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Kill-Town Death Fest 2018 (The Resurrection) - 1er Jour

Live report

Kill-Town Death Fest 2018 (The Resurrection) - 1er Jour Blood Incantation + Cemetery Urn + Hyperdontia + Necrowretch + Reptilian + Torture Rack
Le 06 Septembre 2018 à Copenhague, Danemark (Pumpehuset)
En cinq éditions, le Kill-Town Death Fest s’est très vite imposé comme l’un des meilleurs festivals de Death Metal que compte l’Europe. Et il y a plusieurs raisons à cela :
- Des affiches toujours incroyables avec notamment quelques groupes particulièrement rares dans nos contrées voire quelques résurrections inattendues.
- Un festival à taille humaine où l’on ne se marche jamais sur les pieds.
- Un cadre particulièrement agréable où il fait bon vivre, discuter et acheter des disques.
- Un esprit Punk/DIY allié néanmoins à un très grand professionnalisme.
- Et finalement un son toujours irréprochable.
Alors forcément, lorsqu’en 2014 l’équipe de bénévoles derrière le festival annonçait la fin du Kill-Town pour diverses raisons (par faute de temps et parce qu’ils avaient l’impression d’un essoufflement de la scène), nombreux sont ceux à l’avoir eu mauvaise. Il faut dire que pour certains, ce périple de quelques jours à Copenhague début septembre était devenu une petite habitude. Devant cette décision irrévocable, nous n’avions d’autre choix que de faire notre deuil. Mais finalement, il semble que rien ne soit immuable dans cette vie et c’est ainsi à la surprise générale (en dépit de quelques signes laissés sur Facebook dès septembre 2017) que le Kill-Town Death Fest est réapparu officiellement le 1er janvier 2018, donnant ainsi à beaucoup le sentiment de débuter la nouvelle année sous les meilleurs auspices. Quelle joie en effet que de retrouver ce qui, à mes yeux, est effectivement le meilleur festival de Death Metal qu’il m’ait été donné de faire. Et pour marquer le coup, les organisateurs n’ont pas fait les choses à moitié grâce à un line-up à faire vaciller n’importe quel amateur de Death Metal, même le plus coriace. Mais plutôt que de dévoiler la totalité de l’affiche d’un seul coup, les organisateurs vont faire le choix d’une annonce quasi quotidienne sur leurs pages Facebook et cela pendant plus d’un mois. Cinq semaines pendant lesquelles le festival sera même annoncé sold-out avant que tous les groupes présents sur l’affiche ne soient annoncés. Mais très franchement, avec une affiche pareille et cette aura de festival à ne pas manquer que porte le Kill-town Death Fest depuis déjà plusieurs années, il n’y a finalement rien d’étonnant à cela.

