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Mannveira - Vitahringur

Chronique

Mannveira Vitahringur
Particulièrement discret depuis ses débuts en 2010 MANNVEIRA est pourtant resté toujours actif, ayant déjà sorti un premier Ep puis un Split avec ELLORSITH, même si ce dernier remonte quand même à cinq longues années. Depuis on se demandait quand l’entité allait enfin passer le cap du premier album, une question dont la réponse arrive aujourd’hui même s’il faut reconnaître qu’on finissait par douter de sa sortie officielle vu qu’il a été mis en boîte durant différentes sessions entre 2018 et 2019, et que depuis tout ce temps aucune information ne circulait à son sujet. Si les raisons de ce long délai d’attente restent mystérieuses on a toutes les raisons de croire à sa qualité intrinsèque, vu qu’au sein du quintet on retrouve des vieux briscards locaux expérimentés ayant fait leurs armes au sein d’ANDAVALD, NAÐRA, ÖRMAGNA ou encore ALMYRKVI, dont les opus ont été des réussites incontestables. Et effectivement comme d’habitude les amateurs de bon son islandais ne seront pas déçus, vu qu’on y retrouve tout ce qui fait le charme et l’intérêt si spécifique de cette scène locale qui ne cesse d’exploser des quatre coins de l’île, et qui ici en seulement cinq compos montre qu’elle reste actuellement une des plus intéressante et cohérente à l’échelle internationale.

Durant un peu plus d’une demi-heure la formation va nous embarquer dans un voyage particulièrement obscur où les nuages ne vont pas laisser passer un seul rayon de soleil, car sans être dans une tempête ébouriffante portée par des vents déchaînés l’ensemble va nous emmener vers quelque chose de rampant et lancinant, où de régulières explosions de violence (voire d’éruptions volcaniques) vont permettre de densifier une musique qui ne va pas relâcher son étreinte jusqu’à la dernière seconde. On sent en effet que les gars ont un fil conducteur et qu’ils s’y tiennent, vu que les plages vont toutes avoir un schéma relativement similaire mais où est ajouté ce qu’il faut de variations pour éviter la linéarité, aidées en cela par une relative sobriété technique loin de certains excès à la SVARTIDAUÐI ou CARPE NOCTEM. D’entrée cela est va être flagrant sur le court « Ópin rjúfa þögnina » qui en moins de temps qu’il n’en faut montre déjà toute la palette de jeu des nordiques qui vont varier leur propos entre parties lentes et suffocantes au riffing coupant et inquiétant, et passages qui montent en pression entre du mid-tempo étouffant et propice au headbanging jusqu’aux blasts les plus énervés. S’imbriquant facilement les unes dans les autres toutes ces variations créent un vrai magma sonore cohérent mais pas impénétrable, car bien que le ciel soit couleur encre ça se montre tout de suite addictif, avant que la suite n’arrive et ne laisse place à de longs passages instrumentaux, pour que les différents rythmes puissent s’exprimer ainsi à leurs aises. Car à partir de là les compositions vont s’allonger jusqu’à tourner aux alentours des neuf minutes, et en premier lieu sur le tentaculaire « Í köldum faðmi » où après une basse vrombissante dans l’immensité désertique intervient l’enchaînement rythmique, à la fois hypnotique et pénétrant où le côté rouleau-compresseur est fortement mis sur le devant de la scène, se mêlant à foison entre les passages tribaux et ceux plus rapides. Toujours amené par un jeu de batterie simple et direct et des riffs coupants relativement dépouillés l’ensemble gagne en densité de par sa longueur, laissant ainsi aux musiciens tout le loisir de s’exprimer, notamment le chant puissant et arraché qui récite son texte avec un emballement jubilatoire. Ce ressenti va continuer dans la foulée via le tout aussi jouissif « Vítahringur » qui gagne encore en complexité de par son côté répétitif et planant plus affirmé, où l’ensemble y est à la fois plus obscur, pénétrant et déchirant tout en étant bardé de variations rythmiques en tous genres, où le grand-écart entre lenteur et vitesse est patent afin de gagner encore en force et accroche, constat partagé sur la conclusion intitulée « Kverkatak eilífra martraða » plus venteuse et où les cris déchirés se répandent à travers la désolation des hautes terres du pays.

C’est un grand sentiment de solitude qui parcoure effectivement cette galette, tant on a l’impression d’être perdu dans cette zone désertique fréquentée autrefois uniquement par les hors-la-loi et divers proscrits. Jouant là-encore sur la différence importante de vitesse ce morceau clôture un long-format sans fausses notes, où l’on peut entendre juste avant le plus direct « Framtíðin myrt » aux variations rythmiques tout en alternance continue (entre coups d’accélérateur et bridage majeur). Servant de condensé à tout ce qui a été entendu jusque-là il permet de confirmer que le groupe est tout aussi doué quand il raccourci son propos que quand il l’allonge avec autorité, vu que dans un cas comme dans l’autre aucune trace de redondance ne pointe le bout de son nez… bien au contraire tant on est happé en permanence par l’ambiance et cette envolée vers les contrées hostiles.

Du coup il n’est pas étonnant que ce disque soit une réussite indéniable tant on est pris de suite dans un étau duquel on ne pourra s’échapper qu’une fois l’écoute terminée, vu que l’ensemble est hyper compact et s’enchaîne à la suite comme un seul bloc, confirmant que cette longue attente en valait la peine. Si ça pourra donner la sensation légitime d’avoir déjà été entendu chez nombre de formations originaires de Reykjavík et ses alentours le rendu est cependant imparable, et l’on oubliera volontiers ce léger point négatif tant l’écriture est impeccable portée par des relents nihilistes et orthodoxes attractifs qui donnent clairement envie de pencher vers le côté sombre. Autant dire qu’une fois encore on ne peut que s’incliner devant la performance des insulaires et de leurs compatriotes qui maintiennent leur nation parmi les fiers étendards du Metal noir, qui à l’instar de son activité volcanique semble ne jamais baisser en intensité, pour un bonheur auditif parfait et jouissif encore et toujours.

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2 COMMENTAIRE(S)

Jean-Clint citer
Jean-Clint
24/07/2021 13:15
Keyser a écrit : Ok, tu m'enverras l'album ?

Ahah tu as bouffé un clown toi ! Mr Green
Keyser citer
Keyser
24/07/2021 08:30
Ok, tu m'enverras l'album ?

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Mannveira
Black Metal
2021 - Dark Descent Records
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs :   -
Webzines : (2)  5.5/10

plus d'infos sur
Mannveira
Mannveira
Black Metal - 2010 - Islande
  

tracklist
01.   Ópin rjúfa þögnina
02.   Í köldum faðmi
03.   Vítahringur
04.   Framtíðin myrt
05.   Kverkatak eilífra martraða

Durée : 35 minutes

parution
2 Juillet 2021

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