien, dommage! HEXECUTOR n'a en fait sorti qu'une démo tape et un EP, rien en CD. À quand une compilation sur leur label Armée de la Mort Records (pourquoi je ne suis pas étonné?!)? Quoiqu'il en soit, on peut dire que le groupe a parfaitement lancé la journée!


DEFICIENCY (12h35-13h15, Supository Stage)

Je ne pourrais pas en dire autant de DEFICIENCY malgré la sympathie que dégageaient les membres du groupe. Question de goûts comme d'habitude j'imagine car le thrash (oui encore!) des Lorrains s'avère beaucoup trop moderne pour moi. Ça allait pour ARCANIA la veille qui gardait quelques vieilles racines, mais là c'est bien trop saccadé pour moi avec même du chant clair, pas des plus justes en plus. Je ne suis donc pas resté longtemps, préférant partir discuter de la journée d'hier avec d'anciens collègues.


CLITEATER (13h20-14h00, Dave Mustage)

Mon exploit de l'année, traîner von_yaourt à un concert de CLITEATER! Bon j'avoue, je ne connaissais pas bien le groupe. Mais comme il s'agit du combo de l'ex-Inhume Joost Silvrants, je me disais que ça allait bastonner sévère à l'image de son ancienne formation. Pas vraiment en fait, à part sur le 1er morceau où on a pu entendre du blast. Sinon c'est du goregrind basique avec du gruik qui ne joue que sur le groove. Alors c'est sympa au début mais ça commence à saouler au bout de 10 minutes. Je suis resté tout de même jusqu'au bout mais on ne peut pas dire que la prestation des Néerlandais, malgré une bonne énergie notamment de Joost et ses célèbres high kicks en l'air, m'a passionné.


ANTROPOMORPHIA (17h30-18h20, Supositor Stage)

J'aurais pu aller voir VERBAL RAZORSque j'avais croisé l'année dernière à Nantes pour l'Eviscer Assault II. Mais flemme. J'aurais pu aussi zieuter GUTALAX à la place de CROWN (qui jouaient eux en remplacement de DELAIN qui avait annulé quelques jours avant) mais j'avais oublié ce changement d'horaire. Du coup rien à voir pendant le plus gros blanc du Motocultor 2015 (3h30!). Ce fut donc séance discussions dans l'herbe au son des pleureuses de ALCEST, des égocentriques de JE, de DOPETHRONE (des fans d'Electric Wizard évidemment) et de MUEZLI (c'est pas une marque de céréales ça?). Puis enfin de la vraie musique avec ANTROPOMORPHIA dont j'avais chroniqué l'album Evangelivm Nekromantia (2012). Un album de death metal orienté old-school et relativement correct avec comme influences la scène scandinave mélangée à un peu d'américain. À nouveau rien d'original mais c'était plutôt bien fait. Je n'avais par contre pas eu l'occasion d'écouter leur dernière production Rites Ov Perversion (2014). Tout ça pour vous dire qu'après plus de 3h sans groupe qui m'intéressait, ANTROPOMORPHIA n'est pas venu me sauver. Bon, c'est toujours mieux qu'ALCEST mais j'ai trouvé le show des Bataves sans grand intérêt. Son approximatif avec trop de basse, rythmiques lourdaudes et peu variées, pas de solo, chant monotone, difficile de garder espoir devant la performance bien trop plate du quatuor. Décidément, l'après-midi de ce dernier jour ne restera pas dans les annales!


KATAKLYSM (18h25-19h15, Dave Mustage)

Et c'est pas fini! J'exagère un peu, c'était pas si mal KATAKLYSM, mais j'adhère de moins en moins au son du groupe, à l'image de son nouvel album Of Ghosts And God qui ne m'a pas convaincu car trop death mélodique moderne plan-plan basique alors que les Québécois savaient faire bien mieux. Le show des Montréalais fut malgré tout correct, sa musique, surtout les titres récents, passant plus facilement en live. C'est simple, efficace, catchy et il y a toujours une petite mélodie sympathique pour accrocher un minimum malgré ces saccades banales qui gâchent de plus en plus le son. Maurizio Iacono reste en plus un excellent frontman, d'autant que l'on partage la même langue. Beaucoup de titres de la nouvelle période rayon setlist (rien avant Shadows & Dust) donc pas les meilleurs mais les extraits de Serenity In Fire, l'album qui m'a fait découvrir KATAKLYSM, "As I Slither", très simple et efficace ainsi que "The Ambassador Of Pain", plus véloce, tout comme l'unique titre de Shadows & Dust, le title-track, m'ont fait plaisir et rappelé de bons souvenirs. Un concert loin d'être mémorable mais vu la journée pauvre, on s'en contentera!