Contrairement aux précédentes éditions, pas de warm up à Christiania cette année ni même de concerts à la Maison des Jeunes (ou Ungdomshuset en Danois) puisqu’en effet il a été décidé pour cette édition nommée à juste titre "The Resurrection" que les concerts se dérouleraient tous plus près du centre-ville, dans un complexe appelé Pumpehuset. Bâtiment historique fondé à la fin du 19ème siècle, on y accède directement depuis la rue par une entrée en pente douce qui donne sur une grande cour. Sur la droite, un bar et un petit restaurant résident du nom de "El Jefe". Sur la gauche, une rampe d’accès montant vers la salle et permettant aux artistes de faire entrer et sortir tous leurs matériels. Une partie du public profitera de la situation plus élevée et de la barrière pour assister aux quelques concerts tenus sur la scène de Byhaven, petite scène extérieure que l’organisation va mettre à profit pour les premiers concerts des trois derniers jours... Plusieurs tables de jardin en bois sont également positionnées dans la première partie de cette cour (notamment à proximité du bar et du restaurant) afin de permettre au public de s’y poser pour boire, manger et discuter pendant ou entre les groupes. Ces tables sont protégées de la pluie par de très grands parasols qui vont ainsi permettre au plus grand nombre de rester au sec pendant les quelques averses qui vont ponctuer ce long week-end. Passée cette première partie, la cour se rétrécie. Outre le bureau du KTDF à droite, on trouve également sur la gauche un barnum où récupérer son bracelet et son petit programme très détaillé et acheter tout le merch officiel du festival (t-shirt, sweat-shirt, tote bag, affiche...). Enfin, au bout de cette cour, une superposition de plusieurs containers qui, pour le premier situé au rez-de-chaussée, va permettre de bénéficier de casiers de rangements et de porte-manteaux. Pour accéder au second, il faut dans un premier temps montrer patte blanche et ensuite monter un escalier à deux niveaux. Une fois rendu tout en haut, on y trouve un bar et plusieurs tables de merch réservées pour les groupes et un ou deux exposants supplémentaires. Le premier niveau de ce même escalier permet d’accéder aux deux salles de Pumpehuset. La première se nomme la Black Stage et se trouve être la moins grande des deux. Une fois rentrée on trouve à gauche et à droite, sous le grand escalier intérieur menant à la Main Stage, d’autres stands de merch. Passé ces stands et cet escalier, on trouve une salle "handicapée" par une succession de poteaux la divisant ainsi en deux dans le sens de la longueur. Sur la partie de gauche, on trouve au fond un bar et un accès aux toilettes, sur la partie de droite, au fond jouxtant le bar la petite scène et à son opposé la petite régie. Si ces poteaux ne sont en soit pas très problématiques, ils poseront forcément davantage problème lors des concerts relativement bondés. Car si la Main Stage a une capacité maximale de 600 personnes, ce n’est évidemment pas le cas de la Black Stage qui elle en compte 400. En ce qui me concerne, j’ai eu la chance de ne jamais être embêté par ces poteaux. Et quand bien même, se déplacer dans la salle reste largement faisable pour trouver la bonne place. Comme je le disais, la Main Stage est donc accessible par un grand escalier central permettant d’arriver aussi bien par la gauche que par la droite. On y découvre une pièce très haute de plafond, avec ses poutres noires apparentes, son bar et ses quelques tables hautes et bien sûr en face, tout au bout de la salle, une scène particulièrement haute elle aussi. Voilà pour la présentation des lieux. Passons désormais au plus important, ces 35 putains de bons groupes ! (Enfin 34 puisque les Péruviens de MORTEM que tout le monde attendait ont malheureusement dû annuler le mercredi soir après avoir été refoulés par les autorités canadiennes lors de leur transit).
(AxGxB)



