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The Trident Curse

Live report

The Trident Curse Profanatica + Rotting Christ + Watain
Le 25 Novembre 2018 à Nijmegen, Pays-Bas (Doornroosje)
Bon Dieu que ça fait du bien de se rendre à un concert après trois mois de sevrage ! Hier soir Nimègue, ou Nijmegen pour tout le monde sauf les français, accueillait la dernière date de la tournée « The Trident Curse » qui embarquait Profanatica, Rotting Christ et Watain sur toute l’Europe pendant un mois. Le lieu convenu était le Doornroosje, salle de concert de bonne taille située près de la gare. Le public est venu nombreux, les vestes à patchs sont florissantes et je suis même assez surpris de tomber sur deux petits gars de 15 ans arborant une veste aux couleurs de Mayhem, Sarcófago, Sodom et Hellhammer. C’est pas en France qu’on verrait ça !

Départ pile à l’heure, Profanatica entre en scène avec ses fameuses tenues parodiant le clergé catholique. Les belles chasubles ornées de l’emblème particulièrement obscène du groupe sont bien visibles sur le torse du guitariste et du bassiste, mais un peu plus planquées chez Ledney par sa barbe conséquente et son kit de batterie. Le concert se déroule sans perte de temps, on envoie les chansons sans trop s’arrêter entre deux, on nage dans la fumée sous le grand back drop qui représente la fameuse « Danse du Sabbat » encadré de deux immenses croix inversées en surplomb. Le son a le mérite d’être plutôt bon, Pays-Bas oblige, et restitue bien le grain poisseux et vicelard typique de Profanatica. Globalement, le concert sera très plaisant sans me transporter non plus. J’ai trouvé qu’il manquait un petit quelque chose sans trop pouvoir me l’expliquer … Le groupe aime jouer sur la monotonie sur album et maîtrise la chose comme peu savent le faire, mais il faut croire que le sentiment d’étouffement que Profanatica dégage sur disque est plus compliqué à rendre devant une foule. Les parties doom en particulier deviennent un peu lassantes passée les deux tiers du set. Heureusement que les bonnes vieilles accélérations portées par des riffs ignobles accompagnées du chant monolithique de Ledney arrivent à nous réveiller suffisamment pour que l’ennui reste éloigné de la salle. Le groupe aura focalisé sa setlist sur ses deux premiers albums et son dernier EP, soit du très bon. Quarante minutes très sympathiques, mais suffisantes. Ledny quittera la scène en dernier avec un salut particulièrement outrageant, mimant une éjaculation sur son public. Délicieux.

Vingt grosses minutes de pause, et c’est Rotting Christ qui prend place sur scène. Le kit de batterie est relocalisé en hauteur et domine toute la salle, permettant à Sakis et à ses deux compères de bien couvrir la scène à eux trois. L’arrivée enthousiaste de Sakis est d’ailleurs saluée par une grande ovation, guère surprenante au vu du nombre de vêtements à l’effigie du groupe portés dans la salle. A 46 ans, le gaillard est toujours en grande forme et respire la passion pour sa musique. Le concert commence sur la bien connue « Χ ξ ς' », lancée par les chœurs du second guitariste et du monstrueux bassiste tandis que Sakis rugit derrière son micro avec une conviction revigorante. Grosse réponse du public qui se décide enfin à bouger un peu après une immobilité totale sur Profanatica. Rotting Christ va surtout chercher ses chansons sur son avant-dernier album sans trop piocher dans Rituals », en nous offrant naturellement quelques chansons venues du passé que votre serviteur doit bien admettre ne pas vraiment connaître. De Rotting Christ, je ne connais vraiment que l’avant-dernier que je me repasse très régulièrement avec beaucoup de plaisir pour me manger des mélodies puissantes et une énergie motivante. Pour autant, j’ai adoré ce show porté par un Sakis visiblement ravi d’être là, invitant la foule à se bousculer un peu pour son plus grand bonheur. Les tubes « Grandis Spiritus Diavolos », « In Yumen - Xibalba » ou « P'unchaw kachun - Tuta kachun » font des ravages tant le pouvoir galvanisant de ces riffs bouillants est imparable. Nous avons même droit à un extrait du prochain album à venir qui m’a ravi. Le concert est passé à une vitesse folle, et déjà les Hellènes s’en retournent backstage après un dernier salut sous les acclamations de la foule. Il va décidemment falloir que je creuse Rotting Christ, et que je retourne les voir en concert dès que possible. Quel pied !