Setlist:

To Reign Again
If I Was God... I'd Burn It All
As I Slither
At The Edge Of The World
The Black Sheep
Push The Venom
The Ambassador Of Pain
Thy Serpent's Tongue
In Shadows & Dust
Crippled & Broken


KRISIUN (19h25-20h15, Dave Mustage)

J'attendais donc KRISIUN pour me réveiller même si je ne connais le groupe que par Conquerors Of Armageddon (2000) qui commence à remonter. Les Brésiliens ne joueront d'ailleurs aucun titre de cet album, se concentrant sur leurs sorties récentes, notamment The Great Execution (2011) avec trois extraits ("The Will To Potency", "Blood Of Lions" et "Descending Abomination"). Le petit nouveau qui vient de sortir, Forged In Fury, nous sera présenté avec le morceau "Ways Of Barbarism" qui avait déjà été dévoilé sur la Toile quelques jours avant. Une setlist new-school présentant un KRISIUN un peu moins vénère, plus thrashy, mais qui a fait le job largement. J'avoue toutefois préférer quand les trois frangins balancent la sauce en mode blast-beat mitraillette, la patte caractéristique du groupe. Heureusement on en a eu aussi de ces séquences typiquement brutal death do Brasil. Avec les riffs bien evil des frères Kolesne et des solos chaotico-mélodiques frénétiques, on en a quand même bien pris la tronche et les oreilles, pour notre plus grand plaisir. J'avais peur du rendu sonore mais le son s'est révélé tout à fait acceptable, vraiment l'un des bons points du Motocultor. Enfin un vrai bon groupe pas encore cramé en ce triste dimanche!

Setlist:

Ominous
The Will To Potency
Combustion Inferno
Descending Abomination
Vicious Wrath
Ways Of Barbarism
Blood Of Lions
Black Force Domain


SEPULTURA (20h20-21h10, Dave Mustage)

J'avais quelques doutes sur SEPULTURA. De grosses appréhensions même, si je m'en référais à la prestation des Brésiliens au Hellfest 2014 absolument exécrable en raison d'une setlist new-school déplorable. Je ne me suis donc pas pressé quand j'ai dû regagner ma voiture pour aller manger après avoir fait plus tôt dans l'après-midi la queue pour rien aux stands de nourriture à cours de marchandises (vraiment un des gros problèmes du festival breton). Je ne suis donc arrivé qu'en milieu de set pour avoir la bonne surprise d'entendre "From the Past Comes The Storm" tiré de Schizophrenia, le meilleur album du combo avec Beneath The Remains, quand SEPULTURA était encore un groupe de metal extrême. J'apprendrais par contre plus tard que l'ex-groupe des Cavalera a ouvert son set sur "Troops Of Doom". Un de mes titres préférés, les boules! Déjà que je n'ai entendu que de loin "Inner Self"! Avoir raté "Kairos" et "Sepultura Under My Skin" ne m'a pas dévasté par contre. Quant à "Propaganda", j'aurais quand même bien voulu y assister puisqu'il y a quand même quelques tubes sur Chaos A.D. (j'aurais toutefois préféré "Territory"). Après la surprise "From The Past Comes The Storm", SEPULTURA fait encore plaisir à ses vieux fans avec "Arise"! C'est quand même autre chose que la setlist du Hellfest 2014! Un petit "Refuse/Resist" pour la suite, ça me va aussi, tout le monde chante le refrain simpliste et fédérateur. J'ai par contre eu plus de mal sur "The Vatican" même s'il bourre pas mal, enchaîné par "Ratamahatta", morceau de Roots que j'ai toujours détesté avec toutes ces percussions tribales de hippies et son riff miséreux. La fin sur le célébrissime "Roots Bloody Roots" m'a redonné le sourire, malgré un son un peu faiblard plus adapté aux morceaux récents du quatuor et qui manquait donc de gras pour ce type de morceau. C'est très vilain musicalement car c'est en fait du néo mais tout le monde a des souvenirs de jeunesse dessus. Alors toute l'assistance hurle le refrain à s'en faire péter les poumons. L'ambiance dans le public, bien chauffé par Derrick Green que j'ai toujours trouvé très bon frontman malgré une voix plus arrachée que Max Cavalera, est à nouveau excellente face à un groupe qui en a marqué plus d'un et qui reste très sympathique à voir jouer, quand il joue ses classiques du moins. C'était le cas en ce début de soirée! Alleluia!