La monotonie de l’hiver 2018 s’est brisée à l’annonce d’une résurrection, celle du KILL-TOWN DEATH FEST, dont la cinquième et dernière édition s’était tenue en 2014. L’engouement des fans de Death Metal à travers l’Europe s’est clairement fait ressentir et le sold-out (jauge de 600 pass) a été atteint en moins d’un mois ! J’ai adoré le principe de la présentation d’un nom de groupe par jour, ce fut mon petit plaisir vespéral pendant un gros mois, comme une gamine ouvrant son calendrier de l’Avent, sauf que là, le Père Noël ressemblait à un cadavre, que le sapin était décharné et les os remplaçaient les guirlandes scintillantes.
Trente-cinq groupes pour quatre jours dans un nouveau lieu, le Pumpehuset - qui a abrité en son temps les grands noms du Death Metal - mini-complexe en plein centre-ville, à deux pas de l’Hôtel de Ville, disposant de deux scènes intérieures, la Black Stage d’une capacité de 400 places au premier niveau, la Main Stage d’une capacité de 600 places au-dessus, et le Byhaven, scène extérieure (400-600 places) accessible librement et gratuitement, même sans bracelet. J’ai découvert les lieux avec un peu d’appréhension, le site n’est pas des plus ergonomiques : une seule entrée par les vestiaires, des escaliers étroits, un seul espace sanitaire pour les deux niveaux auquel on accède en traversant la Black Stage, espace déroutant puisque la scène est placée de biais dans un angle et dispose de quatre magnifiques colonnes doriques (disons plutôt quatre poteaux de merde) en son centre, puis une grande volée de marches vers la Main Stage, vaste salle aux belles proportions avec une bonne visibilité. Chaque salle dispose d’un bar (la pinte la moins chère revient à 6 €), il en existe un autre dans un espace fumoir/merch et deux autres en extérieur. Une seule offre de restauration avec un food-truck (vegan) à l’entrée, mais le centre-ville tout proche dispose de tout ce qu’il faut, fast-food ou autres pour les plus fortunés. Aucun souci d’accès, les transports en commun sont proches, le métro automatisé et les bus circulent H24.
La décoration est présente mais pas envahissante : les pierres tombales alternent avec les retours sur le devant de la scène, des grilles de cimetière sont posées devant les batteries.
Entre chaque concert, le fond sonore est composé de titres des groupes présents à l’affiche (serait-ce la bande son de la triple cassette en vente proposant un titre de chaque formation ?).
Un petit truc gênant tout de même : une obscurité permanente dans les deux salles, même pendant les temps de pause, ce qui ne facilitait pas la circulation, rendait pénible les achats au merch et impossible la prise de photo potable.
Le public, bien sûr composé de maniacs (exit les « touristes » de fests plus mainstream), est respectueux voire sage : peu de gros bourrins, une quantité acceptable de smartphones à bout de bras, pas de viande saoule, en tout cas bien moins que sur Vesterbrogade tout proche où s’enivre la jeunesse dorée de Copenhague.
Les bénévoles sont sympas et souriants, les barmans servent même gratuitement de l’eau du robinet.
Revenons à ce qui nous occupe en premier lieu, l’affiche : outre les nombreuses formations scandinaves, l’orga avait décidé de mettre en lumière la scène américaine, terreau fertile s’il en est, berceau des tant de groupes références et aujourd’hui riche d’un certain nombre de jeunes formations prometteuses. Une affiche d’autant plus alléchante qu’une quantité non négligeable de groupes jouaient pour la première fois en Europe, voire jouaient pour la première fois tout court.
Enfin comment ne pas évoquer l’omniprésence de David Torturdød, Godfather de cette édition, créateur de l’artwork, présent avec quatre de ses groupes (UNDERGANG, HYPERDONTIA, PHRENELITH et WORMRIDDEN), mettant la main à la patte lorsqu’il s’agissait de l’installation et du rangement du matos sur scène, circulant humblement et avec bonhomie parmi les festivaliers. Il fêtait dimanche son anniversaire, quel meilleur endroit pour le célébrer ?
(ERZEWYN)



REPTILIAN - 18h00-19h00 (Black Stage) :

Ce sont les jeunes Norvégiens de REPTILIAN qui vont avoir pour mission de lancer les festivités mettant ainsi un terme à cette attente qui me ronge depuis le jour où j’ai acheté mon billet. Pour ceux qui ont la mémoire courte, REPTILIAN est un groupe dont je vous ai déjà vanté les mérites via la chronique de son premier album intitulé Perennial Void Traverse (dont l’essentiel sera d’ailleurs joué en ce jeudi soir). Deux ans plus tard, ces quatre garçons plein d’avenir ne semblent avoir perdu ni leur motivation ni leur talent à en juger par un set timide d’un point de vue du jeu de scène (même si le guitariste avec son t-shirt Kreator semble un peu plus énervé que les autres ou en tout cas moins sur la réserve) mais cependant diablement efficace en termes d’exécution. Malheureusement tout n’est pas au beau fixe puisque je trouve tout de même que le son n’est pas exceptionnel, avec notamment trop de kick et de basse à mon goût au détriment, comme toujours, des guitares. J’étais pourtant confiant après deux éditions en tout point remarquable sur le sujet mais force est de constater que le changement de salle ne s’est pas fait sans heurt. Car c’est malheureusement un problème qui va persister plus ou moins sur une bonne partie des groupes de la première moitié du festival. Cependant, je connais plutôt bien l’album de REPTILIAN et me laisse ainsi vite embarquer par leur Death Metal rugueux rappelant autant Autopsy que leurs compatriotes d'Obliteration. Le public, décidé à faire de ce festival une réussite, montre également beaucoup d’enthousiasme à l’égard des Norvégiens et de leurs compositions explosives et particulièrement bien ficelées. Alors, certes, le son aurait pu être meilleur mais d’une on a tous déjà entendu bien pire ailleurs et de deux la qualité des compositions et l’énergie insufflée par REPTILIAN dans ces dernières ont largement permis de compenser ces guitares moins précises. Aussi, après quarante minutes de set, les Norvégiens tirent leur révérence sous les applaudissements d’un public conquis.
(A)