Une demi-heure d’attente pour Watain, et il faut bien ça pour installer l’impressionnant décor du groupe. Immense bannières de fond, monumental logo en métal de plus d’un mètre cinquante suspendu au-dessus de la scène, braseros, tridents ardents, ossements … Le temple satanique est dressé. Le concert s’ouvre sur un sample grégorien recueilli, puis Erik entre en scène armé d’un flambeau pour enflammer les tridents et le promener dans les premiers rangs. Les deux guitaristes et le bassiste suivent, dans leur tenue on ne peut plus impressionnante de black metal warriors. Les piques de vingt centimètres, les bottes jusqu’aux genoux, le cuir usé et les vertèbres d’animaux pendant autours de la taille … Watain en impose. Erik, la face et le torse barbouillés de sang, de blanc et de noir, saisit tout de suite avec sa gestuelle dévouée à l’extrême, ses yeux brûlants et sa voix impressionnante pour sa corpulence. Le concert s’ouvre d’un coup sur « Storm of the Antichrist », et on est parti pour une heure vingt de furie. Erik est littéralement possédé sur scène, vacille derrière son micro avant de bondir en surplomb, révulse ses yeux et ouvre grand les bras pour laisser descendre en lui le Maître. « Nuclear Alchemy », le single du dernier album en date, fait un malheur dans la foule avec ses riffs furieux et son refrain qui fera hurler de concert toute la salle. Si le dernier Watain s’était avéré bon sans être exceptionnel en ce qui me concerne, il est indéniablement parfait pour la scène. Le groupe l’a bien compris, et n’hésitera pas à nous sortir » Sacred Damnation », « Furor Diabolicus » et « Toward the Sanctuary » avec un gros enthousiasme du public à chaque fois. Bonne visite aussi du côté de Sworn to the Dark avec « Underath the Cenotaph » et « The Serpent Chalice ». Et puisque nous parlons de Watain, il faut bien sûr mentionner l’indétournable baptême ensanglanté dont Erik gratifie son public à chaque rituel. La coupe est levée, des paroles sont murmurées, et votre serviteur qui se trouvait au premier rang la bouche grande ouverte s’est retrouvé couvert d’hémoglobine de la tête aux bras, jusqu’à en avoir plein la gorge. Et je vous promets que vu le goût immonde qui m’est resté par la suite, ce n’était pas un substitut.

Watain ne piochera qu’assez peu dans ses deux avant-derniers albums très dispensables, se contentant d’un petit « Malfeitor » et d’un « The Child Must Die ». « Agony Fires », tirée du tout premier méfait des suédois, aura en revanche un sacré succès et mettra le feu à la salle. Mais le clou de tout cela, au point d’éclipser la musique par moment, c’est bien Erik. Erik, et sa démarche de fanatique, ses bras exposés longuement au feu omniprésent, Erik qui enfonce à coup de poings un crâne d’animal sur la pointe d’une croix, Erik qui se recueille régulièrement devant l’autel dressé sur scène. L’on dira ce qu’on veut de Watain, il est indéniable que le groupe a une incroyable présence scénique. Théâtral, oui, mais impossible en ce qui me concerne de ne pas y sentir une certaine authenticité de fond. Erik déclame peut-être sa grand-messe satanique comme une mise en scène incandescente, mais reste que quelque chose sonne vrai, au fond. Bon, c’est peut-être le sang que j’avais en travers de la tronche qui m’a fait perdre mon objectivité, mais bon sang (haha), c’est fort ce qu’il se passe durant Watain.

Le groupe se retire après des remerciements adressés au public, le chant grégorien reprend, et toute la salle reste encore durant de longues minutes pour contempler Erik qui, seul, achève son rituel en empoignant à pleine main la lame d’une machette rouillée chauffée au rouge. Enfin, le chanteur se retire dans un dernier salut, et la messe prend fin. Petit scandale tout de même, le groupe n’a pas joué « The Devil’s Blood », et ça, votre serviteur ne le lui pardonne pas. Mais enfin, Watain aura été impérial, superbe et franchement impressionnant. Votre serviteur rentrera rapidement sur son vélo et filera prendre une douche en arrivant chez lui, histoire de ne pas faire hurler sa maisonnée en débarquant couvert de sang dans l’appartement. La soirée aura été excellente, avec deux premiers groupes pratiquement irréprochables et une tête d’affiche monstrueuse. Vivement la prochaine fois !

3 COMMENTAIRE(S)

Romain48 citer
Romain48
27/11/2018 20:26
Vu deux fois cette année : au Hellfest et à Sarrebruck il y a quelques jours. Je rejoins ton point de vue sur la performance live incroyable de Watain. Tout, de la mise en scène à la performance d'Erik est du grand art. On ne voit pas le temps passer. Pour ma part ce sont les riverains de Sarrebruck qui me dévisageaient bizarrement en voyant mon visage maculé de sang avant de rejoindre la France. Petit regret pour moi : pas de Stellarvore à Sarrebruck. Mais cela n'enlève en rien le résultat global qui est très bon. Pour Rotting Christ, première fois que je les vois en live, c'est pas mal. Profanatica, pas mal mais un peu rébarbatif.
Dantefever citer
Dantefever
26/11/2018 13:28
Jean-Clint a écrit : Excellent ton report, ça donne franchement envie !

Merci ! C'était une soirée mémorable. Par contre ce que je raconte pas c'est qu'au retour j'ai du me manger les regards effarés des habitants de ma résidence en passant devant eux pour rejoindre mon appart.
Jean-Clint citer
Jean-Clint
26/11/2018 13:20
Excellent ton report, ça donne franchement envie !

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