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Piloot + Marble Feather + Organon

Live report

Piloot + Marble Feather + Organon Le 18 Octobre 2016 à Paris, France (Le Milord)
Merci au talentueux Sylvain Cnudde d’avoir accepter l’utilisation de ses dessins pour imager ces mots. Vous retrouverez le bonhomme sur facebook ou sur son blogenkor.canalblog.com

Les concerts les plus savoureux sont parfois les plus incongrus… et les petites expériences musicales donnent parfois bien plus de souvenirs à collectionner que ces centaines de têtes d’affiches rassasiant grassement notre quotidien d’habitant de la capitale. Force est de constater que la taille d’une salle ou la préciosité d’un évènement n’est pas gage de qualité ! Non, de superbes instants musicaux ont lieu dans des placards à balais : là où la proximité avec les musiciens nous permet tout simplement de faire corps avec la musique, de vibrer avec elle, en communion avec les artistes.

A l’origine, c’était surtout mon ami « Mika » que j’étais venu voir. Grand fan de ses projets musicaux comme Eryn Non Dae (à la basse), Ethersens ou Nojia (à la guitare), j’étais curieux de découvrir ce projet totalement méconnu, Marble Feather , qu’il avait rejoint il y a peu en tant que second guitariste. En débarquant au Milord le long du Boulevard de Belleville, je rencontrais la plaisante bande de Toulousains avec qui j’allais m’évader le temps d’une soirée. Et surtout, alors que les premières notes du post metal de Organon commençaient à faire vibrer le sol, je découvrais la salle.

Imaginez un sous-sol aux allures de salle de boum pour adolescents toquant à la porte de la puberté : un rectangle de moins de 30 m2 avec une moquette aussi sexy qu’une moquette de sous-sol, des murs blancs hôpital et un plafond culminant à 2,5m pour une superbe sensation d’écrasement. Pas de scène pouvant laisser entendre la vocation musicale du lieux, des lumières posées à même le sol crachant un rouge aphrodisiaque sur les murs, une table de mixage pirate installée à l’endroit le moins intuitif possible et des amplis laissés hagards, sans vrai ordonnancement qui laisserait entendre l’espace des musiciens. Le cauchemar pour un ingénieur du son normalement constitué et des musiciens qui n’auraient pas d’auto dérision… Mais les préjugés n’ont pas la peau si dure : de cette installation aux allures sommaires et totalement amatrice se dégageait quelque chose d’essentiel. Comme si le sujet de la musique devait ici être restitué dans son état le plus primaire : sans artifices.



La soirée, accompagnée de quelques verres de houblon, eu quelque chose d’hallucinatoire. Organon , duo guitare / basse, propose aux premiers abords une musique ambiante – post metal – plutôt classique. Mais c’est en tant qu’accompagnement de vidéos projetées au mur, à la façon d’un ciné live, que l’ensemble prend tout son sens. Baignés dans la lumière brillante du rétroprojecteur, les musiciens s’adonnent à proposer une bande son aux archives ou grands classiques que sont Metropolis de Fritz Lang. Si l’exercice peut sembler – sur le papier – un peu facile, l’ensemble fonctionne. Et, tournant le dos au public comme pour s’échapper de sa présence, le duo investit l’espace à coup de nappes dramatiques et post apocalyptiques hypnotiques. Les yeux glissant des images aux silhouettes mouvantes des musiciens, on a la sensation d’assister davantage à une performance artistique qu’à un concert à proprement parler. Un beau concept !



A la suite, Marble Feather revint à un positionnement plus rationnel convenant davantage à sa situation de « groupe ». Le rétroprojecteur désormais rangé, c’est la lumière rouge vif qui embrase les quatre toulousains. Au regard de la salle, de ses murs étroits parallèles et des grosses baffles, c’est d’abord la crainte du capharnaüm auditif qui m’assaille. Pourtant, alors que les premiers sons écharpés du groupe résonnent, je suis étonné par la qualité du mix. Le grunge parfois atmosphérique du groupe est envoutant : les riffs guitare / bass appuyés par la rythmique de batteries rentrent dans le lard tandis qu’en arrière plan, de fins arrangements de seconde guitare viennent envelopper la musique, comme de la dentelle. Ensuite, sur cet ensemble très rock vient se poser une couche de chant bien rugueux, désincarné. La proximité avec les musiciens – moins d’1 m – permet d’accueillir largement cette débauche d’énergie brute et c’est avec enthousiasme que les chansons s’enchainent sans que l’on mesure l’écoulement du temps. Le symbole même d’une prestation réussie !



Le trio Piloot clôture la soirée avec brio en proposant une formule puisant autant dans le free jazz, le rock progressif et le bruitisme. Brisant cette fois-ci littéralement la frontière entre public et musicien, au cœur de la foule, le groupe propose une musique totalement improvisée de contrebasse, flute et percussion. Ainsi, pas de chansons ou de « tubes » à dégotter ici, mais bien un flot sans fin de sons et de rythmiques s’entrelaçant, se superposant et fusionnant dans une transe presque tribale. A la manière d’un contrepoint endiablé, le duo contrebasse / batterie s’accorde et se désaccorde (le contrebassiste jouant parfois littéralement avec ses chevilles) tandis que la flute, presque « King Crimsonienne », nous envoute à coup de mélodies envolées, de motifs répétés schyzophréniquement ou de wah-wah délurée. Si l’improvisation laisse parfois place à quelques moments de flottement, elle permet également des fulgurances magistrales dans lesquelles la musique atteint son acmé émotionnelle. Et, s’évaporant quelques secondes après, reste gravé en nous le souvenir d’avoir vécu un instant pas comme les autres.

J’ai rarement le réflexe d’aller voir un concert sans connaître une seule de ses formations. Ainsi, de la même manière que l’acte d’acheter un CD sans connaître son contenu devient un geste rare, ces occasions de se faire surprendre sont en voie de disparition. Quel plaisir alors de réanimer ces sensations ! D’être surpris à nouveau… d’une certaine façon, de perdre un peu de pesanteur. Notre investissement du temps ne laisse malheureusement que trop peu de place au hasard… En cette soirée du 18 octobre 2016, le sous-sol du Milord Boulevard de Belleville est devenu l’espace de tous les possibles.

3 COMMENTAIRE(S)

Rapha3l citer
Rapha3l
25/10/2016 19:23
Sagamore :
Merci lapinou !!!

Neuro :
Exactement ah ah ah c'était totalement le délire !!
Bon, à dans 6 mois Moqueur
Sagamore citer
Sagamore
25/10/2016 15:49
Beaux dessins, belle illustration d'affiche, et beau report Sourire
Neuro citer
Neuro
24/10/2016 22:12
Le retour de Rapha3l !

Rapha3l a écrit : Baignés dans la lumière brillante du rétroprojecteur, les musiciens s’adonnent à proposer une bande son aux archives ou grands classiques que sont Metropolis de Fritz Lang

Tu es sûr que c'est pas Cult of Luna interprétant l'intégralité de Vertikal que tu as vu ? Moqueur

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