REPTILIAN a la lourde tâche d’ouvrir les hostilités, mais comme la jeunesse a l’avantage de l’insouciance, le combo norvégien fonce tête baissée et délivre un set décomplexé pour nous faire découvrir Perennial Void Traverse, leur unique album sorti en 2016, dont les premières écoutes m’avaient de prime abord déconcertée. La version live met le doigt sur tout ce qui en fait son originalité : des lignes de chant singulières, un phrasé atypique, des constructions musicales parfois tordues (ouh les savoureux contretemps déroutants !). Autant d’ingrédients qui permettent de retenir l’attention et de confirmer l’existence d’autres voies possibles pour le Death Metal moderne, tout en conservant une atmosphère sombre et pesante. Le son est satisfaisant sur la Black Stage.
(E)


CEMETERY URN - 19h00-20h00 (Main Stage) :

Après quinze minutes à faire le tour des quelques tables de merch, je me dirige vers la Main Stage pour assister au set de CEMETERY URN qui est, rappelons-le, leur premier en Europe. Du coup il y a évidemment pas mal de monde à l’étage pour assister à ce petit événement. Mené par un nouveau chanteur, le sympathique S. Geoffrey au growl particulièrement âpre (bien qu’un brin monotone), le groupe va vite convaincre grâce à un son de guitare là encore particulièrement abrasif rappelant celui de ses quatre albums. Bien sûr, l’essentiel des titres joués ce soir seront issus de Barbaric Retribution, quatrième album sorti il y a quelques semaines sur Hells Headbangers Records, avec notamment les redoutables "Down The Path Of The Dead" et "Putrefied Living Flesh". Si le groupe se contente sur scène du minimum syndical, l’efficacité des compositions se suffisent une fois de plus à elles-mêmes. Aussi, bien content de pouvoir assister enfin à une de leur prestation, je ne demande pas mon reste et commence à l’image d’une grande partie du public à balancer la tête d’avant en arrière en guise d’approbation. Il faut dire que les riffs simples mais redoutables balancés à toute berzingue par un Andrew Guillon à l’inverse hyper stoïque font mouche d’entrée de jeu, apportant cette énergie guerrière et barbare qui anime depuis toujours le Death Metal des Australiens de CEMETERY URN. Un rythme soutenu marqué par les assauts tout aussi appuyés du batteur Matt Crossingham de Belligerent Intent qui n’en finit pas de blaster. Comme REPTILIAN avant lui, CEMETERY URN terminera son set sous les applaudissements après environ quarante minutes de jeu devant un parterre vraisemblablement conquis même si, encore une fois, les guitares auraient mérité d’être un peu plus en avant dans le mix général.
(A)

Le son de la Main Stage n’est pas aussi satisfaisant que sur la Black Stage lorsque les Australiens de CEMETERY URN montent sur scène pour la première fois en Europe. La basse et le chant prennent toute la place auditive en un vrombissement uniforme et ennuyeux à souhait. Je suis restée bêtement devant une porte qui ne s’est jamais ouverte. En même temps, je ne suis pas une très grande fan de ce groupe, que je trouve somme toute trop « classique », à ranger parmi les groupes un peu chiants comme FUNEBRARUM… Il en faut un peu plus pour m’émouvoir, donc la déception est moindre, mais mon inquiétude se porte maintenant sur la qualité du son qui sera proposé sur cette scène principale.
(E)


HYPERDONTIA - 20h00-21h00 (Black Stage) :