Setlist:

Troops Of Doom
Kairos
Propaganda
Inner Self
Sepultura Under My Skin
From The Past Comes The Storm
Arise
Refuse/Resist
The Vatican
Ratamahatta
Roots Bloody Roots


AGALLOCH (21h20-22h10)

Bah quoi?! Pourquoi je ne pourrais pas moi aussi aimer un peu de douceur? J'ai même Ashes Against The Grain en MP3 (j'allais pas non plus payer, faut pas déconner!)! Mais je ne l'écoute tellement jamais que je croyais que c'était Pale Folklore que j'avais téléchargé! En tout cas, je savais que j'appréciais un tant soit peu la musique d'AGALLOCH. Un groupe qu'on ne voit en plus que tous les quatre printemps (normal pour un groupe qui parle d'hiver, vous me direz!). Donc pourquoi pas aller voir le combo de Portland alors? De toute façon c'était ça ou PSYCROPTIC qui s'est transformé en monstruosité hardcoro-modernisante depuis plusieurs albums. Eh bien vous savez quoi? C'était vraiment bien, différent de tous les concerts que j'ai fait ces 3 jours. Planant, apaisant, ensorcelant. Avec 2-3 accélérations éparses quand même, les vieilles influences black metal ressortant quelques fois. Comme quoi on peut faire de la bonne musique lente. La différence avec tous ces autres groupes tout mous qui m'emmerdent au plus au point? Aucune idée! Mais AGALLOCH a la classe, ça c'est sûr! À noter aussi le son clair, cristallin et pas trop fort parfait pour le type d'ambiance feutrée instaurée par le dark/doom/folk atmosphérique (ou un truc dans le genre) des Américains, tout comme le jeu de lights tout à fait adapté. Une conclusion idéale à ce Motocultor 2015!

Setlist:

The Astral Dialogue
Dark Matter Gods
Hallways Of Enchanted Ebony
Falling Snow
Plateau Of The Ages


Comment ça conclusion?! Bah oui, pour moi c'est déjà fini! TRIVIUM, vous rigolez? SEPTICFLESH, je n'ai jamais aimé même les débuts, il y a bien mieux en (vrai) death metal grec. ORANGE GOBLIN non merci, le stoner ça m'ennuie vite. Quant à OPETH, la tête d'affiche de ce dimanche, je pense que je n'ai même pas besoin de m'expliquer. Alors autant finir sur une bonne note par le set ultra classe d'AGALLOCH, la journée a suffisamment été maigre en bons groupes. Dimanche a en effet été pour moi la moins bonne journée niveau musique. Il n'y a que HEXECUTOR, KRISIUN et AGALLOCH qui m'ont convaincu, un peu léger sur toute la journée!


Dans l'ensemble, même si je n'ai pas adhéré à tous les concerts, j'ai passé un bon festival pour mon premier Motocultor. Je venais avec des a priori et ai au bout du compte été agréablement surpris par le fest breton. Les horaires ont été respectés, le cadre est très agréable et suffisamment grand pour y circuler sans avoir l'impression d'étouffer, et le son s'est montré très satisfaisant. Rayon musique, pas grand chose à reprocher si ce n'est une affiche qui ne m'attirait pas des masses, mais ça c'est très subjectif. L'ajout de la 3ème scène est une bonne idée dans l'optique de faire grandir le festival et de proposer une affiche plus variée. Je crois d'ailleurs qu'il y a eu 2 000 personnes par jour de plus cette année, un succès certain! Le problème, c'est qu'il faut désormais faire des choix car il y a maintenant des groupes qui jouent en même temps. Il faut s'y faire, le Motocultor, en tant que 2ème festival metal en France, est appelé à grossir.