Pas l’temps d’niaiser car même si CEMETERY URN nous a laissé quelques minutes de répit avant le set des Turco-Danois d’HYPERDONTIA, je préfère prendre le chemin de la Black Stage afin de m’assurer d’être relativement bien placé (finalement, malgré la différence de capacité entre les deux salles, trouver une bonne place ne sera jamais un problème) pour l’une de mes plus grosses attentes de la journée (même si en vrai, difficile de ne pas être enthousiaste devant tous les autres groupes à l’affiche). Fort d’un EP et surtout d’un premier album paru le jour même via Dark Descent Records, le groupe va monter sur scène devant un public déjà particulièrement enthousiaste. Il faut dire que les extraits de l’album avaient de quoi susciter l’intérêt, tout comme le line-up puisque l’on trouve au sein d’HYPERDONTIA des membres d’Undergang, Phrenelith, Sulphurous, Taphos, Decaying Purity, Diabolizer et bien d’autres encore... Plus motivé que jamais, avec au chant un David Mikkelsen (Raaah, ce growl d’une profondeur abyssale) qui entame alors le premier de ces quatre concerts du week-end (HYPERDONTIA, PHRENELITH, UNDERGANG et WORMRIDDEN), le groupe va très vite s’imposer comme l’un des meilleurs moments de la journée. Son Death Metal viril et implacable va rapidement séduire le public qui commence par la force des choses à s’agiter (big up à Mario Bros et sa fantastique moustache). Il faut dire que le son est plutôt bon, mettant ainsi en lumière la qualité des riffs de la formation et le rythme particulièrement soutenu de ses compositions (grosses accélérations, stop and go à se briser la nuque, blasts frénétiques...). Un set particulièrement redoutable d’efficacité qui va voir se mélanger les deux titres du EP ainsi que quelques morceaux de l’excellent Nexus Of Teeth ("Teeth And Nails", "Aura Of Flies"...) dont j’ai hâte de vous parler. HYPERDONTIA termine son set après seulement vingt-sept minutes de jeu. Un peu frustrant mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit aussi de leur premier concert et que ces derniers n’ont probablement pas eu le temps et même peut-être l’opportunité de répéter davantage ensemble puisque, rappelons-le, le groupe compte tout de même dans ses rangs le guitariste Mustafa Gürcalioğlu (Decaying Purity, Diabolizer, Engulfed, ex-Burial Invocation) qui vit à Istanbul en Turquie.
(A)

HYPERDONTIA fête le jour même la sortie de son premier album Nexus of Teeth ! David Torturdød, délesté de sa guitare, peut donner libre cours à ses gesticulations frénétiques. Quand le Danemark offre son premier baiser à la Turquie, les dents leur poussent instantanément et lorsque la nuit de noces arrive sous la forme d’un premier set, le plaisir est intense mais le coït est rapide : moins de trente minutes de Death Metal putride et visqueux avec une dose de PHRENELITH, un soupçon de TAPHOS, une bonne rasade d’ENGULFED, le tout cuisiné par le chef étoilé David Torturdød, un vrai délice hypercalorique, trop court mais tellement jouissif.
(E)


NECROWRETCH - 21h00-22h00 (Main Stage) :

Après avoir chillé une petite demi-heure dans la cour de Pumpehuset, direction la Main Stage pour le set des Français de NECROWRETCH que je n’avais pas revu depuis leur date parisienne en fin d’année dernière en compagnie de Ritualization et Impiety. Le groupe prend place sur scène dans un décorum discret mais sympathique puisque l’on retrouve sur scène des pierres tombales en bois (les mêmes seront également placées sur la Black Stage) et des grilles en métal rappelant bien évidemment un cimetière. Une immersion renforcée par ces lumières bleutés venues du sol et cette fumée rampant le long des planches. Bref, NECROWRETCH arrive lui-aussi sous les cris et growls d’un public bien décidé à déclencher les hostilités au son d’une introduction inquiétante. Comme lors des deux précédents concerts que j’ai pu faire, le groupe entame son set par un "Sprawl Of Sin" ultra efficace sur lequel, comme mes compagnons de week-end, je m’époumone les mains en l’air sur le refrain. Le groupe enchaîne dans la foulée sur un "Satanic Slavery" tout aussi redoutable. La machine est lancée, plus rien ne pourra l’arrêter. En ce qui me concerne, je trouve le son plutôt bon et en tout cas bien meilleur qu’au Fall Of Summer 2017 où le vent s’était invité à la fête quitte à gêner la compréhension des riffs. Si le groupe n’a pas à faire beaucoup d’efforts pour nous embarquer avec lui dans ses atmosphères sinistres et blasphématoires, les regards fous et hallucinés d’Ilmar Uibo suffisent à nous glacer le sang. Son jeu, tentaculaire et particulièrement intense, apporte un grand plus au Death/Black de NECROWRETCH, c’est certain. Depuis la fin d’année 2017, le groupe compte également dans ses rangs un nouveau bassiste en la personne de Wenceslas Carrieu de Cadaveric Fumes. Forcément, avec un tel trio (Vlad, Ilmar et Kev Desecrator), difficile de se faire remarquer. Cependant, le bonhomme s’en sort haut la main, mettant clairement du cœur à l’ouvrage et bénéficiant d’un mix ultra favorable. Côté public, les choses sérieuses sont en place depuis déjà un bon moment et à vrai dire comment pourrait-il en être autrement avec des morceaux comme "Tredeciman Blackfire", "Bestial Rites", "Black Death Communion" ou bien encore l’excellent "Putrid Death Sorcery" ? Les Français terminent leur prestation sur un "Verses From The Depths" fort sympathique avec notamment ce chouette solo mélodique venant ainsi clore une prestation musclée et fiévreuse de près de cinquante minutes. Arghhhhh !
(A)

Le seul groupe français du week-end faisait son retour au KTDF après un premier passage en 2010 (déjà !). Je n’avais pas d’attentes particulières, puisque je voyais NECROWRETCH pour la cinquième fois, mais c’est toujours plaisant à entendre mais aussi à regarder : les projecteurs sont judicieusement braqués sur son batteur survolté, surexcité, les yeux exorbités. La setlist est classique, mais puise habilement dans la discographie du groupe, dont Putrid Death Sorcery garde ma préférence. L’ambiance est résolument evil car les résonances black/thrash font mouche et le public autour de moi semble s’en être délecté. J’ai toutefois déploré un son parfois très moyen.
(E)


TORTURE RACK - 22h00-23h00 (Black Stage) :

Malgré l’intérêt porté par Keyser à ces Américains ainsi qu’un premier album sorti en 2015 sur le label Memento Mori que j’avais à l’époque survolé distraitement, je n’ai jamais jugé bon de m’intéresser plus que ça au cas de TORTURE RACK. Pourtant, le groupe originaire de Portland a sur le papier de quoi convaincre avec dans ses rangs des membres de Witch Vomit, Dagger Lust, Triumvir Foul (live), Uškumgallu (live) ou Cemetery Lust. Pourtant, contre toute attente particulière, je vais me prendre une sévère rouste. Certes, le groupe n’a vraiment rien inventé, servant au public un Death Metal à l’ancienne particulièrement bas du front, dénué de toute finesse et sans aucune nuance ou presque. Mais grâce à un son massif et une dynamique générale particulièrement haletante, le public qui ne demande pas mieux que de se foutre cordialement sur la gueule va très vite mordre à l’hameçon. Et ça marche. Du coup, je n’ai absolument aucune idée des titres qui sont joués ce soir mais qu’importe puisque le Death Metal putride de TORTURE RACK fait mouche grâce à son format court (rarement plus de trois/quatre minutes par titre), ses riffs éclairs au son de tronçonneuse, ses frappes de sourd et à ce growl monocorde aussi crados que guttural. Un set tout ce qu’il y a de plus bête et méchant et donc tout à fait jouissif. Il va donc peut-être falloir se pencher plus sérieusement sur les deux albums du groupe...
(A)

J’avais promis à Keyser d’être devant TORTURE RACK… enfin, devant est un bien grand mot, la salle est bondée, il m’est impossible de m’approcher (je ne suis pas du genre à foncer dans le tas) mais ça ne m’a pas empêchée de prendre une sacrée gifle en pleine tête. Les Américains proposent un humble Death Metal old-school, mais d’une redoutable efficacité, qui n’est pas sans rappeler les premiers CANNIBAL CORPSE à certains moments. Ce n’est pas révolutionnaire musicalement, mais leur prestation était propre, carrée et sincère, le genre d’uppercut que l’on reçoit avec le sourire (édenté) aux lèvres. Mention spéciale au vocaliste et sa grosse voix d’ours mal léché parfaitement maîtrisée. Mon premier coup de cœur du week-end et celui de nombre de festivaliers à en juger par l’accueil qui leur a été réservé.
(E)


BLOOD INCANTATION - 23h00-00h00 (Main Stage) :