Mais avant de grossir trop vite comme l'avait fait le Hellfest (le Motocultor c'est un peu le Hellfest il y a 10 ans), il va falloir améliorer de nombreux points dont se sont plaints les gens sur les réseaux sociaux. Car en ce qui concerne la gestion des festivaliers, beaucoup de couacs restent à déplorer. Il y a eu la file d'attente interminable à l'entrée le vendredi midi qui a fait rater les premiers groupes à de nombreuses personnes. Pourquoi ne faire qu'une entrée si ridiculement petite pour 7 000 personnes?! La fouille, du moins au début, était en plus exagérée. J'ai cru que j'allais passer au toucher rectal! Et un mec de la sécu a carrément senti ma crème solaire! Ok Vigipirate, Charlie, Allahou Akbar tout ça mais quand même, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de zèle. La file d'attente du vendredi midi s'est ensuite déplacée vers les tickets bar et restau (pourquoi 2 types différents d'ailleurs, une question de TVA?), puis vers les stands de nourriture. Il fallait être patient le 1er jour pour manger! Un peu moins pour boire car il y avait plus de stands, dont un chapiteau dans le coin à gauche de l'entrée près de la Massey Ferguscène où il y avait peu de monde en général. La Coreff ambrée étant dégueulasse, il valait mieux se tourner vers la Kenta et la Motocultor qui avaient elles un vrai bon goût de bière. L'autre problème criant est le manque de bénévoles, vite débordés à la restauration. Pourquoi ne pas avoir fait appel à des professionnels? La restauration, c'est un métier! Pour éviter la flambée des prix? Ça me semblait déjà bien cher! Il faudra revoir aussi la gestion des stocks et la communication car faire 20 minutes de queue pour s'entendre dire qu'il n'y a plus de pizzas, c'est assez frustrant! Combien de gens sont ainsi repartis chez eux avec des tickets restau à 2,50€ non échangeables? Encore un manque de clairvoyance, cette fois au camping. Pourquoi proposer la même surface alors que l'on attend 2 000 personnes en plus? Résultat, le camping était archi blindé, les tentes les unes sur les autres. Pourquoi ne peut-on pas planter sa tente à côté de sa voiture comme dans quasiment tous les fests en Allemagne. Existe-t-il une loi l'interdisant? Il faudra m'expliquer en tout cas. Toujours au camping, le nombre de toilettes et de douches était risible! Alors oui, c'est bien de proposer des vrais gogues dans des algécos au lieu des vulgaires chiottes de chantier et les urinoirs "pipicultor" étaient indispensables mais savoir gérer leur nombre est tout aussi important. Tous ces soucis peuvent toutefois se résoudre facilement mais apparemment, cela fait plusieurs années que ça dure. L'organisation du Motocultor va donc devoir faire un sérieux travail s'il veut passer au cap supérieur sans catastrophe. Cela dit, tous ces problèmes ne m'ont pas gâché le festival. On sait que la France et l'organisation ne sont pas les meilleures amies du monde contrairement à l'Allemagne, bien mieux réglée en matière de fest, même les petits. Il fallait donc prévoir aussi de son côté.

Au bout du compte, cette neuvième édition du Motocultor reste tout de même une réussite malgré ces problèmes de gestion des festivaliers et je ne regrette pas de m'y être rendu. J'ai même pu visiter un peu Vannes le lendemain, charmante ville! C'est semble-t-il aussi une réussite pour les organisateurs en termes de fréquentation puisque le record de l'année dernière a explosé. Bravo à eux d'avoir su ramener autant de monde! Il va juste falloir repenser pas mal de choses et ce dès l'édition 2016, déjà annoncée malgré les problèmes financiers que connait le management qui pourrait mettre en péril l'avenir du fest. Alors au boulot les gars et peut-être à l'année prochaine, en espérant que ce ne sera pas la dernière!

Meilleurs concerts: BELENOS, STICKY BOYS, SICK OF IT ALL, MADBALL, ANGELUS APATRIDA, TANKARD, SODOM, ULTRA VOMIT, DEATH TO ALL, HEXECUTOR, KRISIUN, SEPULTURA, AGALLOCH.