BLOOD INCANTATION, voilà un groupe que j’attendais de revoir avec impatience car depuis cet incroyable concert donné au Klub en mars 2017, nos routes ne s’étaient plus croisées. Et si les Américains n’ont rien sorti de nouveau depuis, je n’en étais pas moins enthousiaste pour autant. Car de cette nouvelle génération de groupes ayant vu le jour ces dernières années, la doublette BLOOD INCANTATION/SPECTRAL VOICE est assurément l’une des plus excitantes à mes yeux. Un enthousiasme que je ne suis pas le seul à partager vu le nombre de personnes massées devant la grande scène de la Main Stage. Les Américains arrivent ainsi sur les planches le plus tranquillement du monde, peaufinant leurs derniers réglages dans une lumière rouge/jaune chaleureuse rappelant l’artwork de leur premier album. Une fois terminés les derniers ajustements, Paul Riedl va prendre place derrière son micro et annoncer de cette même voix monocorde et quasi-incompréhensible à un rythme particulièrement soutenu : "Hi, we are Blood Incantation from Denver, Colorado". Les choses sérieuses peuvent alors commencer avec en guise de préambule un "Starspawn" qui, sans surprise, va rapidement mettre le feu aux poudres. Alors effectivement le son souffre peut-être d’un petit manque de précision (ce qui est relativement dommage quand on souhaite apprécier les leads, riffs et autres solos) mais l’ensemble demeure cependant de très bonne facture. En tout cas, pas de quoi me gâcher la fête en ce qui me concerne puisqu’il ne me faut pas plus de quelques notes pour être transporté dans l’univers étrange, tordu et stellaire de BLOOD INCANTATION. Pendant près d’une heure, le groupe va susciter l’intérêt et l’admiration de tous ceux qui poseront leurs yeux sur ces musiciens au feeling incroyable. Le moment le plus marquant du set étant très probablement atteint sur "Vitrification Of Blood (Part 1)" et ses treize minutes hallucinantes où les plans s’enchaînent mais ne se ressemblent pas. Si certains avaient des doutes à l’égard des Américains, ils ne sont ici plus permis. Entre ce batteur incroyable, ce bassiste aux lignes tout en rondeurs et ces deux guitaristes habités, on ne peut qu’apprécier le niveau de composition, la quantité de travail, la dextérité de chaque musicien et les degrés de nuances apportés à chacune de leurs compositions. BLOOD INCANTATION qui se plait à changer ses setlists de manière régulière va ainsi nous livrer ce soir quelques pièces maîtresses de sa courte discographie avec des titres tels que "Chaoplasm", "Hidden Species (Vitrification Of Blood Part 2)", "The Vth Tablet (Of Enûma Eliš)", "Obfuscating the Linear Threshold" ainsi qu’un nouveau morceau que les Américains pratiquent sur scène depuis bientôt plus d’un an intitulé "Giza Power Plant". Un morceau en grande partie instrumental, au feeling toujours aussi incroyable dont le pont mélodique aux sonorités quasi orientales va me hérisser les poils. Une conclusion parfaite pour un set frôlant lui aussi la perfection. Quel groupe ! Et on remet ça dans quelques jours avec le set de SPECTRAL VOICE. Je n’en peux déjà plus d’attendre !
(A)

Je pense pouvoir affirmer sans trop me tromper que BLOOD INCANTATION était l’un des groupes les plus attendus de l’affiche. Je suis moi-même totalement fan de ces Américains qui, à mon sens, apportent du sang neuf et revigorant au Death Metal que je crois (croyais ?) parfois sous perfusion. On ne peut que s’incliner devant tant de savoir-faire technique, d’intelligence de composition, de création d’atmosphère capable de susciter des émotions puissantes mais gracieuses. Le Made in Space m’a emmenée très loin, sans avoir eu besoin de dévaliser les dealers de Christiana (de toute façon, Paul Riedl s’en était chargé…). Par chance, l’ingénieur son avait un peu corrigé le tir et les magnifiques riffs étaient correctement audibles, tant mieux pour lui, dans le cas contraire, j’aurais personnellement organisé la lapidation. Cependant, ça aurait pu encore être perfectible (imaginons un seul instant BLOOD INCANTATION sur la Main Stage du Poppodium, ça le ferait carrément, hein ?). Il n’empêche, des merveilles comme Vitrification of Blood (parts I et II) , d’une longueur inhabituelle pour le style, se savourent les yeux fermés avec un plaisir inégalé. La Classe à l’état pur. Quel dommage que leurs t-shirts soient si moches...
(E)

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