Les +:

- le son de bonne qualité
- les horaires respectés
- le public en forme si on ne compte pas les festivaliers assis sur leur chaise de camping qui avaient heureusement la bonne idée de faignanter loin de l'action
- le site en léger dénivelé permettant une bonne vision des scènes n'importe où
- le site suffisamment grand pour le nombre de personnes, il y a encore de la marge
- le cadre agréable
- le camping et le parking tout proches du site
- les pizzas artisanales très bonnes (quand on pouvait en choper)
- les bénévoles très gentils malgré les galères


Les -:

- file d'attente interminable à l'entrée et pour les tickets bar/restau le premier jour
- stock de nourriture mal gérés
- nourriture chère
- communication légère concernant les quelques changements d'horaire (quand on n'est pas connecté en permanence) et la pénurie de nourriture
- peu de choix pour les végétariens/végans
- des temps de jeu trop courts pour les "gros"
- le camping trop petit
- le manque de sanitaires au camping
- les pickpockets organisés qui ont dévalisé pas mal de monde sur certains groupes
- le fait que l'on ne puisse pas planter sa tente près de sa voiture
- le metal market sans intérêt
- la Coreff ambrée dégueulasse

---------------------------------------------------------------------------------------------

von_yaourt:

C'est un dimanche bien moins chargé et enthousiasmant qui m'attend, mais une bien meilleure nuit à camper à la sauvage dans les bois (en priant pour que personne ne vienne me faire caca dessus). Une douche à l'eau minérale plus tard, j'entends très distinctement Hexecutor commencer la journée alors que je reviens à peine aux abords du festival. Je ne verrai de près que les deux derniers titres mais j'ai pu apprécier tout le set ainsi que leur musique qui, bien qu'entièrement plagiée sur Dark Angel et Infernäl Mäjesty – ils n'ont pas d'idées mais au moins ils ont bon goût –, se laisse logiquement écouter sans déplaisir. J'apprécie également leur mimétisme avec leurs influences, leur look comme leur matériel étant furieusement ancrés dans les années 80, à l'exception d'une tête d'ampli. Une formation que je reverrai avec plaisir quelque part en France, puisqu'ils étaient le groupe le plus local à se produire au Motocultor, étant de Rennes.

Puis vint un long moment de néant, entre un Deficiency et ses backdrops qu'on aurait dit dessinés par Olofsson mais qui n'était pas un groupe de death tech (mais bien du thrash/death moderne de merde) ou un Verbal Razors dont j'ai déjà oublié ce qu'ils faisaient (sans doute un réflexe enfoui pour protéger mon cerveau), il n'y avait vraiment rien de bien pendant bien des heures ce samedi matin. J'ai bien pris la peine de regarder Cliteater, mais le grind basique et sans aucun bon riff des Bataves m'aura plus fait rigoler qu'autre chose, en particulier leur batteur intégralement aux fraises d'un bout à l'autre et qui avait toutes les peines du monde sur les rares accélérations qu'il avait à faire. Du coup je me suis posé pour regarder Alcest de loin, groupe contre lequel je n'ai rien, mais pour lequel j'ai également eu bien du mal à trouver quelque chose de positif à dire. Mais au final j'ai trouvé : c'est bien, ça fait suffisamment peu de bruit pour qu'on puisse discuter pendant ce temps-là. Je ne pourrai par contre pas en dire autant des horribles Je et Muezli, que j'aurai eu à supporter pour ne pas avoir à refaire la queue à l'entrée du site et risquer de rater le premier groupe qui m'intéressait vraiment de la journée : Antropomorphia. Pas de bol, leurs deux Rectifier auront été synonymes de son de guitare exécrable, horriblement indéfini dans les médiums, ce qui est dommage qu'on pratique un death old-school légèrement teinté de black comme on pouvait le faire dans la deuxième moitié des années 90. Malgré deux bons titres (le premier et l'avant-dernier), je me suis globalement ennuyé, et je regrette presque de ne pas être allé voir Ne Obliviscaris juste pour regarder les musiciens jouer. Au moins j'aurai eu du blast et des corpse paints, ça commençait à me manquer cruellement.

Changement d'ambiance avec Kataklysm et son death metal beaucoup trop moderne pour moi depuis le regrettable Serenity In Fire (qui avait tout de même quelques moments pour lui, contrairement aux albums suivants qui sont d'une triste mollesse). Je les avais vus en 2006 à la Loco et j'avais été plutôt satisfait par leur set-list (avec « Where The Enemy Sleeps » et surtout « Face The Face Of War », si mes souvenirs sont bons), mais en 2015 ils ne jouent plus que le seul titre éponyme de l'excellent Shadows & Dust. J'aurai au moins apprécié la prestation de leur très bon batteur ainsi que leur excellent son, très pro (et qui ne sonnait vraiment pas comme un Rectifier pour le coup, même si c'était la tête visible sur scène) et sans doute l'un des meilleurs de tout le festival. Malgré l'énergie de Maurizio, je n'arriverai pas à accrocher aux nouveaux titres, trop modernes à mon goût, même si je reconnais volontiers que les Canadiens ont fait dans l'ensemble un très bon concert.

Par contre, j'attendais Krisiun et son brutal death de pied ferme, étant gravement en manque de blasts depuis plusieurs jours. Malgré une seule guitare et un son perfectible, les Brésiliens s'en sortiront avec les honneurs, même si je n'ai pu m'empêcher de penser que j'aurais aimé les voir lors de leurs premiers passages en France. La set-list, trop orientée sur le dernier album ultra mou du genou (qui pour le coup, ne ressemble absolument pas à du Krisiun), n'a pas permis de tenir le public en haleine. Il y a bien eu deux anciens titres issus des premiers albums, mais seulement deux morceaux sans ralentissements à la con, c'est au final bien peu quand on attend un déluge de furie sud-américaine. Peut mieux faire, et c'est dommage, car j'attendais plus d'eux.

Au moins, ils auront eu le mérite de ne pas être les plus mauvais Brésiliens de la soirée, puisque Sepultura nous aura gratifié d'un son passable et d'une prestation incroyablement molle, allant jusqu'à supprimer entièrement toute la hargne de vieux titres comme « Troops of Doom » – petite pensée à Keyser qui l'a raté en retournant à sa voiture alors que le groupe a ouvert avec et que c'était le seul titre qu'il voulait voir – ou « From The Past Comes The Storms ». Parce que oui, ils ont joué des vieux titres, et c'est ce que j'attendais parce que je ne peux plus saquer le groupe après Beneath The Remains, mais ça n'excuse pas une exécution trop cavalière, ha ! Hum. Pardon. Quand j'ai entendu le massacre d'imprécision qu'était « Inner Self », j'ai su que rien de bon ne sortirait de ce concert, je me suis donc barré avant que l'horreur qu'est « Roots » ne vienne me vriller les tympans et me placer pour contempler quelque chose de bien meilleur.

Je n'ai en effet jamais été un de ces inconditionnels de Agalloch qui ne jurent que par le black metal un peu trop calme à mon goût des Américains, mais je leur reconnais un indéniable talent de composition ainsi qu'une vraie originalité dans la scène à l'époque de leurs débuts. J'ai donc fait l'impasse sur un Psycroptic que je savais trop mauvais, pour les avoir vus en 2012, avec pour seule bouée dans leur naufrage un « Lacertine Forest » dernier vestige d'une glorieuse époque révolue. Et encore une fois j'ai bien fait, tant la prestation de musiciens de l'Oregon était magistrale. Impossible avec mes maigres connaissances de leur discographie de vous décrire la set-list, mais j'ai été transporté d'un bout à l'autre de leur concert, d'ailleurs un peu plus violent que je ne l'imaginais. Sans doute à cause des blasts de David Haley qu'on entendait lors des parties les plus douces, et qui m'ont un peu perturbé, révélant le seul vrai problème logistique majeur du festival. Il aurait fallu programmer un groupe tranquille comme Agalloch en même temps qu'un autre groupe calme, ou alors sur la Dave Mustage, comme c'était le cas pour Alcest. Qu'importe, je ne retiendrai que du positif de leur prestation. Leur son, en particulier, était véritablement envoûtant et parfaitement maîtrisé, et je ne me suis pas ennuyé une seule seconde pendant cinquante minutes, signe d'un grand moment sur lequel j'ai d'ailleurs décidé de terminer mon festival.

Non parce que j'avais mieux à faire que de supporter Trivium, le groupe qui n'a jamais été bien, Septic Flesh qui n'a rien fait de recommandable depuis deux décennies, ou Opeth, qui n'a jamais rien fait après Orchid parce que sinon quelqu'un m'aurait définitivement prévenu. Au lieu de ça, j'ai préféré aller manger des chips avec Keyser tout en disant du mal des gauchistes, du sludge et de KPM, parce qu'il y a des traditions à respecter dans la vie.

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3 COMMENTAIRE(S)

AxGxB citer
AxGxB
31/08/2015 09:49
Chouette report qui fût cool à lire Clin d'oeil
KPM citer
KPM
28/08/2015 23:47
Moi aussi j'ai ri. Hippies !
lkea citer
lkea
28/08/2015 21:23
Vous êtes drôles, messieurs. J'ai bien rigolé ! Hail

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Motocultor Festival 2015 - 3ème jour
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Agalloch
Agalloch
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